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Malamute de Jean-Paul DidierLaurent est le premier roman de cet auteur que je lis, c'est donc une aucune découverte. le style est léger et fluide, il nous emporte facilement au coeur des Vosges, un décor bien planté qui façonne son histoire. Page après page, le rythme demeure soutenu et l'on dévale les pentes abruptes de montagnes qui renferment les secrets d'une famille du cru. Pour autant, je reste un peu sur ma faim. J'ai trouvé que l'intrigue mettait du temps à se mettre en place, j'aurais aimé plus tôt dans la narration plonger dans la noirceur des âmes humaines. Cependant, je lirai volontiers d'autres ouvrages de cet auteur afin d'avoir un avis plus étayé sur son travail.
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Il est parfois difficile de diversifier ses lectures. L'habitude, la facilité qui consiste à se diriger vers une lecture qui, à priori, sera le bon choix… Dans ce cadre là, les opérations masse critique sont des ouvertures vers autre chose. Certes certaines « découvertes » resteront en bibliothèque sur l'étagère des « ne pas persévérer », voire celle des « abandon » ; mais parfois, une pépite. Je remercie Babélio et les éditions Au diable Vauvert pour cette découverte : Jean-Paul Didierlaurent et « Malamute ».

« Malamute », un huis clos montagnard ; pas si clos que cas d'ailleurs, au moins dans la première partie du bouquin. Une première partie qui peut paraître un peu longue dans la mise en place des protagonistes ; mais malgré tout sauvée, portée, par un style très plaisant.
Un vieillard, Germain vit seul dans ses Vosges natales, sa fille, son neveu dameur sur les pistes de ski sur la station voisine…
Une voisine, justement qui n'a pas son pareil pour piloter la dameuse dernier cri récemment acquise par la station ; et pour se souvenir de ses parents, immigrés originaires des Balkans, et déjà installés à Vojoux à une époque pas assez lointaine pour éviter les résurgences du passé.
La neige manque, cette année là à Voljoux. Les habitants demandent l'aide du prêtre. Une procession sera organisée pour demander la neige à Dieu. Et de la neige il va en tomber au-delà de toutes les espérances… beaucoup… trop… Beaucoup trop…

Une découverte qui appelle la lecture de « le liseur du 6h27 » qui semble avoir bonne presse auprès des lecteurs de Babélio, entre autres…
A suivre…
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1976, Pavlina s'installe avec Dragan un ancien légionnaire et leurs chiens malamutes à la Voljoux un village des Vosges dans une ferme posée au milieu des près. Ils ont fui l'usine qui vous mange littéralement, une envie d'aller voir ailleurs. Ils ont le projet de proposer des balades en chiens de traîneau aux touristes pendant la saison d'hiver.

2015, Germain est un octogénaire acariâtre, un taiseux, un vieux bouc qui commence à être gâteux, depuis la mort de sa femme, sa fille a décidé de régenter sa vie. Pour éviter le placement en EPHAD, il accepte à contrecoeur de cohabiter avec Basile, un petit neveu qui conduit une dameuse pendant la saison. L'arrivée de la belle Emmanuelle dans l'équipe de dameurs, une brebis égarée au milieu des loups, va susciter des jalousies et bien des questions.

Des secrets bien gardés, un vieil homme bougon et de la neige, beaucoup de neige. L'auteur brosse merveilleusement l'ambiance oppressante dans un huis clos montagnard avec une écriture fluide et des personnages forts. le récit de ce village coupé du monde par une tempête de neige alterne avec des extraits d'un journal, écrit quarante ans plus tôt par une jeune femme slovaque, qui fait remonter un passé douloureux. Si le lecteur comprend bien qu'à quarante ans de distance, les deux histoires sont liées, Jean-Paul DidierLaurent réussit à nous emporter dans de ce roman d'atmosphère.

