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Il y avait très longtemps que je n'avais lu un roman de P DESSAINT et je suis de nouveau tombé sous le charme de son écriture, de la description de ses personnages et surtout de la nature sauvage qui les entoure.
Le roman se déroule sur la cote d'opale entre Calais et Gravelines. Lieu de migrations tant humaine que pour les oiseaux ou les mammifères marins.
Nos trois principaux personnages vont apprendre à se connaître, à vivre ensemble, à partager leurs tourments et leurs joies.
Ces tranches de vie qui se font et se défont dans les dunes de la côte sont belles, malgré la lourdeur sociale et humaine que les personnages ont traversée. Pascal Dessaint nous les fait aimer, découvrir et sous sa plume on a très vite envie que leur vie prenne un virage optimiste...
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Un vrai plaisir de retourner sur les plages du nord avec Pascal Dessaint et d'y retrouver le décor, l'ambiance et même quelques personnages de l'excellent « le chemin s'arrêtera-là ».On y retrouve également son art de mêler l'âpreté à une certaine forme de douceur, sa capacité à parler sans jugement des invisibles, des laissés-pour-compte qui vivotent comme ils peuvent et font avec les moyens du bord. Ceux pour qui, « dans l'ascenseur social, il n'y a qu'un bouton pour le sous-sol ». Face à la mer, l'horizon est sous leurs yeux au quotidien et pourtant il n'ouvre aucun champ de possibles. Cet horizon qui leur manque, et qui donne son joli titre titre au roman, c'est la perspective d'un avenir sans ligne de force, sans ambitions ni buts particuliers.
Un très beau roman noir et social qui, malgré les apparences, déborde de tendresse.

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«  J'ai vingt- six ans et je suis fatiguée de vivre » .

«  Ce n'était pas le monde que nous voulions , et pourtant nous y vivions sans trop de désir , mais avec une certaine violence » .

«  Pendant ce temps - là, de pauvres gens crevaient de désespoir » .

Quelques passages de ce roman social , à la fois sombre et vivifiant , entre Graveline et Calais dans un vaste espace resté sauvage , en dépit d'une présence industrielle indiscutable, l'auteur en cinq parties et 31 chapitres bien écrits, ponctué de chansons des Rubettes, : Sugar , Babylove , 1974, nous ramène dans le Nord , où l'on croise Jean Gabin , Michel-Delpech, Mike-Brant, Jean - Patrick Capdevielle,.

Il réunit trois personnages énigmatiques , qui n'ont a priori rien en commun: Lucile , jeune institutrice qui s'est dévouée pour les migrants, elle a abandonné son métier, tout plaqué …..se trouve désabusée après le démantèlement , .

Elle habite dans le mobile home d'Anatole , vaste et confortable ,apaisant , il possède une vraie chambre , une vraie cuisine malgré les fusils au râtelier… ,plutôt que dans sa caravane , moins hospitalière.

Anatole ,passionné de chasse—- drôle de bonhomme ——à la retraite , il sculpte des oiseaux en bois flotté où il bâtit une sorte de hutte mobile pour la chasse.

Il collectionne les chlorophytums , coupe les feuilles et les racines, les fait tremper un moment , puis les replante dans de petits pots.

Il découpe aussi et réserve toutes sortes de bons de réduction dans les magazines gratuits .
Une drôle de passion !
Duo improbable rejoint par Loïk, au passé trouble de taulard , qui occupe la baraque à frites , un être totalement imprévisible , pas toujours du bon côté de la loi, qui attire la méfiance de Lucille …

Bientôt , ils apprendront à cohabiter , terrible par moment , Loïk travaille aux commandes de monstrueux engins sur un chantier, : il conduit un concasseur .
Martin, policier tombé amoureux de Lucille va troubler le trio malgré lui , des cadavres apparaîtront dans un blockhaus sur la plage ,..
N'en disons pas plus.

Ces trois âmes cabossées , en marge , insolites , sans doute trop, n'éviteront pas le drame qui couve…
Ce n'était pas le monde qu'ils voulaient , mais ils y vivaient ! .

Failles ,souffrances , blessures hanteront ce roman noir, social ,au ton juste , beau, où l'on croise maints oiseaux , hiboux , pies , vanneaux, plus des crevettes grises , les performances de Mamie Crevette, sa crémation explosive, pots de salicornes , films de Jean-Gabin : «  Un singe en hiver » et «  Quai des brumes » , Susan Flon et Jeanne Moreau dans «  Gas- oïl » , ou encore Capdevielle , je ne m'attendais à une telle fin….

Roman sombre où la violence n'exclut pas la tendresse , à l'écriture tendre , humaine ……à la fibre sociale …..
«  Les grandes décisions se prennent devant de petits flacons »
QUAI DES BRUMES ‘.
«  Alors peu à peu sa folie a pris le pli du paysage »
TANGUY VIEL.
Emprunté par hasard à la médiathèque.
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L'horizon qui nous manque / Pascal Dessaint

J'ai découvert Pascal Dessaint dans une interview au festival 2019 du « Goéland masqué ». Les échanges m'ont donné envie de découvrir l'auteur et j'ai un peu fouillé dans la bibliographie sans vraiment parvenir à me décider sur un titre. Finalement, je suis tombé sur le dernier titre en date dans une bibliothèque, « L'horizon qui nous manque ».

