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♫Impassible manège
Tombe la neige
Tu ne viendras pas ce soir
Tombe la neige
Tout est blanc de désespoir
Triste certitude
Le froid et l'absence
Cet odieux silence
Blanche solitude
Tu ne viendras pas ce soir♫
- Adamo - 1963 -
----♪----♫----🐺----⛄----🐺----♫----♪----

Que la neige soit avec nous,
Que son règne vienne...
Mêler Dieu aux affaires des hommes n'avait jamais rien donné de bon par le passé, à part des guerres...(p 166)
Quand Procession devient damnation
Grand dommage devient impossible damage
Tombe la neige,
la neige, la neige était recouverte de boue
Il a neigé sur yesterday, Marie, l'immaculée Madone
C'est L'appel de Laforêt , pour Jack London
La bête qui guette sa proie, était-ce un loup !?
Si blanche neige recouvre tout ce qui bouge
Alors petits chats péroreront rouge.
Premiers lambeaux de chair
Pour les Derniers flocons d'hiver.
J.P Didierlaurent nous rassure
"Malamute ma valeur sûre" (Pub)😉


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Inquiète de le laisser passer l'hiver seul dans sa ferme des Vosges qu'il ne quitterait pour rien au monde, sa fille ne lui a pas laissé le choix : le vieux Germain va devoir supporter la compagnie d'un lointain neveu, Basile, trentenaire qui, chaque saison, vient s'employer comme conducteur d'engin de damage dans la station voisine. D'ailleurs, cette année, la ferme d'à-côté, à l'abandon depuis le départ d'un couple, qui, quarante ans plus tôt, avait tenté d'y élever des chiens de traîneaux, sera aussi habitée. Une jeune femme, également conductrice d'engins des neiges, s'y est installée. Mais voilà que la neige s'est mise à tomber, des mois entiers sans discontinuer. Dans le village bientôt totalement isolé, les conditions de vie deviennent de plus en plus compliquées, voire très préoccupantes. C'est alors que resurgissent les ombres du passé, en particulier celles des malamutes, qui, il y a près d'un demi-siècle, n'avaient pas fait l'unanimité à La Voljoux…


L'on est immédiatement séduit par les personnages plus vrais que nature, tant l'auteur a réussi à les saisir dans une parfaite justesse de comportements et de reparties, souvent savoureuses. Tandis que se précise la silhouette bougonne et taiseuse d'un vieil homme alourdi par un mystérieux vécu ombré de remords et de culpabilité, l'on s'imprègne peu à peu du décor âpre et majestueux de ce coin de montagne ouaté d'épaisses forêts. D'abord riant lorsqu'il se soumet à la domestication des bûcherons et des dameurs de pistes de ski, cet environnement a pourtant tôt fait de devenir hostile et de nous rappeler notre vulnérabilité. En particulier lorsqu'il l'enferme dans l'implacable huis clos d'un déluge de neige, propre à réveiller, en même temps que ces peurs viscérales qui nous glacent l'échine à la seule évocation d'un long et lugubre hurlement de loup, ce qui ressemble bien à la crainte diffuse d'une sorte de châtiment divin.


Dès lors, tout semble ligué pour forcer Germain à enfin affronter sa mauvaise conscience et à apporter réparation dans un sacrifice qui n'est pas sans évoquer quelque rite païen censé calmer on ne sait plus quelle divinité ou esprit de la forêt. Ce qui, commencé dans la légèreté pleine d'humour d'un inoffensif enchaînement de circonstances, vire au cauchemar un rien fantastique, s'avère une impressionnante histoire de rédemption, aussi noire et réaliste que poétique et magique. Et comme la plume de l'auteur nous réserve quelques trouvailles de toute beauté, c'est avec délice que l'on se laisse emporter par tant de justesse et d'inventivité.


Ayant plusieurs fois pensé à Franck Bouysse au cours de cette lecture, je ne suis pas surprise de découvrir qu'il est l'auteur qui inspirait le plus particulièrement Jean-Paul Didierlaurent. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Ce petit roman emmène ses lecteurs dans les forêts vosgiennes, vers un village imaginaire avec ses 45 pistes de ski, royaume des dameuses qui m'ont semblé être quasiment les héroïnes de ce livre.

L'écriture est légère, donne quelques belles descriptions de la nature hivernale, des arbres, des chutes de neige, du travail du bois et installe un huis clos relationnel entre trois personnages, tous porteurs des stigmates d'un passé douloureux.

