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Roman graphique. Guy Delisle nous raconte l'histoire vrai de Christophe André ayant été pris en otage en Tchétchénie alors qu'il intervenait en Ingouchie pour une ONG. le roman graphique nous décrit toutes les étapes mentales et psychologiques que traverse Christophe André. le temps qui semble figé, rythmé uniquement par les rites quotidiens des repas, du passage au toilette. Raccroché à ses pensées, sa mémoire, il tente de ne pas la tête en se récitant les grandes batailles napoléonienne, mais également en s'imaginant tous les scénarios possibles à sa libération ou une évasion possible. Enfermé physiquement et surtout moralement, n'ayant aucune communication avec ses geôliers ou qui que ce soit, s'interrogeant sur le moindre bruit extérieur. le dessin est très sobre, la mise en couleur suit les variations de luminosité selon le local où est enfermé Christophe André et surtout les plans répétitifs apportent parfaitement la sensation d'enfermement et de solitude. Même si le roman n'est pas très bavard, il aurait gagné en puissance s'il y avait, de mon point de vue, encore moins de texte. Uniquemment par le dessin Guy Delisle aurait pu augmenter le rendu de l'enfermement et de la solitude, les pensées, espoirs, abattements que traversent Christophe André.
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Cette bande dessinée m'attirait depuis quelques temps. Cependant, l'idée de me retrouver face à un livre de 400 pages où l'histoire est racontée par l'otage m'interrogeait un peu. Finalement, je l'ai lu en très peu de temps, et l'impression de longueur ne s'est pas fait sentir.
A l'inverse de ces autres ouvrages, Guy Delisle ne retrace pas dans celui-ci, ses propres voyages/aventures, mais celle d'un membre d'une ONG, Christophe André, qui s'est fait prendre en otage par des Tchétchènes. Il est resté plusieurs mois menotté dans une pièce sans meuble ou dans une cave sans jamais comprendre pourquoi il avait été enlevé, si c'était pour son poste de trésorier...
G. Delisle avait rencontré cette personne quelques années auparavant et avait semble-t-il toujours eu cette idée de retracer son "expérience". A la lecture de ses planches, je peux comprendre ce qui l'intéressait et voulait faire partager. En effet, nous pouvons prendre l'ampleur des questionnements qui traversent Christophe André durant toute la durée de son emprisonnement. Nous suivons aussi ses tentatives de fuites, ses combines pour tenir le coup mentalement ... Bien que cette prise d'otage ait duré plusieurs mois, j'ai trouvé que nous n'avons pas, dans la narration de longueurs, même si nous constatons effectivement que pour Christophe André cela avait duré une éternité. Guy Delisle, a travers le graphisme, les couleurs, les ellipses ... arrive à nous donner cette impression de temps long pour le personnage, de tourner en rond etc.
J'ai trouvé cette bande dessinée, ce huis clos, très réussi par Guy Delisle.
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En 1997, alors qu'il est responsable d'une ONG médicale dans le Caucase, Christophe André a vu sa vie basculer du jour au lendemain après avoir été enlevé en pleine nuit et emmené, cagoule sur la tête, vers une destination inconnue. Guy Delisle l'a rencontré des années plus tard et a recueilli le récit de sa captivité – un enfer qui a duré 111 jours. Que peut-il se passer dans la tête d'un otage lorsque tout espoir de libération semble évanoui ? Un ouvrage déchirant, par l'auteur de "Pyongyang", de "Shenzhen", de "Chroniques birmanes" et de "Chroniques de Jérusalem".
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L'idée de départ, raconter la prise d'otage de Christophe André sous forme de bande dessinée, était vraiment bien pensée. Par les traits de crayons très anguleux, la sobriété des dessins et l'utilisation de tonalités très sombres on parvient à ressentir la pression et la fragilité de la situation. Toutefois, Guy Delisle n'est pas parvenu à m'embarquer complètement avec lui. Il m'a manqué quelque chose pour pouvoir totalement adhérer et partager avec Christophe André ses peines et ses moments d'espoirs: par exemple comme ce moment fort lorsque l'otage parvient à toucher le mur du fond pour la première fois après des mois d'enfermement....N'étant pas habituée à ce format littéraire, peut-être sont-ce les phrases qui m'ont perturbées, trop courtes pour pouvoir m'accrocher, où le manque de détails sur l'état psychologique pendant la séquestration, l'évasion et après la libération...
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Après ses récits de voyage, auréolé d'un prix à Angoulême pour le dernier, Guy Delisle avait la délicate mission de parvenir à continuer son chemin différemment, au risque de moins plaire. Après des livres léger (et dispensables) sur son rôle de père, le voilà qui revient à l'humanitaire (et à moindre mesure au voyage) avec « S'enfuir », qui raconte le récit de Christophe André, enlevé dans le Caucase en 1997.

