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Il était une fois un vigneron qui faisait son métier avec passion, afin que son vin soit le meilleur et le plus sain possible… Et un créateur de BD qui prenait soin de son travail, afin que le lecteur prenne du plaisir à la lecture. Ils se rencontrèrent, ignorants qu'ils étaient du travail l'un de l'autre. Mais non, ce n'est pas un conte de fées… Nous sommes absolument dans le monde réel, cependant, nous sommes entourés de la magie des passions.

Qu'ont-ils en commun ? Que peuvent-ils apprendre l'un de l'autre ?
La passion de bien faire, la poursuite d'un idéal. le respect de la terre, du végétal et de l'homme pour l'un et, le respect du lecteur, des couleurs et de l'écriture pour l'autre. Le vin et le livre créent des liens, émettent des sentiments, des idées, des odeurs. Ils se partagent, ils sont faits pour se rencontrer, ils demandent à être appréciés, critiqués, aimés ou détestés. Ils sont au sein des passions. Ils sont multiples et ont chacun, à leur façon, un message ou une impression à transmettre, un amateur ou un lecteur à toucher.

Pour Richard Leroy, le vigneron, l'essentiel est de rester petit pour faire du bon vin. Ne pas empoisonner les sols avec de la chimie. Rester en contact physique avec sa terre et ses pieds de vignes. Considérer le vin comme un lien entre la terre et l'homme.

Pour Étienne Davodeau, son travail consiste à suivre ses œuvres jusqu'au bout, à ne pas les abandonner en chemin, à signer lui-même le bon à tirer, afin que les couleurs soient respectées et correspondent à ce qu'il a voulu transmettre. Créer un lien entre l'auteur et le lecteur, créer de l'humain à travers les dessins et les mots.

Étienne Davodeau nous transporte dans ces deux mondes à la fois, des mondes de passionnés. En même temps que le vigneron, on rencontre « Maus », « Le photographe », Gibrat, « Faire semblant c'est mentir ». Mais on y découvre aussi le monde de l'édition, les festivals de la BD, les imprimeurs. On entre aussi dans les restaurants, dans les caves. On traverse les saisons, voyant évoluer la vigne, assistant à tous les soins qu'il faut apporter à cette liane, jusqu'aux vendanges, à la mise en fût, à la dégustation, à la vente.

Grâce à l'ignorance qu'ils ont chacun du métier de l'autre, ils émettent des idées neutres, sans à priori. On peut ainsi se permettre d'aimer le vin qui nous plait, même s'il ne vaut rien économiquement, ou détester un écrivain de renom parce qu'il ne nous a pas touché, peu importe la popularité.

J'ai trouvé cette BD documentaire très enrichissante, étant une ignorante dans les deux domaines.

« La dégustation d'un livre est peut-être plus solitaire que celle d'un vin. Mais ils ont ceci de commun que leur goût se déploie et s'affine à la discussion. »

Je vous souhaite donc une bonne dégustation si vous ouvrez cette BD originale, pleine de passion, de découverte et de partage.

