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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mon premier K. Dick de l'année, et je me félicite moi-même de mon choix. Et quand on regarde l'année d'écriture : 1959, on se rend compte à quel point cet auteur a pu influencer d'autres écrivains, scénaristes et réalisateurs. Car quand on lit ce roman et que l'on en découvre progressivement les ficelles, on a cette vague impression de déjà-vu, mais il s'agit forcément d'oeuvres bien plus récentes.
Le film qui s'est imposé logiquement et rapidement à mon esprit, mais que je vais dissimuler ici car l'histoire en révèlera trop au futur lecteur est .

Ici, il s'agit de la vie particulière mais pourtant très tranquille d'un homme célibataire dans une petite bourgade typiquement américaine des années 50. Son environnement est relativement clos, il ne fréquente que peu de personnes et a un quotidien répétitif et bien huilé. Mais de plus en plus, il se remet en question, et commence également à remettre en question la réalité du monde qui l'entoure. Il relève des indices, ou plutôt des anomalies qui lui font douter. Il sent qu'il est le centre d'intérêt de tous. Devient-il parano à imaginer tout cela ? Ou bien a-t-il raison et il se trame réellement quelque chose de louche centré sur sa propre personne ?

L'auteur fait le choix d'aller dans le sens du héros. On se plonge avec le personnage principal dans la découverte d'éléments étranges, mais plus encore, car on devient également observateur de scènes dans lesquelles le héros est absent. Et on se demande alors si K. Dick se sert de nous également, nous manipule, ou s'il fait le choix de nous dévoiler en avance une partie de la vérité finale.
C'est l'histoire d'une psychose paranoïaque, c'est l'histoire d'une tyrannie militaire, de la menace omniprésente d'un bombardement nucléaire, d'un maintien de la peur collective face à un ennemi lointain et limite invisible, l'histoire d'une manipulation volontaire ou non, inconsciente ou non.

Au final, c'est également une belle allusion sur le refuge que représente l'innocence de l'enfance aussi. D'ailleurs les seuls personnages enfants vont être d'une grande aide pour notre héros.
Et au final c'est l'histoire d'un choix, celui de préférer ou non le confort et la sécurité d'une prison dorée ? Tout comme le film que je mentionne plus haut.

Encore et toujours, Philip K. Dick par le biais de ce petit thriller mystérieux nous propose un questionnement sur la perception de la réalité et sur la définition de la réalité, sur l'association et la dissociation d'un objet et de son nom.... Question de sémantique....
"Au commencement était le verbe..." "Ce ne sont que des mots..." Il cite d'ailleurs en plus, quelques fois, directement des philosophes. Et rien n'est laissé au hasard, comme cette petite séquence anodine sur l'argent où finalement on nous rappelle qu'un billet de banque n'a de valeur que celle que le système commun lui accorde.

Pour conclure, c'est du bon K. Dick que voilà. Et pour les réfractaires qui continuent à se plaindre de n'avoir rien compris à Ubik et à le Dieu venu du Centaure, je leur répondrai que dans le temps désarticulé le dénouement final est extrêmement bien expliqué en long et en large.

