Très joli roman que ce premier roman, une vraie belle surprise, un vrai coup de coeur.
Avec une très belle plume, une langue très imagée, l'auteur égrène ses souvenirs d'enfance et d'adolescence, au rythme de chapitres plus ou moins longs, c'est selon ! Chaque chapitre évoque une tranche de vie, un souvenir, et c'est un régal de lecture. Les pages qu'il consacre aux profs qu'il a eus (et ceux qu'il n'a pas eus) sont délicieuses et parleront j'en suis sûre à beaucoup d'entre nous, ces profs, et certains plus que d'autres, qui nous donnent beaucoup (pour lui, notamment le goût de la lecture), qui fabriquent un adolescent et parfois façonnent un homme. Il nous raconte l'école comme un spectacle qu'on lui a donné à voir, c'est d'une justesse incroyable, d'une grande finesse mais aussi d'une grande pudeur, et plein d'humour.
Il y a tant de choses, tant de détails, très personnels et très intimes dans ce livre qu'il est difficile de le résumer, mais on ne peut que le recommander vivement, chaudement, car c'est un livre qui nous parle, malgré son côté très personnel, presque journal intime. C'est un livre qui fait du bien, même s'il peut rendre très nostalgique, attention aux coeurs
fragiles, certaines pages m'ont presque fait venir les larmes aux yeux. Il y a aussi beaucoup de tendresse et de douceur dans les mots de
Nicolas Delesalle et dans cette évocation du temps qui passe. ‘Tout passe, tout casse, tout lasse »
Le chapitre « L'herbe coupée » où deux espaces temps s'entremêlent (un souvenir d'enfance qui lui revient lors d'un trajet dans un taxi à Budapest) avec pour trait d'union une chanson des Bee Gees est sans doute le chapitre qui m'a le plus émue. Même si beaucoup d'autres m'ont touchée. Sa façon de raconter son enfance, sa famille, sa relation avec ses soeurs, son père, sa mère, toutes ses premières fois, ses premiers émois, bref tout ce qui a fait l'homme qu'il est devenu, et surtout le père qu'il est devenu, est très touchante. Ce livre est empreint d'un sentiment universel, la nostalgie. Et c'est un livre qui rend très nostalgique.
Ce livre m'a rappelé un livre lu il y a déjà longtemps, « La première gorgée de bière », de
Philippe DELERM.
Merci encore à Babelio, Pierre Krause pour cette découverte et au label Préludes, très prometteur.