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Citations sur Destinée arbitraire (85)

Jadis mes parents
Allaient seuls aux enterrements
Et je me sentais petit enfant.
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Mines de rien

À L'AUBE


Le matin s'écroule comme une pile d'assiettes
En milliers de tessons de porcelaine et d'heures
Et de cailloux
Et de cascades
Jusque sur le zinc de ce bistrot très pauvre
Où les étoiles persistent dans la nuit du café.

Elle n'est pas pauvre
Celle-là, dans sa robe de soirée souillée de boue,
Mais riche des réalités du matin,
De l'ivresse de son sang
Et du parfum de son haleine que nulle insomnie ne peut altérer.

Riche d'elle-même et de tous les matins
Passés, présents et futurs,
Riche d'elle-même et du sommeil qui la gagne
Du sommeil rigide comme un acajou
Du sommeil et du matin et d'elle-même

Et de toute sa vie qui ne se compte
Que par matinées, aubes éclatantes,
Cascades, sommeils,
Nuits vivantes.

Elle est riche,
Même si elle tend la main
Et doit dormir au frais matin
Dans sa robe crottée
Sur un lit de désert.

p.151-152
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Le petit poucet perd une multitude de clefs dans le sentier ténébreux de la forêt
Voilà pourquoi tant de portes se ferment
Pourquoi votre porte est fermée

Frappe à la porte à la fenêtre
Une lueur se promène de la cave au grenier
On entend le souffle de votre sommeil

Etes-vous prisonnière dans votre maison ?
Les ténèbres de la forêt ne vous appellent-elles pas ?
La clef des champs est perdue
alors forcez la serrure
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Ce cœur qui haïssait la guerre
voilà qu'il bat pour le combat et la bataille !
Ce cœur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons,
à celui des heures du jour et de la nuit,
Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines
un sang brûlant de salpêtre et de haine.
Et qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent
Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne
Comme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au combat.
Écoutez, je l'entends qui me revient renvoyé par les échos.
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LA FLEUR DU MOIS DE MAI

La fleur du Mois de Mai
fleurira dans trois jours
Et Marie aux yeux gais
avouera son amour

Celui-là qui l'aura
Pour femme et pour maîtresse
a l'oeil bleu et le bras
Solide à la caresse

après Mai viendra Juin
après l'amour la haine
à l'époque des foins
Il brisera la chaîne

Il brisera l'anneau
Ses serments et ses rêves
Voguez voguez bateaux
Nous dormons sur les grèves !
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[Le parterre d'Hyacinthe]

L'arbre qui boit du vin

[...]
L'arbre qui boit du vin
Le verse à la terre entière
Il n'est pas bête il est malin
et son ombre sera la dernière

Et son ombre sera la dernière
sur la terre s'il en est encore
et sur la mer et sur la terre
à l'instant de la dernière aurore.
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FONTAINE

La fontaine brisée m'a dit quelle était sa vie
Toujours mouillée toujours pleurant
Et les terrifiantes histoires que raconte l'eau
Quand elle sort de terre
Les poissons monstrueux qu'elle a portés
Et patati et patata
Ce n'est pas une vie rose
Que la vie d'une fontaine brisée.
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Il me semble qu’au-delà du surréalisme il y a quelque chose de trés mystérieux à réduire, au-delà de l’automatisme il y a le délibéré, au-delà de la poésie il y a le poème, au-delà de la poésie subie il y a la poésie imposée, au-delà de la poésie libre il y a le poète libre.
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LA MÉNAGERIE DE TRISTAN

LA GRENOUILLE AUX SOULIERS PERCÉS


La grenouille aux souliers percés
A demandé la charité.
Les arbres lui ont donné
Des feuilles mortes et tombées.

Les champignons lui ont donné
Le duvet de leur grand chapeau.

L'écureuil lui a donné
Quatre poils de son manteau

L'herbe lui a donné
Trois petites graines.

Le ciel lui a donné
Sa plus douce haleine.

Mais la grenouille demande toujours, demande encore
la charité
Car ses souliers sont toujours, sont encore percés.

p.134
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La poésie peut être ceci ou cela. Elle ne doit pas être forcément ceci ou cela... sauf délirante et lucide.
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