... Demeurent pourtant une ou deux petites questions...
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L'amérique de la fin des années 50, Une famille qui vit tranquillement, Vic Nielson, le père travaille au rayon primeur d'un supermarché, Sammy le garçon joue dans les ruines avec ses amis, Margo la mère, femme au foyer, son frère Ragle Gumm qui gagne sa vie en participant à des concours de journaux, et les voisins, les Black, lui cadre de la Société des eaux et Junie, un peu allumeuse, délurée... Bref, les années 50 avec tous ses stéréotypes.? Et puis, il y a ces phénomènes étranges, est-ce vraiment la réalité. Philip K Dick fait monter la tension, le suspense, le doute des protagonistes comme ceux du lecteur. J'ai été totalement scotché, la paranoïa envahit le récit, nous submerge, c'est de ce point de vue, une grande réussite, qui en fait un roman totalement addictif. Je l'ai lu presque d'une seule traite. Et même si le dénouement est très connoté SF des années 50 avec quelques défauts d'incohérences et quelques visions futuristes désuètes, c'est vraiment une lecture où j'ai pris beaucoup de plaisir. Ce que j'aime dans ce genre de romans, c'est ce jeu de conflit entre la perception et la réalité.
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L'histoire en 2 mots : Ragle Gumm gagne chaque jour le concours du journal. Il vit de cela. Il loge chez sa soeur, mariée, un fils. le quatuor forme une équipe soudée. Et peu à peu, un malaise s'installe, des anomalies, le voisin M Black trop présent, le souvenir du beau-frère qui devrait pas être, un magazine trouvé au fond d'une cave qui parle d'une célébrité : Marylin Monroe. Mais personne dans la ville n'a jamais entendu parler d'elle.
Bref, notre bonne vieille réalité – thème récurrent dans les romans de notre bon Philip K Dick - s'échappe, se disloque, se perd, se noie dans les méandres de notre intelligentsia, de notre entendement, la raison, l'illusion, la croyance, les sens. A qui se fier ? A quoi se fier ?

Le roman baigne en pleine guerre froide. La peur des bombe H, des retombées radioactives, la peur des communistes.
On est aussi face à la névrose de Dick. Comme souvent. Perte de la réalité. Faux semblant. Simulacre. L'histoire rappelle étrangement le film Truman Show de Peter Weir. C'est vraiment cela. Ragle Gumm croit que le monde tourne autour de lui. Vraiment. Il y a trop de faits dissonants. Mais Jim Carrey ne se croit pas aliéné. Ici, le personnage, c'est Philip Dick. Alors forcément il est déboussolé, désorienté et la paranoïa arrive comme un cheval au galop. Il essaye quand même de s'en sortir. de trouver la réponse. de se battre. Les cas étranges ne feront que s'accentuer tout au long du roman et Ragle Gumm ne perdra finalement jamais la raison.
C'est un bon roman. Pas le meilleur de l'auteur, mais assez bien ficelé pour les amateurs de SF et l'intrigue est parfaitement cohérente. C'est un bon Dick, perdu dans la complexité du monde, des apparences, de la mystification toujours possible des choses. Et si c'était vrai ? Oh non, pas ce Marc Lévy quand même !!!! ##### alors !!!
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Le temps désarticulé est le premier livre de Philip K. Dick que je lis. Il m'a été conseillé par une connaissance (LeCombatOculaire). Je ne regrette pas d'avoir lu ce livre. J'ai apprécié la lecture qui à la base n'est pas du tout mon style de prédilection et pourtant, j'ai suivi sans relâche, au fil des pages l'évolution des protagonistes sympathiques, de ce rêve américain matriciel avec ses multiples disparitions et de ce monde à part dans le monde. le genre tourne bien autour de la perception que nous avons du monde, des choses et des comportements que nous adoptons face à celui-ci.

Seul bémol, l'histoire débute lentement au niveau des trois premiers chapitres. Lorsque j'ai appris que ce livre avait inspiré le film The Truman Show, j'ai pensé qu'il s'agissait d'une transposition à l'écran, mais non, le film s'y inspire, mais s'y détache fortement.

