AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,4

sur 167 notes
5
7 avis
4
9 avis
3
11 avis
2
4 avis
1
0 avis
Lettre d'pour le Challenge ABC.

Quand j'ai commencé à m'intéresser à la littérature érotique j'ai entendu parlé des Bijoux indiscret comme d'un incontournable. J'en ai profité également pour lire mon premier Diderot. Cet auteur m'a toujours paru indigeste (les classique en général me paraissent indigeste...) mais force est de constaté que la lecture de celui-ci m'a fortement amusé.
Pour commencer, après avoir lu Sade je ne suis pas sûr de trouver dans le genre érotique quelque chose qui puissent me choquer. Alors m'a première réaction fut: Tous ça pour ça !! A l'époque de sa sortie (1748), je me doute bien que la réaction n'a pas du être la même. Mais avec une lecture approfondis, on découvre une oeuvre romanesque qui puise ces fondements dans l'époque même où elle a été écrite (soit disant que cet ouvrage caricature Louis XV et sa cours).
Au final, j'ai trouvé cette lecture intéressante et loufoque (je pense que c'était voulu par l'auteur) quoi que un peu longue et un peu répétitive. Mes soupçons sur le côté lourd de cette lecture étaient fondés (j'ai eu du mal à en venir à bout, la persévérance fut ma seule compagne).
Commenter  J’apprécie          92
Beaucoup de babelionautes précisent dans leurs critiques que Les Bijoux Indiscrets serait un conte érotique ? Je ne suis absolument pas de cet avis. Il n'y a pas un seul moment érotique dans ce roman de Diderot. Mais peut-être faudrait-il s'entendre quand on parle d'érotisme ?
Car il est avant tout question dans ce conte de la parole. Diderot ne cherche pas à émoustiller la galerie. Il expose simplement, sous une forme légère et plaisante, des idées très subversives pour l'époque. D'ailleurs, le fameux roi Mangogul, qui grâce à son anneau magique peut entendre les bijoux des femmes sans être vu d'elles, ne cherche qu'à entendre la sincérité de leurs discours, souvent inattendus et surprenants. Ce conte est bien avant tout philosophique, et c'est ce qui le rend passionnant. Diderot nous captive durant 400 pages non pas parce qu'il fait parler le sexe des femmes, mais parce qu'il libère la parole dans un siècle où chaque mot prononcé pouvait déclencher l'opprobre et la censure.
Commenter  J’apprécie          90
Si l'on en croit la chronique du conteur congolais, jadis régnait le jeune sultan Mangogul, estimé de ses sujets et craint de ses ennemis...

Le monarque aime à s'entretenir avec la belle, et non moins sage Mirzoza, sa favorite, et son plus fidèle sujet, l'expérimenté Sélim, célèbre pour ses bonnes fortunes. Mais les souverains, même les plus avisés et les mieux entourés, ne sont point exempts de caprices, et Mangogul ne déroge pas. le voilà pris de l'envie de prendre du plaisir aux dépends des femmes de sa cour, en apprenant les aventures qu'elles ont et leurs complaisances passées. Il fait quérir à cet effet le génie Cucufa, qui lui remet l'objet idoine pour satisfaire sa lubie. Possesseur d'un anneau, le sultan n'a plus qu'à en diriger le chaton sur la victime de son choix, pour que pris d'un charme, le bijou de cette dernière se mette à babiller malgré qu'elle en ait, tandis que Mangogul reste invisible. L'empire ne tarde pas ainsi à bruire du caquet des bijoux de ses dames. Panique chez les prudes, les bigotes, les femmes de haute moralité, craignant pour leur réputation; grand émoi des scientifiques, académiciens, bramines qui disputent sur les origines et les raisons de cet étrange phénomène. L'apprenti sorcier, ayant par ailleurs promis de ne pas exercer l'efficace de ce redoutable anneau contre sa dulcinée, une controverse s'élève entre la sultane et son maître, ce dernier désespérant de trouver une femme brûlant des feux d'un amour exclusif et authentique et sa contradictrice affirmant que la femme vertueuse n'est pas une chimère. Un château, des domaines, des objets de prix et un sapajou sont en jeu.

