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4,18

sur 535 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Très beau roman de Wendy Delorme. L'écriture est vraiment belle, avec un rythme de poème, (c'est même parfois en vers) ce qui donne une atmosphère vraiment particulière au livre. À travers le témoignage de plusieurs personnages, un futur proche se dessine, où la différence est bannie de la société, où chacun et chacune doit avoir une utilité. Mais comme toujours des rebelles se préparent dans l'ombre à faire mal au pouvoir en place pour montrer leur désaccord.
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Rien de ce que je pourrai écrire ne rendra justice à la beauté et à la puissance de « Viendra le temps du feu », alors je serai brève.

Dystopie éco-féministe et queer écrite d'une plume poétique et sensuelle, il s'agit à la fois d'un cri d'alarme et d'une ode à la liberté et à la sororité. Ce roman sonne déjà douloureusement familier à cause de l'actualité récente. Chaque choix artistique de Wendy Delorme est une prise de position militante et les nombreuses références littéraires sont une respiration dans le texte qu'on lit en marchant sur des charbons ardents.

Tour à tour glaçant et flamboyant « Viendra le temps du feu » est le livre que j'aurais souhaité écrire.
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C'est un coup de coeur pour Viendra le temps du feu, une dystopie qui résonne puissamment dans l'actualité, un roman plein de sororité et de tolérance, un cri d'amour pour la liberté de vivre tel que nous le désirons. C'est un ouvrage poignant, qui nous rappelle la fragilité des utopies mais aussi la force d'un peuple qui s'unit et se soulève.

Avis complet sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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Énorme coup de coeur pour cette dystopie écoféministe. Mais est-ce qu'on peut parler de dystopie si, une fois atteinte la conclusion du roman, on est rempli.e.s d'espoir, un espoir mélancolique certes, mais espoir quand même ? Ce livre aux multiples voix, en majorité féminines, résonne douloureusement avec notre actualité, on y reconnaît des clins d'oeil de Wendy à des personnalités de nos jours et on y entend un cri d'alarme très pressé et urgent. Mais on y entrevoit aussi beaucoup d'amour, amour pour la lecture, l'écriture, la nature, et un hymne à l'amitié, la sororité et à l'entraide entre êtres humains.
Une lecture fortement recommandée pour tou.te.s, une oeuvre magnifiquement écrite. J'ai hâte de découvrir d'autres livres de Delorme.
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Gros coup de coeur pour ce roman, qui, par certains aspects m'a rappelé Après le Monde, d'Antoinette Rychner. Un post apo féministe, où l'on suit différentes femmes, dont le récit va s'entrecroiser. Beaucoup de poésie dans ce roman, qui parle de tolérance, d'amour, de sororité... Et leurs opposés : l'intolérance, la haine, les déchirements.
A travers différentes voix, on appréhende ce monde glaçant où les femmes doivent "contribuer" si elles veulent un confort matériel (comprendre : faire des enfants), se plier aux règles d'une société traumatisée par une vague de suicides massifs qui a eu lieu quelques années auparavant. le futur n'est pas rose, mais surtout, il est plausible, et c'est ce qui est glaçant : des catastrophes climatiques sont nées d'autres problèmes qu'il a fallu régler, et ainsi l'inacceptable a été accepté par la population survivante. Aussi simplement que cela.
Les femmes sont les premières à payer, toutefois les hommes, comme on l'apprendra plus tard, n'ont pas beaucoup plus de liberté. Ils doivent eux aussi "contribuer", et s'ils ne le peuvent pas, un autre partenaire sera attribué à leur compagne. D'ailleurs on ne se met plus vraiment en ménage par amour, mais par nécessité. Bien sûr, l'homosexualité est interdite ! Et surtout, chaque homme doit aller un certain temps sur une sorte de front, dont soit il ne reviendra pas, soit il reviendra complètement traumatisé. C'est à se demander ce qui est le pire...
En opposition à cette société glaçante, il y a une sororité de femmes, à un jet de pierre (littéralement) de la ville, et qui dérangent par leur liberté. Nous apprenons à les connaitre via quelques voix : celles des survivantes, une qui agonise après un raid destiné à les exterminer, une qui s'est échappé, une qui a changé de vie par désir d'enfants mais qui reste hanté par la sérénité de son ancienne vie et son amour dévorant pour une femme prénommée Louve.
Chaque chapitre va porter la voix d'une femme ou d'un homme, jusqu'à ce que les histoires se mêlent, et qu'au puzzle qui s'est enfin formé devant nos yeux, s'ajoute une magnifique conclusion, porteuse d'espoir. A travers leurs voix, dans ce futur plausible, on est touché par finalement toutes ces histoires d'amours - "amour", mais pas forcément amoureuses ! - qui font toute notre humanité, et qui sont si bien rendu par l'autrice, dont l'écriture ciselée et pleine de poésie est un vrai régal. Cette dystopie pose des questions très actuelles sur le désir (ou non) d'avoir des enfants, la liberté des femmes, le bonheur, l'avenir face au climat, ce qu'on est prêt à accepter et surtout ce qui nous dépasse et est plus fort que nous.
Un ouvrage époustouflant.
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[La littérature sera politique ou ne sera pas !]

