AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,48

sur 1463 notes
Deux femmes.

Manu et Nadine, l'une «hardeuse», l'autre accroc au porno.

Elles sont paumées et se reconnaissent tout de suite quand elles se croisent, à tel point qu'elles ne se quittent plus. Elles partagent les mêmes... comment dire... centres d'intérêt : sexe, porno, whisky et le crime, qu'elles mettent en scène et esthétisent, «comme dans les films». Elles tuent aveuglément, sans motif, jusqu'à plus soif.

C'est bien, bien, trash et ça dérange car même si c'est abjecte, on continue, fasciné.e, poussé.e sans doute par une forme de voyeurisme et d'absolu. Mais, entre les lignes,  j'y ai aussi lu une histoire d'amitié et de connivence et ça dit beaucoup sur le statut du corps des femmes.

Chaque phrase est une punchline, les dialogues super vivants, la langue ancrée dans son époque. J'ai adoré la lecture de Rebecca Chaillon, sa voix est parfaite et colle au texte.

Ce premier roman de Virginie Despentes sort en 2000, j'avais 16 ans. Je me souviens en avoir entendu parler au lycée. Je le lis plus de 20 ans après. J'ai adoré retrouver toute cette époque de walk-man, de cabines téléphoniques et les mots de l'époque. C'est «mortel» !

«Baise-moi», on l'aime ou on le déteste. Bien sûr, il a des imperfections, mais pour un premier roman... Wow !

Je vais faire une petite pause puis lire «King Kong théorie».

Merci à Netgalley et Audiolib.
Commenter  J’apprécie          265
Le contenu et l'écriture du livre sont parfaitement subsidiaires.Je laisse aux nombreux lecteurs conquis ou non l'antériorité et la valeur de leurs critiques portant sur ces deux points. La personne qui tient la plume a je pense beaucoup plus d'épaisseur que ce volume. Les remarques qui suivent ne seront donc pas une attaque contre Virginie Despentes, dont je pense, malgré tout, que ce n'est pas au trésor de la littérature qu'elle aura apporté quelque chose.
Son refus de la société, du patriarcat, de l'oppression, comporte une grosse exception: la pornographie et la violence (face et pile indissociables). Ce sont deux produits de consommation, et elle prend place sur la chaîne de production. La révolte nihiliste a ses limites. D'autres écrivains, nombreux, en ont fait l'expérience. Qu'elle le veuille ou non, en faisant de ses thèmes favoris son fond de commerce, elle collabore à ce qu'elle dénonce.Mais pour moi, le grand mystère, c'est la très large adhésion du lectorat, de l'establishment culturel, celle des bien pensants de la marginalité sur papier glacé allant de soi, en revanche. Que le jury du Goncourt s'encanaille pour survivre, pourquoi pas (cela n'a eu qu'un temps, Virginie Despentes ayant quitté le radeau). Comment conclure ? Vous aurez compris que je n'ai pas aimé le livre, mais ce n'est pas une critique. Que Virginie Despentes peut si elle le souhaite continuer à écrire, bien sûr, avec ou sans éditeur, comme tant de personnes pour qui l'écriture est vitale. Que ses lecteurs peuvent continuer à l'apprécier comme cela semble le cas pour la grosse majorité. Quel est alors le propos de ce billet ? Un constat, que certains mots prononcés dans certaines situations, et imprimés, pèsent bien plus lourd que des bouquins qui ne sont qu'un reflet de notre société pornographique, violente, mercantile. Je parle de l'interview de l'autrice dans Les inrocks, au sujet du massacre de Charlie Hebdo. Là, je ne sais pas ce qui me révulse le plus, et je dis stop. Parce qu'on n'est plus dans la littérature ou son semblant, on est dans un délire perso mis à nu et dans lequel je refuse d'être prise comme complice. Alors c'est dit, c'est le premier et le dernier ouvrage de Virginie Despentes dont je parlerai, et le "trash" comme on dit ne s'en portera pas plus mal.
Commenter  J’apprécie          2530
Deux gonzesses qui nous entrainent dans un tourbillon de sexe et de violence. Violences mortelles et gratuites. le summum de la bêtise humaine. Juste abominable. D'ailleurs il n'y a aucune explication valable, seulement un étalage d'actes incompréhensibles et gerbants. Comme si l'auteur avait voulu cracher sa colère. Comme si elle voulait juste choquer. Un acte de rébellion qui se voudrait anti-conformiste, d'une jeune qui maîtrise l'art d'écrire.
Ouais, vraiment ça manque de subtilité.
Je suis tellement contente de ne pas avoir découvert Virginie Despentes avec ce premier roman qu'elle écrivait âgée d'une petite vingtaine. Il est fort probable que je l'aurais ensuite ignorée, et je serais passée à côté de cet écrivain que j'apprécie beaucoup.
Commenter  J’apprécie          217
Ce livre me faisait de l'oeil depuis un moment, je voulais me faire une idée sur le premier opus de Virginie Despentes, dont l'adaptation cinématographique a fait énormément parler à sa sortie.
J'ai retrouvé le style direct et parfois trash de l'auteure, particulièrement incisif, et c'est ce qui me séduit en premier lieu dans ses bouquins.
L'histoire nous entraîne sur les pas de deux filles à la dérive et qui n'ont plus rien à perdre, alternant sexe, alcool, et meurtres.
Certaines scènes sont violentes il faut le reconnaître, mais j'ai trouvé que cela sonnait toujours juste et n'était pas gratuit.
Le propos est dur et l'histoire ne peut que mal finir, mais tout cela reflète une certaine réalité...
J'ai en projet de voir le film mais ce qui est sûr c'est que je vais continuer à lire Virginie Despentes.
Commenter  J’apprécie          190
Un livre sulfureux qui ne m'avait jamais vraiment tentée, rien que le titre m'en dissuadait, mais c'était sans compter sur Audiolib. J'ai vraiment pris goût à ces ouvrages, qui permettent de lire en faisant autre chose, ou dans le train vu que le masque et les lunettes font mauvais ménage. J'ai remarqué que cette forme permet de découvrir des textes que je n'aurais sûrement jamais lus… en plus de ceux que j'ai de toute façon envie de connaître. Celui-ci fait partie de la première catégorie, l'ayant vu sur le catalogue Netgalley, j'ai pensé que l'occasion était trop belle de découvrir ce roman connu. En plus, hier c'était La grève des femmes en Suisse, qui se fête tous les quatorze juin et met le féminisme à l'honneur, bon un féminisme nettement plus politiquement correct et traditionnel.