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Alors que les dameurs s'organisent pour préparer les pistes de ski dans la station de la Voljoux, dès la première neige tombée, nous, c'est une piste bien noire que l'auteur nous propose de dévaler en nous entraînant dans un huis-clos glaçant, à la limite de l'apocalypse, et dont l'atmosphère se densifie au fur et à mesure du récit, pour devenir carrément oppressante.
Une piste noire, imprégnée de secrets et de rêves avortés, éclairée par un amour naissant, saupoudrée de fantastique et recouverte de vives émotions.

Un vent de fraîcheur glacial souffle sur les protagonistes. Parmi eux, Germain Grosdemange, un vieil homme, adepte de dendrochronologie (je ne connaissais pas ce terme ;-), bougon, tiraillé par son passé qui vit seul depuis le décès de sa femme et qui est loin de mener la vie saine que lui recommande ardemment sa fille unique Françoise.

« Germain lisait les arbres de la même manière que d'autres lisent les livres, passant d'un cerne à un autre comme on tourne des pages, sans autre prétention que celle d'interroger les géants sur la marche du temps, à la recherche d'une certaine logique dans ces successions concentriques. L'arbre du jour présentait soixante-quatre cernes. Après un rapide calcul, l'octogénaire inscrivit sur le registre l'année où l'arbrisseau était sorti de terre: 1951. Une rapide consultation de l'encyclopédie chronologique lui apprit que le hêtre qu'il avait sous les veux avait pointé ses premières feuilles l'année de la mort de Pétain. »

Heureusement, Basile, son petit neveu, un doux, fougueux et jeune rêveur, dameur sur la station, accepte de venir vivre chez lui le temps de la saison hivernale, l'esprit pourtant encore bien tourmenté par un accident survenu deux années auparavant. Et l'arrivée d'une nouvelle voisine, Emmanuelle, une jeune femme qui n'évolue pas par hasard dans un milieu d'hommes, va chambouler le quotidien de ces deux hommes et réveiller certains démons.
Se glissent, ponctuellement, dans ce présent admirablement bien conté, les pages d'un journal intime vielles de trente ans ; avec elles, remonte la part d'ombres des habitants de ce village.

Un grand merci à la masse critique privilégiée de Babelio et aux éditions Au Diable Vauvert pour ce beau moment de lecture. Une lecture extrêmement fluide, idéale pour rafraîchir les journées estivales !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Je tiens avant tout à remercier les éditions Au Diable Vauvert ainsi que Babelio pour l'envoi de ce livre. Reçu dans le cadre d'une Masse Critique Privilégiée, » Malamute « est le tout nouveau roman de Jean-Paul DIDIERLAURENT paru en ce printemps 2021. Une avalanche d'émotions où tapissent de nombreux secrets trop longtemps enfouis, dans un huis-clos montagnard.

Jean-Paul DIDIERLAURENT a remporté de nombreux concours de nouvelles et deux fois le Prix Hemingway avant de connaître un succès fulgurant avec son premier roman » le Liseur de 6H27 « , repris chez Folio et traduit dans trente-cinq pays.

A quatre-vingt quatre ans, Germain est un être râleur, acariâtre, égoïste et solitaire. Isolé depuis qu'il est veuf, il occupe ses journées à l'étude de sa collection de cernes dans le fin fond de sa cave, ou bien à déblayer la neige devant chez lui lorsque celle-ci se présente. Mais voilà, sa fille unique Françoise vit à Paris et a décidé qu'il n'était plus en état de s'occuper décemment de lui-même. Elle a donc pris l'initiative de proposer à son neveu Basile de profiter d'un logement à l'oeil à la montagne en échange de sa compagnie auprès de son père vieillissant.