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J'aime bien Davodeau, même si j'attends toujours un peu plus de ses histoires...
En fait, à chaque fois que je lis quelque chose de lui, ça me fait pareil : je prends le livre un peu par défaut - rien d'autre de mieux à se mettre sous la dent à la médiathèque - puis une fois les premières pages commencées, je me dis que j'étais con d'avoir des réserves, je m'éclate pendant la majeure partie du livre, puis, la fin venant, je me redis : bof, tout ça pour ça....
Voilà, c'est l'effet Davodeau sur moi...
Et pourtant j'adore ses idées, comme pour ce livre : un échange de bons procédés, je te montre mon métier et tu me montres le tien, la bd versus la vigne.
D'ailleurs en lisant ce roman graphique, j'ai pu noté la culture de Davodeau vis-à-vis de ses pairs, et j'ai pris bonne note de ses recommandations bédéthèques.
Pour le vin, j'ai adoré "voir" la culture de la vigne à l'ancienne, enfin, plus ancrée dans l'avenir que n'importe quelle culture intensive chimique, mais faites avec amour et respect de la terre, et ça fait plaisir de lire ça. Par contre, j'aurais aimé en apprendre plus que ce que je savais déjà sur la biodynamie... mais comme le dis Richard Leroy, le vigneron, il n'en savait pas plus...
A moi donc de faire mes propres recherches sur le sujet.
Jusque là pas de problèmes avec le livre de Davodeau.
Mais comme toujours sur la fin, je trouve que le propos devient flou, on sent que ça l'embête les fins, Etienne...
En résumé, j'ai beaucoup aimé passé un moment avec lui et son copain vigneron, mais comme d'habitude, il manque un je ne sais quoi de profondeur (peut-être après tout est-il comme ça Etienne, doux, un peu mou comme son trait, et qui fait les choses bien, mais pas avec "la" passion qui fait qu'un récit devient vraiment spécial... Je pense à Larcenet en disant ça... son trait est spécial aussi à Larcenet, mais ses histoires, sont toujours intenses... en même temps, ils ne font absolument pas le même genre de choses... je m'égare... ^^), un petit grain de folie qui fait que ses récits restent assez académiques, un peu figés, voilà, c'est ça... Déjà avec "Quelques jours avec un menteur" j'avais ressenti ce petit malaise, mais rien de grave...
Etienne Davodeau est un bon auteur, qui fait les choses bien, jusqu'au bout, mais ça manque parfois de fantaisie.
ps- Monsieur Richard Leroy, si vous lisez un jour cette critique, c'est pas bien ce que vous dites sur Moebius.... ^^ et j'adorerais gouter vos vins....
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Ce formidable roman graphique est le récit plein d'humanité d'une initiation croisée : celle du vigneron Richard Leroy à la bande dessinée, et surtout celle de l'auteur Etienne Davodeau à la culture de la vigne.
La découverte de ces deux univers est passionnante de bout en bout, et on est tristes d'arriver à la fin de l'histoire même s'il y a beaucoup de matière avant.
A lire évidemment par les amateurs de bonnes bouteilles et de BD, mais aussi par tous ceux qui ne manqueront pas de le devenir au contact des deux héros de l'ouvrage!
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On m'a conseillé cette BD qui revient longuement sur un an d'échange de savoirs entre un vigneron d'Anjou, attaché à ses vignes, et l'auteur qui l'initie au monde de la bande dessinée.
En entrant sur Babelio cette BD parmi mes livres lus, j'ai été plus que surpris du nombre de personnes qui ont lu et apprécié cet ouvrage. Et c'est mérité : le lecteur apprend tout de la viticulture, la taille, l'entretien, le terroir, les tonneaux, le choix des apports ou de la biodynamie… La partie sur la BD correspond aux choix (et goûts) de Davodeau, pas forcément des plus simples. Par contre, le passage par l'imprimerie en Belgique est passionnant : on ne se douterait pas de tout ce travail de précision pour trouver les bonnes teintes de couleur, ou pour assembler des cahiers imprimés séparément.
Une bonne BD, intelligente et bien faite.
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J'ai adoré l'idée à l'origine de ce livre : la rencontre entre deux mondes qui n'ont a priori pas grand-chose en commun, la vigne et la bande-dessinée ; deux univers qui finalement se rejoignent sur bien des points notamment le temps passé à préparer un produit (livre ou vin) qui sera ensuite livré au public, à son avis pas forcément éclairé....

Les Ignorants, c'est aussi l'histoire d'une belle amitié entre l'auteur et le vigneron, qui partagent beaucoup de temps et de beaux moments pour la préparation du livre.

J'ai beaucoup aimé les dessins, en particulier des paysages superbes et le travail sur les couleurs (ou plutôt sur les nuances de gris, les contrastes avec le blanc cassé du papier). Cependant les traits des personnages sont un peur top irréguliers à mon goût.

