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Arrivé en gare d'Aiglemont le 14 juin 1903, Fortuné Henry rejoint la parcelle qu'il vient d'acquérir, en lisière de la forêt des Ardennes et s'attelle aussitôt à drainer le sol et à bâtir un abri sommaire. Avec cette bande dessinée lumineuse, Nicolas Debon relate l'expérience de la colonie libertaire L'Essai, dont la renommé dépassa les frontières et attira des dizaines de curieux, désireux de découvrir cette utopie en acte.

Bientôt rejoint par des camarades ouvriers des communes voisines, il va édifier quelques bâtiments en dur, cultiver la terre, produire pour nourrir la petite communauté et vendre le surplus sur les marchés.
Mieux que les discours, les résultats de leur travail devaient convaincre du bien fondé des idées qu'ils entendaient démontrer : « Rien n'est enviable comme le bonheur ni contagieux comme l'exemple. » « Tout ce que nous avons fait ici l'a était sans qu'un ordre soit donné. Nous vivons sans dieu, sans patrie, sans maître, libres avec la sensation de vivre ce que nous souhaiterions avoir vécu. Cette vie nous a donné des jouissances incomparables des satisfaction journalière inconnues au sein de la société. On ne travaille pas par force mais par raison, pas pour soi mais pour tous, pour les camarades qui nous entourent, et, sur un plan général, pour l'humanité. Montrer combien l'autorité est irrationnelle et immorale, la combattre sous toutes ses formes… permettre aux hommes de s'affranchir de eux-mêmes d'abord, des autres ensuite, préparer une société harmonieuse d'hommes conscients, prélude d'un monde de liberté et d'amour. Voilà notre oeuvre : marcher à la conquête d'un meilleur avenir. » Journalistes, artistes et militants du monde entier succèdent aux curieux des villages alentour pour contempler la révolution sociale réalisée. Un hebdomadaire est aussi imprimé sur place, le Cubilot, avant d'être poursuivi et condamné.

Nicolas Debon signe un remarquable album, soucieux de rendre la lumière de chaque scène autant que d'éclairer cette expérimentation qui semble l'avoir fasciné.

Article à retrouver sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451 :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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J'ai choisi cet album juste sur le titre sans trop savoir de quoi il retournait... Et en conséquence je me suis laissée emmener par les dessins et la narration... Et au final c'est une jolie surprise que cet album qui retrace la construction d'une des premières communautés anarchistes: des dessins et des textes plutôt minimalistes pour mettre en avant des idées révolutionnaires pour l'époque. Au delà d'un quelconque prosélytisme politique, ce livre a une visée historique intéressante, complétée notamment, en fin d'album, par des explications et documents.
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Très belle évocation par Nicolas Lebon d'une histoire méconnue, y compris sur la terre où elle a pourtant pris racine. Celle d'une colonie anarchiste et libertaire, dans un vallon isolé de la forêt des Ardennes, ma terre d'adoption.

Une évocation très poétique dans les dessins d'abord, où l'on retrouve de magnifiques vues de nos forêts, presque de véritables tableaux. Que les Ardennes sont belles ainsi magnifiées, et par tous les temps !

Une évocation lucide aussi dans le propos. Car si l'Essai d'Aiglemont, du nom du village dans la proximité immédiate de la colonie, a d'abord permis d'entrevoir le rêve d'une société égalitaire dans ce début de 20ème siècle, la réalité de nos humanités aura bien vite rattrapé cette utopie ...

Toujours ce grand écart entre rêve et réalité, entre expérience individuelle librement consentie et capacité de la société à changer pour le meilleur ... ou pour le pire ...

