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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Premier recueil de l'auteur regroupant huit nouvelles acerbes et éprouvantes. Même si toutes les histoires ne portent pas sur le même thématique, il en ressort quand même un fil conducteur : des relations (culpabilisantes ou non) entre la figure parentale et l'enfant (ou le substitut de celui-ci, comme un pitt-bull, p.e.) et des confrontations (violentes ou non) entre l'homme et l'animal.
On sort un peu étourdi de ces récits sur l'espèce humaine, mais c'est avec un bonheur livresque absolu qu'on a pris des coups bien sentis à l'estomac... qui laissent bel-et-bien un arrière-goût d'acidité concernant nos semblables.
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C'est un mélange de force et de brutalité que l'on retrouve dans les 8 nouvelles composant ce recueil où chaque personnage est sublimé par un drame.

Ali d'abord, un boxeur hanté par un sentiment de culpabilité qui le pousse à se battre et à supporter les coups, comme une pénitence.
Eddie, un ancien boxeur alcoolique qui souhaite le meilleur pour son fils tout en détruisant leur relation.
Jay et Alison, un couple qui n'arrive pas à avoir d'enfant et se passionne pour les combats de chiens (que Jay compare aux combats de boxe).
Ben, un éleveur d'orques victime d'un accident au cours du spectacle aquatique et qui va être amputé d'une jambe.
Graham, un repreneur chérissant sa femme atteinte de troubles moteurs.
Sam, un acteur de film pornographique accro au sexe qui vit une relation amoureuse compliquée si ce n'est impossible avec Béatrice.
Roberto, un ancien boxeur devenu entraîneur, en exil à Bangkok depuis qu'il a laissé un de ses adversaires mort après KO.
Herbert, un magicien déchu et sa soeur Jess, policière suspendue, tous deux partis à la recherche de leur père qui les a abandonnés lorsqu'ils étaient enfants.

Solitude, peur, obsessions, culpabilité, les idées noires jalonnent ces histoires et chaque récit est une plaie ouverte (au sens propre comme au figuré tant le sang est présent dans ces lignes). Mais c'est bien écrit et, malgré les frissons et les réticences, on se plonge dans ces aventures humaines.

Ce recueil a été librement adapté au cinéma par Jacques Audiard. Dans son film, il a réuni et modifié deux des nouvelles: "Le goût de rouille et d'os" et "La fusée".
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Une très belle plume, des points de vue originaux, des situations jamais vues et un sens du décalage très personnel ; ce livre comporte beaucoup de qualités. Même si j'ai parfois été "lâchée en cours de route" par certaines histoires, tirant en longueur ou diluant leur propos, c'est un livre auquel je repense régulièrement, avec perplexité par rapport aux personnages qui ont vraiment des vies spéciales. On se demande où l'auteur va chercher de telles idées. Ce livre est donc une expérience en soi, et se rappelle subtilement à nous une fois refermé.
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Petites nouvelles très plaisantes dans la lignée de Charles Bukowski en moins alcoolisé, j'ai bien aimé. Très réaliste, trash mais pas trop, l'auteur maîtrise ses sujets, certains passages sont très durs mais toujours saupoudrés d'une pincée d'humour qui rend l'ensemble agréable, supportable pourrait-on dire... La nouvelle traîtant des combats de chiens clandestins est assez dérangeante, à déconseiller à Brigitte Bardot !
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Cet article a été publié sur : http://souslevolcan.over-blog.com/

« Il y a vingt sept os dans la main humaine… » est une phrase d'une évidence brutale qui fait du prolongement banal de notre corps un objet insolite. C'est également la première phrase de ce recueil de nouvelles. Nous sommes de chair et d'os, et le goût du sang, le craquement sinistre d'un tibia nous rappelle à l'occasion que ce que qui est perçu à l'intérieur de notre pulpe intime est différent de ce que nous saisissons du monde, il y a une frontière entre ces deux univers qui n'est traversée que par la morsure de l'émotion ou de la souffrance ; amour et douleur dansent et se battent autour de cette zone avec des réflexes de crotale.
Dans ce recueil, Craig Davidson écrit un texte original et intense autour du chant de la douleur. La première nouvelle en signe le thème principal sur une ébouriffante partition de littérature. Là, le héros vit de la violence pour expier, pour éteindre la souffrance morale qui hurle en lui depuis un drame familial dont il se sent coupable. Culpabilité et violence. Davidson sculpte des mondes puissants de réalisme avec ces deux outils, et la musique admirable de son métier en écrit le fond sonore.
On le compare à Palahniuk, dont la littérature traite des mêmes principes sociaux : l'énergie de la violence, la permanence de l'absurde et l'intimité de la douleur. Une littérature brute de réalité, plus en accord avec la vie. C'est la profondeur de ces mondes imaginaires plus puissants et plus vrais qu'un reportage télévisé. Des obus qui percutent la matière littéraire jusqu'à en faire jaillir la moelle de l'homme. On le compare à Palahniuk, mais c'est à Maupassant que je pense. le savoir-faire formel y est tout aussi maitrisé et devient un style à part entière, plus proche du vivant. Ce sont des uppercuts, des coups de dents, des larmes, du sang, des rires, des remords, de la tendresse, de la littérature brutale et obsédante mais dans ce qu'elle fait de meilleur, parce que les personnages qui hantent ce recueil semblent aussi réels que des frères et leur souffrance deviendra votre souffrance bien après que vous ayez refermé le livre de leurs vies.

