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Critique de kielosa



L'immense empire russe nous a laissé des monuments de romanciers comme Dostoïevski, Pouchkine, Tolstoï, Boulgakov, Soljenitsyne, Gogol, Pasternak..... , des poètes inoubliables comme Akhmatova, Maïakovski, Tsvetaīeva ...d'auteurs contemporains comme Ludmila Oulitskaïa, notre babeliote bien-aimée Maryna Uzun etc. Mais pour des thrillers ce serait pratiquement la terre vierge, s'il n'y avait pas eu Boris Akounine et Alexandra Marinina et maintenant donc Daria Desombre.

Pour être honnête, les auteurs de policiers russes comptent quelques noms de plus que ces 3, mais vraiment pas beaucoup, surtout si l'on considère que le nombre de russophones dans le monde est estimé à 265 millions de personnes, répandus dans 17 pays. Lorsque l'on compare leur nombre avec celui des petits pays scandinaves (Suède, Norvège, Danemark et Islande), cela devient même carrément ridicule.

En plus, Boris Akounine a un genre un peu particulier qu'on aime ou pas trop, ce qui est mon cas. Son "Le Gambit turc" ne m'a nullement convaincu. Je pourrais dire la même chose des bouquins d'Alexandra Marinina. D'elle, j'en ai lu deux "Le cauchemar" et "Concours de circonstances" et ce n'est pas demain que je me risquerais à un troisième.

À moins que Poutine les cache pour des raisons de prestige national, le nombre de tueurs en série est dans le vaste continent russe également fort réduit. le plus célèbre a sans doute été "le Monstre de Rostov", Andreï Tchikatilo, né en 1936 et exécuté en 1994, avec un palmarès officiel de 53 victimes. Il a été le héros de plusieurs ouvrages, dont j'ai lu celui publié par l'auteur britannique, Peter Conradi, "The Red Ripper : Inside the Mind of Russia's Most Brutal Serial Killer (L'éventreur rouge, dans l'esprit du tueur en série russe le plus brutal - de 1992).
Le roman "Enfant 44" de Tom Rob Smith de 2010 a aussi été inspiré par ce personnage horrible, tout comme le film du régisseur italien David Greco "Evilenko" de 2004 avec Malcolm McDowell dans le rôle de Tchikatilo.

Puis, il y a eu Mikhaïl Popkov, né en 1964, surnommé, le maniaque ou le loup-garou d'Angarsk, en Sibérie. Il a écopé 2 fois perpète pour avoir zigouillé 81 personnes entre 1992 et 2010. Ce criminel a été officier de police à Irkoutsk, également en Sibérie, et il avait une femme et une fille.

Je ferme la liste avec le plus jeune, Alexandre Pitchouchkine, né en 1974 et qui aurait fait 63 victimes. En 2007, il a eu perpète et aurait, selon Wikipédia, déclaré : "Je ne me serais jamais arrêté, la police a sauvé beaucoup de vies en me capturant."

Daria Desombre dans son histoire à suspense fait beaucoup moins de victimes mortelles, mais il vous faut tout de même vos 2 mains pour les compter tous. Plus, je ne puis dire sans relever une partie du déroulement final.

L'héroïne de l'histoire est une jeune Moscovite du nom de Maria Karavaï, surnommée Macha ou avec son diminutif Machenka. Son père adoré a été tué lorsqu'elle avait 12 ans et ce meurtre l'a fort marqué. Sa mère Natasha fait des tentatives pour axer l'attention de sa fille sur autre chose que les meurtres mais en vain. Elle se balade le plus souvent en pantalon et pull noirs et ne montre aucun intérêt pour la mode et les sorties.

Sa connaissance de la criminalité est quasiment encyclopédique, aussi bien qu'un ami de son père, le procureur Katychef, se débrouille pour la faire nommer à la Petrovka, l'état-major de la police de la capitale russe.

C'est son chef à la Petrovka, le capitaine Andreï Yakovlev, qui constitue le deuxième héros du récit. Andreï est un homme plutôt solitaire, qui se balade en d'épouvantables blue-jeans "made in Turkey" et qui vit avec son énorme clébard, Marilyn, qui mangerait boulettes et saucisses jour et nuit.

Les rapports entre nos deux héros au début ne sont évidemment pas simples. Andreï considère Macha comme une sainte nitouche sortie de la haute société, tandis que pour la jeune femme de 23 ans son chef est manifestement un plouc parfait aux capacités limitées.

La situation à Moscou devient inquiétante avec une série de meurtres atroces pour lesquels les forces de l'ordre n'ont strictement aucun indice sur leur auteur. du moins, au départ.....

Comme le titre de l'ouvrage, ce serait un "péché capital" que de vouloir résumer le travail remarquable du tandem Andreï et Macha, le résultat de beaucoup de flair et d'intelligence.

Je dirais juste que pour le tueur en série, baptisé "Le Tourmenteur", "Ce n'est pas le crime en soi qui importe, c'est le message qu'il adresse à l'humanité par ce biais". (Page 251).

Il ne s'agit pas d'un roman simple, seulement Daria Desombre construit si progressivement et intelligemment son récit, que lut les 2 ou 3 premiers brefs chapitres, le lecteur ne déposera plus le livre avant d'être arrivé à la page 349 et "remerciements".

Cet ouvrage est une belle hymne à l'histoire de la ville de Moscou et à son modèle historique de Jérusalem.
Le plan de Moscou reproduit en fin de volume contribue à rendre ce thriller mémorable et cela ne m'étonne nullement que déjà plus d'un million de Russes l'aient lu.
Selon l'éditeur du Masque, ce livre est le premier tome d'une série.

C'est un peu dommage que je n'ai pas trouvé plus d'informations relatives à l'auteure sur le Net, sauf qu'elle ait fait des études d'art au fameux Hermitage de Saint-Pétersbourg, écrit en Russe mais parle couramment Anglais et Espagnol, habiterait à Bruxelles, serait mariée et mère de 2 bambins. Wikipédia ou un autre site merci de nous dire un peu plus sur cette écrivaine prometteuse.
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