C'est là que le scénario s'enlise dans la neige, mêlant histoire d'amour, de désir inassouvi, de bêtise humaine exacerbée dans ces villages ruraux méfiants de l'étranger, du différent, avec un lot de clichés que j'ai peu appréciés, jusqu'à celui du curé congolais, noir paumé dans tout ce blanc.

Mes passages préférés ont été ceux du journal de la jeune slovaque qui vécut près du village, près de quarante années plus tôt, dont le texte vient en alternance avec l'époque actuelle située en 2015. Ses désirs de vie et ses illusions détruites sont dépeints avec une certaine émotion qui peut atteindre le cuir des lecteurs les plus rudes.

La personnalité du vieux Germain, plutôt séduisante au début, se dilue peu à peu dans la neige, et, ses dernières actions, aussi aléatoires qu'inutiles, amènent le lecteur à s'en détacher pour se fondre finalement dans cette ambiance neigeuse et au coeur des profondes forêts vosgiennes qui seront pour moi la mémoire essentielle de Malamute.
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Le Malamute, c'est cette si jolie race de chiens de traîneau qui va se trouver au coeur de ce roman de saison, dans lequel la plume fluide s'ajoute à une trame efficace.


Quatre récits s'entremêlent pour tisser cette histoire :
1/ 1976, un ancien légionnaire et sa femme Pavlina, slovaques, arrivent dans un village de montagne français avec leur quatre chiens de traineau, des rudiments de français et leurs rêves d'enfants, dans cette ancienne ferme qu'ils viennent d'acheter.
2/ A l'époque actuelle, Basile, un saisonnier au passé trouble, est chargé de conduire chaque nuit les chenilles de métal canalisant la neige pour que les touristes puissent skier et emprunter les routes le jour.
3/ le grand oncle de Basile, vieillard qui va l'héberger pour la saison, habite la fermette voisine de celle des slovaques dans le passé - il constituera le trait d'union entre le passé et le présent.
4/ Enfin s'ajoutera à ce fragile équilibre Emmanuelle, trentenaire venue habiter la fermette désaffectée des slovaques, voisine de Basile et son oncle.


Chacun de ces récits a ses zones d'ombre et ses joies, et leur interaction devient de plus en plus évidente jusqu'au dénouement. Emmanuelle est le grain de sable dans l'engrenage. Mais quels sont les liens entre tous ces personnages et leurs histoires ? C'est ce que je vous invite à découvrir si vous avez envie d'une ambiance de tempête de neige enrobée d'un soupçon de vieilles croyances version bête du Gévaudan, de fantômes, de vieilles haines mais aussi d'humanité, de secrets que l'on croyait enterrés, de modernité, de baumes sur les plaies.


L'histoire avance à un rythme régulier, tout en maintenant un certain suspense - même si j'avais compris la plus grande partie du mystère dès les premiers chapitres. J'ai bien aimé l'ambiance toute simple de cette lecture enneigée, ouatée et brumeuse, où l'amour viendra réchauffer l'atmosphère glaciale d'une montagne prise d'assaut par une bien étrange tempête de neige, mêlée de sentiments contradictoires, tournoyant et planant au dessus des personnages telle une sourde menace. En 350 pages, la plume enlevée nous implique dans la vie des personnages qu'elle anime.


J'ai également apprécié découvrir la profession d'Emmanuelle, ou encore la manière dont nous sont décrites les interventions des dameuses la nuit sur les pistes enneigées. La plume est simple mais apporte ce qu'il faut d'humour, de liant et d'empathie. Je n'en dis pas plus. Roman d'hiver par excellence, à lire au coin du feu tandis que « les flocons, au dehors, cognent aux carreaux tels des insectes fous ».
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«  Toute cette blancheur qui venait couvrir le monde tel un linceul recelait du malheur, il en était sûr.Il craignait sa venue comme un enfant qui a peur du noir redoute l'arrivée de la nuit » .
«  le vieil homme enviait les arbres . Leur faculté à se retirer du monde à l'approche de l'hiver , à figer la course du temps dans le coeur des racines avant de laisser la sève gorgée de vie affluer de nouveau vers leurs branches à l'arrivée des beaux jours le fascinait , Une existence passée à mourir pour mieux ressusciter » ...
Deux extraits significatifs de ce beau livre dévoré en quelques heures , je remercie chaleureusement Masse Critique privilégiée et Babelio pour son envoi .
J'ai tout aimé: l'histoire , l'atmosphère oppressante , intrigante, pesante de ce huit- clos montagnard , l'immersion dans une vallée perdue où des zones d'ombre , des noirceurs comme «  La bête partout dans les esprits » côtoient la blancheur immaculée de la neige ,un épais rideau neigeux tel un duvet froid où dehors le ciel floconnait et floconnait sans cesse .


