AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,33

sur 3321 notes
Que vous soyez addict à la littérature ou que vous ne lisiez qu'un livre par an, profitez des vacances pour lire le gang des rêves : une saga romanesque mettant en scène, dans les années vingt, à New York et à Los Angeles, des personnages bien campés dans un enchaînement d'intrigues intelligemment ficelées ; des péripéties qui, tout au long des sept cents pages du roman, sont opportunément émaillées de violence, de sexe, de célébrités, de dollars, et aussi de romantisme, de bons sentiments et d'amour – avec un grand A !

Le rêve américain, ça marche toujours ! Écrit par un Italien du nom de Luca di Fulvio, le roman aurait pu s'appeler « Il était une fois en Amérique » – comme beaucoup d'autres, d'ailleurs –. Je ne peux m'empêcher de penser au célèbre film du regretté Sergio Leone, un autre Italien, père des fameux westerns « spaghetti », dont le réalisme très expressif avait bousculé un genre jusqu'alors contrôlé par les descendants des pionniers du Far West... La gang dei sogni ! Un roman « spaghetti » ?

Christmas – c'est le nom du personnage principal ! – est le fils né d'un viol d'une jeune Italienne fraîchement débarquée, réduite à la prostitution pour survivre. Il traîne son adolescence dans les rues du Lower East Side de Manhattan, où il retrouve d'autres gosses d'immigrés miséreux, des Italiens, des Irlandais et de nombreux Juifs d'Europe centrale. Tous se veulent américains, mais ce sont les communautés qui structurent les amitiés, puis les bandes, les gangs, et finalement les mafias. Dans ce quartier déshérité, la délinquance et le crime semblent être le seul ascenseur social.

Heureusement, des secteurs d'activité novateurs prennent leur essor, inspirés par des technologies nouvelles. A New York, les premières émissions radiophoniques ouvrent des perspectives de carrière aux jeunes gens prêts à investir leurs talents dans l'aventure. Justement, Christmas ne manque pas de bagout, ni d'ambition, ni de sens de l'opportunité. Sans doute pourrait-il aussi réussir dans le cinéma, un phénomène en plein big bang, qui provoque une nouvelle ruée vers l'Ouest. A Hollywood, l'industrie du cinéma brasse un fric invraisemblable et offre des réussites fulgurantes à quelques happy few... suivies de dégringolades tout aussi foudroyantes. Pour le plus grand nombre, un miroir aux alouettes ; beaucoup n'auront jamais une chance et finiront par sombrer dans l'alcool, la drogue, la prostitution...

Hollywood, Los Angeles. Quel destin y attend Ruth, une pauvre petite fille riche, dont les yeux verts avaient fasciné Christmas lors de leur rencontre à l'âge de treize ans dans des circonstances tragiques ? Partie en Californie avec sa famille après une agression qui l'a marquée à vie, ne risque-t-elle pas surtout de recroiser la route d'un criminel psychopathe récidiviste, venu comme d'autres chercher fortune dans l'univers ensorcelant du cinéma ?

L'auteur utilise tous les ingrédients qui font un best seller, ceci dit sans la moindre connotation négative … ou presque. Quelques épisodes un peu simplistes, quelques commentaires un peu naïfs, quelques traits de caractère un peu caricaturaux, quelques scènes sentimentales un peu candides… mais il faut parfois savoir ne pas faire la fine bouche et juste se laisser emporter par les aventures que vivent les différents protagonistes. le plaisir simple d'une lecture romanesque.

Le livre est structuré en courts chapitres consacrés successivement à chaque personnage. L'intensité dramatique est bien maîtrisée, sans effets de suspens artificiels. Chacun peut lire le gang des rêves à son allure, tranquillement, sans se laisser entraîner à tourner frénétiquement les pages.

Vers la fin, le rythme s'accélère dans un scénario à la fois prévisible et tiré par les cheveux. Que voulez-vous, il faut bien qu'un roman s'achève ! A moins d'être très naïf, on ne craignait pas vraiment que l'histoire se termine mal pour ceux qu'on aime, Ruth et Christmas. Amour, réussite, argent, bonheur… Et pourtant ! Se pourrait-il que les naïfs aient raison, au moins en partie ? Pour parvenir à un happy end, il faut parfois s'y prendre à plusieurs reprises !