Diderot, grand touche-à-tout, sacrifie à la vogue du roman libertin, dans un cadre d'un exotisme tellement farfelu que s'en est cocasse. La plume du grand auteur court, tout cela est plaisant, aimable, primesautier. Rien qui soit vulgaire ou choquant : le seul chapitre vraiment leste, intitulé le "Bijou voyageur' est génialement composé en anglais, en latin, en italien et d'un salmigondis de français et d'espagnol. Quelques passages, bien entendus caducs, ont des visées plus philosophiques, Non, ce qui fait le charme de cette oeuvre c'est l'esprit français d'alors, spirituel et charmant. de la sainte trinité Voltaire-Rousseau-Diderot, c'est décidément Denis que je préfère.
Commenter  J’apprécie          80
Le sultan du Congo, Mangogul, curieux de connaître la vie amoureuse des dames de sa cour reçoit du brahmin Cucufa l'anneau permettant de faire parler leur petit bijou;-)

Beaucoup d'humour dans ces révélations intimes, mais également de belles réflexions sur l'amour et beaucoup de respect pour 'l'autre sexe'.

Le style d'époque, dense et ardu nécessite cependant une attention soutenue.
Commenter  J’apprécie          80
Le mot qui me vient à l'esprit est "foisonnant". Ce livre a plusieurs niveaux de lectures. Il est avant tout un roman libertin, à la manière de Crébillon. Il faut en effet être très naïf pour ne pas deviner la véritable nature des bijoux - et les aventures racontées sont toutes plus scabreuses les unes que les autres.
Profondément misogyne ? Oui et non. Oui, car il démontre qu'aucune femme n'est ce qu'elle paraît être. Les prudes ? Des hypocrites. Les veuves ? La pension qu'elles espèrent toucher à la mort de leur mari est leur seule vertu. Les coquettes ? Si elles ne sont pas outrageusement dépensières, elles ont presque la sympathie des protagonistes principaux.
Non, car ce n'est pas un simple ouvrage libertin et bien avant le Supplément au voyage de Bougainville, Diderot en avait des choses à dire, et des coutumes à remettre en cause.La Tartufferie ne s'est pas éteinte avec le 17e siècle, les questions théologiques passionnent, le jeu ruine, non seulement les familles mais aussi les états, les sectes de tout bord pullulent et à travers leurs querelles, ce sont d'autres querelles qui sont visées. Rien de mieux que de situer l'action dans une contrée imaginaire, mais qui comporte tant de points communs avec la nôtre (depuis quand le bois de Boulogne est-il au Congo ou les sultans vont au théâtre ?) pour mieux critiquer ses contemporains, et prendre le moins de risques possibles. Diderot sera emprisonné à Vincennes l'année suivant, pour une autre oeuvre : on n'est jamais trop prudent.
Bien sûr, le roman reste avant tout leste, et il n'est pas percutant comme les Lettres persanes, la satire n'est pas aussi aiguisé que dans Zadig de Voltaire mais quitte à lire de la littérature érotique, autant qu'elle soit bien écrite et qu'elle ne soit pas que de la littérature érotique.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
Commenter  J’apprécie          80
Dans un empire fastueux, le sultan Mangogul y règne tellement tranquillement qu'il commence à s'ennuyer. Il cherche de nouvelles distractions et un jour, il convoque un génie qui lui donne un anneau magique (non, pensez pas aux Seigneurs des anneaux...). Cet anneau est particulier : dès qu'on le tourne sur une dame, elle finit par raconter des choses extraordinaires... mais pas par la bouche. Où alors ? Par les bijoux... Où pour être plus explicite, par le bas des femmes, si vous voyez ce que je veux dire... Et ainsi commence de drôles d'histoires et de problèmes, où aucune femme ne sera épargnée, et les apparences sont bien trompeuses...
Que voilà un scénario complètement... insolite, bizarre et que je pensais très différent de l'esprit d'un des penseurs du Siècle des Lumières. Digne d'un nanar érotique de télé et pourtant ! Étonnamment, ce récit étrange m'a quand même plut.
Donc, pour commencer, il faut bien situer que le contexte de l'histoire est purement fantaisiste. Un empire du Congo imaginaire, avec des termes européens ! Et des prénoms complètement farfelus, pseudo-orientaux... Il ne faut pas oublier que ce roman s'est inspiré des grands "best-seller" de l'orientalisme qui était en vogue à l'époque...