Des réminiscences de Fahrenheit 451 en guise de comparatif littéraire, "Viendra le temps du feu" est un roman nécessaire et ô combien politique en ces temps marqués par les restrictions de nos libertés individuelles.

Nous évoluons ici dans une dystopie féministe, mais ne vous y trompez pas, nous sommes surtout projetés face à nos comportements collectifs et ce qu'ils entraînent comme décrochages, burnouts, retours à soi et désirs d'ailleurs.
Comme une simple envie de respirer sans les masques idéologiques avec lesquels on nous étouffe depuis des décennies.

Le désir d'émancipation, découlant de la violence de l'oppression sociétale, crée l'énergie du désespoir qui pousse à accomplir des prouesses.

Sortir des carcans pour essayer de bâtir un autre monde, celui qu'on a réellement choisi, pas celui qu'on nous a imposé, voilà le tour de force de ce roman choral qui multiplie les points de vue, nous questionne et nous enrichit intérieurement par ses références, par la puissance de son inventivité et l'universalité de son message. À découvrir absolument parole de libraire!
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Je suis une Uranienne. Mon coeur bat à l'unisson de ceux de mes soeurs et de mes frères. Mon coeur bat avec force et silence, prêt à bondir, à frémir, prêt à résister et à réduire en flammes le Pacte National.
Mon coeur bat pour le monde d'avant, nostalgique survie dans un monde ultra armé, répressif, homophobe, hyper protectionniste.

Je suis une uranienne et je suis riche de l'âme de mes soeurs disparues, riche d'une vie passée nourrie de liberté, nourrie de sensations et d'émotions intenses au contact de la peau de mon amour.

Je suis une uranienne et mes soeurs ont péri, je suis seule mais unie à tout jamais à elles, unie à notre territoire, havre de paix pulvérisé dans l'indifférence d'un système belliqueux.

Je suis une uranienne et l'impossible porosité entre les territoires ne pourra jamais m'empêcher de m'éloigner, laisser mes souvenirs vagabonder, retrouver mes soeurs, ressentir la paix et l'amour, disposer à nouveau de mon corps en toute liberté…sensations enfouies, en veille mais jamais évanouies.

Je suis une uranienne et ma colère n'a jamais trouvé repos. L'heureux passé me hante et ma rage se nourrit chaque jour des libertés réduites, des répressions humiliantes, de l'écrasante autorité. Rien n'y fait, je ne serai jamais des Autres, peuple uniforme, sans vie, sans âme et prisonnier.

Car je suis une uranienne. Je viens d'un peuple pluriel, solidaire, guerrier pacifiste, libre et aimant. Un peuple ne faisant qu'un, un espace ouvert dans un esprit de fraternité et de sororité, étouffé par la répression mais jamais totalement exterminé.
Car, discrètement, les coeurs des survivants battent et résonnent déjà du son de la résistance et de la libération…

Superbe roman choral à la force narrative communicative qui vous saisit par la vibration des émotions de ces âmes solitaires en quête d'émancipation et de ré-union.
Un monde hostile reste à combattre par les mots et l'embrasement de ces coeurs résistants prêts à s'unir et s'élancer pour offrir au monde un nouveau souffle vital. Une langue saisissante au rythme poétique qui rappelle la nécessité des mots pour dire le monde d'aujourd'hui et d'hier et d'en préserver l'impérieuse mémoire.
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C'est un pays totalitaire où depuis que le Pacte National a été signé plus aucun civil ne peut passer la frontière, si tu pars tu ne reviens plus. L'argent n'a plus cours ; la population dispose d'avoirs pour le logement, la nourriture, l'accès à l'eau potable, les vêtements, les divertissements, en fonction de la contribution que l'on apporte (production/reproduction).
C'est un pays où les livres n'existent plus, les médias sont sous contrôle, la mémoire numérique a été effacée, la police veille.
Le monde ancien n'est plus, le sud est dévasté par la sécheresse, le nord par la montée des eaux, les mers sont acides et la pollution est à son paroxysme. Alors pour continuer à vivre dans son petit Eden ce pays garde ses frontières, férocement.


Ce sont des voix qui nous racontent, des voix de femmes, mais aussi un homme. Des voix qui se rebellent, des voix qui luttent, des voix qui veulent retrouver la liberté.
Eve, Louise, Rosa, Grâce, Raphaël…et tous ceux que l'on n'entend pas.
Ils veulent vivre, libres, libres d'être qui ils sont, libres d'aimer qui ils veulent, libres d'écrire, de lire, de rêver, libres de vivre.

Un livre fortement engagé, qui reprend toutes les thématiques brûlantes actuelles notamment autour du changement climatique, de la montée des extrêmes, des migrants mais aussi de la différence, du rejet de l'autre, des corps, des sexes, de l'amour.


Une dystopie pleine de poésie, d'amour et de rage, une histoire de sororité et de partage, un livre éblouissant, à lire, à réfléchir, à partager !!

