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3,48

sur 1464 notes
Oh nom d'une cacahuète. Un livre qui dépote et qui dérange. J'adore les prises de risque chez les auteurs, surtout quand celui-ci reste droit dans ses baskets.
Un roman sorti en 2000, j'avais 18 ans. Pas assez mature pour le lire. Aujourd'hui j'en ai 20 de plus et il me fallait ces années pour apprécier à sa juste valeur Baise-moi de Virginie Despentes. Je pense avoir un regard plus posé….

Alors je dis un grand OUI pour ce livre choquant et polémique. Je sais il donne une image dégradante de la femme. Ce livre est trash… Mais n'est-il pas écrit par une femme? N'est-ce pas ce que j'attend d'un bon livre? Qu'il me déconcerte? Qu'il me chagrine? Qu'il me remue les trippes? Dans Baise-moi, je vois une plume provocante avec un message très particulier. Nous avons deux femmes Manue et Nadine qui ont perdu toute dignité. Je dirais même qu'elles ne peuvent plus s'aimer. Leur corps ne leur appartient plus. Tout le monde peut rentrer dans demander la permission… Et puis nous avons cette rencontre du hasard mais tellement évidente. Une rencontre entre deux âmes soeurs et qui va créer une étincelle qui explosera tout sur son passage.

Moi c'est cette trame là que j'ai adoré. Passant outre les scènes pornographiques qui dérangent malheureusement. Mais il les faut ces scènes rendre le roman plus puissant. Je vous avoue que j'étais souvent mal à l'aise. Une envie de vomir à plusieurs reprises. Qu'on le veuille ou non, Virginie Despentes fait de l'effet pendant la lecture. Par contre je ne regarderais jamais le film. Je refuse de voir les scènes hards. Faut pas pousser quand même.

Ce sera le coup de coeur même si je ne mets pas la note maximale. Les scènes pornographiques étaient trop dures à encaisser. Merci le challenge Babelio pour nous aider à sortir de notre zone de confort.
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Voilà un roman qui décoiffe... et c'est peu de le dire. Je déconseille aux âmes sensibles de lire "Baise-moi" de Virginie Despentes car c'est dans un langage cru qu'elle raconte une histoire sordide du genre "Bonnie and Clyde". Contrairement aux deux amants américains, l'équipée meurtrière est composée de deux jeunes françaises dont l'amitié va les mener au pire. On assiste à une descente aux enfers des copines, Manu et Nadine, au temps des francs, du Minitel et du Walkman.
Elles naviguent dans le milieu du sexe (pornographie, drogues et prostitution) et n'ont plus peur de rien, brisées. Même quand Manu se fait violée, elle attend que ça se passe pour rester en vie. Alors quand elles tuent, elles se sentent maîtresses de ce qui arrive même et pour elles, les massacres sont bons comme la baise même si elles ont bien compris que ça va mal finir. Parce qu'elles laissent sur le trottoir pas mal de cervelles explosées…
Il n'y a pas d'explication à cette violence gratuite et pourtant, je me suis surprise à avoir de l'empathie pour ces filles paumées même si on n'a pas du tout envie de croiser leur chemin.
C'est trash et rock and roll, ça dérange, mais c'est aussi ça la littérature.


Challenge XXème siècle 2022
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Je voulais découvrir le premier livre de Virginie Despentes. Ce livre a défrayé la chronique à sa sortie.

Il faut dire que l'autrice n' y va pas de main morte. Décrivant le Road Trip sanglant de deux filles paumées qui feront les pires excès aussi bien dans la violence que dans le sexe.

Le roman se compose en trois partie où la première partie dresse le portrait de chacune des héroïnes jusqu'à leur rencontre. La deuxième partie faisant office d'élément déclencheur où Nadine et Manu arpentent les routes tout en ne laissant derrière elles que le chaos. Un genre de Thelma et Louise mais en plus dur. Enfin la troisième partie fait office de conclusion.

Tout s'enchaine au fil des pages les deux protagonistes n'ont plus rien à perdre mais on a du mal à avoir de la pitié pour elles. Nadine et Manu veulent laisser une trace derrière elles, une revanche sur ce qu'elles ont subi malgré les conséquences qui en découleront.

