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Etouffant d'angoisse !
Paru en 2016 aux éditions Dargaud, " S'enfuir, récit d'un otage " est un chef-d'oeuvre de Guy Delisle !
De la rencontre de Guy Delisle et de Christophe André résultera ce roman graphique, puissant témoignage de ses quatre mois de captivité.
En 1997, Christophe André participe à sa première mission humanitaire pour l'organisation Médecins Sans Frontières, à Nazran dans le nord du Caucase.
Une nuit, il est enlevé par un groupe tchétchène. Persuadé que sa détention n'est qu'une question d'heures, ou de quelques jours tout au plus, Christophe André ne réalise pas tout de suite qu'il est otage, et que les heures risquent de se transformer en mois...
p. 20 : " S'ils connaissent mon prénom, c'est qu'ils ne m'avaient pas choisi par hasard. J'étais leur cible. "
Ses ravisseurs ne le torturent pas, il s'en estime plutôt chanceux... Mais il est menotté à un radiateur nuit et jour. L'ennui et les doutes ponctuent ses journées interminables.
p. 85 : " Ne pas perdre le décompte des jours. le temps, c'est la seule chose dont je sois certain. "
Lorsque ses ravisseurs le prennent en photo, il entrevoie une lueur d'espoir. Les négociations doivent être entamées. Mais le montant de la rançon demandée est exorbitant... presque irréel.
p. 234 : " Un million de dollars ! Ils veulent m'échanger contre un million de   dollars ! "
Les négociations créent un climat de tension. On lui fait changer de lieu.
p. 170 : " Il faut que je m'empêche de penser à ceux que j'aime sinon je ne vais pas tenir. "
Mais un soir il se réveille, et réalise qu'on a oublié de lui remettre ses menottes...
p. 389 : " Je suis en train de vivre quelque chose d'énorme. Après presque quatre mois d'enfermement, je m'évade. J'ai dépassé mes limites comme je n'aurais jamais imaginé pouvoir le faire. Rien ne peut m'arrêter maintenant, je me sens invincible."
Sous le charme de la plume et du trait de Guy Delisle depuis la lecture de " Chroniques de Jérusalem " , je suis une fois de plus fascinée par ce livre, tant par la forme que par le fond. Je suis touchée par la manière dont l'auteur aborde des sujets aussi délicats avec une telle aisance et accessibilité.
Comment réussit-il à maintenir une telle dynamique sur 428 pages en quasi huit clos ?!
Du grand talent monsieur Delisle !
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Christophe André, membre d'une ONG dans le Caucase, est enlevé et sera otage pendant plus de 3 mois et parviendra à s'enfuir.
Le récit retrace en illustrations simples et textes les sentiments et pensées, espoirs et déprimes de l'otage, qui n'avait pratiquement aucun échange avec ses geoliers ainsi que les conditions de sa détention.
On prend conscience, encore plus de l'isolement et de la force de caractère qu'il faut avoir pour tenir jour après jour, un jour après l'autre, un jour de plus, n'ayant aucun contact avec l'extérieur, du lieu de sa détention et des volontés de chacun des protagonistes.
Un très beau témoignage, un rendu oscillant dans les tons de gris bleuté qui égrènent les jours et les nuits de son enfermement.

Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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Très beau roman graphique que cette narration de l'enlèvement, de la captivité et enfin de l'évasion d'un otage, Christophe André, capturé alors qu'il était en mission à Nazran, en Ingouchie.
J'ai particulièrement aimé les dessins et surtout le choix des couleurs qui se limitent au bleu et au gris dans toutes leurs nuances. Elles illustrent fort bien cette interminable attente de près de quatre mois vécue par Christophe.
Ensuite, le texte et ses longueurs nécessaires, pour bien marquer la répétition des jours et des nuits, ancrer dans l'imagerie du lecteur cette attente et ses incertitudes, ce quotidien sans fin, ce décompte des jours réalisé par Christophe, son espérance qui émerge toujours lorsque le découragement se fait sentir.
Enfin, sa double évasion, d'abord celle par l'esprit en revisitant les batailles napoléoniennes, puis la vraie, qui semble presque facile puisque due à une négligence des geôliers, alors que le risque était certainement immense d'être repris et de subir ensuite à savoir quels traitements.
Donc, une belle lecture, bien imagée avec quelquefois les dessins qui parlent d'eux-mêmes, sans légende.
Et une note finale très lyrique puisque Christophe aura l'opportunité de se rendre, avant son envol pour la France, à Borodino, haut lieu napoléonien.
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Un trait sobre pour raconter le dénuement.
Des couleurs quasi inexistantes pour raconter la détresse psychologique.
La répétition des mêmes scènes pour raconter l'étirement du temps qui passe.
Ces mêmes scènes ponctuées de petits détails tristement banals pour raconter les repères bouleversés.