Saisonnier, Basile, trentenaire, partage l'année entre la conduite d'engins de chantier et la dameuse dans cette même station de ski.

p. 38 : » Alors qu'il signait, Basile avait chassé de son esprit l'éventualité de se retrouver pour les quatre mois à venir avec sur les bras une Tatie Danielle au masculin. «

Alors qu'il peine à se remettre d'un drame tragique dont la culpabilité le ronge, Basile fait la connaissance de la nouvelle voisine de Germain, pour le moins surprenante.

p. 90 : » le premier moment de stupéfaction passé, Basile se fendit d'un timide sourire à l'intention de cette voisine qui en un instant venait de devenir sa collègue. «

En effet, un étrange lien unit Emmanuelle à Germain…

p. 102 : » de retour à Tignes, Emmanuelle n'avait eu de cesse de penser à la maison en bordure de forêt. Sa place se trouvait là-bas. Remonter aux origines, défaire les noeuds, trouver des réponses. L'opportunité du poste de conducteur d'engins de damage n'avait fait que la conforter dans sa décision et à la mi-septembre, Emmanuelle posait ses valises à La Voljoux dans cette maison-sépulture où ses parents avaient un jour enfoui leurs rêves. Et peut-être plus encore. «

Mais déterrer des secrets peut se révéler parfois bien périlleux…

p. 299 : » Germain n'aimait pas se retrouver seul avec la voisine qui profitait de ces tête-à-tête pour l'interroger sur la vie de ses parents à Voljoux. «

Des caractères forgés, taillés par la rudesse du climat. Des habitants de la montagne contraints à des incantations dans l'espoir de voir tomber l'or blanc, signe d'une saison prospère. Un roman envoûtant dont le sentiment de remord est omniprésent. C'est intrigant, bien construit et passionnant. D'une écriture fluide et entraînante, ce roman s'adresse à tout public.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Il fait froid dans ce village au pays des dameuses, des loups, des chiens errants et des vieux bougons.
Germain, octogénaire, enferme un secret dans les lignes d'un arbre. Ces lignes s'emmêlent à celles d'un cahier où les blessures s'écrivent en langue roumaine, comme pour leur donner un parfum de mystère, ainsi qu'aux empreintes d'un animal sauvage.
Deux périodes s'entrecroisent, 1976 et 2015. Les destins de Germain, de ses voisins, d'Emmanuelle et de Basile font des noeuds. Il faudra gratter l'écorce, pelleter des mètres et des mètres de neige, damer en allumant les phares dans la nuit pour rendre la piste de la vérité lisible au présent.

Une trame simple, des personnages et des dialogues un peu trop attendus, un peu agaçants même parfois. Pas de réelle surprise, l'auteur ne creuse pas assez, élague trop. Une rencontre trop brève avec les malamutes et son musher, une chute qui fond un peu. Un flocon de fantastique pour pimenter le léger ennui. Une lecture agréable cependant si on n'en demande pas plus.

Je remercie Babelio et les Éditions Au Diable Vauvert pour ce roman
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"Ouvrir un livre comme on pousse la porte d'une maison inconnue " et
se laisser porter par l'écriture de Jean-Paul Didierlaurent.

Principale protagoniste LA NEIGE
et ce voile cotonneux qui semble tout étouffer et fait, cependant, ressortir
les sentiments avec encore plus d'acuité.

Sous des mètres de neige, la vie, les secrets, les rivalités et l'amour.

La vie des dameurs sur leurs engins, qui, tels de gros insectes mordent la neige et la lissent inlassablement.

Germain, qui s'adonne à la dendrochronologie dans les profondeurs de sa cave depuis des lustres.
Germain, vieil ours, taiseux qui va cohabiter, contraint forcé par sa fille, avec Basile et faire connaissance avec sa jeune et jolie voisine, pas si étrangère que ça.

Beaucoup d'émotion et de fluidité dans l'écriture de cet auteur que j'avais déjà beaucoup aimé dans "Le Liseur du 6h27" ;

"Malamute" est d'un genre très différent, mais je ne l'en ai pas moins apprécié.

L'auteur nous a malheureusement quitté en 2021, à l'âge de 59 ans, il n'en reste pas moins un Conteur né.

