Vous aimez le
whisky (comme moi) ?
Vous aimez la BD (comme moi) ?
Alors vous serez sans nul doute “emballés” par ce joyeux album un peu foutraque des trois auteurs inspirés par le « uisge beatha », lequel album a échoué comme une bouteille au pied du sapin à Noël.
Sur fond de tour du monde en moins de temps qu'il n'en faut, un certain Fix est emmené par Giorgio Paviani, célèbre collectionneur et dégustateur de whiskies, à la recherche de cinq flacons mémorables et réputés introuvables d'or jaune liquide. Au-delà de la course poursuite, des Highlands au Japon et de l'Irlande au Kentucky, c'est à une véritable leçon de choses de ce breuvage si renommé, que l'on est convié. À travers les chapitres, une note détaille chaque étape de l'élaboration de cette “ eau-de-vie ” au sens propre, du maltage à l'embouteillage en passant par le brassage, la distillation, la mise en fût, j'en passe et de meilleures.
Côté scénario, c'est une écriture de fou-furieux avec des réparties cinglantes et des envolées moins lyriques que sauvages. le personnage de Fix est entraîné autour du monde à l'insu de son plein gré par un Paviani aveugle et roublard. Il faut bien dire que le premier des deux l'avait bien cherché ! Mettre du soda américain et une poignée de glaçons dans un “Macallan” hors d'âge, méritait bien de voir sa fiancée le quitter la veille du mariage, de perdre son meilleur ami, son travail, et voir sa bagnole explosée par un rappeur enragé, rien de moins... La gueule de bois qui suivit était sévère.
Côté dessin, c'est une autre histoire. Alterner les pages très colorées avec d'autres en bichromie façon sépia était une très bonne idée pour mieux cerner le propos. Par contre le découpage en vignettes des pages est assez aléatoire et le dessin manque singulièrement de continuité. Certaines pages sont plutôt bien exécutées mais dans l'ensemble le reste est trop vite expédié à mon goût. Mais je suis difficile c'est vrai. J'ai une passion sans limite pour le beau dessin, qu'il soit d'une ligne claire classique chez
Hergé ou
Franquin, ou travaillé sans relâche et léché chez Juillard ou
Yslaire. J'ai aussi une passion sans limite pour les “Speyside” les plus fins.
Mais il faut être honnête jusqu'au bout, je me suis bien marré, j'ai appris certaines choses, en ai revu d'autres, et pour finir, me suis versé un verre de “Singleton” 12 ans d'âge dans le verre tulipe approprié.
À lire sans modération avec un bon verre à la main.