Pour finir, quelques réserves sur la traduction française. Je n'aime pas trop lire des dialogues comme ceux-ci :
« Mais qu'est-c'que c'est qu'ce nom ?
– Ça te r'garde pas »
Une écriture semi-phonétique censée transposer le langage des quartiers populaires de New York, à la manière des traducteurs de Faulkner cherchant à reproduire la façon de parler des bouseux des Etats du Sud. Ça sonne aussi faux que les doublages en français des vieux westerns et séries B. C'est d'autant plus absurde que le livre a été écrit en italien et, j'ai vérifié, sans profusion d'apostrophes !... Traduire un texte italien en français tout en lui donnant une tournure américaine ! Voilà qui aurait enchanté Aaliya, l'héroïne de Les vies de papier, roman que j'ai chroniqué en novembre dernier…

Le gang des rêves, un ouvrage conçu pour plaire au public le plus large, avec un clin d'oeil pour l'intelligentsia, dont on sait le goût pour le théâtre. Une très belle réussite, qui mérite son succès.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
Commenter  J’apprécie          461
Ce que j'ai ressenti:…Adoption d'un Gang et Déferlement d'émotions…

« Et les gens croient à mes histoires parce qu'ils aiment rêver. »

Diamond Dogs, c'est un gang, c'est un rêve…Que la lumière soit faite sur cette belle lecture, car elle mérite toute votre attention: Bonsoir New-York! Petit diamant brut de littérature, Luca di Fulvio m'a encore conquise par son audace et sa passion! Laissez vous guider par cette belle voix qui vous susurre de rejoindre le Gang, elle ne veut que votre bien, et pourtant, il se chuchote aussi que cette voix, c'est le porte parole de l'obscurité, des rues mal famées, des jeunes gens non fréquentables…Mais Christmas compte bien jouer avec son destin, comme avec sa pièce d'un demi-dollar, et déjouer les pronostics malheureux qui menace cette jeune génération de l'immigration ! Un cheval fou et indomptable qui va faire des ravages sur les bords de Manhattan, mais qui insufflera aussi, sa force de persuasion…

New-York, et cette belle idée du « rêve américain », terre d'exil et de tous les possibles, terre d'accueil et tremplin dynamique vers l'artistique…New-York, comme scène de théâtre qui s'ouvre entre ombres et lumières, où la poussière côtoie les paillettes, où les gangsters effleurent l'amour…Enthousiasme-toi pour le théâtre, danse avec Fred Astaire, encanaille-toi dans les bas-fonds de la ville, vibre pour le cinéma parlant, écoute la radio clandestine: Ressens le New-York des années 1920, Luca di Fulvio te livre une fresque tumultueuse faite de rage et d'envie! Tant de vies fracassées sur le seuil de la violence, et pourtant, toujours ce regard tourné vers le dépassement de soi, toujours à chercher à vaincre l'intolérance, toujours à croire en un matin lumineux…Les pieds dans la misère, mais le bras tendu vers la lune…

Rien n'est une évidence dans ces pages, ni la trame, ni les destins. 900 pages de tourments, d'amitié, d'élans et de violence qui se fracturent sur un début de siècle en pleine expansion…Rêves et Réalités s'affrontent dans les regards noirs, Libertés et Désespoirs s'arrachent à coup d'affrontements musclés, Différences et Espoirs se lient dans les coeurs sombres…L'amour, n'aura jamais été plus belle conquête, l'espoir, plus intense ligne de conduite…

Cette lecture est un condensé d'émotions fortes, contradictoires, surprenantes, vibrantes, mielleuses, violentes…Luca di Fulvio t'arrache ton coeur vierge, le roule dans la poussière de l'asphalte, et quand il a fini de jouer avec, par tant de sentiments forts , il te le rend un brin cabossé, mais rougeoyant de passion, et toi, pauvre lecteur, tu le regardes les yeux béats d'admiration et tu es juste ravi d'avoir ressenti, l'irrésistible plaisir du feu de la vie!

