J'ai eu le tort de me faire une certaine idée de ce roman. Je le pensais enthousiaste, positif, et j'ai dû mal lire les avis des lecteurs… car le sentiment en ressortant de cette lecture est que la déprime, la révolte dominent le reste.
Jocelyne gagne au loto, et elle doit réfléchir à ce qu'elle doit faire de tout cet argent sans que ça lui monte à la tête, et surtout sans que quiconque ne la soupçonne d'être la grande gagnante du dernier tirage. Elle est briefée par un psy à la Française des Jeux. A partir du moment où son entourage saura qu'elle est multimillionnaire, elle n'arrivera plus à distinguer les profiteurs des autres. Et c'est ce qu'elle va le mieux retenir de leur entretien. Elle a peur de ce chèque, peur que tout autour d'elle devienne laid à cause de l'argent. Alors elle ne veut pas le garder et va vouloir le déchirer. Mais avant d'en arriver là, elle va faire des listes : de ses besoins, de ses envies et de ses folies.
Jocelyne possède une mercerie, ainsi qu'un blog, et elle fait fureur. Elle a de plus en plus d'internautes qui se rendent sur ses pages, et des messages de remerciements, des demandes de toute sorte… Dans sa boutique, elle a de plus en plus de clients. Tout lui sourit, sauf qu'elle possède ce chèque.
Jocelyne a un mari, deux grands enfants, et elle aimerait les chérir, leur offrir tout ce qu'ils souhaiteraient fort, chose que ses propres parents n'ont jamais pu faire.
Et arrive la cupidité…
Et c'est là que j'ai moi-même décliné…
Grégoire Delacourt aurait pu nous surprendre à faire de son héroïne une femme qui veut panser les blessures des autres, ne pouvant panser les siennes. On sent qu'elle aime faire du bien autour d'elle. Je m'attendais, j'espérais une continuité dans ce sens. J'ai été profondément déçue car l'histoire aboutit à une tout autre réflexion. Oui c'est une réalité, je le sais bien, mais au final, tout ce que j'ai apprécié lire auparavant me laisse un goût amer… Je pensais ce roman rempli de belles choses, il est en fait très pessimiste et il reflète trop le côté négatif des gens.
En commençant notre lecture, on pense qu'on va être ébloui. En refermant le livre, on se rend compte que l'auteur n'a fait ni plus ni moins ce que beaucoup d'autres auteurs ont fait avant lui. L'histoire est une réflexion, une leçon de vie, je suis d'accord, mais je trouve que tout est survolé. Il n'y a aucune richesse de l'âme. La fatalité l'emporte sans que l'auteur ne cherche à la contrer.