Je lis peu de nouvelles, un goût de pas assez qui me reste toujours en travers de la gorge avec les nouvelles, une frustration et souvent aussi un manque d'immersion avec celles-ci.
Je lis peu d'histoires d'amour, c'est pas mon truc, ça pue le faux et si je voulais lire des histoires totalement irréelles, j'irais plutôt vers la SFFF.
Et pourtant, me voilà à lire une histoire d'amour au format nouvelle. Allez, je vais me chercher des excuses : cette histoire d'amour est “réaliste”, dans le sens qu'elle ne s'attarde pas sur du pseudo-romantisme à deux balles, par exemple. Et les personnages, en plus d'avoir des handicaps physiques, n'ont pas non plus des capacités intellectuelles ou émotionnelles supérieures à la moyenne ; leurs réactions et souffrances paraissent réalistes et ainsi le drame approche en toute simplicité.
Donc, on se rassure : on n'est pas du tout dans les codes de la romance. L'héroïne est bel et bien une jeune femme superbe, mais elle souffre du fish odor syndrom. En gros, elle pue, et c'est franchement pas évident de se trouver un mec avec ça. Elle en trouvera pourtant un, mais se rabattre sur une vie de couple en réclusion, est-ce psychologiquement viable pour la belle ? Elle sera ballottée entre sentiment de sécurité et ennui, entre besoin de reconnaissance virtuelle et sentiments réels partagés...
Le style de MariDelle est très agréable, bien tourné, avec quelques phrases piquantes de ci de là ; on se laisse vite emporter. Pourtant, comme dans la quasi-totalité des nouvelles que j'ai pu lire, il arrive qu'on passe dans le “raconté” (il était comme ça, elle était ainsi, alors il s'est passé ça) plutôt que d'être réellement immergé dans l'histoire en la suivant de l'intérieur. Ça arrive à quelques endroits, nécessité due au format d'expliquer certains faits sans pouvoir rajouter des dizaines de scènes. C'est donc avec plaisir que je lirai dans l'année le roman de MariDelle,
le quart d'heure de gloire, pour entrer un peu plus pleinement dans son univers, car MariDelle est douée pour rendre réaliste ce qu'elle écrit, complètement dingue ou pas (ce qu'elle écrit, pas elle).
La nouvelle “Le trou” est, semble-t-il, un défi d'écriture que l'auteure avait relevé (écrire sur un thème, avec une brochette de mots imposés). Ce que j'ai le plus aimé dans cette nouvelle, c'est... le titre ! Non, ne riez pas, lisez cette nouvelle et vous comprendrez ce que je veux dire : la signification du titre dans ce texte est particulièrement intéressante. Cette femme qui emmène son fils chez un voisin dentiste puis qui invite ce dernier chez elle pour se faire consoler... Que veut-elle vraiment ?
Allez, hop, j'en ai assez dit. Pour 0,99€ vous pouvez bien vous faire votre propre opinion et découvrir cette nouvelle plume.
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