Ma note Plaisir de Lecture 10/10

Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          454
Ce n'est pas toujours si mauvais.
L'histoire peut être nerveuse et intrigante, ce qui console des personnages plats et des clichés à la louche.
Mais une fois le héros rédimé et sorti des bas fonds, mon dieu que c'est gonflant! L'histoire d'amour est l'une des plus mièvres qu'il m'ait été donné de lire, à faire passer les romans de Marc Lévy pour du Bergman. Luca di Fulvio tente pourtant de viriliser son roman à grand coups de rebondissements glauques (viols et meurtres sadiques) et de martiales grossièretés. Un peu comme un album pour enfants qui s'intitulerait « Martine et les serial killers ».
Je crois savoir que le Napolitain est (aussi) un gros gâteau cylindrique fourré à la confiture. Ben, c'est ça. Une fois fini, on se sent nauséeux et un peu honteux, mais au moins ça cale.
Commenter  J’apprécie          4412
C'est cela le paradoxe du rêve : condamné à n'être rien dans son pays d'origine car né bâtard, Christmas fils d'une prostituée italienne, conçu lors d'un viol, va relever le défi : devenir un Américain. Et son gang, être celui de toutes les ambitions. de ceux qui se battent avec leur cerveau plutôt qu'avec des armes. Et malgré la pauvreté et la violence, même si beaucoup sont laissés sur le bord de la route, ça marche.

Dans cette fascinante épopée qui nous retrace l'Amérique du début du 20ème siècle, alors que tout était possible mais pas pour tout le monde, alors que des millions d'individus étaient broyés dans les coulisses du grand spectacle pour que vive l'illusion du rêve américain, Luca di Fulvio ne nous épargne rien de la violence de cette société en plein essor économique : les quartiers pauvres prisonniers de la mafia et de la pauvreté, la prostitution, la violence des hommes, l'envers du décors hollywoodien, le racisme ordinaire. Mais également l'espoir d'une vie meilleure pour échapper à la misère ou à l'ennui, l'attrait d'un monde nouveau où tout semble possible.

C'est aussi une histoire d'amour comme on les aime, le coup de foudre d'un gamin italien des quartiers populaires pour une jeune fille d'une riche famille juive Ruth qu'il sauve alors qu'elle vient de se faire tabasser et violer…Nous allons les suivre pendant de nombreuses années de New York à Los Angelès avant que la vie ne les réunisse à nouveau, elle devenue photographe et lui devenu animateur de radio puis scénariste. Deux êtres qui ont su y croire sans se laisser dévorer, sans renoncer vraiment même dans les pires moments de doute…Une happy end à l'image de tous ces films qui nous ont fait rêver. Une réussite.
Commenter  J’apprécie          432
Des gangsters implacables , des immigrés miséreux, des noirs, des italiens, des irlandais, des riches, des pauvres, des coeurs qui battent malgré tout en chacun, des échecs, des drames et des extraordinaires réussites, des amours improbables qui finissent bien … En un mot, la grande épopée de l'Amérique en construction. La fresque est hollywoodienne et menée de main de maître. On peut en sourire, mais on est emmené dans cette histoire, comme un enfant dans un roman d'aventure et c'est au final un excellent moment.
Commenter  J’apprécie          420
Quelle claque, bon sang quelle claque !

J'aurais aimé commencer ce billet en criant « Hissez le torchon ! » (ça veut dire « Levez le rideau ! ») comme l'a crié Christmas lors de sa toute première émission de radio, mais je n'ai pas son talent, et en l'occurrence, ici, le rideau vient de tomber, le livre est terminé…

Mais je crois qu'il continuera à m'accompagner un moment… ça c'est le talent de Luca di Fulvio ! Un auteur qui vous prend par la main dès que vous ouvrez la couverture de son livre et qui ne vous lâche plus. N'imaginez pas une main collante, poisseuse ou une main qui force. Non, c'est tout le contraire. Il a un immense talent pour peindre ses décors, de vrais décors, pas ceux de carton-pâte de l'industrie cinématographique de Los Angeles. Il s'y prend de telle sorte que, non seulement vous voyez le bateau qui amène Cetta et son enfant en Amérique, mais vous avez aussi froid qu'elle, lorsqu'elle se blottit dans son lit contre son petit garçon, et vous salivez lorsqu'en montant les étages de l'immeuble de Monroe Street, vous humez l'odeur de la sauce tomate et de l'ail, vous vous apaisez en respirant l'odeur de lavande et des tartes aux pommes… Vos mains sont sales et noires mais vous refusez de les laver. Vous sentez la colère monter en vous, l'amour vous déborder des yeux, la peur vous tenailler le ventre, vous tendre comme la corde d'un arc…
Vous y êtes… vous vivez en 1909, en 1922, en 26 ou en 29, vous êtes en Italie, à New-York ou à Los Angeles, vous êtes une enfant mère célibataire, un jeune fou déluré, un gangster qui gère des maisons closes, une enfant traumatisée, vous êtes italiens, noir, polonais, juif… Vous êtes américains comme tous les personnages de ce livre, avec ou sans goutte noire dans votre sang.