Je n'ai rien d'autre à y ajouter au risque de faire du spoil, car l'histoire se lit assez vite et aussi car je ne connais pas grand chose à l'auteur que je viens à peine de découvrir. Par contre si quelqu'un veut en savoir plus sur l'oeuvre de Phillip K, Dick, celui-ci est sympa pour commencer parait-il.
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Nous voici plongé dans une ville des années cinquante, avec toute la nostalgie qui va avec. Nous suivons notre héro, Ragle Gum, qui gagne sans relâche et tous les jours le concours du journal, vivant de ce loisir.
Mais dans cette vie si belle apparaissent des incohérences. Des choses bizarres...
Notre héro et son entourage commencent à se questionner sur la réalité. Nous sommes alors spectateur d'une psychose qui se développe chez Ragle, qui devient paranoïaque vis à vis de la réalité. L'auteur nous delivre des indices, en nous montrant des scène sans le héro qui nous donnent l'impression qu'il est sur la bonne voie, mais ne cherche t il pas également à nous perdre ?
Thriller de science fiction dont le thème principal est bien sur notre rapport à la réalité, thème cher à Philip K Dick. On se questionne notamment sur le sens des mots ("au commencement était le verbe"...). Ce livre est aussi porteur d'un questionnement sur la protection de soi par la nostalgie.
Un court roman bien accrocheur que l'on dévore bien rapidement, une fin bien expliquée, bien moins complexes que certains autres livres de notre auteur. Un bon goût de SF des années cinquante avec ce côté désuet cher à mon coeur de lecteur.
Bien entendu on y voit un écho au Truman Show, film culte sortie des années plus tard. Même si le rapport à la réalité est le même, ici on se pose beaucoup plus la question de l'état psychique de notre héro. le pourquoi du comment est également différent, nous délivrant alors un message d'une autre portée.
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Publié en 1959, le Temps désarticulé est de facture plus classique que ne le seront plus tard certaines oeuvres cultes de Philip K. Dick comme Ubik ou le Maître du Haut Château. Il est probablement plus accessible à la lecture pour cette raison. On trouve cependant déjà quelques motifs caractéristiques de l'auteur : une histoire centrée sur un personnage banal à la vie banale, un regard mélancolique et pessimiste sur l'avenir de l'humanité, et bien sûr, une interrogation obsessive sur la folie et la nature de la réalité. L'intrigue m'a beaucoup rappelé un certain film culte et je n'ai pas été tant surprise d'apprendre que le film en question est en effet inspiré du roman.

Évidemment, comme avec beaucoup de romans de science-fiction classique, il faut accepter que le tout a vieilli : le comportement des personnages et l'ambiance rappellent vraiment les années 1950 (encore que ce point soit ironiquement bien justifié).

À conseiller aux lecteur·ices qui voudraient se lancer dans l'oeuvre de Dick mais sont rebuté·es par ses romans plus atypiques.
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Une intrigue intéressante avec ces personnages se demandant quelles sont ces étranges faits qui dénotent d'une réalité autre.
On se croirait dans le film , je ne serai pas étonné si le réalisateur ne s'est pas inspiré de ce livre dans son intrigue tant le personnage tourmenté de Ragle se retrouve dans une situation presque similaire à . je regrette toujours la fin de ce genre d'intrigue car on est toujours un peu déçu après tant de questions et de tensions mais cela reste une fin somme toute complète et sans trop d'ambiguïté.
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Le livre aurait inspiré The Truman Show, et il est vrai que dès les premières pages on a l'impression de retrouver cette ville factice qu'on aurait plongé dans le formol des années 50. Pour autant, à l'image de la différence entre Blade Runner version papier/version film, le Temps désarticulé propose une vision bien plus amère, absurde et anxiogène du simulacre. le lecteur pourra être décontenancé par le personnage principal qui semble être une sorte de loser sans majesté aucune, si ce n'est la vanité qu'il retire d'un jeu obscur dans un journal, lui valant fortune et renommée. C'est par ce personnage étrange que le doute s'immisce et que l'on en vient dès le début à remettre en question la véracité de ce monde. Par la suite Dick en profite pour explorer la thématique de la suspicion, de la conspiration et donc de la guerre froide, quitte à être précurseur sur ce que l'on nomme désormais le syndrome de stress post-traumatique. Dès lors le film de Peter Weir en devient une adaptation très différente, partant vers la comédie dramatique un peu sucrée.
En somme un livre de SF qui parvient à décrypter et critiquer son présent, donc un livre de SF réussi (petit bémol pour ma part une écriture (traduction ?) plutôt froide, sommaire).
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