C'est la vie qui l'emporte. C'est toujours la vie. Ce sera la Vie.
L'enfant de Naples, l'enfant des cendres du Vésuve. Celui qui ne connaît ni pere, ni mère, qui connaît la joie simple. Celle des enfants de Naples. de ceux qui se tiennent les uns aux autres. Emmêles, enchevêtrés. Ceux qui savent la valeur de l'acte du sang, à jamais analphabètes de son prix.
C'est un merveilleux roman initiatique. Celui de l'enfance, de l'adolescente, de l'amour, de la passion, de la grande poésie des hommes.
De ces gestes qui sont comme des pensées qui donnent aux bouches la chair de tous les mots. Poésie du corps, des regards, des choses que l'on nomme petites et et qui pourtant formulent en l'homme l'immensité d'un corps. Celui d'un homme qui entend la pensée d'un peuple. D'un peuple qui du 27 au 30 septembre 1943, lors des Quatre journées de Naples, se soulèva et s'attaqua aux forces nazies qui occupaient sa ville et qui mis en déroute l'armée allemande avant l'arrivée des Alliés. Naples devenue l'américaine, cette « espagnole » italienne,
Naples, la particulière. Naples la grecque, la byzantine, l'angevine, l'aragonaise, la normande, Naples la multiple. Naples la chienne, la rebelle, la sanguine, la brûlante,la douce, la profonde, souterraine, céleste. Naples, l'enfant ,la mer. Naples la fidèle aux sans noms.
Est que que les villes sont bâties comme sont construits les hommes ? Est ce que les villes anticipent le devenir des hommes ?
« « Et par ta voix, j'écoute les raisons invisibles pour lesquelles vivaient les villes, et pour lesquelles, peut être bien, après leur mort, elles vivront de nouveau » écrivait
Italo Calvino.
De lave et de braises, de sang et de sève, d'homme et de rêves.
On n'ouvre pas la porte parce qu'on sort de la nuit, on ouvre sa porte pour faire entrer le jour.
C'est la première phrase du voyage.
Le premier vers du Poème.
Le jour avant le bonheur.
Astrid Shriqui Garain