Ce roman très trash nous raconte le road movie de Manu et Nadine, deux filles paumées et franchement obsédées par le sexe dans sa version la plus crue et la moins ragoutante. Manu vit en colocation avec une autre fille, bien plus classe alors qu'elle se prostitue. Elle n'est pas une call girl, mais une prostituée de bas étage qui a renoncé à toute dignité depuis longtemps, acceptant n'importe quels clients, même violents, tant qu'ils paient. Elle vit dans un quartier défavorisé et fréquente des gens à l'avenant. Un de ses amis, Francis a tué quelqu'un et se cache dans un hôtel, il a une mission à lui confier et elle se rend dans cette ville après avoir tué sa colocataire. Nadine de son côté se promène avec une amie, elles se font violer sauvagement, mais Nadine ne résiste pas, étant indifférente à la situation et jugeant essentiel de ne pas se faire tuer bêtement par des violeurs contrariés. Manu tue un policier et s'enfuit, en chemin, elle rencontre Nadine. Les deux filles se reconnaissent tout de suite et entament un voyage sanglant à travers la France, elles tuent pour le plaisir de nombreuses personnes, boivent et surtout baisent de manière effrénée. Elles sont complètement obsédées par le sexe, ne parlent que de cela avec un langage cru et trash. Elles n'agissent pas pour revendiquer quoi que ce soit ou se venger d'une enfance malheureuse, simplement elles se sentent toute puissantes et jouissent à fond de cette orgie de sang et de sexe. Elles ne se posent pas de question et savent bien qu'elles sont en train de pratiquer la politique de la terre brûlée, il n'y a ni avenir ni retour en arrière possible.

C'est un livre plutôt dérangeant, qui ne met vraiment pas à l'honneur les femmes, ni les humains en général d'ailleurs, on est dans un monde primitif et sanguinaire, bestial à souhait. Les héroïnes ne revendiquent rien et n'ont pas de message à faire passer. Ce ne sont même pas des femmes libérées mais des fauves soumises à leurs plus vils instincts. Elles s'inspirent des modèles masculins les plus violents, mettent la jouissance immédiate et sans limite à la première place de leurs préoccupations. Elles ne se défendent pas et tuent vraiment de manière gratuite, y compris un enfant et sa grand mère.

Même si de nombreuses scènes m'ont rebutée, plus le sexe que la violence, y étant habituée par les nombreux polars que je lis, je ne peux pas dire que j'ai détesté ce livre ou que je l'ai trouvé mauvais. Il est étrange, violent, trash et dérangeant, mais bien écrit dans son genre, j'avais été beaucoup plus choquée lorsqu'on avait lu Henri Miller au lycée, sûrement parce que je ne suis plus une jeune fille naïve. Je ne suis pas sûre d'en lire d'autres de cette auteure sulfureuse, mais j'avoue que je m'attendais à bien pire au vu de la réputation de ce roman.

