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Michel Déon excelle quand il s'agit de faire traverser l'Histoire avec un grand H à son héros, ou à ses héros, comme ici.

Tout commence alors que la seconde guerre mondiale est devenue une évidence ; les années 30 finissantes, Cambridge… Quatre jeunes gens se lient d'amitié : Georges, le français, Cyril, Horace et Barry, les britanniques. Un « groupe » de jeunes plus ou moins hétéroclite − tels « les hussards » auxquels Déon a été assimilé, à son corps défendant − dont le point commun et ciment, semble leur professeur Dermot Dewagh.
Et Sarah ? la femme de Georges : une femme comme il s'en trouve tant dans l'oeuvre de Déon ; élégante, libre, sulfureuse.
Des personnages qui traverseront plusieurs guerres, de la seconde guerre mondiale à la guerre d'Algérie… La guerre froide… et le monde dans tous les sens : Georges a rejoint Horace dans les services secrets.
Le monde… Il faut dire que chez Déon, il y a toujours un personnage en filigrane : le cadre. Que ce soit le New Forest et ses « Poneys sauvages » au sud de l'Angleterre, ou la Grèce, l'Italie, Aden, l'Irlande, le cadre participe grandement à la saveur de la prose de l'auteur…

Un pavé, le premier de l'auteur d' « Un taxi mauve », autre pavé et du « Jeune homme vert », dont la structure narrative joue astucieusement entre le narratif « pur » et l'épistolaire, comme si la forme devait s'accorder avec les personnages, amis comme l'huile et le vinaigre dans la vinaigrette…
Un Déon sans amitié virile ? Connais pas. Une amitié virile traversée par quelques femmes libres, attachantes, attirantes… somptueuses…

Une lecture ancienne, une de mes premières de Déon, dont il me reste des souvenirs d'un style incomparable.
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Juin 1938, deux français traversent le Channel, ils rejoignent Cambridge. Georges Saval, condisciple de Cyril Courtney, Horace Mckay et Barry Roots, forment un quatuor sous la houlette de leur professeur Dermot Dewagh .La vie les attend pleine de surprises, bonnes ou mauvaises, d'épreuves, de non-dits, une vie qui verra leurs chemins se croiser ici ou là de part le monde, à l'Est à l'Ouest ..
Sous la plume de M défilent ces années d'après-guerre, de guerre froide qui mèneront les uns et les autres sur des chemins escarpés, fragiles acteurs d'un monde qui les dépasse.
Michel Déon est un auteur hors pair, sa plume est splendide et sa parole donne des frissons. Ce roman parait en 1970, il est facile d'imaginer le tollé de certains à la lecture de pages sur le massacre de Katyn incriminant l'armée rouge (les faits seront finalement reconnus dans les années 90), sur la fin de la guerre d'Algérie et l'affaire Sy Salah (archives ouvertes en mars 2021). 3O ans d' histoire défilent au fil des pages , impressionnant regard d'écrivain !
Un prix Interallié qui ne peut laisser indifférent.
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C'est pour moi un premier contact avec l'oeuvre de Michel Déon que cette lecture. J'en ressors plutôt admiratif de son style mais vraiment réservé sur ses convictions et sa vision de l'humanité. le narrateur de ce roman me semble être un pur reflet de l'écrivain lui-même, ce qui nous vaut trop souvent de bien détestables remarques, qui m'ont heurté.
Quatre jeunes hommes se lient d'amitié dans le Cambridge de la fin des années 1930, un français, Georges et trois britanniques Cyril, Horace et Barry. Enfin, deviennent amis c'est vite dit car chacun a sa part d'opacité et on ne peut pas dire qu'ils forment un groupe uni. Ce qui est certain c'est que cette année passée à Trinity College, et les liens qu'ils ont noués, les suivront tout au long de l'âge adulte. Deux autres personnages auront beaucoup d'importance dans le récit, le narrateur et un de leur professeur d'université, Dermot.
