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EAN : 9782378738051
200 pages
Ex Aequo (26/11/2019)
4.81/5   13 notes
Résumé :
Une jeune femme, Julia, veut se confronter à celui qui a tué son père alors qu’elle était fillette. Elle est prête à tout pour découvrir les circonstances exactes du drame et hurler sa rancœur à « l’assassin ». Ses armes : le mensonge et la manipulation. La rencontre de Louis et de Julia entraine chacun des protagonistes du roman dans une intrigue émouvante et riche en rebondissements. Le dessein initial de Julia risque bien de se transformer en une aventure inatten... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Julia, la narratrice, parcourt le journal intime de sa mère, pour tenter de percer le secret qui entoure la mort accidentelle de son père. Celui-ci a été renversé par un chauffard alcoolique alors qu'elle n'avait que treize ans. Elle décide de retrouver Louis, le chauffard, afin de se confronter avec l'homme qui a détruit sa mère et volé son adolescence.
Mais voilà, Louis a maintenant 93 ans et il finit sa vie dans une maison de retraite.

Dominique Dejob, votre livre m'a enchanté. Dès les premières pages j'ai su que votre récit allait me plaire. Votre écriture d'abord, si légère, si limpide, et pourtant le sujet n'est pas des plus drôles puisque l'essentiel de l'action se situe dans un EPHAD.

Mais le lecteur comprend rapidement que vous êtes une femme qui a du coeur et vos deux principaux personnages Julia et Louis en sont le reflet. Dire que ce roman m'a ému, c'est peu dire. Vous avez su décrire parfaitement la vieillesse, le temps qui file, chaque année qui passe plus vite que la précédente, la vie qui se rétrécit et franchir la porte de la maison de retraite qui sonne la fin du dehors.
Vous avez su rendre l'hommage mérité à tout le personnel dont les codes couleur des blouses indiquent leur fonction, blanc pour les infirmières, rose pour les aides-soignantes, bleu pour les agents de service. Des femmes surtout et quelques hommes qui se démènent toujours à la recherche du temps perdu.

« Mais si les filles prennent un peu plus de temps avec l'un, c'est celui d'après qui devra attendre. Prendre trop de temps avec un résident, c'est en perdre pour que tout soit exécuté dans la journée. Prendre du temps avec les vieillards, c'est le perdre ! C'est choquant, mais on n'y peut rien, c'est comme ça. »

En poussant la porte du « Séquoia », l'arbre des vieux, vous nous offrez une plongée tendre et sensible dans la vie de ses résidents. Leur lutte permanente pour contrer les assauts de la vieillesse et de la terrible perte d'autonomie. Les habitudes bien ancrées des uns et des autres. Ceux qui attendent à l'entrée, assis sur une chaise, une visite qui ne viendra jamais. Ceux qui essayent à tout prix de garder une certaine liberté et leur identité dans cette collectivité. Les bénévoles qui brise un peu la solitude et c'est un peu d'extérieur qui rentre à l'intérieur.

« Mais avoir un agenda, c'est, pour Louis, une manière de se sentir exister. Son agenda est le témoin de ses petits projets, même si ceux-ci se font de plus en plus rares. Avoir un agenda, c'est penser à demain. »

Bien sûr, il y a cette jeune femme à la recherche de son passé et de la vérité, une intrigue qui permet de s'évader quelques instants de ce qui ressemble quand même un peu à une prison, malgré les efforts des uns et des autres.

Je rassure les futurs lecteurs de ce magnifique premier roman, il n'y a rien de larmoyant, bien au contraire, c'est un livre lumineux à l'image de Louis que je ne suis pas prêt d'oublier et de la leçon de vie qu'il nous donne. Un dernier mot, précipitez-vous chez votre libraire pour acheter ce roman, une fois lu, ne le prêtez à personne, mais incitez vos amis à l'acquérir, c'est le moyen le plus sûr de mettre en valeur le talent de Dominique Dejob.