C'est l'histoire de Germain Grosdemange , un octogénaire ronchon, grognon , voûté , perclus de douleurs , ancien bûcheron force de la nature .
Il vit seul , depuis le décès de sa femme Cécile , rétif aux conseils de sa fille unique Françoise , et de son gendre Eric , passant son
temps à repousser leurs tentatives à lui imposer une vie plus saine jusqu'à le menacer d'un placement en EHPAD.
Refermé sur lui- même , lisant les arbres et leurs essences de la même manière que d'autres lisent des livres , passant d'un cerne à l'autre , comme on toune des pages : il interroge ces géants à travers leurs cernes comme des tranches de vie , à l'ombre de sa cave ......
Un homme pétri de mystères , de secrets enfouis au creux de sa mémoire , amoureux de ses essences de bois que l'arrivée d'une voisine Emmanuelle , dameuse de pistes bouleversera .

Deux histoires en parallèle à trente ans de distance,, l'une en 1976 : le journal de Paulina Radovic, mariée à Dragan , ancien légionnaire installé à Valjoux dans l'idée de vivre de balades à traîneaux tirés par des chiens , projet hélas mort - né , l'autre en2015 , année où Basile , petit neveu de Germain qui l'héberge pour un temps , lui aussi dameur de pistes qui tente de sortir doucement d'un cauchemar après un dramatique accident survenu deux ans plus tôt ....
Je n'en dirai pas plus .
lL'auteur se révèle un merveilleux conteur, l'écriture est agréable , fluide , la narration équilibrée , bien conçue et construite , plaisante , tout y est : drame rural, zeste de fantastique , bête qui rôde, personnages truculents , insolites et forts , décrits au petit point , une intrigue qui nous emporte , des émotions à la pelle , de la neige , beaucoup de neige, suspense entretenu jusqu'à la fin . ....

J'ai passé un très bon moment , je vais lire «  Le-liseur-du-6h27 » .
Grand merci à l'auteur !
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Cela fait quelques jours que j'ai fini de lire cette histoire et depuis je réfléchis pour vous retranscrire mon ressenti.

C'est une lecture agréable pour une histoire bouleversante. C'est dérangeant de se sentir si bien dans un livre avec un tel récit.

Il est vrai que dans les villages de montagne c'est la neige qui dicte ses lois, les hommes et les animaux courbent le dos face à la toute puissance de Dame Nature. Mais cette neige, surtout si elle arrive, furieuse, en tempête, exacerbe les sentiments.

À la Voljoux, comme ailleurs, on n'aime pas trop les étrangers. On veut bien les supporter quand ils passent, pas quand ils veulent rester et s'installer pour une vie meilleure.

Et quand les troupeaux sont attaqués, autant accuser les malamutes des étrangers. Avec un petit coup de pouce au destin pour aviver la haine mais le sordide est ailleurs.

Ensuite il faut vivre avec ça toute sa vie et une vie c'est long dans un village de montagne quand on se retrouve seul avec toute cette neige dehors et ce froid qui vous glace jusqu'aux os quand ce ne sont pas les souvenirs.

Parfois le passé vient vous rechercher et il est difficile de l'affronter.


Un grand merci aux Éditions Au Diable Vauvert ainsi qu'à Babelio Masse Critique Privilégiée.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Huis-clos noir dans un paysage blanc
Jean-Paul Didierlaurent, l'inoubliable auteur du Liseur de 6h 27, nous revient avec un récit très noir autour de trois solitudes qui vont remuer un lourd passé. Dans un massif montagneux pris par la neige, il va bouleverser leurs existences.

