AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 328 notes
5
33 avis
4
59 avis
3
11 avis
2
5 avis
1
0 avis
Ouvrage reçu dans le cadre d'une masse critique, merci à Babelio !

Tout d'abord, j'ai adoré le style d'écriture de l'auteur, cela faisait longtemps qu'un style ne m'avait pas paru aussi fluide, maîtrisé et agréable. L'auteur décrit avec précision et poésie les montagnes enneigées et les états d'âmes des protagonistes.
Le roman est très bien ficelé et m'a tenue en haleine du début à la fin. Les personnages se révèlent petit à petit et sont tous attachants. L'auteur mêle habilement passé et présent dans son récit, qui est bien rythmé.
L'atmosphère enneigée et hivernale imprègne le roman, qui finit en quasi huis clos, la neige semblant précipiter la révélation des secrets enfouis. Les interactions entre les trois personnages principaux sont très intéressantes : ils prennent soin les uns des autres, se font du bien, et finissent par se livrer et confier leurs plus lourds secrets.
Le rôle de la Bête est aussi habilement joué, apportant un soupçon de surnaturel avec cette créature que l'on pressent sans vraiment la rencontrer. Cela contribue à créer une ambiance oppressante, celle de cette maison entourée par les bois et le silence.

En définitive, un coup de coeur inattendu pour ce roman maîtrisé de bout en bout, et qui m'a plongée dans une atmosphère toute particulière.
Commenter  J’apprécie          110
J'ai beaucoup aimé ! Ce n'est peut-être pas très original et sans doute pas le chef d'oeuvre de l'année mais on passe un très bon moment de lecture !

Déjà il y a ce décor, la petite station de ski dans les Vosges, la maison isolée en surplomb du village, le vieil homme taciturne qui cache un lourd secret...et la neige ! Tout ce blanc, toute cette neige !
D'ailleurs l'auteur en fait sans doute un peu trop avec cette neige... Qui s'acharne sur un village jusqu'à 6 m de haut et qui laisse place au printemps à quelques kilomètres...mais on lui pardonne, là n'est pas l'essentiel...

Que s'est il passé à la fin des années 70, lorsqu'un couple de jeunes Slovaques est venu s'installer dans ce village, motivé à donner un nouveau sens à sa vie ?

Alternant des pages du journal de la jeune femme et le récit actuel, l'auteur parvient à instiller un suspens bien maîtrisé.

Certes, j'aurais aimé, car il y a matière, un roman encore plus dense et plus creusé (ça c est pour mon côté "pavé ") mais Jean Paul Didierlaurent est au départ un auteur de nouvelles et gagne petit à petit et de mieux en mieux le domaine du roman.
Commenter  J’apprécie          100
Jean-Paul Didierlaurent plante le décor de son histoire dans un village de montagne où l'on découvre Germain, un vieil homme qui voudrait que sa fille lui fiche la paix. de cet homme taiseux, on ne sait que peu de choses mais suffisamment pour cerner le personnage. L'arrivée de Basile, un de ses petits-neveux qui travaille à la station va bouleverser son quotidien. Quant à Emmanuelle, la jeune femme qui travaillera également à la station, son installation dans la maison d'en face ne laisse pas Germain indifférent.
..........................................................................
J'ai beaucoup aimé cette histoire et la façon qu'a eue l'auteur de nous la raconter, tout en sobriété, retenue, se fondant dans le décor. Jean-Paul Didierlaurent nous embarque en décrivant ce village, la forêt, les étrangers et les locaux. On est dans la tête des personnages et leurs pensées, paroles sont en parfaite adéquation avec leur rôle.
Point d'effusion ni de manifestations exacerbées des sentiments alors même qu'il y aurait eu de quoi créer un embrasement à l'arrivée d'un des personnages.
Les échanges verbaux sont limités, les sentiments comme étouffés par la neige qui tombe en abondance.
Tout n'est que cohérence.
Cette histoire est une promesse tout au long de sa narration. Je savais que je n'allais pas être déçue en arrivant à la fin du roman.

Une superbe lecture. Je remercie Babelio pour cette masse critique privilégiée. J'avais déjà découvert le liseur du 6 h 27 et j'ai eu grand tort de ne pas lire les autres livres de l'auteur parus entre ces deux là.
Commenter  J’apprécie          101
Tout d'abord je voudrais remercier Babélio et les éditions Au diable Vauvert pour cette jolie découverte.

De Jean-Paul Didierlaurent je connaissais déjà le liseur de 6H27 et le reste de leur vie, c'est donc avec plaisir que j'ai commencé Malamute.

Dès le début de l'histoire on entre dans un huis-clos oppressant, on s'aperçoit assez rapidement qu'il y a quelque chose de grave qui s'est passée dans cette vallée isolée.

C'est un roman assez noir, mais j'ai bien aimé les descriptions, l'oppression ressentie, les personnages.

L'histoire s'alterne entre le passé et le présent, c'est un thème que j'aime bien retrouver dans les livres qui passent dans mes mains. C'est une histoire sur les relations humaines, sur les regrets et la culpabilité. le mensonge se rattrape toujours un jour ou l'autre...