Nouveauté chez Guy Delisle : aucune once d'humour ne parsème le livre. L'auteur opte pour un ton factuel pour ce récit d'otage. Pas de mise en situation non plus. On commence dès l'enlèvement, on finit à la libération. On ne connaît pas grand-chose de Christophe. C'est un peu dommage de n'avoir pas développé un peu plus son parcours, car le personnage ressemble à un être lambda. Finalement, ça pourrait être n'importe qui. C'est peut-être voulu par Delisle, mais ça manque d'empathie.

Le récit est évidemment glaçant et prenant de par la situation. Christophe est menotté à un radiateur pendant des mois dans une pièce vide doté d'un unique matelas. On ressent sa souffrance (toute intérieur) et le quotidien rythmé par les repas et les pauses pipi. On ne va pas se mentir, la lassitude s'installe vite. Il faudra qu'il s'enfuie pour que l'intérêt revienne.

À la lecture, on se demande si la bande dessinée était le meilleur médium pour traiter cette histoire. le lieu est vide, unique. Il n'y a presque pas de paroles échangées ou de mouvements… le pavé est énorme, mais pouvait-il en être autrement ? Au final, on ressent bien l'ennui comme l'otage que nous suivons.

Au niveau du dessin, Guy Delisle développe son style simple et efficace. Vu le dépouillement des lieux, on le sent à l'aise ! La colorisation en bichromie, froide, est adapté à l'ouvrage. Par contre, en représentant son personnage majoritairement sans que l'on voie ses yeux est peut-être une erreur. Christophe, malgré la narration, est passif mais paraît aussi indifférent.

« S'enfuir » ne m'a pas beaucoup passionné. Lorsqu'il est dans l'action, au début et à la fin, l'ouvrage se lit avec tension. Puis, la lassitude s'installe pendant une bonne partie du livre. Il ne se passe rien, aucune péripétie. On peut être admiratif de la prise de risque de Delisle de traiter un sujet si difficile, mais la réussite n'est pas forcément au rendez-vous. Reste le suspense de la fuite qui tient mine de rien le lecteur en haleine.

Lien : http://blogbrother.fr/senfuir/
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J'ai dévoré les 428 pages de ce pavé avec grand plaisir. S'enfuir constituera certainement la BD la plus grosse que j'ai lue jusque-là et moi qui avais peur de la trouver longuette par moments, j'ai été agréablement surprise car je ne me suis jamais ennuyée. J'ai vécu le périple de Christophe et ai senti l'influence du temps qui s'écoule comme si j'y étais. J'ai donc énormément aimé ce récit. le but recherché a été atteint en ce qui me concerne et j'ai donc envie d'en lire plus de cet auteur. Il a réussi à me faire apprécier encore plus les petites choses de la vie et ce, avec quelques bulles.

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Lien : https://lesentierdesmots.wor..
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Guy Delisle est un auteur dont j'apprécie beaucoup le travail. J'avais notamment beaucoup aimé ses « Chroniques de Jérusalem », « Pyongyang » ou encore sa série « le guide du mauvais père ». Alors, quand j'ai me suis aperçue qu'il venait de publier « S'enfuir. Récit d'un otage », je me suis empressée de me le procurer et de le lire.

Cette fois-ci, Guy Delisle ne nous emmène pas avec lui à la découverte d'un pays et de ses habitants, il ne nous embarque pas non plus dans son quotidien de papa, non, cette fois-ci, c'est dans le passé Christophe André qu'il nous plonge, un homme qui, en 1997, alors qu'il travaillait pour une ONG dans le Caucase, plus précisément en Ingouchie, s'est fait enlever en pleine nuit et emmener en Tchétchénie. Il nous raconte, dans cet ouvrage, comment cet homme a survécu à 111 jours de captivité, à toutes ses longues journées qui se sont suivies et ressemblées, comment il a vécu le manque d'informations et l'impossibilité de communiquer avec ses ravisseurs à cause de la langue qu'il ne parlait et ne comprenais pas. Et puis, il nous raconte comment Christophe André a, un beau jour, réussi à s'évader et à échapper à ses geôliers…

Avec « S'enfuir », Guy Delisle nous plonge dans une atmosphère oppressante, il nous fait partager les différents états d'esprit que Christophe André traverse durant sa captivité et il rend parfaitement compte de la souffrance qu'il a vécu durant cette épreuve alors qu'il pensait être libéré très rapidement… Pour ne pas sombrer, il s'accroche à des petits riens, à la routine qui s'installe avec ses ravisseurs et surtout, il fait tout pour ne pas perdre la notion du temps. Finalement, il ne se passe pas grand-chose dans cette bande dessinée, cependant, je ne peux pas dire que je me suis ennuyée. J'ai bien aimé cette lecture et j'ai apprécié retrouver le travail d'illustration de l'auteur cette fois-ci tout en gris et bleu.
Lien : https://desflaneriesetdesmot..
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Après des récits de voyage à Shenzhen, à Pyongyang, en Birmanie et à Jérusalem, qui lui a d'ailleurs valu le Fauve d'or à Angoulême en 2012, Guy Delisle emmène le lecteur en Tchétchénie… pour un huis-clos dont il est absent.

