la jonquille n’a aucun pouvoir
la jonquille fleurit sur les décombres
elle triomphe sur l’absence
la jonquille vibre
du jaune de sa corolle
et meurt
d’une écrasante vanité
la jonquille
son siège lapidaire
la jonquille
tapie dans l’ombre
et javelot tout à coup
pour poignarder l’hiver
il y a dans mon crâne
des officiers ivres et blêmes
des sergents affamés
et la cavalerie des fantômes
qui se cherchent une épaisseur
une laine même mitée
à mettre sur l’épaule des nuits