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J'ai acheté le livre de Dominique Dejob, intitulé « Les Petits Vieux Dans l'Arbre » il y a déjà quelques temps. Je l'ai ensuite posé dans ma PAL. Mais comme chacun sait, on remplit souvent sa PAL par le dessus, ce qui est une erreur. D'autres livres sont donc venus masquer celui-ci… jusqu'à ce que je le retrouve et que je m'y plonge enfin.
De quoi s'agit-t-il ? L'histoire se passe en 2065… ou en 2015 (tout dépend par quel angle on voit le roman). Elle dure un peu plus de six mois… ou de cinquante ans.
L'Arbre du titre n'est pas un arbre, ou plutôt c'en est un. Je ne dévoile rien si je dis que c'est le nom de l'EPHAD dans lequel vient d'être admis un certain Louis, un nonagénaire presque sourd et presque aveugle. C'est donc l'histoire de Louise qu'on raconte… mais pas vraiment en fait. Bien sûr, on en apprend beaucoup sur lui, et sur un événement qui est le fil rouge du roman, un événement qui a brisé plusieurs vies et planté en lui la lame de la culpabilité. Mais surtout, on voit sa vie d'aujourd'hui, sa manière d'apprivoiser peu à peu sa vieillesse, de tenter de garder le dessus sur un corps qui l'abandonne peu à peu.
Et puis, c'est aussi l'occasion de rencontrer tous ces petits vieux au fil des pages, amis de Louis ou pas. Plutôt pas d'ailleurs, car à part Fanette, une amie de longue date, Louis ne sympathise avec personne ; il se tient à l'écart. Mais ces personnes âgées autour de lui, elles sont surtout prétexte à découvrir la vie dans cette maison de retraite, dans UNE maison de retraite. Pas sous forme d'un documentaire, mais comme si on la voyait de l'intérieur, depuis les yeux et les oreilles des pensionnaires… C'est prenant, touchant, déstabilisant. On a beau savoir, on voit l'humanité et parfois le désoeuvrement de toutes ces personnes en fin de vie et l'énergie des « filles » qui s'en occupent… Ces petits vieux sont partout dans le roman, mais ils sont surtout là de temps en temps, quand un chapitre anachronique intitulé « l'arbre des petits vieux » vient entrecouper deux autres chapitres qui content l'histoire principale, celle dont je n'ai pas encore parlé.
Car il y a une histoire. Ce secret que j'ai évoqué plus haut bien sûr, mais surtout l'histoire de Julia, cette jeune femme qui veut se confronter à celui qui a tué son père alors qu'elle n'était qu'une enfant et dont elle découvre l'existence dans le journal intime de sa mère… Elle décide d'aller à sa rencontre. Elle change de région, et la voilà qui entre comme visiteuse dans l'EPHAD « le Séquoia », celui-là même où Louis finit sa vie. Évidemment, Louis ne sait pas qui elle est, d'autant qu'elle se présente sous un faux nom, et quand elle lui propose de lui rendre régulièrement visite, il accepte. Julia, quant à elle, ne peut pas croire que l'homme qu'elle rencontre serait le monstre qu'elle suppose. Alors, elle se prend d'amitié pour lui, sans jamais se départir de sa mission : découvrir les circonstances exactes de la mort de son père. Y parviendra-t-elle ? Rien n'est moins sûr, d'autant que Guillaume, le petit-fils de Louise, veille au grain, tout comme Fanette…
Mais les histoires finissent un jour, et il est bon, au moment où l'heure approche, de se libérer d'un poids trop lourd à emporter.

