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sur 3321 notes
Pour mettre en parallèle les deux sensations italiennes du moment, j'ai totalement succombé à l'Amie prodigieuse, mais je reste de marbre devant le Gang des rêves.
Trop de bons sentiments, trop de gentils gangsters et de méchants producteurs hollywoodiens (pourquoi, grands dieux, ils font la même chose, après tout, mettre les femmes dans des bordels et ramasser l'argent...Brûlante actualité)
Christmas débarque à New York avec sa mère Cetta en 1908. Ils ont quinze ans et trois mois à eux deux, et arrivent du fin fond de la Sicile. Cetta se retrouve tout de suite à "faire la putain" pour un maquereau au grand coeur, Sal, dont elle tombe peu à peu amoureuse...Ouh là là ça ne me plaît pas, ça, mais alors pas du tout. Christmas grandit, on le retrouve en parallèle en 1921, à treize ans, où il s'invente une bande de voyous dont il est le chef, les Diamond Dogs. Et puis il rencontre Ruth, aussi, une riche héritière qui s'est fait violer, tabasser, et amputer du doigt par un psychopathe nommé Bill...Christmas la retrouve en sang devant chez lui. Coup de foudre au milieu des coquards. N'importe quoi...
Ensuite, on va suivre ces joyeux lurons pendant huit cents pages, dans un crescendo d'aventures de moins en moins crédibles...
Le début est bien : la Sicile en 1907, la fuite de Cetta, l'arrivée à Ellis Island, l'installation laborieuse dans un New York pauvre. Ensuite, je trouve que ça part franchement en vrille. le personnage de Sal, le maquereau au grand coeur donc, est tout simplement insupportable, en tout cas pour moi. Ce monsieur exploite un bordel, mais toutes les filles l'aiment bien. Il est ronchon, mais au fond c'est un tendre, Sal...Au secours !!!!! Les autres gangsters de New York, pareils. Ce sont des tendres, ces cocos. J'ai été particulièrement choqué de la scène où deux des hommes du Big Boss étranglent Joey et le jettent à la décharge, puis vont gentiment rigoler en écoutant l'émission de Christmas, tout cela raconté avec chaleur et tendresse par l'auteur. A contrario, Los Angeles en prend pour son grade. L'auteur perd sa chaude tendresse pour parler des vautours d'Hollywood, les petits Weinstein de l'époque. Là, je le suis, mais je ne comprends pas pourquoi les mêmes vautours criminels de New York sont traités avec autant de sympathie...Bref, à un moment, à partir de la radio, en fait, le texte a cessé de m'intéresser. J'ai trouvé la fin à la fois rocambolesque et convenue. Et tous ces personnages qui réussissent tout ce qu'ils entreprennent...Et Sal qui se met à pleurer virilement quand Christmas l'appelle son père... Et le très vilain qui est puni mais qui meurt en ayant des sentiments humains...C'est mièèèèèvre !
Bon, je m'excuse, mais, grosso modo, je n'ai pas aimé.
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Je me suis décidée à lire cette dernière page que je ne voulais pas lire, afin faire durer ce chef-d'oeuvre.

Le gang des rêves, je l'ai vécu. Il n'y a pas une scène que je ne voyais pas dans mes yeux, que je n'entendais pas dans mes oreilles, que je ne ressentais pas dans ma peau. Je voyais défiler toutes les pages, sans exception, devant moi. Chaque détail était représenté dans mon esprit.


Tout débute en Italie. On découvre Cetta, une adolescente que sa mère veut protéger du propriétaire terrien, elle a peur que celui-ci viole sa fille. Finalement, ce sera un autre homme qui commettra cet acte horrible. Cetta est enceinte, décide de garder l'enfant et de partir aux Etats-Unis en bateau. Elle se prostitue afin de survivre. C'est une femme très attachante et très tendre, qui veut donner une bonne éducation à son fils Christmas, ainsi que toutes les cartes pour qu'il ait une bonne vie. Celui -ci est un bon "gamin" qui veut se sentir exister. Mais nous sommes dans le New-York des années 1920, avec ses gangs...Dans des circonstances dramatiques, il rencontrera Ruth, une jeune fille juive de la haute société...Ruth a eu le malheur de connaître Bill...


Mes sentiments étaient exacerbés. J'ai aimé passionnément Christmas, Ruth, Cetta et les autres. J'ai ressenti une haine indescriptible pour Bill. Je me suis attachée à des personnages secondaires.