Après avoir donc supporté ce décor "exotique" et invraisemblable, passons au contenu. Donc, nous avons des situations un peu coquines, vu le fait que les bijoux peuvent parler... Et ce qu'elles parlent sont intéressantes ! On découvre ainsi que les femmes vertueuses ne le sont pas vraiment et que celles qui le sont véritablement... ont aussi des choses peu avouables à cacher... Mais si ces bijoux montrent que les femmes sont de belles affamées d'amours, elle démontrent aussi qu'on leur rend pourtant bien mal l'amour envers elle... Et qu'elles sont soumise à des codes strictes et trop conservateurs...
Pourtant, à travers ces petites aventures, on dénonce en fait l'hypocrisie des moeurs et de la cour royale de France. Eh oui, c'est une allégorie sur la vie du temps de Diderot et de la superficialité de ses semblables, où certains personnages peuvent être reconnus (Mangogul pourrait être une figure du roi Louis XV...), où on critique la misogynie, l'hypocrisie, le poids de la religion, et que surtout, tout cela pèse lourdement sur les femmes. On y critique aussi le manque d'amour et de l'amour tendre, du véritablement sentiment.
Avec l'immanquable écriture du temps, parvenant à dire les pires choses d'une préciosité exquise.
Mais pourtant, ce récit peut, à certains moments, être d'un ennui... Certains passages de 'discussions" sont d'une langueur mortelle, ce genre de passage où vous souhaitez que cela se termine vite... Et qui n'ont, parfois, rien à voir avec l'intrigue !
Mais bon, ce petit chef d'oeuvre atypique pourrait vous intéresser. Contrairement à ce qu'on croirait, s'il y a bien des moments un peu érotiques, ce n'est pas un livre à la Sade. C'est surtout un livre philosophique, qui nous amuse et nous fait réfléchir.
Commenter  J’apprécie          70
Ce cher Denis a dû s'amuser en écrivant ce livre, car il paraît qu'il y a brocardé toute sorte de personnages bien connus de son temps. le seul problème c'est que pour nous quelques siècles ont passé et de ces personnages il ne nous reste pas grand chose, en tout cas moi je ne suis pas suffisamment familier de la jet set du 18e siècle français, du coût les blagues se perdent.
En quatrième de couverture pour appâter le chaland on parle de roman licencieux, et ma foi je m'y suis laissé prendre, d'autant plus facilement qu'ayant lu Jacques le fataliste je savais que Diderot ne recule pas devant des scènes assez lestes. Grosse, très grosse déception, car rien de tel, ou si peu. Évidemment tout tourne autour de la question des relations sexuelles, oui c'est vrai, mais il ne s'agit que d'une énumération assez fastidieuse de tous les cocuages. Car il faut vous dire que les Bijoux auxquels se réfèrent le titre, c'est le sexe féminin et que s'il est indiscret, c'est qu'un anneau magique les fait parler, et qu'immanquablement il ne mentionne que des infidélités.
Certains voient dans cet insatiable appétit sexuel prêté aux femmes un élément de misogynie de la part de Diderot. Toutefois est-ce dire du mal des femmes que de considérer qu'elles peuvent avoir une vie sexuelle en dehors des liens sacrés du mariage? J'aurais même tendance à penser qu'il s'agit d'une petite charge contre l'hypocrisie sociale de l'époque et de la stupidité vaniteuse des hommes. Peut-être que je m'égare, je ne sais pas, mais si quelqu'un connaît suffisamment Diderot, pour me dire si ce genre d'interprétation est envisageable.
Enfin, je n'ai pas été particulièrement séduit par ce livre, néanmoins il y a un charme, une fraîcheur et une insouciance assez agréable en ces temps inquiétants et sinistres.
Commenter  J’apprécie          70
Un conte philosophique libertin - sans jamais être érotique. Diderot manie l'art de l'euphémisme et de la spiritualité pour tout dire sans jamais montrer, décrire l'anatomie féminine ou les plaisirs de la chair.
Le sultan cherche désespérément une femme vertueuse à sa cour, mais ne trouve que fausses dévotes, courtisanes intéressées, femmes qui préfèrent les femmes ou femmes préférant leurs petits chiens... Mais pour que les femmes trompent tant leurs amants ou leur mari, ne faut-il pas que les hommes eux aussi soient infidèles ? C'est ce qu'illustre l'exemple du courtisan Sélim qui raconte ses voyages, ou plutôt ses aventures galantes dans le monde entier.
Diderot se montre aussi très critique de la société française de son temps, critiquant le théâtre ou la religion.