Un livre qui m'avait tout simplement attiré grâce à sa magnifique couverture ! (peinture de @karinerougier)


Lien : https://enviedepartagerlesli..
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Wendy Delorme signe ici avec "viendra le temps du feu" une oeuvre qui est pour moi, oui, le meilleur livre que j'ai jamais lu.

Dans un monde d'après, quasi apocalyptique, causé par une étrange pollution, une tribu de femmes cachées dans les montagnes a réussi à survivre hors d'un nouveau système sociétal totalitaire et n'autorisant aucun débordement. Les frontières sont fermées, surveillées, et les habitants semblent vivre dans une peur de l'autre, de l'étranger... Mais cette tribu de femmes / sorcières viennent à se séparer et disparait en partie... Commence alors un récit à plusieurs voix...

D'un genre indéfinissable, mais tellement actuel et parlant de vérité, nouant société sectaire et féminisme, débordement d'une société capitaliste qui court à son terme, et météo apocalyptique à cause de la pollution… C'est un livre essentiel, génial, magnifique, d'une beauté rare. le récit à plusieurs voix confère une dimension plurielle et géniale. Profondément féministe, que l'on soit femme ou homme ou autre, on tombe amoureux de ces personnages féminins forts, impressionnantes et si attachantes, et portées par une energie du désespoir et de la survie folle Chacune de leurs histoires et péripéties nous font entrevoir un pan de cette société étrange, funèbre et pourtant si probable comme évolution de la notre...

A travers ce livre, l'auteure dresse un monde ultra moderne qui court à sa perte, comme si le capitalisme et la course au progrès étaient directement les causes de profondes inégalités sociales, et d"une société sexiste. Dans une période actuelle où la question du futur de l'humanité et de nos société est au centre de nos préoccupations, ce livre arrive entre nos mains à point nommé...

Le style de l'auteure est franc, on ne s'ennuie pas. J'ai personnellement bu chaque parole et cueillis chaque mot, redoutant d'arriver à la fin du récit, tout en étant incapable de le lâcher. Et c'est extrêmement plaisant !
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Dans un premier temps, j'ai éprouvé quelques difficultés à “entrer” dans cette lecture. Il s'agit d'un roman polyphonique où nous alternons des chapitres qui suivent différents personnages évoluant dans une même ville [ou juste à sa périphérie]. Certains sont liés entre eux, de manière consciente ; d'autres, ne se connaissent pas. Toutes et tous se trouveront lié·es d'une manière ou d'une autre. Leur point commun : leur refus de se conformer aux diktats de la société liberticide, autoritaire et patriarcale à laquelle iels appartiennent.
Dans cet État, les frontières sont cloisonnées pour permettre aux habitant·es de vivre le plus confortablement possible malgré le dérèglement climatique et les afflux de migrant·es qui souhaitent échapper à leur vie de misère dans des contrées désertiques ou ensevelies sous les eaux. Suite à l'éradication d'une grande partie de la population, les hommes et les femmes [d'un certain standing, pas les miséreux·euses] sont établis en paires dans le but de remonter la courbe démographique dans le respect des ressources dont la société dispose. Les femmes doivent donc enfanter [et sont harcelées passé 25 ans, si ce n'est toujours pas fait] et les hommes, une fois qu'ils sont pères, doivent aller passer leur service militaire à la frontière pour en défendre le passage. Tout ce qui touche à “l'Ancien monde” a été détruit : livres, films, langage, … pour ne pas susciter l'envie de la population et la pousser à se conformer au nouvel ordre des choses.

Ce livre aborde donc, par le biais d'une dystopie plus proche de nous qu'on pourrait le croire, des sujets qui font déjà débat aujourd'hui : les conséquences du dérèglement climatique, l'accueil des migrant·es, le refus d'enfantement, l'organisation genrée de la société, etc. Il nous montre les dérives dans lesquelles notre absence de tolérance, d'écoute et d'ouverture d'esprit pourraient nous mener.

La plume de Wendy Delorme est très belle : certaines pages dégagent une force et une poésie qui m'ont donné la chair de poule. Les personnages qu'elle nous propose sont tout en nuances : iels refusent ces lois mais doivent pourtant s'y conformer pour survivre et mener leur plan à bien. Iels sont sensibles et nous font réfléchir à nos propres choix de vie. Par leur prisme, l'autrice nous pousse à nous questionner sur nos propres manières d'agir, d'aimer, de consommer. Elle nous met face à nos propres contradictions [en tous cas, c'est l'effet que cela m'a fait].

C'est un ouvrage riche, bourré de références à notre actualité, à des penseurs et penseuses d'hier et d'aujourd'hui dont les références sont présentes en fin d'ouvrage.

Durant la lecture de ce roman, j'avais envie de tendre la main à Eve pour alléger son fardeau de mère célibataire, j'ai admiré Louise pour ses prises de risque et sa volonté de ne pas se conformer, j'ai tremblé pour Raphaël lors de ses excursions nocturnes, … Bref, j'ai vibré au diapason de leur histoire.
Lien : https://www.maghily.be/2022/..
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