Roman paru en 1970 (prix Interallié), « Les poneys sauvages » m'a paru très bien construit. Sur le fond en revanche il est le reflet de son époque de parution, encore marqué par les fantômes des années trente, de la seconde guerre mondiale et de la guerre froide alors encore virulente.
Les personnages féminins n'ont guère le beau rôle ou bien sont traités avec beaucoup de misogynie, à l'exception de celui de Sarah, femme très libre, insaisissable amante. Si elle trouve grâce aux yeux du narrateur c'est parce qu'elle est dotée d'un caractère semblable à ceux des hommes. Elle ne s'embarrasse de rien ni de personne, à commencer de l'enfant qu'elle a eu de Georges et dont elle ne voulait pas.
Je comprends mieux les polémiques qui ont suivi la mort de Michel Déon, au sujet de sa sépulture à Paris. Visiblement ses textes n'ont rien perdu de leur caractère urticant. Ce n'était pas une lecture plaisante et je n'ai pas envie de poursuivre avec un autre de ses romans. Mais je lui reconnais du style.
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J'aime beaucoup Michel Déon.
j'aime sa plume, sa manière si personnelle à évoquer ses souvenirs, à décrire des paysages.
Si je devais donner une préférence, c'est aux Poneys sauvages qu'elle irait, sans aucun doute. Pourtant j'ai lu ce livre il y a bien longtemps, mais il reste en moi comme un souvenir de lecture un peu rare, en fait beaucoup trop rare.
Nul doute qu'un jour je rouvrirai ce livre (alors que je ne suis enclin à ce type d'exercice). Je doute qu'il me vienne à tomber des mains.
J'ai des images encore très précises du Yémen, d'Irlande bien sûr.
J'ai vu avec surprise qu'un lecteur de Babelio ait pu mettre une seule étoile à l'un de ses romans. Bien sûr il en a tous les droits, mais même pour un roman mineur, Déon ne peut pas mériter qu'une seule étoile.
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Déçu. Et pourtant "Le jeune homme vert" et "La corrida" m'avaient laissé un excellent souvenir ... comme quoi ! 500 pages de commentaires sur la vie et L Histoire : voilà de quoi est fait ce "roman". Derrière le narrateur, se cache l'auteur, c'est tellement évident que c'en est agaçant. de plus, les points de vue changent (tantôt omniscient, tantôt interne) alors que le narrateur reste le même, ce qui déroute complètement. Et ce ne sont pas les épisodes épistolaires qui peuvent expliquer cette alternance. Je n'ai pas saisi le sens de ce déséquilibre.
Non, ce roman est pénible à lire, il ne s'y passe quasiment rien, les personnages sont mus par des motivations obscures et sont assommants tant ils sont entêtés et repoussants (lâches, assassins, infidèles, égoïstes, vaniteux, bagarreurs, choisissez : des poneys sauvages n'auraient pas tous ces défauts) : l'histoire tourne à vide. Cependant, me direz-vous, je l'ai lu jusqu'au bout !
Eh bien oui. Je dénonce l'entêtement alors que ce n'est pas le moindre de mes défauts. Mais bon, je n'ai saoulé personne et j'ai eu la vague impression d'avoir persévéré (pour qui ? Pour quoi ? Je ne sais pas ... peut-être parce que je tiens en horreur la défaite.) Et puis le récit est plein de citations dignes de figurer dans le dictionnaire du même nom, c'est peut-être aussi ce qui m'a tenu, une citation par page égale 500 citations au moins ... que je ne retiens pas de toute façon. Enfin, le récit a un mérite, c'est qu'il montre à quel point la guerre défait les êtres humains durablement sur plusieurs générations : je suis sensible à ce point de vue, au plus profond de ma chair.
Certes, rien n'est jamais ou tout blanc ou tout noir. Toutefois, je ne conseillerai ce roman à personne.