L'histoire gravite autour de trois personnages complexes, pleins de contradictions et qui vont se retrouver dans un environnement inédit. Un lieu un peu éloigné de tout et pas loin de la mer, entre Gravelines et Calais. Lucille l'ancienne institutrice, Anatole le retraité et Loïk l'ouvrier.

Ce roman est étonnant par son traitement des personnages. On sent que l'auteur a souhaité donner de la densité aux personnalités de chacun d'entre eux. C'est un récit qui prend son temps. L'histoire de trois individus en marge de la société, en marge pour des raisons différentes et qui vivent à leurs rythmes. C'est aussi un polar dans ce qu'il a de plus social, de plus sombre, avec un regard désabusé sur le monde sans pour autant omettre les lueurs d'espoir. Pascal Dessaint est doué pour dépeindre ces vies. Les descriptions des paysages (concises et bien vues) restituent l'atmosphère du nord et d'une région qui fait face à une industrie grandissante. Les thématiques se croisent au fil du récit (la chasse, l'industrie, la nature et la violence des hommes sur cette nature ou encore l'ascenseur social).

Rivages noir touche juste encore une fois avec ce drôle de roman qui ne se résume pas aux codes du polar vus et revus. Et pour ma part, c'est une belle introduction à la bibliographie de Pascal Dessaint.
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Des paumés se sont trouvés pour partager un terrain, deux caravanes et une baraque sommaire, non loin de la jungle démantelée de Calais. Lucile a quitté son métier de professeur des écoles pour aider les migrants. Anatole chasse et bricole des leurres pour attraper les oiseaux. Loïk travaille sur un chantier, mais son passé de taulard et son caractère imprévisible ne l'aident pas à se réinsérer dans la société. Leur colocation improvisée ne va pas aller de soi.
Je ne sais pas trop pourquoi je n'ai pas complètement adhéré à ce roman. Je l'ai lu en restant extérieure. Sans doute le dosage ne m'a-t-il pas convaincue, entre les situations pas très réjouissantes, et une certaine empathie de l'auteur pour les personnages, empathie que je n'ai pas réussi à ressentir.
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Lucille se réfugie quelque part entre Gravelines et Calais après un burn-out. Elle a lâché son métier d'institutrice pour faire du bénévolat dans la jungle de Calais et se retrouve en burn-out, d'autant plus qu'elle doit encaisser aussi une rupture récente.

Elle croise la route d'Anatole, vieil homme solitaire qui veut bien lui louer sa caravane. Chasseur, il sculpte aussi des oiseaux en bois qui ne sont pas des plus ressemblants. Un troisième marginal va bientôt les rejoindre, Loïk, personnage assez inquiétant, ayant fait de la prison et pas pour des broutilles.

Ils vivent à l'écart dans une zone préservée. Dans le secteur on n'aime pas trop les flics, ni les défenseurs de la nature. Rien d'extraordinaire dans ces vies-là, un quotidien de survie, beaucoup de chaleur humaine, de tendresse. Anatole connaît par coeur toutes les répliques des films de Gabin, Loïk aime fredonner les chansons de Capdevielle. Ils se débrouillent avec les miettes que la société leur concède. Chacun raconte ce qu'il veut de lui aux autres, le reste se devine.

C'est un roman noir, très noir, avec des descriptions magnifiques des plages de la mer du Nord, on sent les embruns, on voit l'immensité de l'horizon et on perçoit les menaces qui planent, la violence prête à surgir à tout moment, pour un rien, l'amour aussi. L'histoire ne révèle pas tous ses secrets et c'est bien ainsi.

On referme la dernière page en sachant que l'on ne les oubliera pas de sitôt ces trois-là.
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Une courte chronique pour un court roman 220 pages à peine, un roman vendu comme un roman noir mais qui se rapproche plus de la chronique social teintée de folie et de violence.

S'il faut ranger chaque roman dans la catégorie assez brumeuse de roman noir dès qu'un crime est commis ou que des policiers ou gendarmes interviennent dans l'intrigue cela me paraît un critère un peu facile. Ce récit, plaisant au demeurant, n'a que de fragile attache avec le roman noir.

L'auteur nous brosse le portrait de trois êtres échoués sur le rivage de la société moderne française. Pour diverses raisons, ces deux hommes et cette femme vont se créer un refuge où ils pourront échapper aux furies du monde moderne. Lucille sera le pivot autour duquel va s'articuler ce récit, trentenaire désabusée, trahie, en perte de repères. Ces chapitres seront l'occasion d'une contemplation mélancolique au milieu des dunes délaissées. Malgré l'inertie de l'intrigue durant ces passages, on prend plaisir à écouter la complainte de cette jeune femme paumée comme on réconforterait une amie autour d'un chocolat chaud.

