Kérozène

Ce roman est construit comme une suite de petites nouvelles. Chacune décrivant un personnage, une situation, il s'agit d'un puzzle humain ou chacun est une partie de l'histoire. J'ai été particulièrement touchée par Alika, interloquée par Olivier et sidérée par la manière dont Julie est traitée. Il m'a fallu un peu de recherche pour consolider lhistoire de ces vies qui se croisent . Livre dont l'articulation est inventive et riche.
Vous y trouverez des personnes haut en couleur, ce qui explique surement le titre " kérosène"

J'avais découvert @adeline_dieudonne avec La vraie vie, que j'avais adoré.

Ma rencontre avec ce livre était pourtant inattendue puisque je l'ai trouvé dans la boîte à livres d'une petite ville suisse…

Imaginez-vous passer devant une porte ouverte. A l'intérieur une conversation vous interpelle, vous ralentissez et vous approchez, vous voyez peut-être une partie de la scène, entendez quelques mots sans avoir leur contexte global… puis on se rend compte que vous êtes là et la porte est refermée.

C'est exactement l'effet que m'a fait ce livre.

Quelques personnes qui se croisent sur une aire d'autoroute. D'où viennent elles et que deviendront elles ? Peu importe. Ici seul compte le présent, et peut-être quelques souvenirs qui remontent.
L'autrice nous offre un fragment de chacune de ses vies. Aussi bref qu'intense.

C'est perturbant, saisissant, fascinant.

Je suis ressortie comme essoufflée de cette lecture, bluffé par la puissance d'un instant si court.
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Contrairement à la majorité, j'ai préféré ce livre à la vraie vie. Je l'ai trouvé plus intéressant, même si comme pour le précédent j'ai parfois eu du mal à voir où l'auteure voulait en venir.
Ici point d'histoire classique, puisqu'on suit plusieurs personnages qui se "rencontrent" dans une station service, façon nouvelles.
J'ai trouvé leur histoire intéressante avec de l'humour parfois et beaucoup de glauque. On n'a pas vraiment le temps de s'attacher aux personnages mais ce n'est pas grave car dans cet ouvrage, l'auteure donne l'impression au lecteur d'observer des personnes dans une station servive le temps d'une soirée.
Le style était plutôt sympathique et bien ficelé, même si parfois certains termes étaient un peu trop vulgaires.

En bref, un livre qui se laisse lire pour rentrer dans l'univers de l'auteure mais pas forcément un indispensable.

Chez Adeline Dieudonné le monde intérieur des etres humains comporte beaucoup de drames, de désenchantement et même parfois horreurs et de trauma..imaginez un instant ce qui se cache derrière les visages de ces inconnus que vous croisez à peine dans les lieux publics....vous pourriez souvent en apprendre de belles !
Dieudonné : un style iconclaste, qui a du punch voire du punk. .. capacité d ouvrir par l écriture, la porte sur tout un univers en quelques pages . Elle donne à voir un monde qui donne envie de se révolter, mais là révolte est elle possible ou debouche t elle seulement sur la folie, l alcool , la mort ...ou l attente resignée de ce qui n arrivera pas ou plus ? Un sombre pessimisme teinté d un humour noir qui me va droit au coeur je l avoue...
Et beaucoup de talent !!
J ai un autre Dieudonné sur ma table de chevet 🧐
.. Déjà la main dessus😍

13 personnes, un macchabée, un cheval.

Point de convergence : une aire d'autoroute.
23h12, arrêt sur image : les deux caissiers se tapent une barre, une octogénaire dégueule sur les pneus de sa 911 etc...

Et puis un focus arrière sur chacun des protagonistes.

Qui n'a jamais inventé la vie de ses congénères, par désoeuvrement ou par jeu, dans la file d'attente du supermarché, ou le ventre bondé d'un bus de ville ?

... jusqu'au point d'impact à 23h13, suggéré, dessiné comme une virgule qui reste en suspens.

Fin de la séquence
Un finish un peu brutal.
Un parti pris assumé de l'auteur qui a le mérite de l'originalité, mais qui frustre un peu.

A. Dieudonné lâche la bride.
C'est inclassable, violent, cocasse, improbable.
Un uppercut parfumé au malabar.
On aimerait presque une suite (mazout, gasoil ...?) pour savoir ce qu'ils sont devenus.

PS : ah, j'oubliais ! L'édition est sacrément belle (couleurs, graphisme, format...)

Du Adeline Dieudonné tout craché, là dessus y'a pas photo. On retrouve ce style horrifique terriblement ancré dans la réalité qui fonctionne à merveille.
Dans ce recueil de nouvelles très courtes j'ai trouvé que certaines étaient excellentes et certaines un peu plus en dessous. C'est pour ça que je lui donne cette note, mais ne vous méprenez pas, il y a vraiment des textes grandioses (mention spéciale à "Julianne").
En somme même si certains personnages m'ont moins touché, voire m'ont paru peu crédibles comparés aux autres, ça reste une très bonne lecture si vous aimez ce style d'écriture qui ne laisse pas indifférent. Je pense qu'il est tout bonnement impossible de lire toutes ces histoires sur tous ces personnages sans se poser des questions sur soi-même au moins une fois.

Oui, mais… si j'ai totalement accroché au style d'écriture, aux personnages plutôt rocambolesques, j'ai été particulièrement surprise par le final qui est… très abrupt… une page et demi et terminé (bonsoir)… J'ai trouvé cela dommage, j'aurais voulu que ce final soit davantage travaillé et détaillé, pour qu'on puisse faire mieux le lien entre les différents personnages. Il m'a manqué quelque chose…

Cet ouvrage d'Adeline Dieudonné prend comme point de départ une station service à un moment bien précis. Elle décrit ensuite une mini biographie de chaque personne s'y trouvant, en expliquant ce qui l'a conduit à cette station. L'écriture est vraiment jubilatoire, chaque chapitre est vraiment bien ciselé, dans un style précis.

Ce qui est sûr c'est que ce livre ne laissera personne indifférent comme tous les livres de cette Autrice.
C'est décalé, brut , parfois loufoque, mais c'est aussi une plume explosive, franche et addictive qu'on retrouve.
Une écriture et un style unique, sans tabou.
Qui nous bouscule, et nous plonge dans un univers complètement débridé.
Un vrai régal

Le problème quand on est complètement dingue du premier livre qu'on a lu d'un auteur, c'est que la suite est souvent difficile... J'avais eu un coup de coeur pour La vraie vie, et Kérozène m'a un peu déçue, alors que si c'était mon premier livre d'Adeline Dieudonné, j'aurais peut-être plus apprécié. Ce qui m'a manqué, c'est un peu de liant. Une station service la nuit sert de point de repère, et l'on découvre peu à peu l'histoire de ceux qui s'y croisent, à ce jour et à cette heure, mais je pensais franchement qu'il y aurait au moins une sorte d'interaction, de moment clé, entre eux. le roman aurait pu être plus épais, où certains personnages auraient pu disparaître pour laisser plus de place aux autres, mais là en tout cas, j'ai été un peu frustrée: certaines histoires s'arrêtent de façon beaucoup trop brusques, comme si l'auteur avait du rendre sa copie, et le lecteur reste sur sa faim.
C'est ceci dit tout à l'honneur de la plume , qu'on en veuille plus. Mais voilà refermer un livre ainsi, sur cette impression d'inachevé, est toujours frustrant.