C'est ce livre que j'emmènerais sur une île déserte. Il comporte tant d'histoires, parle de tant de sujets, que j'aurais l'impression d'emmener plusieurs romans. Cette phrase, page 814, représente bien cette histoire, dans laquelle chaque mot est juste : "Il y a de la vie, du drame, de la chair. Pas de bavardages."


Plus qu' un coup de coeur, un énorme coup au coeur.

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Nous sommes au début du XXe siècle. Cetta Luminata vient d'arriver à New-York. Elle a fui son pays natal, la Sicile, car violée par l'employeur de ses parents, elle s'est retrouvée enceinte. Elle décide de garder l'enfant mais comme ils n'auront aucun avenir dans ce pays pourquoi ne pas tenter le rêve américain ?

Au terme d'une traversée qui a tout du cauchemar, elle se rend compte que le rêve s'écroule, et hélas la conduit à faire faire le trottoir pour nourrir son fils qu'elle a baptisé « Christmas » … mais quel pourra être son avenir, dans cette partie de la ville où règne en maître la maffia ?

Lorsqu'il est un peu plus grand, il tombe amoureux de Ruth, petite fille juive dont les parents sont riches, habitent une belle maison, où tout semble tomber du ciel facilement.

La gentille Ruth est victime d'un viol par un des employés de la maison et tout bascule.

Luca di Fulvio, nous raconte l'histoire de ces deux gamins, la manière dont ils vont évoluer dans la vie, et comment on peut on non prendre son destin en mains.

Chris est intelligent, même si l'école a été une expérience traumatisante, alors qu'il est né dans ce quartier maffieux, où règne la violence avec les guerres des gangs, les affrontements entre Italiens et Irlandais, avec la complaisance de certains policiers, la prohibition, la pauvreté, pour ne pas dire la misère. Pour un amour d'enfant, il va tourner le dos à cet univers et faire quelque chose de sa vie avec sa belle idée de « gang des rêves », tout en cherchant à retrouver Ruth.

L'auteur parle extrêmement bien aussi du drame des migrants, qui ont fui la pauvreté dans leur pays natal, pour se retrouver dans la misère une fois de plus, tout en gardant la nostalgie du pays. Il montre sans concession la ségrégation, le racisme sur fond de naissance de « Little-Italy ».

De son côté, Ruth doit arriver à vivre avec ce traumatisme qui a fait éclater l'innocence de l'enfance, et montrer qu'on n'est à l'abri nulle part, que l'argent et le confort ne protègent pas de tout.

On traverse pratiquement tout le XXe siècle, les musiques, l'avènement de la radio, le Music-hall, puis du cinéma ainsi que toutes les tragédies.

L'écriture est belle, le rythme léger, l'histoire va bien au-delà d'une romance à l'eau de rose,et au fur et à mesure que je progressais dans la lecture, je me suis sentie happée et il m'a été impossible de le lâcher.

J'ai lu énormément de critiques positives sur ce roman et la mienne (même rédigée de mémoire car plusieurs mois après l'avoir lu!) va dans le même sens, car l'atmosphère que crée avec talent Luca di Fulvio est encore omniprésente…

Bien entendu, d'autres romans de l'auteur m'attendent dans la PAL, notamment « Les enfants de Venise » et « le soleil des rebelles » …

Un vrai coup de coeur donc:

Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Bonsoir New-York ! Ici c'est le Gang des rêves dont je veux vous parler ce soir. Si j'étais chef de gang, ce serait le gang de l'amour et des chemins de traverse, le gang du ciel plus grand que nous avec des étoiles dont le seul rêve est d'aller les décrocher en escaladant les murs et en cavalant comme des chats de gouttière sur les toits des immeubles.
L'idée de gang m'a toujours séduit. J'aimais cela étant enfant, non pas pour être chef de gang mais pour appartenir à une bande, me rallier à une cause commune, avec un chef devant, quelqu'un qui rassemblerait un groupe, nous protègerait des plus méchants que nous sur la cour de la récréation, donnerait l'exemple et se ferait respecter en même temps, par nous par les autres. Quelqu'un qu'on suivrait coûte que coûte, à la vie comme à la mort...
Christmas est peut-être ce chef de gang que j'ai toujours rêvé de suivre, Christmas enfant imaginatif et rebelle, enfant du rêve américain, de la rue et des vertiges qu'elle allume, des pas qui trébuchent au début, des mauvaises rencontres et de celles qui allument des réverbères là-bas, downtown, pour apprendre à marcher, tenir debout parmi les gratte-ciels qui se dressent le matin dans la lumière de Manhattan.
Christmas, enfant du rêve américain, a pourtant été conçu sur le sol italien, où le rêve ce jour-là, sous le soleil sicilien, ressemble à un cauchemar. Sa mère s'appelle Cetta Luminata, un nom qui la prédestine peut-être au ciel plus grand qu'elle. Elle a quinze ans lorsqu'elle se fait violer par le patron de l'exploitation agricole qui fait travailler tout le village, dont ses parents.
Christmas ne s'appelle pas Christmas. Il s'appelle Natale. Il devient Christmas lorsque sa mère et l'enfant encore nourrisson posent le pied pour la première fois sur ce coin de l'Amérique appelé Ellis Island.
Déjà sur le bateau qui l'emmène vers New-York en ce début du vingtième siècle, elle a un avant-goût de ce que peut représenter le rêve américain pour une jeune fille seule, fragile, séduisante, désarmée et sans argent...
Ce nouveau monde est aussi malveillant que l'ancien par le désenchantement qu'il procure dès les premiers pas de la jeune femme portant son tout petit vers cet ailleurs encore inconnu...
Un homme, Sal, l'amène vers l'envers du décor, mais va la protéger aussi... C'est un gangster taiseux, droit, fidèle... Il l'aime à sa façon et Cetta devient sa lumière.
Et puis, ...
Christmas grandit, il a la chance d'avoir une mère aimante, qui lui parle de Jack London et qui lui fait promettre de respecter les femmes, quoiqu'il fasse dans son existence. Dans le gang des rêves, toutes les lois sont permises sauf celle de ne pas respecter les femmes.
Christmas grandit au contact de la rue, au milieu des gangs souvent rivaux qui naissent et poussent comme des champignons dans ce quartier italien de New-York mais sans doute ailleurs aussi, là-bas entre pauvreté et violence.
C'est le sort aussi de la rue, la pauvreté et sa violence, qui fait basculer un enfant de l'innocence au monde cruel et douloureux des adultes. Dans ce roman, il y a quelque chose qui ressemble à l'univers de Charles Dickens, ou bien de Mark Twain... En plus magique peut-être, mais tout aussi violent et majestueux...
C'est le temps des années vingt qui déboule dans New-York comme une comète, avec le music-hall, le cinéma parlant encore balbutiant et la radio déjà bavarde. Bonsoir New-York...
Dans le Gang des rêves, les personnages sont beaux, ressemblent à nos grands-parents ou arrière-grands-parents comme s'ils étaient restés encore enfants parmi le bruit du monde et son cortège de désillusions.
Être chef de gang, c'est l'art de se transformer, se fondre dans une ville immense, étrangère, hostile et s'en faire brusquement une alliée.
Ici les gangsters ont du cœur.
Dans le Gang des rêves il y a les bons et les méchants, mais ce qui les sépare ce n'est pas la bonté d'un côté ni la méchanceté de l'autre, c'est autre chose, c'est tendre les bras vers le ciel de New-York, respecter les femmes, rêver un peu, protéger ce rêve afin que personne ne vous enlève ce droit. Et puis il y a les autres, ceux qui ne rêvent jamais.