Est-ce parce qu'il a été écrit durant le confinement que ce nouveau roman nous plonge dans une atmosphère lourde, un huis-clos noir dans un massif couvert de neige? Toujours est-il que l'auteur du Liseur de 6h 27 décrit merveilleusement bien ce décor et cette ambiance oppressante.
Tout commence par l'extrait d'un journal intime rédigé en 1976 par une femme qui a émigré des Balkans pour commencer une nouvelle vie dans les Vosges. le projet de Dragan, son mari est d'élever des Malamute, chiens de traineau originaires de l'Alaska, pour proposer des balades aux touristes. Mais on en saura pas davantage pour l'instant, car on bascule en 2015, au moment où Germain est confronté à un choix cornélien. Ce vieil homme vit seul dans sa ferme et ne demande rien à personne. Sauf qu'il avance en âge et commence à avoir quelques soucis. de petits accidents qui inquiètent sa fille Françoise, installée à Marly-le-Roi. Aussi décide-t-elle de laisser son père choisir s'il va en EHPAD ou s'il accepte la compagnie de Basile, son lointain neveu, qui a accepté de veiller sur lui. «Entre la peste et le choléra, il avait choisi la peste», même s'il n'entend rien céder de sa liberté. Au volant de son van aménagé, Basile vient pour sa part tenter d'oublier le drame qu'il a vécu deux ans auparavant, lorsqu'une fillette s'est fracassée avec sa luge sur sa dameuse, lui qui est chargé de préparer les pistes aux skieurs. Alors que les deux ours essaient de s'apprivoiser, Basile fait la connaissance d'Emmanuelle, leur voisine. Une autre solitaire qui exerce le même difficile métier que lui, au volant de son engin de damage sophistiqué, un Kässbohrer PistenBully 600 Polar SCR pour les spécialistes. On ne va pas tarder à comprendre qu'Emmanuelle Radot est en fait la fille de Pavlina Radovic et qu'elle est revenue vivre dans la ferme où ses parents s'étaient installés quarante ans plus tôt.
Si Germain se réfugie dans sa cave où il fait de la dendrochronologie, c'est-à-dire qu'il étudie des tranches d'arbres remarquables, les lisant «de la même manière que d'autres lisent les livres, passant d'un cerne à un autre comme on tourne des pages, sans autre prétention que celle d'interroger les géants sur la marche du temps, à la recherche d'une certaine logique dans ces successions concentriques», il se rappelle aussi qu'il a bien connu la mère d'Emmanuelle.
Après le départ de Françoise, venue passer le réveillon auprès de son père, le temps s'était adouci au point que les habitants ont organisé une procession pour faire venir la neige. «Que la neige soit avec nous, que son règne vienne! Que la neige soit avec nous, que son règne vienne!»
Leurs voeux seront exaucés bien au-delà de leurs attentes et c'est dans un enfer blanc que la part d'ombre de chacun va peu à peu se dévoiler.
En insérant les extraits du journal intime de Pavlina tout au long du roman, Jean-Paul Didierlaurent fait remonter le passé à la surface du présent et dévoile des blessures encore vives. Et quand viennent les ultimes révélations, on est passé du roman blanc au roman noir. La parenté avec son compatriote vosgien Pierre Pelot est alors une évidence. Mêmes décors, mêmes histoires d'hommes confrontés au poids du passé, chargés de lourds secrets. Qui a écrit que la géographie, le climat dans lequel on vit était consubstantiel à l'oeuvre que l'on écrit? Ajoutons-y une puissance de narration qui vous emporte et vous comprendrez que Jean-Paul Didierlaurent est ici au meilleur de sa forme!


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C'est une histoire bien étrange, oppressante, angoissante que nous décrit ce roman.
Tout commence par l'extrait du journal de Pavlina Radovic en avril 1976. Elle arrive, avec son mari Dragan et leurs 4 chiens Malamute dans la station vosgienne de Voljoux. Ils viennent de Slovaquie pour s'installer dans une vieille ferme qu'ils ont achetée. Dragan souhaite ouvrir une agence de promenade à traineau traîné par des chiens.
Mais tout se passe en 2015, à Voljoux. Germain, octogénaire, vit dans sa ferme en ermite depuis le décès de sa femme Clotilde, ce qui inquiète beaucoup sa fille Françoise, la soixantaine, qui vit en région parisienne. Elle serait plus tranquille si son père acceptait d'aller en maison de retraite, mais ce dernier refuse obstinément. Ses passions : la forêt et surtout les arbres
Françoise va trouver une alternative mais sera-t-elle du goût de Germain ? Elle a retrouvé un petit-neveu de Germain, Basile, qui, par un heureux hasard, est saisonnier (dameur de pistes) à Voljoux. Elle lui propose de le loger gratuitement chez son père, en échange de la surveillance de celui-ci.
Basile arrive chez Germain et se rend tout suite compte que cette surveillance ne sera pas facile, Germain a un caractère bien trempé, il sera difficile à apprivoiser et bravant l'interdiction de sa fille, il a pour habitude de se retrancher dans sa cave dont il interdit l'accès. Que peut-il donc y faire ? Qu'y cache-t-il ?
Puis un soir apparaît Emmanuelle, leur voisine, dameuse également et collègue de Basile. Emmanuelle n'est autre que la fille de Pavlina, elle est revenue s'installer dans la ferme de ses parents, délabrée par les années.
La saison ne s'annonce pas sous les meilleurs jours, il n'y a pas de neige et les vacances de février approchent. Alors les gens du village décident d'organiser une procession, pour demander de la neige à Dieu.
Ils ont voulu de la neige, ils en ont eu beaucoup, beaucoup, beaucoup trop. On n'a jamais vu ça, une catastrophe.
Je ne vous ai donné qu'une infime partie de l'histoire, je ne voudrais pas spolier.
Sur fond de tempête de neige, dans une ambiance étouffante et angoissante, nous allons découvrir le fil d'une histoire peu ordinaire où les Radovic et leurs chiens, l'étrange bête des Vosges, Germain et Clotilde, ont tous leur part de secret. Et pas des moindres.
J'ai beaucoup aimé ce livre, il mérite bien ses cinq étoiles, l'auteur a une belle écriture, je l'avais déjà constaté en lisant « le liseur du 6 h 27 » et « le reste de leur vie ». Cette fois encore, il met en scène des personnages attachants dans une ambiance lourde. Nous y découvrirons des secrets bien gardés, des amours, des rancoeurs. Une très belle lecture que je ne saurais que recommander.
Je remercie Babelio –masse critique privilégiée – et les éditions Diable Vauvert pour l'envoi de ce très beau livre.
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La Voljoux, petite commune du massif vosgien, n'en finit pas de receler ses secrets sous des tonnes de neige. Il y a ceux de 1976 avec Pavlina et Dragan Radovic, et leurs quatre malamutes, fuyant leur Slovaquie natale pour essayer de trouver un avenir meilleur en France. Ceux actuels de Basile et son vieil oncle Germain s'essayant à une cohabitation imposée. Et ceux enfin d'Emmanuelle, venue s'installer seule dans une maison abandonnée depuis de nombreuses années.

