Il faut dire les choses clairement : j'ai souvent du mal avec les lauréats de prix littéraires français. La majorité lue ne m'a pas marquée outre mesure, voire ne m'a pas plu du tout. Alors pourquoi le choix de ce roman, me direz-vous ? D'abord pour valider une consigne d'un challenge, ensuite parce que j'ai l'esprit de contradiction - sur un malentendu, on peut être très heureusement surpris.
C'est donc dans cet état d'esprit que j'ai ouvert
Mon maître et mon vainqueur, en espérant que ces quelques mots de
Paul Verlaine en guise de titre me soient justement heureux... Raté !
Je me suis largement ennuyée à la découverte de l'histoire de Vasco, de ses poèmes qui racontent son histoire d'avec Tina, femme mariée et mère, et qui servent d'arguments à son procès, du moins à l'explicitation de son histoire, de ce qui l'a mené à faire face à un procès.
Et cette explicitation nous est fournie par le narrateur, un de leurs amis écrivains, à la double posture, celle du confident qui comble tous les blancs pour le lecteur, mais celle du témoin qui a la mémoire beaucoup plus courte pour le juge du procès, étant lui-même partie prenante de certaines mésaventures de Vasco.
Cette posture, somme toute intéressante, aurait pu donner lieu à un exceptionnel roman, sans une plume qui se regarde trop écrire, qui retombe souvent comme un soufflé, entre utilisation de clichés et caricatures soit-disant ironiques, qui passent largement à côté de l'ironie voulue, et citations gratuites de grands auteurs pour donner plus de cachet intellectuel à l'ensemble, à mon sens.
Pour conclure : je crois qu'il est vraiment temps que je laisse enfin de côté les prix littéraires français - et mon esprit de contradiction aussi, parfois.