Dans ce gang des rues où les rêves jouent des coudes, Christmas est bavard. Il est roublard, il en joue des tonnes, mais il est diablement attachant. Il a du bagou. Il sait inventer, enjoliver des histoires. Et surtout il a le don de captiver quand il raconte une histoire. Bonsoir New-York !
C'est le temps de la grande dépression et des discriminations raciales.
C'est le temps de Fred Astaire et de sa sœur Adèle, qui font des pirouettes dans leur ciel à eux, illuminés par les étoiles des autres, celles et ceux qui les admirent, couple qui défie les lois de la gravitation et de l'apesanteur.
L'apesanteur, il en faut beaucoup pour chercher le rêve de l'Amérique. L'apesanteur, Christmas semble la connaître et vouloir la maîtriser... Mais parfois, la chute est rude. N'est pas Fred Astaire qui veut...
Et puis Christmas rencontre Ruth et ses yeux verts, petite fille d'un milliardaire juif, étoile filante brutalement arrêtée dans son élan par les méchancetés de la vie, étoile presque éteinte. Ils ont juste besoin de s'apprivoiser, le temps est assassin...
Tandis que les gratte-ciels continuent de percer le ciel, tendre leurs bras métalliques, il y a un banc au bord de Central Park, qui attend que Christmas et Ruth reviennent s'y poser.
En attendant, nous voudrions nous asseoir à notre tour sur ce banc, faire une pause, dans ce roman fulgurant où tout va vite.
Lorsque j'ai ouvert ce livre, l'impression n'a pas tardé. Au bout de quelques pages j'ai compris ce qu'était une œuvre romanesque, quelque chose qui vous emporte très haut très loin. Comme une vague, comme un vertige.
De temps en temps au bord de la nuit, comme à regret je déposais le livre sur ma table de chevet mais je sentais bien qu'une main venait brusquement me happer dans ce semblant de sommeil pour me faire revenir aux pages encore brûlantes et ouvertes comme une porte prête à me happer et me propulser dans les rues de Manhattan.
... Là-bas, retrouver Christmas qui continue d'aimer sa mère et crier tous les soirs à tue-tête : bonsoir New-York !!! Et puis rêver encore et par-dessus de tout...
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Gros coup de coeur, j'ai adoré. Dès les premières pages, j'ai su que j'entrais dans une histoire que j'aurais du mal à quitter. Pour être encore plus sincère, je dirais que dès que j'ai vu la couverture j'ai été séduite, envoûtée.
Il y a une ambiance, une atmosphère superbement bien décrites, je n'ai eu aucun mal à visualiser les endroits et les personnages, j'ai vécu ce que j'ai lu.
Les personnages sont extrêmement bien décrits, ils ont tous un caractère bien trempé et il est impossible de ne pas s'y attacher. Cetta, Christmas, Sal, Ruth et les autres deviennent au fur et à mesure des pages, nos amis. Luca di Fulvio a su les dépeindre de telle façon qu'on ne peut que les aimer, les suivre avec beaucoup d'émotions et vibrer avec eux.
A travers la vie de ces personnages, il y a des tas de thèmes abordés comme l'immigration, le racisme, la violence, la mafia, la prohibition de l'alcool, la richesse, la pauvreté, les classes sociales, le rêve américain, le cinéma, …
Beaucoup d'informations qui rendent vraiment vivant le texte sans que l'on se sente noyer ou perdu par tant d'éléments. La quatrième de couverture dit que ce livre se lit comme un film. C'est exactement comme cela que je l'ai lu.
Le seul défaut c'est qu'avec plus de 700 pages, le livre est lourd et que ce n'était pas très pratique de l'emporter dans le tram mais en même temps, il n'était pas possible de le laisser toute une journée sans moi !
Est-ce qu'il va y avoir une suite ? Je l'espère !!!
Décidément les italiens sont très forts pour nous envoûter. Après Elena Ferrante, Luca di Fulvio. Je suis d'ailleurs étonnée qu'il n'y ait pas plus de publicité pour cet auteur qui le mérite amplement !!
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Je ne suis jamais déçue par les romans de Luca di Fulvio.