Cependant, le procédé de l'anneau magique est répétitif, et certains chapitres ressemblent trop aux précédents. J'ai trouvé quelques longueurs.
Commenter  J’apprécie          60
Les bijoux indiscrets/Denis Diderot
Des bijoux indiscrets pour un érotisme discret.
On connaît Diderot philosophe et savant au savoir encyclopédique. Son éclectique curiosité l'a conduit aussi jusqu'aux rives de la littérature libertine. Son désir d'étonner, de surprendre et même de choquer est à l'origine de ce roman exotique et fantaisiste comme c'était la mode à ‘époque, dont il disait qu'il avait pour but « délassement et dissipation ». Mais pas seulement. En effet l'étude de moeurs et coutumes des contrées où se déroule l'action amène notre auteur à mener une réflexion philosophique tout en se livrant à une satire de son temps. Ne disait-on pas qu'il s'agissait « d'un roman frivole où s'agitaient des questions graves. » Cet écrit fut la première oeuvre romanesque de Diderot.
Il faut savoir que la période allant de 1742 à 1750 a vu fleurir un très grand nombre de romans coquins.
Diderot fit publier en 1748 sans nom d'auteur ni d'éditeur. Mais le secret fut vite démasqué. Imaginez alors la polémique qui fait sourire aujourd'hui !
Mangogul, (sous entendez Louis XV) le sultan, personnage considérable, dispose d'une bague magique pour inciter le bijou à la confidence, sauf si un caveçon a été mis en place par un conjoint soupçonneux parti guerroyer.
Les bijoux auxquels il est fait allusion sont l'arme absolue qu'utilisent les femmes qui font la chattemite à des fins diverses et inavouées : aussi bien pour des délices amatoires que pour effacer une dette au jeu de cavagnole et n'importe quel maroufle, faquin ou premier robin venu peut être appâté et accoisé par cet irrésistible leurre.
Mais gare au caquet des bijoux, ces harangueurs qui sommeillent sous les vertugades, que le madré Mangogul sait faire parler !
L'humour est omniprésent dans toutes ces lignes de cette allégorie tout en retenue mais tout à fait scabreuse :
Sophie à Zélide « deux femmes dévotes de profession, conduisant leurs intrigues avec toute la discrétion possible » :
« J'ai tout tenté pour concilier la réputation et les plaisirs. Mais puisqu'il est dit qu'il faut renoncer à la réputation, conservons au moins les plaisirs. »
Mangogul en grande conversation avec sa favorite Mirzoza, se livre à une série de définitions savoureuses :
« La femme sage serait celle dont le bijou est muet où n'en est pas écouté.
La prude, celle qui fait semblant de ne pas écouter son bijou.
La galante, celle à qui le bijou demande beaucoup et qui lui accorde trop.
La voluptueuse, celle qui écoute son bijou avec complaisance.
La courtisane, celle à qui son bijou demande à tout moment, et qui ne lui refuse rien.
La coquette, celle dont le bijou est muet, ou n'en est point écouté, mais qui fait espérer à tous les hommes qui l'approchent, que son bijou parlera quelque jour et qu'elle pourra ne pas faire la sourde oreille. »
Les situations cocasses se succèdent et le sultan propose à son ami Sélim de savoir si Fulvia sont amante lui est fidèle : après avoir écouté le caquet du bijou de Fulvia, Sélim s'écrie dans un style théâtral :
« Ingrate, perfide, si je vous aimais encore, je me vengerais ; mais indigne de ma tendresse, vous l'êtes aussi de mon courroux ! »
Et à la favorite qui le veut consoler, il répond :
« Les femmes sont indéfinissables, et toutes me seraient odieuses si vous n'étiez comprise dans un sexe dont vous avez tous les charmes. Fasse Brama que vous n'en preniez jamais les travers ! »
le style sublime de Diderot rend magiques tous ces instants tragico-comiques.
Parfois le ton devient plus sérieux et critique envers la société : « …On jouait gros au jeu ; on s'endettait, on ne payait point, et l'on dépensait tant qu'on avait de l'argent et du crédit. On publia contre le luxe de très belles ordonnances qui ne furent point exécutées. On prit des villes, on conquit des provinces, on commença des palais et l'on épuisa l'empire d'hommes et d'argent. Les peuples chantaient victoire et se mourraient de faim. Les grands avaient des châteaux superbes et des jardins délicieux, et leurs terres étaient en friche… »
Un petit chef d'oeuvre d'humour libertin mais pas seulement.