Une BD adéquate pour nous raconter l'histoire du kidnapping de Christophe André. Une attente interminable, effrayante et effarante avec pour seule bouée de sauvetage ses neurones.
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Christophe André travaillait pour une ONG en Ingouchie, république d'Asie Centrale frontière de la Tchétchénie. le 1er juillet 1997, sa porte est défoncée par 4 individus qui l'embarquent. Passé la sidération, il comprend vite la triste réalité. Il vient de se faire kidnapper. Commence pour lui plus de 100 jours d'attente, d'ennui cloitré dans une pièce close, menotté à un radiateur. Il n'est pas torturé. Il n'est pas menacé. Il est juste enfermé, dans l'attente. Sans savoir qui l'a enlevé, ni pourquoi. Quelles sont leur exigences. S'ils sont en contact avec l'ONG qui l'emploie.
Au moins, un prisonnier peut décompter les jours jusqu'à la date fixée de la fin de sa peine.
Un otage ne peut qu'attendre, sans savoir s'il en a pour 2 jours, 2 semaines, 2 mois... à moins qu'il ne se fasse exécuter.
Et comment ne pas craquer face à cet isolement total, les seules interactions humaines étant avec des geoliers qui ne parlent ni français, ni anglais.
Delisle traduit cet enfermement dans une mise en page austère. le gaufrier typique, 3 x 2 cases, dans un dégragé de gris-bleu dépressif. Nudité des décors, où une simple ampoule, un matelas à même le sol et un radiateur représentent l'univers qui reste. Nécessité de conserver trace du temps, de compter les jours, à défaut de les décompter, de ne pas perdre un jour de sa vie en passant du lundi au mercredi ou en comptant deux fois un samedi. Et garder le fil de la journée, rythmée par les repas, les visites aux toilettes et le trajet du rai de lumière qui passe à travers la fenêtre.
Guy Delisle met magnifiquement en image les mots de Christophe André. Un très beau livre par l'auteur de Shenzhen.
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Pour une fois, ce n'est pas lui-même que l'auteur met en scène, mais Christophe André, un humanitaire enlevé une nuit et détenu par des Tchétchènes.
Il pense d'abord que c'est la clé du coffre de son ONG qui intéresse les ravisseurs, puis suppose que sa détention ne durera que quelques jours, deux semaines tout au plus. En réalité, il restera enfermé bien plus longtemps.

Après l'enlèvement, l'isolement dans lequel se retrouve Christophe André est dépeint par la nudité des chambres, l'incompréhension entre lui et les ravisseurs qui ne parlent ni anglais ni français, et la monotonie des jours qui passent, tous semblables. Ils sont ainsi égrenés presque un à un, notant le moindre petit bruit suspect de l'autre côté du mur comme un événement, avant que ça ne retombe à plat.

Ce que je reprocherais à ce livre, c'est qu'en voulant montrer la lente descente en enfer de l'otage, sans nouvelles de l'ONG ni de personne, de plus en plus seul et désespéré, il ne soit pas allé plus au fond des pensées de cet homme qui a passé tout ce temps sans livre, sans interlocuteurs ni radio ou télé pour se divertir: à part ressasser les stratégies de guerre de Napoléon qu'il semblait connaître par coeur, il a bien dû se poser des questions métaphysiques, repenser à sa vie, à celle des siens, etc..
J'aurais aussi voulu en savoir plus sur les autres otages de la même vague d'enlèvements, ou sur les longues négociations des différents organismes qui se sont occupés de lui une fois enlevé.

Finalement, j'ai trouvé ce témoignage un peu léger par rapport à la gravité des faits, comme si l'auteur n'avait pas voulu y aller à fond.
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Pioufff ! Je suis ressortie de cette lecture le coeur battant et le souffle coupé !
Été 1997. Christophe André est en mission humanitaire pour MSF (Médecins Sans Frontières) dans la région du Caucase. Dans la nuit, des hommes l'enlèvent et l'amènent dans une ville voisine. Il va alors passer plus de trois mois séquestré et menotté. Balloté de planques en planques, ses geôliers et sa condition d'otage restent les mêmes.
Le dessinateur Guy Delisle arrive parfaitement à retranscrire les émotions et les phases d'espoir et abattement de Christophe. Elles sont amplifiées avec une luminosité plus ou moins accentuée des couleurs. L'emploi unique des nuances de bleu-gris est très habile car cela accentue l'impression d'enfermement.
Ce oeuvre est assez conséquente en terme de pages. Certains peuvent trouver des passages ennuyant car des planches se répètent mais cela ne pas dérangeait. Au contraire, je pense que c'est pour montrer le côté routinier de la condition d'otage.
C'est un récit poignant d'une personne qui a une grande volonté et un grand courage. En effet, dès sa captivité, Christophe va échafauder tous les scénarios possibles afin de pouvoir s'évader par propres moyens. Et cette idée ne le lâchera pas : s'enfuir.
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J'ai mis moins de vingt quatre heures pour lire cette bande dessinée. Je voulais prendre mon temps mais impossible de mettre cet album de côté. Même si l'histoire est connue, que les cases des planches se ressemblent, je n'avais qu'une hâte, libérer mon otage!!