L'auteur raconte en effet les 111 jours de détention de Christophe André, membre de Médecins Sans Frontières. Sa première mission humanitaire à Nazran, en Ingouchie, tourne au cauchemar après seulement trois mois, lorsqu'il est enlevé en pleine nuit par des hommes armés.

Le défi de Guy Delisle consiste à nous tenir en haleine avec un récit où il ne se passe absolument rien et ayant pour unique décor un matelas à même le sol dans une pièce déserte. Menotté à un radiateur, Christophe André n'a que ses pensées pour l'occuper durant ces journées complètement vides qu'il entreprend néanmoins de compter avec le plus de précision possible. Il y en aura 111 au total !

L'auteur parvient non seulement à restituer le temps qui passe en multipliant des cases quasiment identiques, mais il réussit surtout à nous faire entrer à l'intérieur de la tête du kidnappé en partageant ses pensées, ses angoisses, sa colère et son rêve de liberté. le lecteur se retrouve pour ainsi dire enfermé avec l'otage, se demandant où il se trouve, pourquoi il est détenu et combien de temps cela va durer. Chaque détail qui vient rompre la monotonie des journées constitue dès lors un événement majeur, allant de quelques gouttes du bouillon quotidien renversées par les ravisseurs jusqu'à une photo que l'on vient prendre de lui.

La narration lente de l'auteur permet de creuser le côté psychologique, tout en nous tenant en haleine durant près de 400 pages. Lors de ces récits de voyage autobiographiques, l'auteur avait parfois tendance à trop survoler le fond du sujet tout en insufflant une certaine forme d'humour, parfois proche de l'autodérision, que je ne trouvais pas toujours adéquate. Ici, il laisse l'humour de côté et livre un témoignage poignant.

Visuellement, cet album est également une grande réussite. La répétition de cases épurées et souvent dénuées de texte, renforce encore l'impression de huis-clos, noyant le lecteur dans un silence au sein duquel il commence également à guetter le moindre petit bruit, le moindre événement, aussi insignifiant soit-il. le tout, dans une bichromie bleue et grise, qui accentue l'ambiance froide et triste de cette longue captivité.

Le meilleur Delisle !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Du même auteur, j'étais resté sur le seuil de Pyongyang, sans parvenir à y entrer. D'un enfermement différent, S'enfuir apporte un traitement d'une grande pertinence. le découpage des planches, tel des barreaux aux fenêtres, la palette chromatique délavée, des eaux grises et froides, la façon de raconter la répétition des jours ; tout cela m'a beaucoup plu. Sur un sujet qui touche - un otage français -, l'auteur s'attache à exposer les faits plutôt que les sentiments. Et ce n'est pas facile dans un tel huis clos répétitif. Les phylactères sont pour l'essentiel les mots intérieurs de l'otage ; les ravisseurs s'expriment en russe ou en tchétchène ; quelques rares bulles de communication. Les faits à exposer sont répétitifs et ne constituent pas en soi une matière à récit : sommeil, repas,... Et de tout cela, Delisle fait une histoire, où les cases racontent quelque chose.
Deux autres points : j'ai aimé dans ce livre une certaine légèreté ; j'ai aimé particulièrement les cases où l'otage entraîne sa mémoire avec l'histoire napoléonienne.
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C'est sur Arte que j'ai découvert l'imposant roman graphique de Guy Delisle intitulé "S'enfuir Récit d'un otage". le dessinateur québécois a écrit cette bande dessinée d'après le récit que lui a fait Christophe André qui fut otage des tchétchènes durant plusieurs mois en 1997. Membre d'une ONG médicale, il travaillait pour une mission humanitaire dans la région du Caucase quand il a été kidnappé.
C'est le premier livre que je lis de cet auteur talentueux et j'avoue qu'il sait très bien rendre l'atmosphère anxiogène de la captivité.
La narration est celle de l'otage qui n'a aucune information sur ce qui se passe et qui doit tenir en espérant retrouver sa liberté. Il se trouve successivement dans une pièce vide attaché à un radiateur puis dans un placard et dans une sorte de cellier.
Guy Delisle a le souci du détail incongru comme l'ampoule qui pend au plafond de la pièce vide dans laquelle est enfermé Christophe André. Les jours se répètent et l'attente est longue. Cela justifie l'épaisseur de la bande dessinée mais la rend difficile à manipuler (plus de 400 pages). Ceci-dit le parti pris de l'auteur de faire durer le temps avant l'évasion est plutôt judicieux. Car la narration graphique permet un témoigne sur l'enfermement réussit, avec des dessins en bichromie assez sobre adaptés à cette histoire qui heureusement se termine bien.



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