J'aime ses histoires qui m'embarquent dans des contrées lointaines de mon quotidien mais qui pourtant me semblent si familières.
J'aime suivre les tourments de ses personnages, ressentir leurs angoisses, leurs peurs, leurs incertitudes et surtout leurs rêves. Ceux qu'ils sont toujours prêts à abandonner et que le destin bienveillant se charge de leur remettre en tête.

Bon, vous allez me dire, rien de nouveau à tout cela…
C'est peut être pour cela que j'aime cette littérature. Elle me rassure.
Les gentils sont gentils, les méchants sont très méchants. C'est très manichéen tout cela...Quand c'est Ken Follet qui le fait, je pousse les hauts cris mais avec Di Fulvio, je ne dis rien ;je me laisse bercer.
Faut-il chercher à comprendre pourquoi ?
Pas aujourd'hui en tout cas.
Il fait beau, les oiseaux chantent .
En attendant une énième annonce gouvernementale peu réjouissante, je profite de la douceur des jours.
Je veux bien qu'on me raconte encore une histoire âpre et cruelle comme le gang des rêves.

Pourvu qu'elle se termine bien !
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« Se lit comme un film dont chaque page est une nouvelle séquence », dit la quatrième de couverture. C'est exactement ça, et c'est bien le problème.

Certes, pas de doute que « le gang des rêves » est un roman haletant, distrayant, coloré et rythmé dont les 700 pages se lisent d'une traite.
Mais est-ce parce que je n'ai pas assez la culture de l'image, j'ai toujours du mal avec les lectures ultra-scénarisées, les caractères appuyés à gros traits, les émotions surexposées comme sous de puissants projecteurs, les rebondissements annoncés à grands coups de tromblons, la lecture-même guidée sur les rails formatés de dénouements attendus.

La première partie est pourtant très réussie, avec une immersion violente et pleine de vie dans le New York des années 20 au milieu des immigrés juifs, italiens et irlandais miséreux du Lower East Side. On s'attache vite à Cetta l'italienne pugnace et à son fils Christmas, craquant de débrouillardise canaille sous sa mèche blonde.
Mais j'ai pour ma part peu à peu décroché, tout en restant accrochée (contradiction quand tu nous tiens!) à ce page turner, sur le volet West Coast de l'histoire dans les milieux hollywoodiens et leurs scénarios factices que le roman se met à tangenter d'un peu trop près à mon goût, jusqu'au final en feu d'artifices un peu ridicule.

Trois belles étoiles pour un moment très agréable, mais qui n'est juste pas pour moi un moment de littérature.

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« Il y a les gangsters, il y a l'amour. C'est New York ! »
Celui du début du XXe siècle, alors qu'Italiens, Irlandais et Juifs arrivés d'Europe en nombre cohabitent plus ou moins pacifiquement dans les ghettos de Manhattan, et vivent plus chichement que prévu, pour la plupart...

A travers les trajectoires d'une poignée de personnages, on découvre un bout d'histoire des Etats Unis - les guerres de gangs à New York, les trafics en tous genres (prostitution, jeu, drogue, alcool...), le 'rêve américain' des immigrés, les désillusions, la réussite de quelques uns, plus ou moins honnêtement.

Si vous aimez les sagas de Ken Follett, ce 'Gang des rêves' risque fort de susciter votre enthousiasme. Autant de rebondissements et de manichéisme que dans 'Les Piliers de la Terre', par exemple. On s'attache à la jeune fille venue d'Italie et à son fils, à celui qui les prend sous son aile, le colosse bourru aux mains noires, au coeur tendre et à la langue délicieuse 😵😋. On déteste quelques personnages gravitant autour de la pauvre petite fille riche « qui est devenue vieille [en une soirée] sans jamais avoir été une jeune femme »...

C'est too much, il y a des longueurs, quelques scènes de Q faciles (et cinégéniques, on voit que l'auteur rêve lui aussi d'Hollywood), beaucoup de viols (#balance2porcs), mais on apprend sur le rêve américain, et on y trouve des échos avec les migrations actuelles vers l'Europe...

« Un voyage dans la ville des policiers et des voleurs » un peu long, fleur bleue et prévisible, mais passionnant.
Un bon complément à 'La Saga des émigrants' (Vilhelm Moberg), consacrée aux premiers pionniers suédois partis conquérir l'Amérique au milieu du XIXe siècle.
_____

• Merci à 'mes' Brestoises préférées, à mon petit étudiant pour sa carte, au papa pour ses grandes jambes qui courent vite, et à la patience de J., la jeune caissière de la librairie D. ! 😉
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J'ai pris plaisir à cette lecture au long cours mais j'avoue être tout de même légèrement déçue surtout sur la deuxième partie du livre.

La première partie m'a emballée. En effet elle dresse le portrait d'une femme italienne, Cetta qui décide de s'installer aux USA.

Un prologue nous permet de comprendre le pourquoi de cette décision.

Cetta n'est pas seule elle a un enfant avec elle : Natale (enfant issu d'un viol d'une enfant qui est elle-même issue d'un viol également...)

Dans les années 10 il ne faisais pas bon être une femme étrangère fraichement arrivée à New York.

Néanmoins Cetta aura la chance de croiser Sal sur sa route qui s'en en avoir l'air va l'aider énormément à pouvoir garder son enfant ce petit Natale qui deviendra dès le passage en douane Christmas.

Cetta, Sal, Christmas puis vient un autre des personnages celui de Ruth, jeune fille issue du milieu riche et d'origine juive de New York.

Mais l'univers de Ruth va très vite être mis à mal par un fou furieux Bill, celui-ci va l'enlever la battre sauvagement et la violer !

Nous sommes en 1922 et c'est dans ces circonstances terribles que Christmas avec son ami Santo va croiser la route de Ruth. C'est lui qui la sauvera en l'emmenant à l'hôpital.

