J'ai fait la connaissance d'un sacré bonhomme de poète aujourd'hui.
L'arc est si puissant qu'on ne voit que le parcours de la flèche, on n'entend que son sifflement.
Précise et tendre elle s'enfonce dans le coeur des choses.
Comme un Diogène femelle, j'ai enfin trouvé un homme. Ma lanterne en plein jour n'aura pas fouillé en vain les rues, les puits, les places
et les arrière-boutiques.
Est-on obligé de mourir jeune quand on a fait mouche ?
L'intensité comme le tabac comme le vin comme la vérité raccourcit-elle le jour ?
Hier je ne te connaissais pas.
Aujourd'hui tu me manques.
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"Il faut que ce soit comme c'est", disent-ils en se mettant au service de la mort. Moi je demande pardon : ça ne m'intéresse pas. Les discours m'absentent, les raisons me vident. La poésie, la drogue, le sexe ? - Rien ne m'aura sorti de là. Je n'aime plus que l'amour. L'amour sans le monde. L'amour sans personne.
Lorsque je lis le poème d'un ami, c'est comme s'il neigeait.
C'est un trou dans le temps. L'instant d'avant je mourais je me penche
& j'ai
le sentiment de la neige.
La poésie a toujours (depuis toujours) le dernier mot. Mais elle ne le prononce pas.
Appliqué à l'homme, le terme "bander" ne devrait se conjuguer qu'à la forme passive. On ne bande pas - quelle idée - on est bandé ou pas. On sent en bas la vie se tendre. On se voit le corps soudain braqué vers ce degré noir : un éboulis de l'origine.
Je suis triste et honteux de ne pas pouvoir t'accompagner plus loin dans ton propre désastre. De ne pas pouvoir être ton infirmière dans la mort.