Mais malgré toutes les qualités indéniables de la bande-dessinée autant pour la forme que le fond, je suis restée en marge de cette lecture. Je ne connais sans doute pas assez le vin, ni la B.D. et j'ai souvent eu l'impression que ce qu'on me racontait était trop "technique", trop didactique.
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Mieux vaut tard que jamais. les Ignorants est un roman graphique d'Etienne Davodeau sorti en 2011.
J'ai eu l'occasion de découvrir l'oeuvre d'Etienne Davodeau grâce à mes deux filles. La première avait laisser trainer chez elle le droit du sol. Belle idée de roman graphique que cette marche entre la grotte de Pech Merle dans le Sud ouest et le lieu d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure dans l'est de la France. J'avais été conquis par le propos , le dessin et le côté docu-fiction engagé.
Et voila que ma deuxième fille lors d'une conversation WhatsApp me parle de Les ignorants qu'elle vient de lire et qu'elle me conseille vivement.
j'ai suivi son conseil , j'ai lu les Ignorants et j'ai aimé.
J'ai aimé .
comment aurait-il pu en être autrement ? J'aime le livre, l'écriture , la BD. j'aime le vin et tout ce qui tourne autour : la culture, les paysages, les dégustations.
Cette BD raconte une histoire de passion, de transmission, de rencontres de convivialité entre Etienne Davodeau et Richard Leroy viticulteur.
Chacun est ignorant de ce que représente la passion de l'autre.
La BD sur un espace temps d'un an va nous faire arpenter les rangs de vignes tout comme les allées des Salons de BD
Au delà des moments qui fabriquent le vin ou une bande dessinée il reste le fait d'aimer.
Qu'est ce qui doit plaire dans un vin ou un livre ? Il existe des milliers de façons de réaliser une BD ou un vin.
La seule chose importante est de rester soi.
Le vin doit parler de la vigne, de la terre, du ciel, des nuages. Pour cela ,moins on le bouleverse, mieux c'est. En 2011 Les vins bio et la biodynamie étaient encore balbutiants. Ce n'est plus le cas en 2023. Pareil pour un dessin, un coup de crayon ou un texte. Au delà de la technique c'est l'émotion que l'on recherche.
Et puis ces passions sont des passions d'équipe, de rencontres de convivialité.
Refaire le monde autour d'un livre , d'une BD en dégustant un bon vin.
çà discute, çà se dispute, çà rit. c'est la vie .

"Je préfère un vin vraiment bon pendant six mois plutôt qu'un vin dont on me dit qu'il sera bon pendants des années " Jean François Ganevat - Viticulteur Jurassien.
A bon buveur d'étiquette salut !
Lien : http://auxventsdesmots.fr
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Un superbe ouvrage tant comme objet que pour son contenu !
Au fil des pages, naissent une amitié profonde, la maîtrise d'un savoir-faire et la passion. On y apprend sur le livre, l'édition, l'imprimerie, la création, la BD, les salons... Et sur le vin, sa maturation, l'amour nécessaire à la confection d'un grand cru, la biodynamie, le quotidien des hommes de la Terre... et ce avec humour, tendresse et discipline !
A lire Les Ignorants, on le devient un peu moins, et on se sent l'irrésistible envie de se vouer pleinement à sa propre vocation !
Chapeau les deux compères pour cette rencontre qui redonne foi en le peu d'humanité qu'il nous reste et confiance dans le sens que l'on veut donner à notre vie !
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Etienne Davodeau et Richard Leroy se connaissaient déjà à l'époque de Rural! (superbe roman graphique que je voudrais pouvoir relire un jour), peut-être même qu'ils se sont rencontrés à cette occasion. L'un est auteur de BD, l'autre est vigneron: ils décident de partager un an de leur vie (professionnelle!) pour apprendre du métier l'un de l'autre. Richard ne connait absolument rien du monde de la BD, dont il semble très éloigné, et Etienne n'en sait pas plus du métier de vigneron: il va donc accompagner Richard et apprendre à tailler la vigne, à arracher les ronces, fertiliser, vendanger et... tailler, tandis que Richard va recevoir sur un an son stock de BD à lire (je ne sais pas vous mais moi je sais clairement laquelle de ces deux places je choisirais...!!) Richard va donc découvrir, entre autres, Emmanuel Guibert, Lewis Trondheim, Moebius (dont il ne saisit pas la portée sur les auteurs contemporains) ou encore Art Spiegelman, les pontes de la BD quoi, tandis qu'Etienne va goûter grandes et petites cuvées d'Anjou et d'ailleurs.
On découvre les envers du décor de la BD, c'est-à-dire les réunions des éditeurs, les premières impressions des planches, les commandes, tout comme on apprend ce qu'est la biodynamie et le respect du vin pour tout viticulteur engagé. C'est un roman graphique nons seulement très instructif mais aussi très agréable et sympa à lire. Je regrette juste un peu que Davodeau n'aille pas plus loin sur les difficultés de la majorité des auteurs de BD à vivre de leur travail car on ne rencontre ici que des hommes vivant dans de belles maisons de campagne et confortablement installé sur leur notoriété, dommage de ne donner que cette image. de même, les vignerons présentés ici ne représentent clairement pas une majorité, mais un petit groupe ceci dit qui cherche à changer les choses, à éviter l'industrialisation du vin.
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Étienne Davodeau, auteur de bandes dessinées, aime le vin mais ne sait rien du long processus nécessaire avant que le précieux breuvage ne coule dans son verre

Richard Leroy est vigneron, il exerce son métier avec l'amour et la perfection du passionné. Il ne lit pas beaucoup de bandes dessinées et ne connaît pas le monde de l'édition.