J'ai mangé léger et bu très peu, menotté à ce livre qui est tout sauf léger. Quels bons moments de lecture. Guy Delisle sait y faire pour créer des tensions et captiver son lecteur.

Christophe André se fait enlever en pleine nuit en 1997, sans trop savoir pourquoi, alors qu'il est responsable d'une ONG médicale dans le Caucase. Son enfer en captivité a duré 111 jours pendant lesquels il pense aux siens et espère s'évader. Il ne veut surtout pas fraterniser avec les kidnappeurs et garde le cap malgré l'insécurité de sa situation. Quel résilience cet homme a eu. Ça devient anxiogène pour le lecteur tellement cette captivité est hallucinante.

Un vrai gros pavé, bien construit, qui nous fait entrer dans la tête d'un otage; réclusion que personne ne souhaite vivre, sinon en rêve. Encore une fois, super album d'un auteur qui chérit tellement la liberté!
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"Être otage, c'est pire qu'être en prison. Au moins en prison, tu sais pourquoi tu es enfermé. En prison, tu connais le jour où tu vas sortir, la date précise. Quand tu es otage, tu n'as même pas ce genre de repère. Tu n'as rien..."

Tels sont les mots de Christophe André, qui, en 1997, travaillait pour une organisation humanitaire, dans la ville de Nazran, en Ingouchie, petite république de Russie située à l'ouest de la Tchétchénie. C'était sa première mission... Hélas, trois mois après son arrivée, dans la nuit du 1er au 2 juillet, il est kidnappé puis retenu en otage pendant 111 jours. C'est le récit de son interminable détention que Guy Delisle nous raconte dans ce roman graphique poignant.

Un gros pavé : 400 pages qui nous tiennent en haleine jusqu'au dénouement heureux. Très peu de textes dont certains en russe (le langage des geôliers…), des couleurs sombres et ternes (pénombre ou nuit complète), des images répétitives et un décor minimaliste. Christophe André est retenu dans une chambre basique comportant une paillasse, une ampoule électrique au plafond et un radiateur, auquel il est attaché, menotté sauf quand ses geôliers lui apportent un maigre repas, un seau pour se rafraichir ou faire ses besoins. C'est tout, il est seul, ne comprend rien à ce qui lui arrive. Au début de sa détention, il pense être libéré dans les tout prochains jours. Mais à cet optimisme, va succéder l'attente, et surtout l'angoisse et la monotonie de tous les jours. Tenir le coup, ne pas se laisser aller au désespoir, ne pas sombrer dans la déprime et avant tout garder la notion du temps. Christophe se répète à chaque instant la date du jour, pour ne pas l'oublier et se laisser distancer. Pour que le temps s'écoule plus rapidement, il somnole souvent ou encore, lui le fan d'histoire, il essaie d'occuper son esprit en se remémorant les grandes batailles napoléoniennes voire celles de la guerre de sécession américaine. ..

Guy Delisle a su traduire à merveille la monotonie quotidienne, l'ennui et tous les états d'âme de Christophe André : ses espoirs et découragements passagers, ses angoisses et ses efforts pour résister coûte que coûte. C'est avec empathie et émotion que j'ai partagé son huis clos et ses conditions de vie insupportables, en tant qu'otage et monnaie d'échange.

Loin des "carnets" autobiographiques auxquels il nous avait habitués, l'auteur a su écouter attentivement Christophe André et nous restituer son récit fidèlement, avec réalisme et sensibilité. C'est du grand Guy Delisle !

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Dans cette très bonne BD, Christophe André nous raconte, par le biais du dessin de Guy Delisle, ses 111 jours de captivité en Tchétchénie. Enlevé une nuit, il se retrouve menotté dans une petite pièce...l'attente commence.
Guy Delisle arrive à rendre la suite des jours (monotones et tragiquement similaires les uns aux autres) avec une très belle virtuosité. Même si l'essentiel de ce roman graphique se déroule dans trois pièces quasiment vides, même si le héros est couché les trois-quarts du temps, même si les actions qu'il fait sont toujours les mêmes, on ne s'ennuie pas.
Après ces longues pages, la dernière partie nous semble filer à toute allure, on peut ressentir l'excitation, la peur du personnage et ça, je trouve que c'est un coup de maître de la part de Delisle qui a su générer en nous un sentiment de claustrophobie puis un sentiment de libération à travers son dessin et l'ambiance oppressante qu'il y a placée.
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