Luca di Fulvio vous entraîne en mettant du sens, il a ce talent d'écriture dont parle Christmas à la fin du roman : « Ainsi, dans son histoire, même les méchants trouvaient un sens à leur vie, en tout cas ils lui en donnaient un. Et chaque vie était reliée à celle des autres, comme des fils qui se croisaient et se recroisaient et finissaient par dessiner une toile d'araignée – un dessin bien réel, sans rien d'abstrait. Il n'y avait ni pathos ni ironie, que du sentiment. »

Je réalise que ce billet doit sacrément manquer de clarté pour quelqu'un qui n'a pas lu ce livre, je n'ai même pas fait de résumé d'amorce… J'espère cependant qu'il piquera votre curiosité et que vous aurez envie ne serait-ce que d'effleurer sa couverture… Luca di Fulvio fera le reste !


Commenter  J’apprécie          429
Il y a eu Edmond Dantes, il y a eu Hugo Boheme...
Bienvenue à Christmas Luminata... Quel magnifique nom de personnage...

« Et les gens croient à mes histoires parce qu'ils aiment rêver... »
Oui, Signor di Fulvio, j'aime rêver...Comme nous tous ici, et vous m'avez fait rêver le long de ces 600 pages qui sont passées bien trop vite...
C'est le rêve d'une autre vie qui emmènera Cetta l'italienne vers cette Amérique de tous les possibles. Mais de tous les rêves, on finit par se réveiller et le Lower East Side de New York dans les années 20 n'est pas l'Eldorado annoncé... L'American Dream prend une grosse claque... Place à la réalité : la grande dépression des années 20, la rue, la pauvreté, les trafics en tous genres, les gangs, la ségrégation, les salles de jeu clandestines... la violence, le viol, la mort...
The dream is over ?... Pas si sûr.. Cetta a de la ressource  et son Christmas de fils a du bagout, il sait inventer des histoires...
Et cette Amérique aussi a de l'imagination... Et j'ai assisté émerveillé à des séances de théâtre ou de music-hall à Brooklyn, aux débuts du cinéma parlant, de la radio, de la photographie, de la publicité. C'est l'époque de la Ford T accessible au plus grand nombre...
J'ai suivi pas à pas Christmas dans les rues... J'ai admiré son sens de la débrouille, les petits trafics … Aucun gang ne veut de lui, il va s'en inventer un, « les Diamond Dogs »... J'ai désapprouvé certains de ses choix, j'ai compris l'amour inconditionnel qu'il porte à sa mère qui ne vit que pour lui. J'ai été soufflé par son ingéniosité pour sortir de ce ghetto italien qui l'empêche de réaliser son rêve américain...
Vraie saga foisonnant de personnages fascinants, terriblement attachants, hauts en couleur mais parfaitement crédibles : Cetta, la mère prostituée, Sal le gangster aux mains sales, Santos le copain de la première heure, Joey le voyou, Bill le pervers, Ruth, la princesse juive inaccessible, ses parents si mesquins, Saul le grand-père qui sera un allié précieux, Rothstein le chef mafieu... On croisera également quelques vedettes de l'époque, Fred Astaire, Jimmy Durante, Rudolph Valentino, Gloria Swanson, Humphrey Bogart...
Allez je peux l'avouer sans honte, j'ai passionnément aimé Christmas et les siens pendant dix jours. Quelques semaines plus tard, il m'en reste une nostalgie significative... Vrai coup de coeur de fin d'année je voudrais que tout le monde lise ce bouquin. Et dans même temps, je me rends bien compte qu'on n'a pas là un monument de la littérature.
Je ne sais pas pourquoi les romans mettant en scène un enfant ou un adolescent me touchent autant. Peut-être Meeva a-t-elle raison en disant que je « repense à ma jeunesse avec beaucoup plus d'émotions que ce qu'elle devrait susciter. »... Faites-moi une place sur le canapé, j'ai sûrement des choses à raconter...^^
Les enfants de Venise me font déjà de l'oeil, je sais déjà que je vais les aimer aussi...