Ce livre est d'un tout autre style que les deux livres susmentionnés, mais j'ai passé un très bon moment de lecture avec.

Challenge Multi-défis
Commenter  J’apprécie          100
Malamute, Walamute, Malawolf.
1 octogénaire grognon qui juge la valeur d'un homme ou d'une femme d'ailleurs à sa manière de se servir d'un outil et qui habite à l'orée d'un village de station de ski.
1 saisonnier qualifié en dameuse, en outre neveu du grognon en question qui est chargé de veiller sur son parent contre une chambre et une économie de mots.
L'histoire d'une famille slovaque venue tenter leur chance avec une activité ballades et malamutes.
De la poésie, du rythme, du silence et du froid.
Une drôle d'écriture râpeuse, paysanne et anachronique. Aussi.
Et puis de la neige, beaucoup de neige, quelques coïncidences faciles qui glissent comme des flocons gelés dans le cou, de la sincérité, de l'écriture qui racle comme une pelle qui déneige et atteint le goudron ou qui s'enroule comme les anneaux qui délimitent les années des arbres dans leurs troncs.
On se demande où ça va nous mener, et petit à petit on comprend.
Qui s'ensauvera dans tout ça ?

Je remercie Masse critique et les éditions Au diable vauvert pour cette découverte.
Commenter  J’apprécie          100
Au fur et à mesure de ma lecture, je réfléchissais à ce qui constituerait ma chronique et je dois vous avouer que les révélations des dernières pages sont venues chambouler ce que j'avais prévu de vous dire ! Je suis passé d'un truc super chaleureux à la Anna Gavalda, transgénérationnel comme Barbara Constantine à un récit plus sombre et oppressant.

C'est à La Voljoux que tout se passe, une charmante et discrète station de sports d'hiver qui reste sagement dans l'ombre des grands domaines de l'hexagone. Germain est un vieux ronchon qui vit seul chez lui depuis qu'il est veuf, reclus comme un ermite, passant son temps à repousser les assauts de sa fille et de son gendre qui lui imposent une vie saine en le menaçant de le placer en EHPAD.

Basile est un lointain neveu qui viendra travailler comme dameur de pistes comme chaque saison, et qui a besoin de reprendre doucement après un dramatique accident survécu deux ans plus tôt. Sa tante Françoise le poussera à s'installer chez son père pour s'économiser le loyer et garder un oeil sur le vieil acariâtre désobéissant.

La cohabitation se passera bien, jusqu'à l'intrusion furieuse de cette voisine venue s'installer dans la ferme de ses parents décédés, d'anciens émigrés d'un pays de l'Est que le village aura poussé à partir quelques années plus tôt. Entre la neige qui bientôt étouffera tout le village, l'isolant du monde, la Bête qui se remet à rôder et à attaquer les troupeaux et la culpabilité de Germain qui poussera le secret à se révéler même tardivement, rien ne va plus à La Voljoux.

J'ai été pris dans la tempête, je pourrais dire. Je pensais me lancer dans un joli petit roman où les êtres blessés se réparent entre eux, où la complicité ou l'amour appaisent les chagrins et aident les blessures à cicatriser, et puis la neige arrive, oppressante, étouffante. À partir de là, tout va s'effondrer et quelques mètres de neige ne suffiront pas à gommer la noirceur de l'histoire. Un vrai plaisir, une lecture que je conseille !

Service de presse adressé par l'éditeur.
Commenter  J’apprécie          100
Germain Grosdemange , quatre-vingt quatre printemps est un homme à bout de souffle , chaque partie de son corps meurtri le lui rappelle à chaque instant .La carcasse a beau être rouillée, la tête est toujours vaillante . Mais rien ne le priverait de voir les premières neiges tomber sur La Voljoux , une station de ski vosgienne , en cette mi-novembre 2015, même si cela doit être au prix de terribles efforts .Cet ancien bûcheron , ancienne force de la nature , n'est plus qu'un tronc fragile ,prêt à chuter lorsqu'une de ses dernières branches le laissera tomber .
Germain ferait tout pour ne pas aller en EHPAD pour continuer à admirer sa collection de morceaux de bois gisant dans sa cave , quitte à obéir au deal proposé par sa fille de lui envoyer une aide pour veiller sur lui . Celui qui débarque un beau jour chez lui est un arrière-petit-cousin avec son combi Volkswagen T2. Basile connaît bien la station pour avoir , durant plusieurs saisons , été au volant d'une des dameuses qui prépare les pistes avant l'arrivée des skieurs ,ce qu'il s'apprête une nouvelle fois à faire cette année , malgré le drame vécu il y a quelques années et qui hante encore ses nuits . Basile qui ne connait de son aïeul qu'une participation furtive dans un film des années 60 , va découvrir un homme refermé sur lui -même , une sorte d'ours en pleine hibernation . Un homme pétri de mystères et de regrets que l'arrivée d'une nouvelle voisine va raviver .