Merci à Netgalley et Audiolib pour cette découverte, complètement hors de mes habitudes, mais au moins j'aurai une idée sur ce roman polémique.

#Baisemoi #NetGalleyFrance
Lien : https://patpolar48361071.wor..
Commenter  J’apprécie          170
Bilan mitigé pour ce roman, je ne sais pas si j'ai aimé.
Découvrant un road-trip des plus sordides, un peu à la Thelma et Louise, Manu et Nadine nous plongent dans leur quotidien toujours plus cru, trash, violent et pornographique de leurs vies insignifiantes. Si elles tiennent à leurs vies, celles-ci n'est que débauche.
Je n'ai malheureusement pas accroché.
Nos deux héroïnes non pas de profondeur, elles ne sont par particulièrement attachantes.
Seul le chapitre du viol a retenu mon attention, Bien que les deux subissent la même chose, c'est deux façons d'endurer le choc qu'elles arborent. L'une va entièrement se laisser faire pour éviter de mourir, tandis que la seconde va se défendre, encaisser les coups pour subir le même sort.
Théorie du viol surprenante, qui a certainement une part autobiographique concernant l'auteure.
Surprenant, mais le reste du roman est trop fade et vulgaire, surtout pas au niveau de King Kong Théorie qu'elle écrira des années après.
Commenter  J’apprécie          170
2ème livre que je lis de Virginie Despentes, après Les chiennes savantes.
La cavale de 2 paumées qui en ont raz-le-bol de se faire exploiter, d'être les exclues et les esclaves des hommes et de la société. Enfin elles décident de faire ce qu'elle veulent en signifiant à la société que perdues pour perdues, justement elles n'ont plus rien à perdre. Une semaine de folie meurtrière !
Bien sur, on dira que ce n'est pas moral, que des innocents meurent, mais sont-ce vraiment des innocents ? C'est le cri de désespoir des victimes de notre société hypocrite, profondément inégalitaire et de notre capitalisme abject.
Par ailleurs, j'apprécie vraiment le style, que je trouve tout-à-fait en accord avec le fond.
Merci Virginie Despentes de nous réveiller.
Commenter  J’apprécie          173
Baise-mi et baise-moi sont dans un bateau, Baise-mi tombe à l'eau, qui est-ce qui reste ? [...]. Je sais c'est horriblement con, vous allez croire que je bosse chez Carambar ou Vache qui rit - mais bon, moi c'est ce qui m'est venu à l'esprit et, j'avoue ça me fait bien marrer. Ne lisez peut-être pas plus loin si ça ne vous a pas fait au moins sourire, il se peut que la suite soit dans la même veine. Ah bon, une veine ? Laquelle ? Ben jchsais pas moi, une bien grosse bien garrottée et zou !

Oups, il semblerait que je m'égare. Mais d'un autre côté je ne dis peut-être pas ça pour rien, peut-être que je veux sous-entendre quelque chose, peut-être qu'il y a un truc à lire entre les lignes, qui sait ? Peut-être, peut-être… mais, mais, attendez ! Entre les lignes ? Ah ben bravo, de mieux en mieux, bonjour les allusions à répétition bien relou. [Relou : adjectif invariable - je viens de vérifier, lol, au moins j'ai appris un truc]. Ouais je vois ce que vous voulez dire, qu'elle arrête son cirque et qu'elle en vienne au fait.

Ok, je m'exécute, alors voilà, les faits sont les suivants : il se trouve qu'au moment où j'écris tout ce blabla là, juste au-dessus, ben à ce moment là, je n'ai pas encore fini le livre. Loin s'en faut d'ailleurs. Mais j'avais envie de noter quelques idées et soudain tout est venu comme une marée montante. Alors moi, dans ces cas là, je ne cherche même pas à lutter, je garde mon esprit Don Quichotte pour d'autres moulins à vent.. Au départ, je voulais juste noter ma super blague de Baise-mi et Baise-moi et puis pouf ! c'est parti en sucette...

Oups [again] !