Une histoire tissée de mystères, de mensonges, de non-dits. Une histoire noire dans un décor d'une blancheur immaculée. Une histoire admirablement contée qui entraîne le lecteur sur des terrains glissants où les gros engins-dameuses rectifient le paysage et bousculent les consciences. Une histoire où le fantastique côtoie la réalité, où la faune et la flore imposent le respect. Une histoire enfin où la poésie s'amourache de la cruauté.

J'ai retrouvé avec grand plaisir l'auteur du « Liseur du 6h27 ». Son talent de conteur est toujours bien présent et son amour des grosses machines aussi :0). La broyeuse Zestor 500 a cédé la place ici à la dameuse Kässbohrer Pistenbully 600 Polar SCR. Rien que ça ! Et ça dit tout de l'auteur et des recherches entreprises pour évoquer le travail de ces personnels de pistes de skis. Être au plus près de la vérité pour rendre le récit crédible, et y mêler la fiction pour lui donner un enrobage gourmand, une bonne recette équilibrée et délicieuse.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Au Diable Vauvert.
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C'est le dernier livre écrit par l'auteur, mort précocement d'un cancer. J'avais apprécié " le liseur de 6h17" mais la fin m'avait déçue. Celui-ci, plus abouti, je trouve, m'a davantage plu.

le malamute , chien de traîneau d'Alaska, est en effet au coeur de cette histoire, se déroulant en 2015, dans une région que j'aime: les Vosges. Trois personnages vont devoir cohabiter, un peu contre leur gré pour les deux premiers. Il s'agit d'un octogénaire bougon , Germain, et de son petit-neveu, Basile, à qui la fille de Germain a demandé de veiller sur le vieil homme, en logeant chez lui. Basile est en effet , durant les mois d'hiver, dameur sur les pistes de ski.

le troisième personnage , Emmanuelle,est une femme ayant souffert du manque d'amour de ses parents d'origine slovaque envers elle. Elle exerce le métier de dameuse aussi. C'est elle qui va , par son arrivée dans la maison que son père et sa mère ont fuie, bouleverser les existences...

La neige, tant attendue, qui tombera durant de nombreux jours de cet hiver 2015 sera également un élément perturbateur. le récit prend alors l'aspect d'une parabole. Une neige destructrice, qui révèle le poids du passé...

L'auteur a un indéniable sens du récit, il sait captiver le lecteur et manie aussi l'humour.. Les extraits du journal de la mère d'Emmanuelle , tenu en 1976, viennent entrecouper le présent et l'éclairent. On se doute assez vite de ce qu'il s'est passé. Cependant, les descriptions des paysages ensevelis sous la neige, du métier particulier de dameur, le mystère de la Bête lié aux malamutes que le père d'Emmanuelle aimait passionnément relancent l'intérêt du livre.

Un très prenant moment de lecture. J'aimerais découvrir les nouvelles de l'auteur, trop tôt disparu.
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