A noter, pour compléter cette impression très positive, le petit dossier de fin d'ouvrage qui permet de resituer l'expérience de l'Essai dans un contexte historique plus large.
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L'essai retrace l'histoire d'une expérimentation anarchiste dans les Ardennes . En 1903 Fortuné Henry veut " faire la démonstration que l'Autorité et les crimes qu'elle engendre n'est pas fatalement au seuil des sociétés". Il souhaite " permette aux hommes de s'affranchir d'eux mêmes d'abord,des autres ensuite,préparer une société harmonieuse d'hommes conscients, prélude d'un monde de Liberté et d'amour."Avec la totalité de l'argent dont il dispose il achète une vaste clairière décrite comme inexploitable. Rapidement il est rejoint par divers camarades et c'est ainsi que se crée la colonie d'Aiglemont. Bien qu'elle fut dissoute en 1909 son impact a été important et reste une référence dans le monde libertaire. Certainement que l'enthousiasme de son créateur et de tous ceux qui l'ont rejoint est ce qui a nourrit cette belle utopie. " Lorsqu'un homme rêve,ce n'est qu'un rêve ; que plusieurs hommes rêvent ensemble et c'est le début d'une réalité...". Beaucoup de journalistes, sympathisants, curieux sont venus visiter ce lieu , même Anatole France a soutenu cette aventure. Nicolas Debon permet une approche simple de l'esprit libertaire sans négliger certains détails,en insérant des photos d'époque. Il n'idealise pas la vie dans cette colonie car il dépeint par son texte et par les dessins la dureté du travail nécessaire à la survie de l'Essai. Il ne camoufle pas les travers de Fortuné qui peut se montrer violent et autoritaire contrairement à ses valeurs.
Ce n'est pas un coup de coeur mais une lecture intéressante au graphisme agréable .
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Je ne m'imaginais pas que des communautés anarchistes aient pu s'organiser aussi tôt dans l'histoire. L'essai est impressionnant dans ses dimensions : construction de l'énorme grange, nombre de personnes sur le projet. Ce qui m'a particulièrement plu c'est la couleur dans les dessins de Nicolas Bedon, le ton pastel à dominante ocre. Les cases pourraient être des tableaux du courant réaliste américain, des Hopper ocre.
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Ce récit est basé sur l'histoire réelle d'un phalanstère, anarchiste et communiste, installé dans les Ardennes, de 1903 à 1906, trois ans de rêve, d'utopie, d'idéalisme à une époque coincée entre la Commune de Paris et la Première Guerre Mondiale.
Le graphisme est en peinture tout en pâte rehaussée de crayons de couleurs ou de pastels, épais et velouté, la gamme de couleurs oscille entre les ocres et les gris, lumineux. Un soin est apporté aux représentations de lisières de bois, de champs, de paysages sous la neige. le graphisme nous met dans l'ambiance de ce retour à la nature. On découvre la volonté d'autarcie économique d'une communauté, au fin fond des Ardennes françaises, entraînée par la détermination de Fortuné Henry. L'Essai, c'est le nom donné à cette communauté, un désir de prouver par les actes la justesse des théories anarchistes. J'ai aimé le parti pris de Nicolas Debon de ne pas vouloir romancer cette aventure, il oscille entre simple récit naturaliste et compte rendu journalistique, sans emphase lyrique ou tragique, il se contente de nous le faire constater, de nous immerger dans l'époque, et de nous faire vivre les évènements comme ils se sont déroulés, laissant le discours politique et sociologique en découler de lui-même, mettant au même niveau les intempéries et les idéaux. le résultat est passionnant, édifiant, cette histoire mérite d'être connue, Nicolas Debon à choisi la bonne manière de nous la raconter.
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Juin 1903, Fortuné Henry descend en gare d𠆚iglemont (Ardennes) avec quelques outils sur le dos et un chien. Il remonte les rues, s𠆞nfonce dans la nature et s𠆚rrête dans une clairière. Il a acheté un lopin de terre et s𠆚pprête à s’installer pour tenter de montrer par l𠆞xemple et par le travail qu’un autre monde est possible, un monde sans contraintes, sans autorités et sans patronat. Son projet de colonie libertaire est lancé.

Au départ, regardé étrangement par les locaux, il sera rejoint progressivement par des hommes et des femmes venus de tous horizons pour construire et développer en commun ce lieu. « L𠆞ssai’ devient une attraction, avec des visiteurs venant des environs et de bien plus loin, et de toute condition sociale. On vient là, le dimanche, comme on irait dans une foire pour observer ce qui se fait et pour comprendre.

Mais ce lieu utopique n𠆞st pas qu’un paradis, le travail y est très dur dans cette nature hostile du Nord ; des conflits peuvent éclater et au final elle ne résistera pas à l�sence de son fondateur.

Mais au-delà de ces quelques années d𠆞xpérimentation par l𠆞xemple, L𠆞ssai d𠆚iglemont rayonnera dans les milieux anarchistes et libertaires pendant longtemps et sera montré comme un exemple de ce qui peut exister. Il y a du Henry David Thoreau dans ce projet et ce livre.