Un bon défouloir pour un roman Trash, glaçant et choquant mais non dénoué d'un humour noir avec une lecture fluide et agréable malgré son contenu.
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C'est sur, c'est pas Madame Bovary. Si vous aimez la sensiblerie, passez votre chemin. Ne les rencontrez pas ces femmes là qui s'amusent à la violence. Thelma et Louise sont des enfants de coeur à côté d'elles, qui s'affranchissent de tout, la bien-pensance en premier, le conformisme aussi, la légalité surtout. Et nous lecteurs, on se soumet à cette écriture coup de poing, on y prend goût, pris au piège, comme des témoins pervers. L'autrice dépeint une certaine violence de notre époque avec la provocation pour decor.
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Boum. Après la Théorie de King-Kong, re-claque! Impériale et sans concession aucune l'auteure nous transporte dans son univers noir, sans pitié, glauque au possible. Univers déjanté, arpenté par des anti-héros féminines, crades, alcoolos, mi-putes, mi-camées.
Si les mecs pensaient à avoir le monopole de l'obsession du cul, c'est manqué. Les héroïnes de Virginie Despentes sont totalement décomplexées, alcooliques, vulgaires, féministes au possible et malgré tout attirantes de liberté et de sincérité.
Vivement le prochain qui ne devrait pas tarder, j'adore cette auteure, elle me fait beaucoup penser à Bukowski dans son approche à l'écriture. Écorchée vive.
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Premier roman de Virginie Despentes auréolé au moment de sa sortie en 1993 de tous les qualificatifs : trash, sulfureux, scandaleux, pornographique, etc. Aujourd'hui, il faut le débarrasser de cet habillage tapageur pour l'appréhender pour ce qu'il est, une plongée dans un univers violent où les rapports de force sont étudiés au scalpel.
Il me paraît important d'évoquer la forme avant de parler du fond, car elle me semble d'importance égale à ce dernier. Despentes a du style, une écriture fluide où le mot claque et où la phrase court vite, bousculée par des raccourcis saisissants. Bien sûr, l'attention se focalise sur l'argot, l'obscénité du registre, la violence libératoire d'un langage de la rue, des marges (le monde du porno, celui de la prostitution) qui permettent aux protagonistes de l'histoire d'imposer leur présence et leur puissance dans un jeu de pouvoir qui passe par la transgression de la bienséance, du convenable, voire du supportable quand il s'agit d'évoquer un cadavre.
Cependant, la tension née de l'emploi d'un vocabulaire cru se relâche par instant pour laisser place à un autre registre où la phrase est presque classique. La rupture entre les deux crée une profondeur de champ que l'oralité de la langue masque la plupart du temps. « Nous n'avons jamais tué qui que ce soit pour de l'argent. Nous nous sommes parfois servies au passage, après coup et pour le défraiement. Je trouve cela effroyablement vulgaire, avoir un mobile pour tuer. C'est une question d'éthique. J'y tiens énormément. La beauté du geste, j'accorde beaucoup d'importance à la beauté du geste. Qu'il reste désintéressé. »
On ne peut évoquer le style de l'écrivaine sans remarquer l'humour surgissant dans des scènes parfois très dures et qui décale à petits traits cinglants l'image que les personnages donnent d'eux-mêmes. « Elle s'entretient donc la personnalité comme elle entretient l'épilation du maillot, car elle sait qu'il faut jouer sur tous les tableaux pour séduire un garçon. »« Je ne suis pas une femme d'intérieur moi. Je suis une femme de rue et je vais aller faire un tour. »« Ma mère, même si t'aimes les chèvres, t'as pas envie de l'enfiler, elle est trop conne vraiment. » « J'ai un peu réfléchi, entre sauter dans le vide et brûler vive ; mais s'immoler, c'est trop prétentieux. Donc après le rencard à Nancy, je vote pour le saut sans élastique... »
Le roman est le récit d'une cavale meurtrière. Manu, dite la petite, tapineuse confite dans l'alcool, vient de tuer un voyou de banlieue. Elle embarque dans une virée prenant vite les allures d'un jeu de massacre Nadine, croisée dans une gare, une actrice de films porno qui a tué sa colocataire.
Baise-moi est une affaire de chair, le corps instrumentalisé de la femme et de l'homme. le corps exhibé des prostituées, des hardeuses, celui de la fausse jouissance vendue à d'autres. La chair meurtrie aussi, par le viol, les coups, la mort violente. La fuite de Manu et Nadine exige sa rançon de corps, ballet insatiable entre éros et thanatos, sans que l'on sache jamais qui l'emportera dans la roulette russe qui gouverne les choix des deux fugitives. L'acmé de ce jeu ambivalent est atteinte lors du cambriolage de la demeure d'un riche architecte où le désir sexuel se mêle au désir de destruction de l'objet même du désir, dans un anéantissement vertigineux. « – T'es jamais que la plus servile de toutes les truies de la porcherie. Prête à te vautrer dans la première marque d'affection qu'on daigne te manifester, à plus forte raison si ça vient de chez les nantis. Il était à chier contre, ce tocard, à chier contre. Ou à pisser dessus, quoi… – Ça se peut… Au final, je suis bien contente d'avoir vu la couleur de son sang. »
On a vu dans ce livre l'émergence d'une nouvelle littérature porteuse d'un néo-féminisme. Pour ma part, j'y vois de la littérature tout court capable d'incendier sans vergogne le mièvre et le mou dans un élan libérateur.
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Rien ne va plus quand le mauvais genre se fait bon chic bon genre. Bizarre qu'un bouquin pareil soit mainstream. À croire que tout le monde consomme du porno-meurtre. Mais c'est que ça se lit bien cette connerie, un vrai page turner ! On se retrouve à lire ça comme Nadine, d'une seule main, regarde Manu faire la conne.
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Une belle histoire qui a du sens avec plein de suspenses et de rebondissement par moment les personnages sont touchant et d'autre de vraie tète a claques
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Récit cru, glacial, d'une violence inouïe. Je n'ai pas pris de plaisir à la lecture de ce roman. Je suis restée extérieure, spectatrice détachée de la déchéance inéluctable de Manu et Nadine. L'histoire aurait certainement voulu provoquer des émotions. En vain. Dommage !
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Baise-moi de Virginie Despentes : du faux et mauvais trash ! ! !




