Appréciation : j'ai choisi ce livre parmi mes lectures classiques, car j'y trouve de l'intérêt pour tous. Paru en 1796, l se démarque par son originalité, surtout pour l'époque. Il sort des sentiers battus de la littérature classique française. En fait, ce roman est un non-roman, puisque tout au long de son récit il interrompt son histoire pour entreprendre une conversation avec le lecteur. Il nous adresse la parole, sans nous demander notre avis, en supposant que c'est le nôtre, sur ce qu'il ne développera pas comme idée au moment ou l'on voudrait connaître la suite d'un événement ou l'aboutissement d'une histoire. Cette lecture est très contemporaine. On pourrait s'imaginer qu'un auteur aurait voulu nous plonger en plein XVIIIe siècle dans un roman d'aventures cocasses qui n'aboutira pas. Presque absurde. Il joue avec le lecteur, bifurque l'histoire, crée un plaisir de lecture en nous déroutant, ce qui évidemment nous fait rire, surtout quand on le lit 200 ans plus tard. Tout à fait fascinant.
Mais une fois passé ce procédé particulier pour l'époque, l'intérêt réside dans la partie philosophique du récit. Tout est prétexte à réfléchir à la fatalité/déterminisme; hasard/destinée. Nous sommes maîtres de notre vie, tout est hasard ou "cela devait arriver", "c'est écrit dans le ciel". Réflexion que je résumerais simplement ainsi:
On entend les gens dire: "Rien n'arrive pour rien" "ce n'est pas du hasard", "synchronicité" et pour les croyants "c'est la volonté de Dieu".......
Diderot était athée dans un monde où la religion, la superstition, le charlatanisme faisaient partie du quotidien tout comme aujourd'hui. Grand philosophe c'est lui, qui avec l'auteur Alembert a créé la première encyclopédie, au siècle des Lumières, pour sortir le peuple de son obscurantisme. Ami de
Voltaire, de Grimm, il occupe une place prépondérante dans l'évolution de la littérature et de la pensée. Quoi qu'il en soit, ce non-roman original m'a énormément plu.