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J'avais aimé ce livre il y une quarantaine d'années. Je l'ai relu. Bien sûr, il est admirablement écrit. Michel Déon a la justesse d'écriture des excellents romanciers et on se plait à sa balader dans le monde l'après-guerre, essentiellement en Europe. Les personnages sont bien ceux de l'époque, marquée de manière indélébile par la guerre froide. Entre, pour certains, et en particulier le narrateur, un dilettantisme un peu daté et, pour d'autres, la recherche d'un idéal et d'un sens à l'existence, il y a finalement un propos sur l'errance. Après la guerre, il n'y a plus la guerre et plus rien n'est simple. Il n'en demeure pas moins que la lecture demeure fastidieuse, lassante parfois et que le lecteur éprouve, à la marge, un sentiment de rendez-vous manqué.
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Un an avant le début de la seconde guerre mondiale, le hasard réunit à Cambridge le temps d'une année universitaire, quatre étudiants dont les destins s'éparpillent dans le monde. Ce livre est l'histoire de ces destins qui s'éloignent et se retrouvent régulièrement.

Le style de Michel Déon me plait toujours autant, mais le contexte de la guerre et de l'espionnage me plait beaucoup moins.
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En projection d'un voyage florentin qui ne se fera pas, me voici aux commandes de ce pavé de presque 600 pages. un peu rebuté à le commencer, on est finalement pris par les personnages qui se racontent, se dédoublent, s'interprètent l'un l'autre par missives retranscrites, on arrive à cerner les personnages principaux dans cette épopée qui part d'un peu avant la deuxième guerre pour arriver dans nos mondes plus contemporains. On y voyage beaucoup, on en apprend sur la psychologie humaine et la difficulté des relations. C'était toujours avec plaisir que je me replongeais dedans. Quelques perles autour de Florence (et même de Perpignan) et des formules à extraire et pourquoi pas un autre Michel Déon... En découvrant sa biographie après coup, que de similitudes !
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En 1937, quelques jeunes étudiants, Georges Saval, le Français, Barry, le passionné de boxe, Horace, l'aristocrate impénétrable, Cyril, le poète fantasque et l'auteur achèvent leurs études à Cambridge avant d'être happés par le tourbillon de la guerre. Dans la débâcle de Dunkerque, Cyril y perdra la vie de manière assez louche et Georges sera sauvé par Barry avant de rejoindre Horace dans les services secrets. le lecteur suit ensuite sur une trentaine d'années le destin mouvementé de tous les protagonistes un peu partout dans le monde, au fil des errances ou des missions secrètes, en Italie, en Grèce, à Aden, Paris ou Madère, en Pologne comme en Irlande. Il croisera plusieurs femmes exceptionnelles, cruelle et ivre de vengeance comme Delia, la soeur du poète assassiné, étrange et infidèle comme Sarah, la compagne de Georges ou plus fragiles comme Claire, la Française ou Anna la Russe.
On aura compris à ce résumé succinct que ce gros pavé représente une vaste fresque historico-politique menée magistralement autour de personnages attachants quoique totalement hors normes qui traversent avec plus ou moins de bonheur toutes sortes d'évènements aussi calamiteux que l'affaire Si-Salah pendant la guerre d'Algérie (loin d'être à la gloire du grand homme de Colombey) que la révélation de la vérité sur les massacres de Katyn ou l'opération ratée du canal de Suez. Déon parvient à reconstituer toute une époque et tout un monde avec la pleine conscience d'être à un tournant décisif pour le monde occidental. Relire ce livre publié en 1970 permet de mieux apprécier encore la clairvoyance et même les dons de visionnaire de son auteur récemment « canonisé » de son vivant avec son entrée dans les Cahiers de l'Herne...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Le nonagénaire le plus fringuant de la littérature française – et le dernier hussard encore en vie – est revenu sur la scène littéraire depuis novembre 2010 avec la réédition, retravaillée, des Poneys sauvages, prix interallié 1970. Entre l'air roboratif de sa maison de Galway (Irlande) et son confortable fauteuil d'académicien, il y a toute une vie d'homme et d'écrivain ; un vingtième-siècle cueilli par sa prose élégante. Michel Déon : une histoire française.
Lien : http://www.denecessitevertu...
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