Bonsoir New York !...
Commenter  J’apprécie          4212
Il était une fois New York…
Il était une fois Cetta Luminata, tout juste 14 ans, petite italienne débarquée à Ellis Island en 1909 avec son bébé dans les bras. du haut de son jeune âge, la jeune fille est prête à tous les sacrifices pour réaliser son rêve et faire de son fils un vrai Américain.
Il était une fois Christmas, gueule d'ange aux allures de gangster, malin et beau parleur, qui ne va pas attendre que le destin décide pour lui s'il a sa place en Amérique.
Il était une fois Ruth, pauvre petite juive riche, qui en vivant le pire découvrira le meilleur.

Asseyez-vous amis lecteurs, vous voilà comme au cinéma car « le gang des rêves » est un grand roman qui vous offre du grand spectacle. Vous allez vibrer à l'unisson avec les multiples personnages qui jalonnent ce roman et nous font vivre de belles émotions. du plus doux au plus abject d'entre tous, tous nous touchent, certains nous ravissent, d'autres nous répugnent. Gangsters au grand coeur, petits truands mesquins, putains généreuses,… en suivant l'histoire de Cetta et Christmas, c'est tout le New York des années 1920 qui défile sous nos yeux, celui des pauvres et des mafias. Italiens, Juifs, Irlandais, Noirs-Américains, la guerre des gangs fait rage parmi les immigrés mais l'Amérique, c'est un rêve qui se vit en grand. de New York à Los Angeles, nous voyageons des quartiers pauvres du Lower East Side où la radio se développe aux studios hollywoodiens où les décors en carton-pâte cachent bien mal la misère des pseudo-starlettes. C'est aussi l'époque des luttes syndicales, du fordisme avec la production de la Ford T., des débuts du cinéma parlant. C'est l'époque où les nantis s'effondrent aussi vite que les miséreux deviennent glorieux.

Luca di Fulvio est un homme de théâtre. Est-ce pour cela que les dialogues de son roman sont si savoureux et vivants ? Les scènes sont réalistes et ses personnages plus vrais que nature. Coup de coeur particulier pour Sal, maquereau bourru et quasi mutique, à la loyauté et à la pudeur incroyable…
Ce roman-fleuve (943 pages) captive comme le film de Sergio Leone « Il était une fois en Amérique » : on s'installe dans un bon fauteuil et on se lance. Action et romance, amitié et coup bas, gentils gangsters et méchant vraiment méchant… Attention, vous aurez du mal à lâcher ce livre.

Grand roman, grand moment de lecture... Allez, on
y va : "Bonsoir New York !"...
Commenter  J’apprécie          412
J'ai mis le temps.
Les retours avaient beau être dithyrambiques, le pavé me faisait peur.
Mais voilà,  c'est fait, je referme le gang des rêves avec la nostalgie qu'on éprouve quand on doit quitter à regret les êtres que l'on a aimés.
Qu'on se retourne sur un quai de gare pour un dernier salut, un au revoir, un baiser d'adieu.
J'ai quitté Manhattan, et Los Angeles, j'ai quitté Christmas, Ruth, Cetta et Sal, Cyril, karl, Joey et tant d'autres personnages qui m'ont accompagné au long de ces 700 pages.
Avec eux, j'ai voyagé, j'ai pleuré et j'ai ri, j'ai souffert et j'ai crié,  j'ai aimé et j'ai...rêvé...
Quand, fuyant l'Italie et un passé qu'elle veut oublier, Cetta débarque à Ellis Island, elle aussi rêve.
L'Amérique.
En 1909, c'est l'eldorado.
Ils sont nombreux à croire au paradis terrestre.
Cetta, pas encore 16 ans et déjà maman d'un petit Natale, qui deviendra Christmas (un nom de nègre ne cessera-t-on de lui dire) en posant le pied sur le sol américain.
Luca di Fulvio nous entraine dans une saga en un volume qui s'étale sur plus d'une vingtaine d'années dans un roman riche en rebondissements et en émotions.
L'Amérique du début du XXème siècle, ses quartiers pauvres, sa délinquance, ses enfants livrés à eux-mêmes, le système d'qui permet d'espérer s'en sortir.
L'Amerique des gangsters, des maisons de passes, des trafics en tous genres et des règlements de comptes.
L'Amérique des voitures qui font rêver petits et grands.
L'Amérique d'Hollywood, de ses stars du cinéma muet et de l'argent.
Christmas grandit.
Christmas fonde son gang. Un gang pas comme les autres. Un gang...des rêves...
Respect, entraide, audace, arnaque sans haine ni violence.
Un gang avec un vrai chef, et des membres fidèles et dévoués, il faut dire que....
Mais, non.
Chut ! Je ne peux pas vous parler de ceux qui le composent, ils sont trop..., enfin vous verrez bien.
Le gang des rêves c'est une histoire d'amour et d'amitiés, une histoire de gosses qui veulent grandir, une histoire de femmes qui veulent tourner la page et une histoire d'hommes qui veulent en écrire une nouvelle.
Di Fulvio sait embarquer son lecteur.
Il sait alterner les moments forts ou violents et les moments de calme et de tendresse.
Il fait monter la tension, doucement et au moment où votre coeur de lecteur s'emballe... fin du chapitre. Flashback ou changement radical de décor, changement de  personnage, de rythme. Ça s'appelle le talent.
Ce roman est encensé,  il le mérite.
Ces personnages hanteront, comme beaucoup avant eux déjà, mes nuits de lecteur.
Monsieur di Fulvio, il y a quelques jours vous m'avez fait un clin d'oeil via une photo, c'est ce petit signe qui a fait sortir ce livre de mon immense PAL. Aujourd'hui alors que je le referme à peine, je vous dis merci et à très bientôt, nul doute que nous sommes appelés à nous revoir et ce sera, comme cette première fois au Quai du polar, avec un immense plaisir.
Quand à vous, amis lecteurs, ne fuyez pas le plaisir de vous lancer dans cette aventure qu'est le gang des rêves.
Grazie ea presto Luca...