Par cette rencontre deux univers vont alors se rencontrer, le milieux des riches et celui des pauvres.

Dans ce roman si on commence l'histoire avec Cetta c'est bien et essentiellement à travers le personnage de Christmas son fils que l'on va vivre dans les quartiers New-yorkais.

En sauvant Ruth, Christmas va non seulement rencontrer un autre monde celui du rêve américain en quelque sorte mais aussi tomber amoureux.

Hélas, cette histoire d'amour devient vite très compliquée, de part les différences mais aussi et surtout par la personnalité de Ruth qui accuse de forts traumatismes suite à son agression.

Alors dans la deuxième partie c'est tout en parallèles que nous allons suivre les divers personnages : Christmas, Ruth et aussi l'agresseur de Ruth, Bill.

La fresque dressée là est très intéressante et m'a captivée, elle nous plonge dans les années 20 à NY et c'est très bien vu.

De multiples personnages peuplent ce livre et je ne peux pas les mettre en avant tous ce sera à vous des les découvrir avec leurs verves et/ou leurs défauts. Ils font tous partie de ce roman et certains plus que d'autres m'ont plu : Santo, le grand-père de Ruth, Monsieur Bailey, Cyril...

La ville de New-York est bien sur LE personnage centrale de ce roman.

Le gang des rêves c'est l'Amérique telle qu'on la rêve et l'idéalise pour tomber de haut...

Le gang des rêves c'est les Diamond dogs, gang de pure fantaisie inventé par l'espiègle Christmas pour se sentir vivre, pour tout simplement exister dans ces quartiers difficiles.

Ma légère déception sur ce livre et sur la deuxième partie qui était pour moi pas assez imbriquée... Les 3 personnages principaux : Ruth Christmas et Bill ne se croisant presque pas ... de plus j'ai trouvé également que Luca di Fulvio avait délaissé Cetta au cours de l'histoire et ça m'a chagrinée.

En résumé et parce que parlé d'un livre de 945 pages n'est pas aisé,
je vous dirais que si ce livre n'est pas le gros coup de coeur attendu
(au vu des critiques que j'ai pu lire),
celui-ci m'a plongée avec bonheur dans les années 20
au coeur d'un New-York d'ombres et de lumières totalement fascinant !

Good morning New-York, chers amis !
Branchez vous sur la CKC et écoutez l'histoire de Christmas Luminita !
Lien : https://imagimots.blogspot.f..
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Ce roman fait battre le coeur !

Les années 1900 vécues par une poignée de personnages à l'heure du "tout est possible" pourvu que ce soit en Amérique. La naissance de New York vécue par ceux qui ont eu la chance de quitter Ellis Island, de devenir américain même s'ils ne comprennent pas la langue. Les ghettos : Italien Lower East Side, Juif, Nègre et le mépris des uns pour les autres, jusqu'à ce que le rêve existe pour ceux qui entreprennent de le faire vivre.

Cetta a fui un destin tragique, la misère n'est pas moins pénible au soleil et malgré les précautions de sa mère, elle subira la pire des violences faites aux femmes : le viol. Elle a choisi d'offrir un avenir à son fils : il sera américain ! Natale deviendra Christmas.

Un roman dérangeant dans sa première partie avec les exactions commises par Bill, la dureté de la vie pour tous ces pauvres venus d'ailleurs puis vibrant et attachant comme le lien entre Cetta et Sal, l'Amitié avec un grand A entre Santo et Christmas, de l'Amour entre Ruth et son grand-père Saul, enfin celui de Christmas immédiat pour Ruth dès qu'il a croisé ses yeux verts tuméfiés le soir tragique ou elle a voulu tromper son ennui de petite fille riche.

Chaque personnage a une existence et cette saga ne serait pas la même s'il manquait ne serait-ce que l'un d'entre eux ! Christmas et son bagout de gamin des rues, sa débrouille et sa faconde intelligente lui feront vivre la naissance du cinéma, de la radio grâce à Karl et au magasinier noir qui lui affirmeront qu'il a un nom de nègre. Avec lui, vous croirez au "Diamond Dogs" et vous hisserez le torchon bien haut sous l'horloge perpétuelle de la CKC.

A lire absolument ce roman qui devrait devenir un classique et pourquoi pas une adaptation cinématographique, tout y est pour captiver le lecteur et le laisser orphelin de tous ces personnages plus vrais que nature !
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