« Les Petits Vieux Dans l'Arbre », c'est l'histoire d'une rencontre, de plusieurs rencontres en fait, c'est l'histoire d'une amitié, c'est l'histoire d'une quête, c'est l'histoire de ces personnes âgées qui gardent en eux l'énergie qui leur manque au dehors. Et, allez savoir, c'est peut-être l'histoire de chacun d'entre nous.
Ce livre, je l'ai dévoré. Je l'ai aimé et pourtant il m'a fait mal. J'ai eu mal parce que je me suis identifié à Louis, je me suis vu devenir lui, je me suis vu vieillir. Mais on s'attache aussi aux autres personnages, même ceux qu'on ne rencontre que durant quelques lignes et qui étrangement, prennent corps dès que l'autrice leur donne un nom et une activité, quelle qu'elle soit.
Et puis, ce livre est très bien écrit. le style est agréable et l'écriture est ciselée. Rien n'est à enlever, rien n'est à ajouter. Une autre singularité, dont je sais la difficulté : l'autrice passe régulièrement d'une vision omnisciente à une narration à la première personne, celle de Julia. Cela se fait naturellement, sans que jamais ça accroche. Au contraire.
Que dire de plus ? Lisez ce livre, vous ne le regretterez pas.
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Quelle belle découverte que ce roman ! Je dois dire que j'ai été conquise, et ne l'ai pratiquement pas lâché jusqu'à la fin. Cela tient d'une part au style de l'auteure que j'ai beaucoup apprécié, mais aussi bien sûr à la façon dont sont dépeints la relation entre Julia et Louis, l'évolution et le cheminement de cette improbable amitié, enfin à cette touchante immersion dans le monde des « petits vieux », dans cet arbre, le Séquoia, qui n'est autre qu'un EPHAD, avec ses résidents, son personnel, ses routines et la dure réalité de la vieillesse. Dans sa préface, Jean-François Rottier nous dit « le véritable défi de l'auteure est de nous exposer sans fioritures le naufrage qu'est le vieillissement au sein d'une structure d'accueil dépeinte avec minutie, tendresse et réalisme. » Ce défi-là, Dominique Dejob le relève avec brio. Mais je voudrais revenir sur l'autre versant du roman, l'intrigue elle-même, qui structure tout le livre lui donne ce souffle qui fait qu'on ne le lâche pas : Julia, trentenaire, décide à la mort de sa mère de revenir sur le drame survenu dans son enfance et de faire la lumière sur ce qui lui a été caché. Elle va donc entrer incognito en relation avec Louis, le vieillard qui autrefois a causé la mort de son père et a brisé ainsi son enfance et la vie de sa mère. Pour cela, elle se rend dans le village provençal où cet homme qu'elle hait depuis toujours réside désormais en EHPAD.
Avec beaucoup de sensibilité et de pudeur, l'auteur entre dans l'intimité de cette rencontre, la fait évoluer devant nous, et nous la suivons avec émotion, nous sommes témoins de cette aventure humaine qui nous fait réfléchir sur les choix de l'existence, sur la résilience et sur le pardon.
Les petits vieux dans l'arbre est le premier roman de Dominique Dejob, et c'est sans conteste une réussite.
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Floriane souhaite connaître l'histoire de son père construite autour de la haine de Louis, un mystérieux ami coupable de sa mort. Elle part sur ses traces avec toute la haine de sa mère, qu'elle a portée elle-aussi depuis longtemps. Mais aussi avec la volonté de savoir, de comprendre avec impartialité. Nous pénétrons alors l'univers d'un EHPAD décrit avec ses renoncements, ses peurs, ses émergences ultimes de vies cassées, ses efforts d'un personnel avec si peu de ressources. C'est dans ce décor que se construit la rencontre de Louis désigné comme assassin. Et peu à peu le combat de Louis pour conserver sa dignité se mêle à celui de Floriane pour rester humaine malgré le ressentiment qu'elle charrie. S'ajoute l'apparition d'un voisin qui pourrait bien avoir (ou nouer) un lien avec l'un et l'autre. Et le roman se déroule avec ses coups de théâtre et ses tranches de vie où l'on découvre l'humanité de ses personnages.
Une lecture à la fois instructive sur la vie en EHPAD, et entraînante, à la suite de Floriane, en quête de vérité.
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Non pas deux histoires pour le prix d'une, mais deux propos différents qui, progressant tantôt l'un proche de l'autre, tantôt l'un après l'autre, finissent par s'unir par le biais d'une incontournable et prévisible fin, sans pour autant vraiment se rejoindre.
Je sais, cette introduction peut sembler clair-obscur, elle l'est, comme cet ouvrage.
Il y a tout d'abord ce témoignage, véritable caméra promenant un regard tendrement indiscret sur ces maisons pour personnes âgées que l'on nomme pudiquement EPHAD. Elle sait voir les choses, immortalise les peines, les petits riens qui font les grandes joies, les déchéances, les corps qui, cessant de lutter, se tassent et s'effacent. Mais la caméra est aussi équipée d'un micro possédant cette étonnante particularité de savoir surprendre l'intimité des gens, leurs paroles, mais aussi leurs pensées, leurs craintes, leurs peurs et le reste de modestes souhaits qu'ils caressent encore. Cet oeil qui pour nous observe est affectueux, aimant, mais sans concession. Il sait être cruel dans la vérité qu'il reflète. Il nous ramène à cette phrase de Brel : « L'horloge qui ronronne au salon, qui dit oui, qui dit non, et puis qui nous attend ».
On le sait, cet épilogue si bien décrit par l'auteure, Dominique Dejob, nous attend tous. Voilà pourquoi il est dur parfois de s'y confronter, nous sommes tous concernés, on préfèrerait enfouir ça à plus tard. Mais voilà, quand nos vieux à nous, ceux que nous aimons, auront quitté ces lieux, ce sera notre tour de nous installer dans ces sacrés mouroirs. Ça fait mal de le prévoir, mais c'est inévitable. Encore du Brel : « Mourir, la belle affaire, mais vieillir, oh vieillir ! ».
Pas de méchants, pas de gentilles , les anciens que l'on couche à 17 h pour gagner du temps, font leur boulot d'anciens. Ils sont pénibles, craquants, émouvants, drôles et insupportables, dépendants ou fiers. Les « filles » en blanc, bleu ou rose, font leur boulot de soignantes blanches, bleues ou roses. Elles sont dévouées, professionnelles, pressées, énervées, débordées… Elles n'ont pas le temps.
Et puis, incrusté dans le reportage, il y a l'histoire, l'enquête légitime de cette jeune femme blessée, coincée dans son passé. Il y a cette situation inconcevable qu'elle a créée et dans laquelle elle se débat, prise dans son propre piège. Comment pourrait-on aimer une personne que l'on a toujours haïe ? Comment appliquer sa propre justice lorsque l'on a ni l'âme d'un juge et encore moins celle d'un bourreau ? Comment se venger d'un crime dont on ne sait rien ?
Empathie ou vengeance ? Les deux ? Est-ce possible ? Comment peut-on à ce point se dédoubler ?
Ce roman est une histoire d'amour, la plus belle de toutes car elle est impossible, pudique, inavouée et interdite. Parfois le passé harcelle le futur, le salissant, le rendant impropre à l'existence. Mais parfois, le présent peut guérir ce qui ne devrait plus être. Ce n'est pas chose aisée, il faut prendre le risque de le croiser une fois de plus, ce passé, non pas pour le combattre, non pas pour le juger, mais pour l'accepter, pour qu'il cicatrice enfin.
Ce bouquin pourrait se résumer par : « Victor, Louis, ces deux hommes que je n'ai pas eu le temps d'aimer. Ils sont partis bien trop tôt ».
Enfin, quel propos sert de prétexte à l'autre ? le “reportage” ou l'intrigue ? Je pense qu'ils sont tous deux indissociables, complémentaires et nécessaires. Un duo inattendu qui fait de ce livre une oeuvre tout en pudeur, en tendresse et en vérités.

