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EAN : 9791026811190
128 pages
Urban Comics Editions (03/02/2017)
4.08/5   18 notes
Résumé :
Un soir, le scénariste Paul Dini, responsable de BATMAN, LA SÉRIE ANIMÉE, rentre chez lui après un rendez-vous décevant... suivi par deux inconnus. L'agression qui suit remet en cause toute son existence : de ses amours à sa famille en passant par son travail et sa passion pour les mondes de l'imaginaire. Dès lors, il va devoir réapprendre à vivre avec ses fêlures qu'elles soient physiques ou plus intimes, aidé en cela par les personnages de la mythologie du Chevali... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il s'agit d'une histoire complète et indépendante de toute autre. Elle est initialement parue en 2016, sans prépublication. le scénariste en est Paul Dini. Eduard Risso a réalisé les dessins, l'encrage et la mise en couleurs. le lettrage a été confié à Todd Klein. Paul Dini est connu pour avoir été, entre autres, le producteur et le scénariste de la série Batman, la série animée. Eduardo Risso est connu pour avoir été le dessinateur de la série 100 bullets (écrite par Brian Azzarello).

L'histoire s'ouvre avec un dessin pleine page montrant la tête de Paul Dini couverte de bandage, alors qu'il est allongé sur un lit d'hôpital, une perfusion dans le bras. Dans la page suivante, il se tient debout devant un grand tableau, avec un petit morceau de papier dans une main, indiquant qu'il va expliquer comment il a été agressé il y a quelques années, et quel rapport cet acte entretient avec Batman. Pour cette présentation (filmée par une petite caméra vidéo), il dispose des petits carrés de papiers avec un dessin esquissé dessus, sur le tableau, en les alignant rangée par rangée.

Paul Dini commence par évoquer son enfance de garçon un peu en retrait, ni premier de la classe, ni remarquable, sa découverte des oeuvres de fiction, de Lewis Carroll à Edgar Rice Burroughs, jusqu'à son premier comics de Batman et la série télévisée Batman la série TV avec Adam West et Burt Ward. Quelques années plus tard, Paul Dini a commencé sa carrière dans l'animation sous la houlette d'Alan Burnett. Il exerce le métier de ses rêves. Il voit Vivian une starlette de temps à autre, et sa psychothérapeute régulièrement.

Voilà un récit bien étrange ! La couverture semble promettre une histoire de Batman assez noire, avec la présence du Joker, et la victime d'une agression, c'est-à-dire la promesse d'une aventure avec une réflexion sur de statut de victime, ou sur la violence de rue, la brutalité arbitraire d'une banale agression. La quatrième de couverture évoque un fait réel, une agression de rue, banale et horrible. La page d'ouverture installe immédiatement un malaise quant à la gravité des blessures subies lors de cette agression. La page suivante installe un mode narratif assez particulier, puisque Paul Dini raconte lui-même sa propre histoire, comme s'il s'adressait à une assistance invisible, ce qui est à la fois une métaphore de la lecture, mais aussi une évidence qu'il s'adresse au lecteur, à tous les lecteurs invisibles pour lui lorsqu'il écrit ce récit.

De fait, le lecteur est invité à découvrir la vie personnelle de Paul Dini, l'agression en elle-même n'intervenant que vers le tiers du récit, alors qu'elle a été clairement annoncée par la première page, et par l'argument en quatrième de couverture. Il découvre un jeune garçon devant faire avec le fait qu'il ne serait jamais un premier de la classe ou un beau gosse dans les yeux des filles. Il découvre également un récit très autocentré, sans beaucoup de prise de recul sur soi-même, avec un soupçon d'auto apitoiement. Paul Dini n'est pas un individu à proprement parler désagréable, juste un être humain imparfait, pas très doué pour la vie en société, mais qui accapare le premier rôle dans son propre récit, se mettant en scène comme centre d'intérêt, ce qui semble d'autant plus futile qu'il dispose déjà d'une forme de célébrité et d'une véritable reconnaissance du public pour le dessin animé Batman. Il semble quémander encore plus d'attention, en montrant les aspects ratés de sa vie.

Si le lecteur a déjà lu la série 100 Bullets, il associe à jamais les dessins d'Eduardo Risso à ce récit tentaculaire très noir, c'est-à-dire un polar urbain, violent et brutal. Ici les dessins sont agréables, mais ils ne jouent pas vraiment sur les forces de l'artiste. le scénario contient de nombreuses scènes de dialogue, dans lesquelles Risso alterne régulièrement champ et contrechamp, sans concevoir de mise en scène plus élaborée. Il représente des individus ordinaires, aisément reconnaissables, aux morphologies diverses et réalistes. Les environnements sont plus ou moins détaillés en fonction de ce que leur description peut apporter à la séquence. Il a abandonné ses aplats de noir massifs et élégants, au profit d'une mise en couleur parfois pastel, parfois très claire, avec quelques lavis discrets par endroit. Enfin, il faut attendre la page 65 pour avoir droit à une véritable séquence de Batman, et elle ne dure que 4 pages (mais elle est graphiquement magnifique).

Pendant cette première moitié de récit, Paul Dini se sert des personnages de fiction (essentiellement Batman et ses ennemis) comme d'une métaphore directe de ses états d'esprit. Par exemple, Batman est un homme dur et analytique qui vient se moquer des faiblesses de Paul Dini, Joker est un individu qui se sert de son empathie pour appuyer là où ça fait mal, pour montrer à quel point Dini se berce d'illusions. Cet emploi des personnages est amusant, mais finalement très basique et il n'ajoute pas grand à chose à la narration, si ce n'est d'insister sur une forme d'infantilisme de la part de Paul Dini en tant que créateur.

Le lecteur est donc pris par surprise par la séquence dont il connaît déjà l'existence : l'agression de Paul Dini. Si elle est bien mise en avant comme étant le point central du récit, en fait le lecteur n'a aucune idée de la manière dont elle se produit, juste une idée des conséquences. Pour ces pages éprouvantes, Eduardo Risso passe en mode 100 Bullets. Cela ne veut pas dire qu'il exagère la violence pour la rendre attractive. Cela veut dire qu'il abandonne les couleurs plus sophistiquées, pour revenir à des aplats unis, et qu'il utilise des aplats de noir massifs. Bizarrement, l'effet qui en découle n'est pas de transformer cette séquence en spectacle, mais plutôt de montrer la brutalité des coups, et de laisser les détails à l'imagination du lecteur. Ce parti pris s'avère diablement efficace, terrifiant.

Étrangement passée cette séquence, le lecteur acquiert un regard très différent sur Paul Dini. Il ne voit plus dans le personnage mis en scène, un avatar d'un scénariste un peu narcissique, il voit la victime d'une agression de rue. Dini et Risso montrent à quel point cette agression physique est arbitraire, à quel point le personnage en est affecté. