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sur 568 notes
Une belle histoire d'amour impossible qui se termine mal.... Anne Delbée nous fait revivre, le temps d'un roman, la destinée de Camille Claudel et sa rencontre déterminante avec Auguste Rodin qui a révélé son talent et éveillé ses désirs de femme amoureuse. La liaison autant fusionnelle que passionnée des deux amants réunis par la sculpture est magistralement narrée par la romancière qui rend également un vibrant hommage au génie créateur de ce couple d'artistes et à leurs oeuvres.
A cette époque, l'infidélité des hommes était une affaire courante et habituelle, considérée presque comme naturelle, alors que l'adultère chez les femmes était un comportement relevant d'une faute grave qui ne méritait aucun pardon… et Camille Claudel en subira malheureusement toutes les conséquences.

Cette très belle biographie réveillera tous les sens des lecteurs, qu'ils soient artistiques ou sentimentaux. A lire absolument !
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Pendant longtemps, pour moi, Camille Claudel a eu les traits d'Isabelle Adjani et c'est au biopic magnifique que lui a consacré en 1988 Bruno Nuytten que je dois une bonne part de mon intérêt pour l'artiste.
De Camille Claudel, j'ai d'abord aimé le destin que L Histoire fait passer pour romanesque mais qui fut surtout tragique, gâché, violent.
Ce furent ses sculptures qui ensuite m'émurent, moi qui n'y connais pourtant pas grand chose, qui ai toujours préféré la peinture.
Enfin, il y eut la conscience de cette trajectoire unique d'une femme artiste et du peu de place que ses homologues lui firent en tant que femme justement. Voilà qui fait réfléchir…
Et son génie.
Il y a là assez d'éléments pour avoir envie d'en savoir plus sur Camille Claudel, pour vouloir se rapprocher de la personne derrière la légende enténébrée mais tellement séduisante, et quoi de plus légendaire que les artistes dont le talent confine à la folie (surtout au XIX°siècle!).
Je me suis donc lancée dans la biographie d'Annie Delbée dévorée au début de l'été.

Cet ouvrage est une bien singulière biographie... Bien qu'extrêmement savant et documenté, "Une femme" ne se présente pas comme un ouvrage proprement "scientifique" à l'instar de ses semblables tant Anne Delbée le nourrit d'une forme de lyrisme, l'enrichit de phrases haletantes, d'une syntaxe vivante, écorchée, de poésie aussi et ce jusque dans certains titres de chapitre ("Les Enfants de la Lune") A cet égard, le prologue" La chair et l'esprit" est magnifique.
Si au départ ce parti-pris de l'auteure, ce style m'ont un peu surprise d'autant qu'ils effacent l'objectivité (nécessaire?) inhérente à tout travail biographique, j'ai fini par adhérer et par me laisser happer. de toute façon, la beauté m'attrape presque toujours...

Le texte, poignant, s'ouvre sur quelques pages déchirantes et une femme, toute petite et si maigre, effroyablement seule, triste. Elle a froid et elle a peur. Nous sommes en 1943 et Camille Claudel va mourir dans l'asile où elle est internée depuis trente ans. Oui, "Une femme" commence par la fin, comme si connaître le bout du chemin était nécessaire pour ensuite le remonter. C'est sans doute aussi un choix militant, un parti pris encore une fois: Annie Delbée a pour vocation de dénoncer le traitement injuste subie par l'artiste et nous en présenter d'emblée l'issue, c'est nous gagner à sa cause. C'est aussi choisir un éclairage, un angle d'attaque pour ce qui va suivre.
L'enfance nous attend à la page suivante et ce chapitre sera, comme tous les autres, couronné d'une citation de Paul Claudel, le petit frère de Camille et qui joua un rôle si ambigu dans le destin de sa soeur.

L'enfance donc, la dureté de la mère et l'amour du père, la fascination pour l'art et -déjà- la volonté assumée et revendiquée d'être un jour une sculptrice, une femme artiste. Voilà qui ne se fait pas pourtant! La fantôme d'un frère disparu, la maison d'enfance, Paris.
L'apprentissage enfin, les premières fulgurances. La rencontre avec Rodin, l'amour fou. La sculpture toujours. "L'âge mûr" et la rupture d'avec cet amant et maître qui ne quitta jamais sa femme. L'affranchissement. La création, la liberté. L'atelier à l'hôtel de Jassaud, Eugène Blot.
Et la vacillement. La mort du père, la trahison du frère. L'internement et les lettres déchirantes dont Anne Delbée reproduit des passages. La mort indigente.
C'est toute la vie de Camille Claudel que nous raconte l'auteure au gré des chapitres qui composent sa biographie, passionnante, riche et réellement magnifique.
Au-delà du travail biographique, rigoureux autant qu'ambitieux, l'ouvrage est on ne peut plus intéressant dans ce qu'il dit aussi de la condition féminine et des femmes artistes au XIX°siècle, dans ce qu'il raconte du traitement subi par ces femmes qui sortaient par trop du cadre et des conventions. Biographie, oui. Hommage bien entendu. Texte militant et engagé voire politique et féministe: affirmatif. Tout cela à travers le prisme d'une des figures les plus fascinantes de l'art français.
Je n'ai qu'un soupir, moi la féministe, moi l'hyper-subjective, moi qui accorde au style tant d'importance: j'aurai aimé parfois un regard plus nuance, moins partisan et -même si je souscris à la plupart des thèses de Delbée- j'aurai voulu plus d'objectivité, sans doute pour me sentir moins hypnotisée mais plus "froidement" instruite.










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« Elle a tenu longtemps. Sans armes, sans ruses, sans faux-semblants. À mains nues. Voilà. Elle n'a plus ni ciseau, ni maillet, ni sculpture. Ils ont tout pris. Elle revoit la vieille Bible usagée. Elle voulait sculpter. Les petits contre les forts, les grands. Il y en avait encore tant d'autres – tant d'épopées qu'elle aurait aimé relire de ses doigts poussiéreux. Elle est là, sans livres, sans terre, sans bras. La camisole. » (p.70)
On est frappé par la splendeur avec laquelle Anne Delbée nous révèle la vocation de Camille, dans un des premiers chapitres (Les enfants de la lune). L'adolescente est bouleversée par l'appelle des rocs altiers et nous aussi avec elle. Dès le début, ces derniers ressortent des paysages familiers, ils sont humanisés. Un rituel mystique se joue entre Camille et la forêt, les falaises, les racines d'arbres, le vent, la boue, la Nature mystérieuse dans le bruit de l'orage. Elle veut respirer la terre, rouge, elle l'enveloppe dans sa pèlerine, en fait un balluchon. Dans une nudité sacré du coeur, elle se roule dans le sable.
Les pierres lui reviennent toujours : dans ses visions, dans les fables qu'elle invente pour son jeune frère. Elle fait parfois peur à son cadet par son regard vibrant de passion. Sous l'astre nocturne, les blocs de granit s'enlacent, lui demandent des baisers. « Ils étaient nus et leurs doigts à jamais étreints. Aussi ferme que la pierre, aussi obstiné que l'âne, tel était leur amour. » À 13 ans, elle se promène seule, ses vêtements trempés, oublie l'heure, la « petite sorcière » de son père, Louis-Prosper, qui la comprend si bien. Camille aimerait voir le diable, persuadée qu'il est « commun, passe-partout ». D'ailleurs, ce mot maléfique colle à son prénom, par le mépris des un, par l'admiration des autres. « Traînée, traînée ! » Sa mère lui donne des claques, son oeil noir et ses malédictions n'arrêtent pas Camille, si heureuse de sculpter.
Derrière les phrases haletantes d'Anne Delbée se cache le cerveau puissant de l'écrivain qui par le moindre détail de ces pages initiales annonce déjà tous les évènements futurs de l'histoire de l'artiste damnée.
Très jeune, Camille se passionne pour la lecture (Baudelaire, Villon, la Divine Comédie de Dante et tant d'autres), pour des concerts (Richard Wagner, Claude Debussy). Sa culture est immense. Tous les recoins de son âme nous sont dévoilés. Camille a besoin de solitude : « Elle n'est pas méchante mais elle veut être seule ». « Comment peut-on tous les jours de sa vie se réveiller à côté de quelqu'un ? Une chose est essentielle : la solitude à soi lorsqu'on ouvre les yeux… » « Camille marche sous la pluie. L'orage a crevé. Camille, curieusement, se sent heureuse d'être seule. Elle n'aurait pas aimé rester là-bas », sur le divan de l'atelier où Monsieur Rodin l'a aimée pour la première fois. « J'irai là où il n'y a personne. » « On me reproche (ô crime épouvantable) d'avoir vécu toute seule… »
Elle n'aime pas des longs sommeils, elle oeuvre dès l'aube ! Elle déteste les gens qui perdent leur temps dans les politesses. Comme si elle sentait que le temps lui était compté, son ouvrage ni ses mains ne peuvent attendre ! Et pourtant elle est capable d'humilité, douée d'autodérision, cette donzelle aux cheveux indisciplinés. « Ce sont les médiocres qui ont peur d'apprendre et qui s'enferment chez eux. le temps efface toutes les signatures. » Cependant ses yeux bleu sombre affolent, non seulement son petit Paul, mais des étrangers, d'autres sculpteurs, et parfois même son père. « Vous avez quelque chose. Ne le gâchez pas par votre violence ! », lui affirme son premier maître Alfred Boucher.
J'étais en quelque sorte voisine de Camille Claudel au temps où j'habitais à deux pas de l'Île Saint-Louis. Mon ami brûlait d'admiration pour cette femme sculpteur injustement enfermée dans des asiles psychiatriques. Nous nous arrêtions devant la plaque apposée sur sa dernière maison, en même temps son atelier, mais je ne connaissais pas encore la tragédie de Camille Claudel, ni par le film avec Adjani ni par ce texte. C'est maintenant que j'ai la chair de poule en longeant le quai de Bourbon, N°19. J'entends alors en moi ces phrases du livre : « Camille songe à la mer qui transforme les tempêtes du grand large en une caresse qui vient chatouiller doucement les pieds : Paris encercle amoureusement les jambes de l'adolescente. Elle se laisse faire, souveraine de cette ville qu'elle apprivoise déjà. »
À mon humble niveau, j'aime aussi reconnaître des « personnages » et des « attitudes » dans des gros rochers de la forêt de Fontainebleau et les photographier avec frénésie : un mouton, un couple, une fée carabosse, bien au-delà des silhouettes spectaculaires décrites communément dans des guides touristiques. Tant pis si un randonneur me lance avec sourire : « Arrête de fumer la moquette ! » C'est aussi pour cela que je dévore ce bouquin. Dire que je l'ai ramassé au kiosque du Jardin des Serres d'Auteuil, tout écorné par des lectures intensives !
Rodin, « lui seul partageait avec elle un identique idéal de beauté et de vérité. » Elle tombe amoureuse d'abord de ses Mains de sculpteur, si habiles, si intelligentes, si sensuelles, si mystiques, transfigurant la réalité. Ils se sculptent l'un l'autre, leur Rencontre les inspire pour plein d'oeuvres !
Anne Delbée s'est incroyablement documentée pour écrire un livre si détaillé, riche en renseignements techniques sur la sculpture, parsemé de références à Michel-Ange et d'autres génies intemporels. Ses pensées concernant la philosophie de l'art ainsi que l'histoire de l'art m'ont parlé énormément. Très vite j'ai arrêté de publier des citations car chaque passage me paraissait une révélation ! À vous de découvrir les étapes suivantes de la vie de Camille Claudel, ses autres rencontres, rêves et projets.
Un tel destin, un tel roman, poussent à réfléchir et peut-être à se dire qu'il existe un amour si fort, si torrentiel, qu'il faut savoir y survivre, mais déjà il faut avoir du courage pour le désirer. Pour Camille, c'est un amour où la vie et la création ne font qu'un. Elle n'en a pas besoin d'autre. Celui-là est sacré. Est-ce vouloir trop ?
Demeurent La Vague (1897), marbre-onyx et bronze, La Valse (1905), bronze, Vertumne et Pomone (1905), marbre, ces oeuvres présentées Paris, au musée Rodin, et tant d'autres encore…
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C'est une biographie romancée intéressante et complète , pour l'apprécier à sa juste valeur j'aurais dû débuter par cet ouvrage avant de me lancer dans les autres biographies et lectures de documents divers sur Camille Claudel.
Le rappel constant à chaque nouveau chapitre de son exil en milieu psychiatrique sonne comme un écho douloureux du calvaire qu'elle a vécu.
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Cette biographie raconte la vie de Camille Claudel, son enfance à Villeneuve avec son frère Paul avec qui elle était fusionnelle.
Quand Camille sera adulte, son frère lui manquera, elle aurait aimé aller en Chine avec lui. Camille est décrite comme une personne au caractère entier avec assez peu de patience. On apprend aussi qu'elle ressentira un sentiment d'amertume quand elle se comparera à Auguste Rodin.
A cette époque il n'était pas facile pour une femme d'être reconnue comme artiste et d'être exposée. Les chapitres alternent biographie et lettres de l'asile.
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Un livre qui raconte la vie passionnée de Camille Claudel tant pour la sculpture que pour son Maître, le sculpteur Eugène Rodin.
Son frère, le grand écrivain catholique, Paul Claudel, la fit interner durant trente-cinq ans, au prétexte qu'elle souffrait de troubles psychotiques
Cette lecture, faite à la parution du livre , m'avait vraiment émue.
Depuis je n'ai jamais pu lire un livre de Claudel que je considère comme un être démoniaque.
En conclusion, Rodin a exploité son talent et son frère l'a arrachée à la vie.
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Je suis déçue, j'aurais préféré une biographie plus classique, chronologique et purement informative. Comme pour L'histoire de Chicago May, les pensées et les actes sont décrits comme si l'auteur en avait été témoin.
Le dernier tiers m'a encore plus paru confus. Je ne sais jamais si Anne Delbée raconte des faits véridiques ou si ce sont des rêveries de Camille Claudel. A un moment elle envoie Paul au monastère de Ligugé et la ligne d'après il est en Chine.
La seule chose qui est claire, c'est la difficulté d'être artiste et femme, et la pauvreté qu'elle a dû endurer de ce fait.
Je n'ai pas pu lire les épigraphes lorsqu'il étaient de Paul Claudel, sachant ce qu'il avait fait à sa soeur. Peut-être le livre de Dominique Bona me réconciliera t il avec cet homme qui étale sa foi mais est impitoyable avec Camille.

Si ce livre ne faisait pas partie de ma liste Plumes féminines, il y a longtemps que j'aurais abandonné. Anne Delbée ne semble pas avoir un grand succès sur Babelio, j'aurais dû me méfier.

Challenge Plumes Féminines
Challenge ABC

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Une femme… quelle femme ! Camille Claudel, la soeur de Paul l'écrivain, l'élève, la maîtresse et la muse d'Auguste Rodin mais surtout une femme sculpteur à part entière dont le talent n'a été hélas reconnu à sa juste valeur que trop tardivement.

Le livre d'Anne Delbée est un bel hommage à cette merveilleuse artiste qui connut un destin hors du commun. « Trente ans de création – Trente ans d'asile »
Camille Claudel est née en 1864 à Fère-en-Tardenois dans une famille de la bonne bourgeoisie catholique de province. Elle est rejetée par sa mère, qui, après le décès prématuré de son premier né, attendait un garçon, Un brin sauvageonne, les cheveux hirsutes, Camille dès son plus jeune âge s'échappe de la maison familiale de Villeneuve, court dans la nature, parle aux pierres, « poignasse » la terre et la met en forme. A 17 ans, elle le décide, elle sera sculpteur. Soutenue dans son projet par son père, elle va séjourner à Paris où Rodin l'accepte comme élève dans son atelier. Il va s'en suivre plusieurs décennies de création artistique, tout en sensibilité et délicatesse, et une relation passionnée et tumultueuse dont Camille sortira épuisée psychologiquement, anéantie. Un comportement quelque peu désordonné, elle sera jugée folle par sa famille qui la fera interner, sans scrupule, dans l'asile de Montdevergues, où elle mourra 30 ans plus tard en 1943. Au tournant du 19ème siècle il ne fait pas bon être une femme qui refuse les conventions et les codes de la société.