J'ai immédiatement été ébloui et envoûté par cette écriture fluide et parfaitement rythmée , qui m'a conduit à avaler ce roman en quelques heures seulement .
Deux histoires à trente ans de distance , un rêve qui s'écroule , une vie qui bascule et un rituel en guise d'une impardonnable rédemption . Une atmosphère oppressante dans ce huis clos montagnard qui étouffe sous la blancheur d'une neige immaculée . Un scénario qui ne laisse pas de répit , ni au lecteur ni aux personnages qui se débattent dans leur remords , leurs souvenirs et dans cette neige qui ressemble bientôt à un déluge climatique . Une vengeance divine comme une malédiction qui s'abat sur cette station qui a osé invoquer une aide miraculeuse . La vengeance des cieux contre ceux qui ont péché par manque de tolérance envers ces étrangers venus de l'Est ? La blancheur de ces cristaux blancs symboles , de la virginité contre la saleté d'actes irréversibles ?
L'auteur nous offre une lueur d'espoir sous la forme d'un amour qui naît , dans cet environnement hostile , alors que d'autres coeurs vont s'éteindre pour toujours .
Une très belle découverte , grisante et chargée en émotions fortes que je ne peux que recommander .
Commenter  J’apprécie          100
Ce roman se déroule de nos jours, à La Voljoux, un petit village isolé, dans les Vosges.
Le vieux Germain, bougon, vit seul dans sa ferme des Vosges qu'il ne veut pas quitter. Sa fille lui impose la présence de Basile, un lointain neveu, saisonnier comme dameur dans la station voisine. Il veillera sur lui, en échange du logement.
Depuis peu, la seule ferme à côté, restée à l'abandon pendant 40 ans, est occupée. Dans cette maison ont vécu Dragan et Pavlina, appelés "Les Russoffs", avec leurs chiens, des malamutes, et leur projet d'organiser des balades en traineau.. Emmanuelle, une jeune femme, également conductrice de dameuses s'y est installée.
Après une absence de neige et une procession organisée pour la faire tomber, le village va se retrouver peu à peu englouti et isolé sous la neige qui tombe sans s'arrêter. La situation devenant préoccupante, les villageois devront quitter le village.
L'auteur alterne le récit de cette période avec les pages du journal de Pavlina, de 1976 à 1978.
Germain, ancien bûcheron, passionné par les arbres et leur histoire, est mangé par les remords et la culpabilité.
En expiation, il offre des présents et même un sacrifice, à une mystérieuse Bête qui décime les troupeaux de moutons et brebis. Emmanuelle, est elle aussi à la recherche du passé. Elle veut comprendre pourquoi ses parents ne l'ont jamais aimée. Basile a vécu un drame deux ans auparavant et a du mal à s'en remettre. le trio va affronter ensemble la tempête de neige.
Les personnages sont bien brossés et attachants : la douce Pavlina et Clothilde, la femme de Germain, Basile et Emmanuelle.
L'auteur nous offre de belles descriptions de la nature en hiver et des arbres, avec une trame solide, où l'on découvre peu à peu ce qu'il s'est passé entre les différents personnages, mélange de haine, de désirs, de peurs, de rancoeurs.
Ce roman est sombre comme les lourds secrets, les accidents, l'indifférence, la haine, et lumineux comme la neige qui tombe sans discontinuer, l'amour qui nait, l'amitié, l'entraide.
Lien : https://www.unebonnenouvelle..
Commenter  J’apprécie          90
Malgré un début un peu lent et déroutant, 2 histoires se superpose entre 1976 et 30 ans plus tard.
Mais très vite on est pris dans ce roman avec des personnages attachants, et un magnifique décor.
Ayant apprécié tous les livres de Didierlaurent, celui-ci me paraît être le meilleur et malheureusement le dernier
Commenter  J’apprécie          80
Une vieille montagne, le début de la saison hivernale. Basile revient sur ses terres pour faire la saison comme dameur à la station de ski. Hébergé par un des vieux barbons bougons de la famille, il doit également faire face à ses démons intérieurs alors qu'une jeune femme venue de nulle part s'installe dans la ferme voisine dite des Russoks.
Tandis que tout le village attend l'arrivée de l'or blanc et que Basile tente d'apprivoiser son grand-oncle. Des souvenirs enfouis remontent à la surface : un couple venu de l'Est tente d'introduire les courses de traîneaux tirés par des Malamutes, un loup rode et décime les troupeaux, la haine ancestrale de l'étranger et de la nouveauté. Et puis un jour, après une procession d'intercession, la neige se met à tomber. Elle tombe chaque jour un peu plus longtemps, chaque jour un peu plus épaisse, comme un piège qui se referme … ou comme une malédiction.
Huis clos tout en tensions, roman d'atmosphère combinant des haines familiales cuites et recuites à une intrigue frisant avec le fantastique, sans oublier l'indispensable touche de romance, « Malamute » transcende avec talent (presque) tous les genres littéraires. Jean-Paul Didierlaurent réussit le tour de force de composer une histoire terriblement oppressante avec une grande fluidité d'écriture.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (594) Voir plus




{* *}