J𠆚i beaucoup aimé cet ouvrage, que ce soit pour son sujet ou pour le dessin et la couleur. C𠆞st un dessin simple, un peu rude, à l’image du sujet. Et pour connaitre la région, j𠆚i pu voir le beau travail documentaire dans la restitution des lieux.
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Véritable transition avec ma dernière lecture
La faute aux chinois (p 96)
♫Quand nous chanterons le temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au coeur♫
Antoine Renard - création en 1868 +
Nombreux interprètes dont Tino Rossi - 1938 +
Yves Montand - 1955 + Mouloudji - 1958 +
Juliette Gréco - 1983 + Léo Ferré - 1988 + (liste non exhaustive....)
et ma lecture en cours de Bernard Werber
la Boîte de Pandore (p197) :
"[...] Les kibboutzim, ça fonctionne, il n'y a pas d'argent et tout le monde fait ce qui va être utile au groupe "

-----♪-----♫-----🍒---⛔---🍒-----♫------♪-----

-L'Essai- aurait pu être un dernier hommage à Christophe Dominici, car dans ce livre BD documentaire, il est aussi question de transformation .
1903-1907 ,Aiglemont commune au milieu de la forêt des Ardennes, les anarchistes ont décidé de transformer la parole en actes . L'Essai est le nom donné à une colonie libertaire ou Fortuné Henry et ses compagnons d'infortune vont s'essayer à créer la colonie initiale de l'humanité future, baptisée l'Essai, Colonie Communiste expérimentale; Montrer combien l'autorité est irrationnelle et immorale, la combattre sous toutes ses formes; Voilà leur oeuvre, marcher à la conquête d'un meilleur devenir...
♪Il semble encor loin ce temps d'anarchie,
Mais, si loin soit-il, nous le pressentons.
Une foi profonde
Nous fait entrevoir ce bienheureux monde♪
Page 63 chanté sur l'air du temps des cerises ....
Quelle transition, cet Essai pouvait-il nous transformer !!?




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L'essai est une bd qui raconte une histoire vraie, celle d'une expérience de type phalanstère. J'avais entendu parler de ces communautés qui souhaitent vivre en autarcie sur un autre modèle que celui que la société nous a imposé. C'est un peu le repaire de tous les anarchistes et les communistes qui refusent le système capitaliste.

La question serait de savoir si un lecteur typiquement capitaliste pourrait adhérer à cette lecture. Bien entendu, le terme capitaliste n'est pas galvaudé puisque nous vivons tous dans ce système depuis 4 siècles. Il ne faut pas oublier que les anarchistes ont commis des attentats meurtriers à la fin du XIXème siècle en balançant des bombes dans les cafés parisiens. D'ailleurs, ce fut le cas du frère de l'initiateur de ce projet. Je n'invente rien.

On va avoir droit à un essai manqué. Il y avait quelque chose d'excitant à monter une ferme du genre kolkhoze dans un endroit vierge. Les principes sont toujours bien sur le papier : ni autorité, ni maître. Or, à un moment donné, le fondateur voudra se comporter comme un tyran en imposant sa volonté au groupe. Oui, de généreuses idées qui ont conduit à la pire abomination avec le nazisme à savoir le communisme. On sait comment ont terminé les opposants et les innocents.

Bon, on va mettre ces considérations politiques de côté pour ne se concentrer que sur la bd. Celle-ci ne se concentre que sur les faits à savoir la construction de ces bâtiments et de ses terrains qu'il va falloir labourer pour faire les premières récoltes. Quand on va revenir sur les personnages, ceux-ci vont nous apparaître comme totalement étrangers car la mise en scène les avait d'abord exclus. Il n'y a pas de psychologie propre. On n'arrive pas à avoir un ressenti.

Sinon, pour le reste, je dirai que cette colonie a manqué de chance au niveau du climat qui a été plutôt très hostile. Par ailleurs, je doute que l'autarcie soit une solution contre la mondialisation. le repli sur soi n'est jamais une solution.
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Inspiré d'un fait réel, cette bande dessinée retrace l'histoire de Fortuné Henry (que je qualifierais d'anarchiste) qui, en 1903, à Aiglemont, dans les Ardènes, a commencé à créer un endroit où il ne dépendrait de personne et serait libre. Petit à petit, il a été rejoint par d'autres personnes.

C'est ainsi qu'est né L'essai, un lieu où une société libertaire a vu le jour pendant quelques temps au début du 20ème siècle. Durant ce laps de temps, la communauté s'est agrandie de plus en plus, étant également visitée par des curieux·euses.

Nicolas Debon retrace cette histoire assez peu connue - du moins, il me semble - et dont je n'avais jusque-là pas connaissance. Grâce à ce livre, j'ai pu découvrir cet évènement historique. Malheureusement, j'ai trouvé le récit assez plat et ennuyeux, et je n'y ai pas accroché plus que cela.

Au niveau des illustrations, j'ai trouvé que les personnages étaient assez impersonnels (au niveau des traits, par exemple), ce qui ne me permettait pas de me souvenir aisément de qui était qui. Les paysages sont plutôt bien réalisés et m'ont plu, mais je n'ai pas aimé plus que cela les dessins, de façon générale.

En conclusion, c'est un ouvrage intéressant au vu du sujet traité, et avec quelques chouettes illustrations, mais que j'oublierais assez vite.
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