C'est fou, quand même, comme une jeune auteure au visage angélique, au nom du même acabit, puisse inventer de telles histoires ! Elle est habitée par Satan, c'est sûr 😊
Et j'ai adoré ! Je me suis surprise moi-même à dévorer ce roman (car oui, c'est bien un roman et pas des nouvelles) et ne pouvoir le lâcher qu'après la dernière page.
Avec, au fond de moi, un sentiment diffus de malaise d'où il m'est très difficile de m'extirper.
Et j'ai adoré !
J'ai adoré car tous ces personnages qui se retrouvent ensemble, par pur hasard, sur la même aire d'autoroute du sud de la Belgique, à 23h12 exactement, sont décrits un par un dans chaque chapitre et se montrent sous leur jour le plus glauque.
Il y a même un cheval qui raconte son histoire…
Certaines personnes se connaissent, d'autres pas du tout.
Cela pourrait être des gens ordinaires, pour la plupart, mais sous des dehors clean, ils cachent bien des secrets nauséeux.
Et c'est raconté avec une telle verve, avec une telle autodérision jubilatoire, avec une telle franchise déclarée que je n'ai pu que suivre ces gens, les yeux exorbités (enfin, personne ne me regardait lire, c'est juste une expression), l'haleine en suspension, les doigts tremblants. Euh, j'arrête, vous avez compris.
Et la fin, me direz-vous ? Eh bien la fin est tout à fait cohérente avec l'ensemble en apparence décousu. N'oublions pas qu'il s'agit de gens qui ne font que se croiser, dont le passé (récent et moins récent pour certains) vient d'être raconté, et qui vont redémarrer après cette pause bienvenue (?).
Bref, si la vie vous parait un peu monotone en ce printemps pluvieux, alimentez-la avec un peu de
kérozène, vous allez redémarrer en trombe.