Lien : https://jeanbjouteur.wixsite..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
On leur donne de jolis noms joyeux aux EPHAD : "Les Glycines", " Les Tilleuls", " La Joie de vivre", " Les Chênes", " Les Bleuets ", "Notre Maison" , " L'Etoile du Soir", " Maison de l'Amitié", "La Petite Provence"... Ils donnent envie d'y aller faire un tour, non ?
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Il en avait vécu des multitudes de premières fois en quatre-vingt-treize années d’existence, mais celle-ci, c’était une autre histoire, car il savait bien qu’elle signait le commencement de la fin. L’entrée en maison de retraite sonnait l’heure de la fin du dehors. C’est comme ça, c’est ce qu’il avait décidé.
[...]
Il voulait montrer un homme encore alerte, soigné, bien différent de beaucoup de ceux qu’il entrevoyait, assis dans la grande salle qu’il traversait. Il ne posa le regard sur aucun d’eux, de peur de lâcher son courage en cours de route, car un rien aurait pu l’envoyer par terre. Quelle honte cela aurait été, quel déshonneur !
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Mais si les filles prennent un peu plus de temps avec l'un, c'est celui d'après qui devra attendre. Prendre trop de temps avec un résident, c'est en perdre pour que tout soit exécuté dans la journée. Prendre du temps avec les vieillards, c'est le perdre ! C'est choquant, mais on n'y peu rien, c'est comme ça.
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Mais avoir un agenda, c'est, pour Louis, une manière de se sentir exister. Son agenda est le témoin de ses petits projets, même si ceux-ci se font de plus en plus rares. Avoir un agenda, c'est penser à demain.
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Un journal intime, par définition, n'appartient qu'à son auteur. Alors, ai-je le droit de lire les confidences de ma mère ? Est-ce la trahir ?
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