Lien : http://souslevolcan.over-blo..
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Voilà bien longtemps qu'un recueil de nouvelles ne m'avait tenue autant en haleine. A priori franchement, l'ambiance ring de boxe ou combat de chiens n'avait rien pour me séduire. Et pourtant...
On survit avec les personnages, les moments où quelque chose s'est brisé, au propre comme au figuré.
Âmes sensibles, ne vous abstenez-pas, vous passeriez à côté d'un très marquant moment de lecture, mais préparez-vous bien. Certains passages sont d'une cru-auté, cru-dité presque dérangeante.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Très grand oui. Et pour ceux qui lisent dans les transports en commun, en allant au boulot, vous en viendrez même à souhaiter un souci technique pour rallonger votre temps de trajet et de lecture. Je rappelle qu'on ne touche pas au signal d'alarme...sauf en cas de danger réel.
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En allant découvrir une exposition consacrée au polar à la bibliothèque Floresca Guépin (qui ne situe pas du tout dans mon quartier), j'en ai donc profité pour emprunter Winter's Bone de Daniel Woodrell et j'ai pensé à Cataract de Craig Davidson - mais il n'y était pas, par contre jai trouvé son recueil de nouvelles intitulé Un goût de rouille et d'os.

Je sais que vous pensez au film (que je n'ai toujours pas vu, j'avoue que j'ai un problème avec Marion Cotillard, elle m'agace) mais le pauvre Davidson n'y est pour rien!

Je vous livre ici la critique du journal le Monde : "Une écriture aussi impitoyable qu'un uppercut, aussi cruelle et violente que peut l'être la vie, rythmée comme un match.. un grand livre".

Et ce livre me servira à débuter le challenge le Canada en 12 romans contemporains (la faute à Marie-Claude). Pas mal, non ?

8 nouvelles composent ce recueil. Pour tout vous dire, j'ai eu un peu de mal à plonger dans l'univers de Davidson, comme si la Marion venait gâcher une nouvelle histoire d'amour en pointant le bout de son nez. le livre est resté chez moi trois semaines sans que j'y touche puis la magie a opéré et j'ai enchainé les nouvelles les unes après les autres.

En premier lieu, le film d'Audiard est en fait inspiré par deux nouvelles distinctes du recueil (Un goût de rouille et La fusée), le réalisateur français a donc jouer de magie avec deux personnages solitaires pour créer son film. Car le point commun à l'ensemble des nouvelles, c'est bien l'extrême solitude des personnages. Même s'ils sont en couple, amis, entraineur et élève, père et fils, frère et soeur, au final ils sont toujours seuls - seuls face à leurs démons. Vous êtes prévenu. Ici le Canada n'a rien du pays d'Anne et de ses pignons verts !

Tous dévorés par des secrets inavouables : des peurs, des obsessions (sexuelles comme dans Friction) ou des sentiments telle la culpabilité qui dévore un ancien boxeur dans de chair & d'os. La boxe, parlons-en : elle est très présente dans ce recueil - et soyons clairs, je trouve que Davidson excelle lorsqu'il parle de sport (la boxe dans deux nouvelles et le basket-ball dans Un bon tireur). Il sait parfaitement retranscrire l'atmosphère, le ring, la sueur, les coups donnés et ceux reçus et écrire sur ces êtres qui choisissent ainsi de recevoir des coups pour l'argent, pour la gloire ou pour faire pénitence. Des choix de vie qui les mènent sur un ring prêt à en découdre. Un vrai plaisir pour la lectrice que je suis ! Oui, j'ai eu un vrai coup de coeur pour plusieurs nouvelles.

Comme j'ai beaucoup aimé la relation père-fils dans la nouvelle consacrée au basket-ball. Davidson vous confronte à ces histoires d'êtres brisés, cassés - souvent par leur propre fait - comme ici ce père qui va tout sacrifier pour la réussite de son fils. Une nouvelle marquante, comme celle sur l'orque (La fusée), étrange parabole sur la vie et la mort.

Oui, j'ai vraiment aimé certaines nouvelles - où la sueur, le sang se mêlent à une certaine excitation. du grand.

Mais j'ai trouvé l'ensemble légèrement inégal. J'avoue que j'ai lu Un usage cruel avec quelques difficultés (combats illégaux de chiens), même si j'ai adoré la fin (la toute fin). Il faut s'accrocher et résister à l'envie de fermer les yeux plusieurs fois ! Mais je tiens à remercier l'auteur canadien de nous présenter ici des personnages moins aimables, des personnes qui, je l'avoue, existent, mais dont l'univers me reste totalement étranger. le romancier canadien vous force ici à ouvrir les yeux. La violence est là, physique, mentale, psychologique - elle nous entoure, nous accompagne, nous paralyse, nous pousse à agir .

La suite sur mon blog ;-)
Lien : http://electrasamazingflying..
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Ces nouvelles sont d'un réalisme à la limite du soutenable et dont le titre parle de lui-même Je le conseille vivement aux amateurs de sensations fortes : les descriptions sont absolument "bluffantes" !
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