Claire, anglaise, étudie l'art dramatique à New-York. Pour financer ses études et son loyer, elle use de ses talents d'actrice pour un cabinet d'avocats : à la demande de femmes soupçonneuses, elle piège leur mari en les draguant. Et si ça fonctionne, elle est grassement payée ! Ce soir-là, elle mène une nouvelle mission auprès de Patrick, universitaire spécialiste de l'oeuvre de
Baudelaire, notamment ses « Fleurs du mal ». Non seulement, le flirt échoue mais sa femme Stella est retrouvée assassinée. Bien malgré elle, Claire va alors changer d'employeur et c'est la police qui lui demande d'utiliser ses talents pour faire avouer à Patrick qu'il a tué sa femme. Mais ça ne fonctionne pas comme prévu et Claire commence à se demander qui ment et quel rôle elle a accepté d'endosser, à son insu certainement…
«
Mensonge » est un thriller écrit par
JP Delaney, plus précisément un thriller psychologique qui joue avec les nerfs de Claire, personnage principal, et avec les nôtres par contrecoup. Construite en trois parties, l'intrigue adopte le point de vue narratif de Claire, jeune femme à l'enfance chaotique et qui a trouvé la voie du théâtre comme levier et motivation pour exister. «
Mensonge » joue sur plusieurs tableaux, plusieurs niveaux de réalité : le théâtre et son jeu d'acteurs ; le
mensonge délibéré comme manipulation pour parvenir à ses fins ; la réalité extérieure et le monde interne des fantasmes ainsi que la frontière des deux mondes dont la porosité dessine les contours plus ou moins nets de la folie. Et l'on navigue constamment entre ces différentes balises, peu à peu perdus dans les tourments brumeux d'une mer infinie.
Le style est parfois déroutant, qui alterne entre dialogues de théâtre avec leurs didascalies, dialogues plus classiques d'un roman, descriptions et introspections. le trait devient par trop forcé et l'on se perd dans tous ces brouillages entre réel et jeux, manipulations et faux-semblants. le tout est agrémenté de poèmes de
Baudelaire, d'éléments sur son existence tourmentée, entre Vénus blanche et Vénus noire. Il n'est pas facile de s'attacher au personnage de Claire, tant on a du mal à saisir ses motivations : est-elle victime ? bourreau ? naïve ou bien diabolique… ?
La fin le dira qui met (enfin) un terme au brouillard et ouvre d'autres portes. En résumé «
Mensonge » nous balade d'un horizon à un autre, maintenant un suspens constant, mais reste un peu trop long et embrouillé pour vraiment convaincre.