Lors d'une des dernières émissions de N'écoute pas les idoles sur Radio Béton (celle du 18 février, et d'ailleurs en écoutant le podcast, tu pourras aussi m'entendre), Mélanie a présenté le dernier album – enfin, avec ses plus de 400 pages, on peut peut-être parler de roman graphique – de
Guy Delisle,
S'enfuir, récit d'un otage. Et comme elle est super sympa, elle me l'a prêté.
S'enfuir a été mon coup de coeur de février. J'ai refermé cette BD les larmes aux yeux. L'auteur de
Pyongyang, de
Shenzhen, de
Chroniques birmanes et de
Chroniques de Jérusalem a réalisé un petit bijou.
Christophe André a passé 111 jours en captivité, enlevé lors de sa première expérience au sein d'une ONG en 1997. Pas d'explication, pas de discussion avec ses geôliers. Rien. le silence, quatre murs, un matelas et des questions qui tournent dans sa tête.
J'ai beaucoup aimé la construction de cet album. On se focalise sur Christophe André et non sur la prise d'otage. Des tractations, on ne sait rien. Des déplacements au milieu de la nuit, on n'en comprend pas le sens. Comme l'otage, on ne voit rien, à part ces quatre murs et ce matelas.
S'enfuir m'a fait penser au Joueur d'échecs de
Stefan Zweig. A travers cet album, on touche du doigt ce que peuvent ressentir tous les otages :
la peur, l'incompréhension, le désespoir, mais aussi la rage.
C'est subtil, touchant et percutant.
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