Ces deux amis posent sur la table de leur ignorance une année entière pour échanger leurs connaissances et entrer dans leurs domaines respectifs. A la fin de l'année, le dessinateur/scénariste sera un bon amateur de vins, le vigneron un lecteur éclairé et critique de bandes dessinées. le but de cette rencontre, de ce partage n'est pas d'inverser les rôles, nous ne sommes pas dans un remake de "on a échangé nos métiers", mais un souci d'altruisme qui tient de l'amitié et du respect. Étienne et Richard ont eu le courage de la déstabilisation en se glissant dans des situations inconfortables et méconnues.

Ces existences parallèles étaient faites pour se rencontrer et les analogies qu'ils relèvent entre leurs deux métiers sont nombreuses:

"- La barrique est un très bon outil de vinification. Mais il ne faut pas que son bois marque trop mon vin. Je cherche disons...une neutralité active et bienveillante, tu vois?

- C'est comme le papier qu'on a choisi pour mes derniers bouquins en couleurs. Il est un peu ivoire. Il fausse donc mes teintes. mais c'est ce que je veux et je l'anticipe."


On parcourt la France, du Jura à la Corse en passant par le bordelais et Saint Malo pour rencontrer les vignerons, goûter du vin, explorer les salons de bandes dessinées, une petite incursion en Belgique pour rendre visite à l'imprimeur. On a le droit de ne pas aimer certains bons vins de préférer des petits vins moins chers; on a le droit de ne pas goûter le style de certains dessinateurs, encensés pourtant par la diaspora des bulles.

Richard n'est pas un viticulteur lambda, il va jusqu'au bout de ses convictions, écoute la nature et reste au plus près d'elle; il utilise la biodynamie qui privilégie les calendriers lunaire et planétaire, les macérations naturelles. Il produit un vin bio mais refuse de poser l'étiquette AB sur ses bouteilles "...moi, je veux que les gens viennent à mes vins uniquement parce qu'ils les aiment"

le dessin est bien maîtrisé, toujours à hauteur d'homme. le trait précis et réaliste ne s'embarrasse pas de couleurs.

A déguster lentement, le garder longtemps en bouche afin d'exhaler toute la convivialité de ce bon cru.
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Etienne Davodeau a une idée : il va mettre des images et des textes sur une belle amitié, celle qui le lie à son ami vigneron Richard Leroy.
Et pour cela il va faire découvrir la passion qui unit son ami à sa vigne.
Pendant une année, il va faire de longs séjours chez lui et découvrir ce que fait un vigneron "biodynamique" tout au long de l'année !
La taille des pieds de vigne, l'achat des tonneaux, la négociation avec les acheteurs, les mauvaises herbes à enlever, et bien sûr les vendanges et la surveillance du vin ensuite.
Mais comme il n'y a pas de raison qu'il n'y ait que lui qui apprenne des tas de choses, il initie aussi son ami à la bande dessinée !
Lecture d'albums, rencontre avec des auteurs, visite de l'imprimerie pour le bon à tirer, réunion chez l'éditeur.
Et il s'avère que ces deux artisans, le dessinateur et le vigneron, ont bien des points communs !

Cet album respire l'amitié, la terre, le vin et les livres, et c'est un régal de s'y plonger.
J'ai d'ailleurs fait durer la lecture pour ne pas le quitter trop tôt !
Ou comment deux passionnés échangent sur le fait de créer quelque chose d'unique pour pouvoir ensuite le transmettre à un public et attendre son jugement !
A lire absolument (sans oublier les autres excellents albums de Davodeau) et à boire aussi d'ailleurs, les vins de Leroy devraient connaître une célébrité supplémentaire après ce livre !
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