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Manon Commaret (Autre)Pierrot Pantel (Autre)
EAN : 9782374252407
215 pages
Rue de l'échiquier (20/08/2020)
4.43/5   7 notes
Résumé :
"COMMENT VIVRE AVEC LA PERSPECTIVE DU BASCULEMENT INÉLUCTABLE DE NOTRE CIVILISATION ?
Documentée par de nombreux travaux et études scientifiques, la réalité de grands bouleversements actuels et à venir s'est imposée dans nos esprits. Et pourtant, la classe politique et le monde économique continuent très majoritairement de s'en remettre aux dieux de la croissance, ignorant les limites physiques de notre planète et les lois naturelles qui garantissent la prosp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le titre « L'effondrement de l'empire humain » annonce clairement le contenu. Les auteurs, Manon Commaret et Pierrot Pantel, reprennent l'appellation de l'écrivain américain Jared Diamond, thème qu'il a développé dans un essai en 2005. « L'empire humain » élargit à l'humanité la destinée de tous les empires qui ont disparu dans l'Histoire : l'effondrement. Les auteurs ont rencontré dix personnalités, plus ou moins connues, engagées dans la cause écologique. Ils les questionnent sur leur analyse d'un effondrement de la société, sur le sens de leur engagement. L'ouvrage est récent, il actualise donc la situation au regard de l'épidémie de la Covid. le questionnement est large, parfois personnel, parfois plus « anecdotique ». Les réponses sont liées aux parcours des personnes interviewées. le concept de collapsologie ou d'effondrement est partagé par la plupart des militants, mais la forme, l'échéance ne sont pas déterminées et peuvent emprunter des voies diverses. Cette analyse est avérée par la démarche scientifique : Yves Cochet voit un effondrement proche, pour Arthur Keller, il peut s'étaler sur des décennies. Nicolas Hulot a eu une prise de conscience graduelle, il estime que nous n'avons plus le temps mais qu'il ne faut pas céder à la violence, ni à la simplification. Vincent Mignerot pense que le capitalisme n'est pas la cause et qu'il va s'adapter. Protéger l'environnement est absurde, il faut se préparer et s'adapter collectivement. Nicolas Casaux et Derrick Jensen sont partisans d'une écologie radicale. le capitalisme ne veut pas et ne peut pas se remettre fondamentalement en question, il faut prendre l'initiative de le stopper en utilisant tous les moyens disponibles. Isabelle Attard, éco-anarchiste, n'exclut pas le sabotage, sans atteindre hommes et animaux. Pour Carolyn Baker, il faut apprendre à repérer les émotions et les canaliser, cultiver les valeurs d'empathie. Elle estime que la crise sanitaire est un rite de passage planétaire. « La part du colibri » (où chacun se responsabilise dans une démarche personnelle) paraît dépassée pour l'ensemble des personnalités. Elle n'est pas écartée mais une démarche collective, d'entraide est le moyen d'affronter les changements à venir. La société doit se réorganiser sur une base locale, autonome avec une agriculture permacole. En conclusion, les auteurs voient les limites de l'exercice : les personnalités sont occidentales, des hommes en majorité. Manon Commaret et Pierrot Pantel ont « voulu ouvrir les consciences en proposant à chacun d'aller plus loin dans sa réflexion ». Cet objectif est atteint en admettant qu'il nécessite d'approfondir ce vaste champ d'interrogation : le rapport de l'Homme avec la Nature.
Merci à Babelio et son opération Masse Critique, et aux Editions « Rue de L'échiquier » pour cette découverte.
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Regards croisés et entretiens de dix personnes (dont seulement 2 femmes) ayant longuement réfléchi à la question : des scientifiques, mathématiques, écologistes, psychologues... Invités à répondre à un certain nombre de questions communes, ils évoquent chacun l'effondrement, leur vision du déclin à venir, leur analyse à l'aube du 1e confinement lié à la pandémie, comment aborder ces questions dans l'éducation des enfants.

Au dos de l'ouvrage, une question qui est à considérer comme le sous-titre du livre : "Comment vivre avec la perspective du basculement inéluctable de notre civilisation ?". Ces discussions sont une invitation à nous y projeter, nous forçant à abandonner nos attitudes de déni.


De leurs témoignages et analyses, on peut détacher certains propos qui se confirment entre eux : la datation précise impossible mais la certitude d'un bouleversement négatif à venir, la nécessité de l'enseigner aux enfants en les sensibilisant aux savoirs pratiques et à l'amour qui maintiendra des liens salvateurs et préservera de l'accélération du chaos psychologique.
On peut néanmoins, et c'est d'autant plus intéressant, lire des divergences sur l'approche du retour à la terre pour le recherche d'autonomie alors que les villes pourraient être plus résilientes, protégées, et ses habitants solidaires de moindres cibles aux pillages. Certains parlent encore de transition écologique qui pourrait avoir lieu grâce à la technologique, quand les autres rejettent ce terme, et appellent même à cet effondrement de la société contemporaine afin de rendre un dernier souffle à la vie sur Terre. Différents degrés d'optimisme, ou de lucidité...

C'est un ouvrage vraiment intéressant, très abordable. Alors oui, c'est une lecture inquiétante, subjective pourrait-on dire pour se rassurer, mais je pense nécessaire. C'est déjà ça.


Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Que dire aux enfants ? Les préserver ou les préparer ? Comment ?
(....)
Pour des parents conscients des enjeux et de l'espace des possibles, la tâche est ardue, mais de haute importance. Avant tout, il faut qu'il existe un équilibre émotionnel au sein de la famille, ce qui n'est déjà pas évident. Et ensuite, il faut préparer les enfants en les familiarisant peu à peu aux défis qui seront les leurs. Ils auront d'autant moins de deuils compliqués à effectuer qu'ils seront dès le départ conscients des combats à mener et des contraintes à gérer, qu'ils comprendront que le monde dans lequel ils vivent n'est pas un référentiel normal, mais une dégénérescence. Les enfants n'auront pas l'avenir que leurs parents voudraient qu'ils aient, prolongation généralement linéaire de leurs propres désirs. Plus tôt les parents acceptent cette idée, mieux ce sera pour leurs enfants, car il est potentiellement traumatisant de projeter sur eux nos rêves obsolètes. Les parents doivent saisir que ce qui représente un deuil pour eux, une perte, un sacrifice ou un sevrage ne l'est pas pour leur progéniture qui n'est pas encore toxicodépendante comme eux.
Arthur Keller
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Parmi les définitions existantes de l'effondrement, j'aime assez celle qu'a proposée Yves Cochet, à la fois suffisamment vague et suffisamment précise. Il parle d'un "processus à l'issue duquel les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, mobilité, sécurité) ne seront plus fournis à une majorité de la population par des services encadrés par la loi". Vincent Mignerot, quant à lui, le définit comme le processus lors duquel les lois naturelles reprennent le dessus sur les lois de l'homme. J'ai ma propre définition : un processus incontrôlé à l'issue duquel une société passe d'un état d'hétéronomie à un état d'autonomie (anticipé et gérable ou contraint et chaotique).
Arthur Keller
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