N'en déplaise à son auteur, ce livre est un très mauvais plagiat du « genre » Bukowski (Women, Journal d'un vieux dégueulasse, Les Contes de la folie ordinaire etc) et d'Orange mécanique d'Anthony Burgess !



de quoi parle t-il ? …. de sexe, de violence gratuite, d'alcool, de sang, d'armes, de déchéance humaine… Ça pourrait ressembler à du hard, sauf que c'est du hard gâté ! L'ambiance se voudrait glauque, vicieuse, perverse, mais Mlle Despentes n'arrive pas à approcher cet univers, dont seul C. Bukowski en possède la clef voire la subtilité.



Elle crée des personnages féminins d'un vulgaire douteux…. SOIT ! C'est un peu le but du jeu ! Sauf qu'elle ne s'immerge pas totalement dans ce monde d'alcool, d'odeur de sperme et de rouge à lèvre vif… Je m'explique. Lorsqu'elle donne la parole à ses anti-héroïnes, l'auteure utilise à la fois le langage parlé, de rue très grossier et en même temps un vocabulaire très littéraire (genre « nonobstant »)…. de plus, ses personnages qui passent leur temps à boire -je crois que jamais dans le livre elles ne sont sobres-, à tuer, à se faire baiser, trouvent le temps de lire…. C'est énorme quand même ! Nadine, l'une des « killeuses » donne une référence littéraire…. Laquelle ? Je vous le donne en mille ….. de Bukowski -tiens donc, ne serais-ce pas le maître en la matière ?!-…. Bref, le réalisme de ses personnages laisse à désirer.



Son bouquin donne une impression de « trash commercial », de « provocation artificielle ». Elle a peut-être voulu imiter Bukowski, dans son style cru, parlé, parfois vulgaire, dans son ambiance glauque, sale, puant l'alcool, les clopes et les hormones… Puis, elle a dû se dire : « Merde ! Je fais un bouquin, je vais rajouter quelques mots « littéraires », ça fera mieux ». Résultat : c'est naze ! Je déconseille ce bouquin, surtout ne l'achetez pas !



Bon, bon, je dois quand même avouer que dans cette daube, il y a quelques bonnes formules, qui ma foi, rendent le livre appréciable lors d'une attente obligée ; dans le métro, aux toilettes et autres du genre…



J'en ai même fait un relevé. Cela vous évitera de vous taper le bouquin en entier.



- « Il a l'esprit borné et très peu inventif, la mémoire encyclopédique des gens privé d'émotion et de talent, persuadé que donner des noms et des dates exactes peut tenir lieu d'âme ». (p31)

- « Elle l'aime à bout portant (…) ». (p34)

- « Elle est surprise d'être aussi vulnérable, encore capable de douleur. Au début, on croit mourir à chaque blessure. On met un point d'honneur à souffrir tout son soûl. Et puis on s'habitue à endurer n'importe quoi et à survivre à tout prix. On se croit endurcie, souillée de bout en bout. L'âme en acier trempé.

Elle observe la salle et l'émotion trouve en elle un endroit intact pour y pleuvoir de la boue ». (p37)

- « Les gens ça gesticule, ça se frotte, mai c'est rien que du mouvement, ils sont vides. Tous défoncés par la trouille ». (p49)

- En parlant de « sa chatte » : « C'est comme une voiture que tu gares dans une cité, tu laisses pas des trucs de valeur à l'intérieur parce que tu peux pas t'empêcher qu'elle soit forcée. Ma chatte, je peux pas empêcher les connards d'y rentrer et j'y ai rien laissé de précieux… ». (p57)

- « Son corps est encombrant, elle est enterrée vive sous lui ». (p246)



Peut-être avez-vous vu le film (eh !oui ! elle a osé – en faire un film- !)…. Pour ma part, je ne chercherai pas à le voir, j'aurai trop peur de regarder un mauvais film porno…

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