J'ai lu cet ouvrage poignant il y a quelques années déjà. Il m'avait été offert par une amie qui en avait été tellement touchée à sa lecture qu'elle avait souhaité me faire partager son ressenti. Je lui en suis très reconnaissante. Cette biographie originale de Camille Claudel, assez atypique dans son style d'écriture et sa conception, est une pépite ; Anne Delbée y révèle toutes les facettes de la personnalité de cette femme artiste passionnée mais incomprise, enfermée presque la moitié de sa vie en hôpital psychiatrique. Comment ne pas se sentir révolté devant tant de cruauté et d'injustice ? A noter que chaque chapitre est ponctué par des extraits de textes de Paul Claudel et surtout de lettres touchantes de Camille à son frère dans lesquelles elle exprime toute sa passion pour son art et son désespoir d'être privée de sa liberté.

« …quant à moi je suis tellement désolée de continuer à vivre ici que je ne suis plus une créature humaine. Je ne puis plus supporter les cris de toutes créatures, cela me retourne sur le coeur. Dieu ! que je voudrais être à Villeneuve ! Je n'ai pas fait tout ce que j'ai fait pour finir ma vie gros numéro d'une maison de santé. J'ai mérité autre chose que cela… »

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Âme insolente, virevoltante et artiste de génie, Camille Claudel est un joyau de femme victime de son sexe et de son temps. Camille voit grand, son don pour la sculpture surprend et effraie. Une femme sculpteur ? Ricane-t-on. Camille se débat, n'en démord pas: elle vouera sa vie à son art. Sa mère la rabroue en permanence, son frère ( l'écrivain Paul) adopte une attitude dérangeante envers elle, oscillant entre amour absolu, jalousie et délaissement, seul le père comprend sa fille et compte parmi les adjuvants. Puis, vient la rencontre, d'envergure elle aussi : Rodin. le majestueux, l'imposant, le très célèbre Auguste Rodin la voit, saisit la fougue du génie. Il la conduira à trouver l'or qui est en elle. le pygmalion devient amant, la romance passionnelle qui suit est terriblement douloureuse et Camille en fait les frais. Elle se débat à nouveau, tente de garder pied, de se faire une place mais elle est seule, elle reste une femme, talentueuse certes, mais elle demeure pour beaucoup la soeur de ....ou l'élève de ... Vivre de son art n'est pas chose aisée au XIX ème siècle lorsqu'on est une femme. Et puis son histoire d'amour avec le maître est aussi belle qu'écrasante, sa réputation en pâtit. Peu à peu Camille sombre, elle flanche, c'est dur d'avoir à la fois tant de belles images à façonner et tant d'obstacle à surmonter. Ce sera l'internement. le coup de grâce du frère, l'ignoble trahison. 30 ans de solitude, de froid, de faim et d'abandon. Quel destin ! Que serait devenue Camille Claudel si elle était née plus tard ? Anne Delbée rend un fabuleux hommage à cette femme incroyable qui portait un regard si poétique sur le monde et qui aura laissé dans son sillage des oeuvres d'une beauté et d'une émotion saisissantes. J'ai été très émue par Camille Claudel qui est la quintessence de l'énergie et de la sensibilité. La suivre au fil des pages dans sa vie d'artiste et de femme m'a fascinée mais aussi terriblement attristée et indignée car Camille ne méritait pas ce destin effroyable, encore une femme victime de sa condition. Tant de femmes ont été arbitrairement séquestrées dans les asiles psychiatriques au XIX ème, vies sacrifiées par des maris, des pères...des frères. D'ailleurs, les extraits des lettres de l'asile qui entrecoupent le récit sont très douloureuses à lire car on mesure l'immense détresse de cette femme qui a été trahie et abandonnée. Un livre magnifique qui touche au coeur !
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Ma première critique pour Babelio! Pour un livre qui m'a émeut pleinement lors de mon adolescence. Je me suis sentie en émotion , avec Camille subjuguée par le côté entier de sa personne , dans ses engagements. Révoltée aussi par le traitement de bien pensants à son égard pour qu'elle soit enfermée. Si proches pourtant normalement...
Un grand merci à l'auteure, l'autrice de ce livre remuant
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