Commenter  J’apprécie          412
Christmas, Ruth, Cetta, Sal, Cyril... des personnages inoubliables, pour un roman qui a un vrai souffle. le lecteur n'est jamais au bout de ses surprises : pas de temps mort, pas de ficelles, de l'aventure, de l'amour, des bons sentiments mais jamais de niaiseries. le genre de roman qu'on dévore, dont il faut s'arracher à la lecture et qu'on referme une pointe d'émotion au coeur.
J'avais lu plusieurs très bonnes critiques sur Babelio et mis ce livre dans ma PAL sans priorité. Puis, en flânant dans les rayons d'une librairie, il était là, bien en vue et je me suis lancée - je n'ai pas regretté cet achat. le gang des rêves, c'est un de ces romans à la Dickens, la comparaison n'est pas de moi mais elle est plutôt pertinente ; on imagine très bien l'intrigue publiée en feuilleton dans un journal du XIXème, même si l'histoire se déroule au début du XXème siècle.
Les premières pages se déroulent en Italie et elles sont déjà marquées par la pauvreté et la violence sociale, l'exploitation par les plus riches du corps des dominés. Cetta, jeune mère, violée par un ami de son patron, choisit l'immigration et embarque avec son enfant, Natale, pour les Etats Unis, en quête d'une vie meilleure, dans laquelle elle serait maître de ses propres choix. C'est leur histoire que nous conte avec un vrai talent de narrateur Luca di Fulvio, l'histoire d'une mère prête à tout pour mettre son fils à l'abri, qui ne renoncera jamais au bonheur et qui – malgré des conditions de vie peu ordinaires (je ne veux pas spoiler ) – veillera à lui assurer une éducation afin qu'il ne tombe pas dans la délinquance mais devienne un « vrai américain ».
Le gang des rêves, c'est aussi l'Amérique des communautés : italiens, juifs et noirs, s'y côtoient, s'y confrontent et s'y allient également pour lutter contre la domination des américains de « souche » (on ne sait jamais trop bien à quoi il est fait référence, mais bon…) et se faire une place, accéder à une reconnaissance. Cela donne lieu à de belles histoires d'amitié mais pas seulement, le viol, le meurtre, la bastonnade sont à chaque coin de rue, chacun cherche à s'en sortir avec ses moyens, parfois pas très légaux. C'est la misère, la relégation, les immigrés venus chercher des conditions meilleurs survivent juste et, ce, dans des conditions dramatiques. Rien de nouveau et, pourtant, l'auteur réinvente ce petit monde avec finesse, parfois drôlerie, et nous lie solidement à ces personnages.
Enfin, le gang des rêves, ce sont deux belles histoires d'amour, assez singulières, qu'on prend plaisir à voir s'épanouir et que – comme une midinette – j'espérais voir aboutir.
Un beau moment de lecture, lecture-plaisir, lecture-aventure dont il ne faut pas se priver !

Commenter  J’apprécie          403




Lecteurs (6916) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
831 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}