Mais cette fois je ne laisse pas interrompre, vous voyez où ça pourrait nous mener, je reprends mon fil, donc on en était là, je n'ai pas fini le livre et justement le pourquoi du comment de toutes ces élucubrations, ces allusions supra limpides et hautement toxiques, c'est que c'est tout bonnement purement addictif. le livre. le rythme. L'écriture. Bref, d'ailleurs j'y retourne, je continuerai peut-être ce blabla quand j'aurai fini ma lecture.
Adios muchachos ^^

Me revoilà, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis ma dernière visite dans ce texte, je sais. J'ai perdu le rythme au même moment où j'ai perdu le fil, ou l'inverse, je ne sais plus. Bref on s'en fiche. Ce que je veux dire c'est que depuis ce temps là j'ai pas grand chose de plus à dire concernant ce livre, sans déconner, je suis enchantée d'avoir enfin rencontré Mademoiselle Despentes. J'ai adoré cette écriture minimaliste dans le trash. Bien joué ! Et puis franchement, avec un titre pareil, y'a pas à blablater non ?

Ah si, juste un truc à signaler : il paraît que ma super blague de Baise-mi et Baise-moi est vieille comme le monde et que tout le monde la connaissait. Merde, c'est peut-être vrai que j'ai passé les vingt dernières années dans une grotte sur un continent oublié ?

Tant pis, va falloir faire avec. Par contre, là, je suis hyper préoccupée par autre chose, je viens de me prendre une bouffée de réalité dans la tête et j'ai peur de ce que j'ai vu... j'espère que je n'ai pas tout fait foirer. Je croise tous les doigts de mon coeur pour qu'il ne soit pas trop tard.

du coup je vais finir par une petite phrase du livre qui me paraît bien résumer la situation, la mienne mais aussi celle des personnages du livre. La boucle est bouclée.

“Ces choses qui devaient arriver. On croit pouvoir y échapper.”
Ah, c'te bonne vieille bitchitude de la vie, et dire que t'as failli me manquer !
Lien : https://tracesdelire.blogspo..
Commenter  J’apprécie          154
De la baise (pas d'autres mots), tarifée ou non, consentie ou pas, sauvage toujours. de l'alcool qui coule à flots à toute heure, de la fumette par-ci par-là, les trafics qui vont avec, et des règlements de compte... Tout ça pour Nadine et Manu, deux filles complètement paumées, en marge.
Lorsqu'elles se rencontrent, commence un road-movie violent et sanglant qui rappelle le périple dans 'Apocalypse Bébé', en plus gratuit et plus gore. J'ai vite frôlé la nausée, été déçue de ne pas retrouver ce que j'aime tant chez Virginie Despentes (à part sa plume), malgré la relation intéressante entre les deux jeunes femmes.
Le trash, d'accord, tous les auteurs n'ont pas eu une jeunesse de bisounours, mais là, il manque quelque chose à se mettre sous la dent ou dans la cervelle. Pas d'analyses subtiles comme dans 'King Kong Théorie' ou 'Apocalypse bébé'. Juste le constat terrifiant que la vie peut être complètement pourrie pour certains ne trouvant pas leur place dans la société et n'ayant plus rien à perdre...

Mon roman préféré de l'auteur reste 'Bye Bye Blondie', très fort, bouleversant.

Commenter  J’apprécie          153
Un livre trash, un livre clash, où cette auteure met en scène deux filles qui osent l'impensable : une semaine à tuer. Les deux jeunes femmes au quotidien morne, à l'attirance inouïe pour la luxure crasse, aux relations alambiquées, se rencontrent et ça fait tilt : elles sont faites pour travailler ensemble pour le crime et à faire régner la peur.

Entre scènes obscènes et répliques percutantes, Nadine et Manu se racontent parfois sans mots.

Le style de Virginie Despentes et le parler de ses protagonistes est cru, dense et inavouablement humain. Ce que j'apprécie, c'est que dans tout ce vice, transperce parfois une éclaircie de poésie, des mots qui sonnent bien ensemble et qui sonnent juste. Elle en dit plus sur ses personnages qu'on le croit et nous dresse le portrait d'une société pourrie par les normes et la joie de les transcender, d'accepter l'immoral et d'en faire un mode de vie. En soi, Nadine et Manu ne sont-elles pas plus vivantes que chacun d'entre nous ?

Contre toute attente, ce livre appelle à la réflexion. Ainsi, je vous recommande donc ce livre, à ne pas mettre entre toutes les mains, je pense. Préparez vous à être heurtés, chamboulés, déstabilisés mais ça fait du bien, de temps en temps, non ?
Commenter  J’apprécie          142




Lecteurs (3462) Voir plus



Quiz Voir plus

Virginie Despentes

Virginie Despentes est un pseudonyme. A quoi fait-il référence ?

au nom de jeune fille de sa mère
à l'anagramme du nom de son chanteur préféré
au quartier des pentes de la Croix-Rousse à Lyon

10 questions
278 lecteurs ont répondu
Thème : Virginie DespentesCréer un quiz sur ce livre

{* *}