Commenter  J’apprécie          50
Première incursion en terres diderotiennes...

Le Roi du Congo Mangogul reçoit des mains du génie Cucufa un anneau dont le pouvoir est double : celui qui le porte peut se transporter à volonté là où il le désire et si, mis en présence d'une femme, il en tourne le chaton d'une certaine manière, celle-ci voit son sexe (son bijou, d'où le titre) se mettre à parler et à se confesser. du coup, Mangogul décide de distraire sa favorite Mirzoza des révélations recueillies auprès de tout ce qui porte jupon dans son royaume.

"Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît." (Les Tontons flingueurs, Michel Audiard)

Dans ce mille-feuille littéraire, on découvrira entre les couches de pâte feuilletée craquante (un style direct et une écriture sobre avec de nombreux clins d'yeux directement adressés au lecteur) trois couches de crème pâtissière plus ou moins légère : libertine, philosophique et allégorique.

Le récit licencieux est amusant qui libère une parole d'habitude lésée par la bienséance et l'hypocrisie des moeurs. Diderot, s'il se montre contempteur de ces vertus publiques qui cachent tant de vices privés (les liaisons secrètes font florès dans le roman), défend les femmes de son siècle que les hommes asservissent, enferment dans des couvents ou des mariages, achètent ou bradent sur le marché de l'amour... le con comme outil de vengeance et la liberté par le sexe !

Diderot, à l'instar de ses collègues libertins, ne nous évite ni les amours saphiques, ni les relations bestiales (la distinguée Haria et ses petits toutous), ni le dévergondage des nonnes : si le sujet de départ est original son traitement ne l'est pas toujours. S'il se fait pornographe, il se sert pour cela d'un bijou polyglotte, travestissant une crudité de bon aloi sous la défroque de langues étrangères : un peu faux-jeton tout de même !

Le philosophe, lorsqu'il prend la parole, est piquant : Diderot fustige les religieux, les hommes de pouvoir, les arrivistes et les savants se noyant dans leurs paradoxes. Ce qu'il en dit résonne curieusement aujourd'hui et s'applique à nos mentalités.

L'allégorie est plus indigeste : bien entendu, grâce à un copieux corpus de notices, le lecteur a accès aux critiques déguisées contre la monarchie, les querelles d'artistes ou les controverses savantes mais que cela alourdit le récit (déjà bien long) ! Les historiens en feront leurs choux gras mais pas le lecteur lambda.

Entre sourires et agacements, les Bijoux de Diderot sont cependant divertissants.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (770) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3671 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}