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J'avais bien aimé le Liseur du 6h27, lu il y a quelques années, sans que ce soit non plus un grand souvenir de lecture. L'auteur étant vosgien, comme moi, j'ai eu envie de découvrir un peu plus sa plume. Au final, l'impression est à peu près la même : une jolie lecture, agréable, qui vaut le temps qu'on y passe, mais qui ne laissera probablement pas un souvenir impérissable.
C'est une histoire de tempête, une histoire de famille, l'histoire d'un secret qui va enfin se dévoiler. C'est aussi une histoire où les générations se côtoient, apprennent à s'apprivoiser. Il y aussi une histoire d'amour et une histoire ancienne. Ce livre, ce sont tout un tas d'histoires qui s'amoncèlent comme les tas de neige qui bloquent ce village des hauteurs, des personnages qui vont devoir vivre ensemble. Malgré ce que j'ai dit plus haut, il y a un détail que j'ai retrouvé ici, c'est l'humanité et la simplicité de ses personnages.. Ils ont tous quelque chose de touchant et d'authentique.
C'est une lecture très agréable avec une plume légère, et je relirai avec plaisir cet auteur.

Merci aux éditions Au Diable Vauvert et à la masse critique de Babelio pour cette lecture.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
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Un village de montagne dans les Vosges,un viel homme bougon qui accepte de cohabiter avec Basile un jeune saisonnier de la station de ski pour éviter l'hepad ( c'est le deal imposé par sa fille) ,une neige tant attendue qui ne veut plus s'arrêter de tomber et coupe la vallée du reste du monde,une jeune femme qui débarque pour renouer avec son histoire, voici le décors de Malamute. Deux histoires se croisent pour se rejoindre au présent. Celle des relations qui vont se nouer entre ces trois là et celle des parents d'Emmanuelle,les ruskkofs venus s'installer dans ce même lieu dans les années 70 afin de réaliser leur rêve avec leur meute de malamutes...
J'ai beaucoup aimé l'ambiance et le rythme du roman,qui avance dicté par la nature. le poids de la neige renvoie au poids des blessures et secrets que les trois personnages portent en eux. Mais sous ce poid c'est aussi la force qui se dégage et le désir,celui d'aimer,de comprendre et peut-être d'être pardonné. Et puis, il y a la place pour la lumière et la légèreté comme une belle poudreuse sous le soleil ! C'est un beau roman que nous offre J.P Didierlaurent et même si certains événements sont un peu prévisibles il y a de la surprise.
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J'étais très impatiente de découvrir le nouveau texte de Jean-Paul Didierlaurent dont j'avais particulièrement aimé « le liseur du 6 h 27 ».
Je remercie vivement Babélio et les Editions Au diable vauvert de me l'avoir offert dans le cadre d'une opération Masse critique privilégiée.

Je ne ressors pourtant pas totalement convaincu de cette lecture.
Certes, le roman ne manque pas d'atout.
J'ai particulièrement aimé l'étude approfondie des personnages. L'auteur les décrit avec beaucoup de réalisme.
Germain, octogénaire taiseux et têtu est bien décidé à finir ses jours dans sa maison, n'en déplaise à sa fille qui le mettrait volontiers dans un Ehpad.
L'arrivée de Basile résout le problème, il vivra avec le vieil homme en échange de quelques services tout en exerçant son travail de dameur.
Rajoutons une belle et mystérieuse voisine, elle aussi, comme Basile conductrice d'engin de déneigement.
Tout ce petit monde évolue dans un huis-clos montagnard, à la fois majestueux et angoissant.
La neige tombe, l'atmosphère s'alourdit, chacun épie le voisin.

L'auteur articule son récit sur deux périodes, nous emmenant quelques dizaines d'années en arrière où nous découvrons sous forme de journal la vie de Paula Radovic et de son mari Dagan installés dans le village avec leurs malamutes. Ils caressent l'espoir de vivre de l'activité de musher, mais il ne fait pas bon être étrangers dans ces montagnes.
Toutes ces histoires vont bien sûr se rejoindre.

Si la première partie du roman m'a totalement convaincue, j'ai trouvé que tout devenait prévisible. Je n'ai pas été étonnée par une fin sans surprise.
J'ai cependant passé un bon moment car l'ambiance est particulièrement bien décrite : ruralité, espace clos, petite communauté, et puis la neige, « l'or blanc », qui dicte sa loi.
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