Les deux autres personnages sont tout aussi finement décrits, Anatole, dont l'esprit fantasque n'est pas formaté pour vivre selon les codes de la société de consommation, endosse le rôle de vieil ermite bourru au coeur pas si dur, quoique ça dépend des saisons. Loïk est une boule de nerf constamment sur le fil du rasoir qui mène à la violence déchaînée, un guerrier qui n'a pas su trouver sa bataille et qui du coup se retourne vers tous ceux qu'il pense être ses ennemis.

L'aspect noir mis en avant par l'éditeur survient tard dans le récit et reste relativement subjectif, il manque peut-être un événement suffisamment puissant pour transcender le récit, souder véritablement le trio et transformer l'intrigue en roman noir proprement dit. En l'état l'auteur propose une élégante balade sur les rives de la Manche en compagnie d'un trio attachant mais dont les membres vivent leurs galères chacun de leurs côtés àpartàdeux ou trois événementsprès, teinté d'une poésie désenchantée et d'un humour à froid pour nous rappeler que la vie laisse peu de place aux esprits hors normes ou qui pensent à contre-courant.
Lien : https://culturevsnews.com/
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Dans le nord de la France, entre Gravelines et Calais, trois personnages, par un concours de circonstance, se retrouvent réunis. Anatole, un passionné mais aussi chasseur d'oiseaux, héberge Lucie, ancienne bénévole de la jungle de Calais et Loïc, ancien taulard. Tentant de reformer une "famille", chacun espère, venir à bout de ses vieux fantômes et mener une vie apaisée. mais le mal de vivre est le plus fort et les dérapages commencent...
J'ai beaucoup aimé ce roman noir, servi par une écriture poétique, par un auteur attentif à la nature et à l'environnement. le rythme est lent , rythmé par les promenades des personnages sur les dunes. Les indices de de la noirceur des actes commis, distillé par petites touches. Les lecteurs ne peuvent qu'éprouver de l'empathie pour ces personnages cabossés par la vie et face aux actes perpétrés, on ne voudrait pas y croire...
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Entre Gravelines et Dunkerque, il y a les plages qui s'éloignent, la réserve naturelle, les traces et les souvenirs des combats entre le cochon Noir et le blockhaus, donnent à L'horizon qui nous manque un air de vieux film. Ce décor est omniprésent. C'est un des personnages.
Je comprends soudainement mieux, l'attachement de mes amis à cette terre si particulière.
Cette mer du Nord, qui parait s'étirer à perte de vue, est traversée par une lumière particulière. Des nuages bas portés par un vent qui fouette les plages sans fin, des lieux de solitude, où le tout se rejoint en un horizon lointain.
Cette ambiance qui confère aux gens du Nord une aura toute particulière.
Alors arrivent les personnages. Sur la brèche. Faits de pas grand-chose et attachants. L'horizon qui nous manque fait partie de ces romans noirs sociaux où l'homme et la femme portent l'intrigue de manière intrinsèque.
Je découvre Pascal Dessaint grâce à Marin Ledun. J'y retrouve, en parti, ce que j'aime chez ce dernier. Une aptitude à aimer les gens pour ce qu'ils sont ou pourraient être, à mettre en exergue les rapports humains et à mettre en lumière la nature comme personnage à part entière. Pas de jugement. Une simplicité dénuée de faux semblant.
Chez Dessaint, les personnages se résument presque exclusivement aux trois protagonistes. Lucille, son burn-out, ses migrants, sa famille délaissé et son hibou. Loïk l'ancien taulard vivant dans une baraque à frites au coups de colère incontrôlés. Tous les deux logent chez Anatole, l'une dans une caravane. Anatole dans son mobil-home ou dans sa hutte de chasse. Anatole et son passé, ses oiseaux appeaux sculptés dans le bois flotté et ses bons de réduction. Bien entendu, il y a les seconds rôles, mais ces trois là se suffisent à eux même. Ils nous offrent une tranche de vie. Pas forcément reluisante. On sait même avant de finir les premières pages qu'ils ne sont pas armés pour affronter la vie telle que l'exige notre société.
L'Homme est désoeuvré, inadapté à la société dont il fait partie. Comme nos trois survivants. S'ils ont encore quelques rêves à n'en plus finir, s'ils sont bercés par un parfum de Gabin qui se traine le long des pages, plus le temps passe, moins ils semblent adaptés à ce monde. Presque résignés à leurs sorts.
L'horizon qui nous manque devient alors le glas de cette représentation populaire dont il n'a plus qu'un souvenir tendre, comme l'image que l'on se fait de la mer du Nord au loin. Chacun d'eux, Anatole, Lucille même Loïk, est touchant, armé d'une parcelle d'humanité qui le porte et lui offre une particularité.
La Nature est là, portée par des oiseaux encore libres. Certes, elles est souillée par endroits. Mais, là-haut, elle s'offre à qui la mérite. Ce roman qui tend vers le noir est fait d'émotions. Il est centré sur l'humain et cette région qui ne demande qu'à s'offrir à ceux qui veulent bien lui donner sa chance. C'est un joli moment de lecture.

Lien : https://nigrafolia.fr
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J'aime bien l'écriture de cet auteur, c'est simple et efficace. Ce ne sera pourtant pas mon préféré de cet auteur.
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