Au réveil est le livre…
Au réveil est le livre
de l’infini ta main fait l’épreuve
le fort s’est rompu
demeure seul ce pont d’air vif
d’une lacune à l’autre
froissement bruissement de feuilles accordées
piqûre d’or des renoncules
joie sans morsure du temps
tes sensations reprennent gouvernail
l’espace est une vasque
gratitude adressée
à personne
petite tu étais quand l’impasse accrochait
moqueries à ses masques
toi tu cherchais la clef
clef d’or ouvre l’ici
Plus d’une nuit ce rêve t’a fait signe…
Plus d’une nuit ce rêve t’a fait signe
tes paupières scellées s’entrouvrent à grand-peine
aveugles pourtant demeurent tes yeux
tant le dehors impose
inexorable
son éblouissement
est-ce un songe manqué ?
garde la nostalgie de l’abîme embrasé
altitude peut-être un amour étranger
à mi-distance
sur l’horizon s’ouvrit
la blessure initiale
Cette nuit le diable…
Cette nuit le diable avait forte carrure
tenant sa proie de solitude croyait-elle
un bleu pur nous réveille
quelle ombre de toi s’est nouée à mes plis
me déprendre
délivrer tout mon dû frissonnant
je nue
à l’ombre déployée
plus de quarante foulées dépensées
sans visible sésame
enfin la source pleure
et la forêt gorgée de nids
Recul ?…
Recul ?
la fontaine s’alarme
une louve a bu l’horizon
tes mains sont de paille ou d’ortie
peut-on les ranimer et leurs doigts qui tâtonnent
vers le piège ou la clef
de la forêt rebelle
l’espérance s’allonge
Dans la chambre un berceau…
Dans la chambre un berceau
au corps impossible
absolument pierre
foudroyée
ta langue de lin
et sa couture de silence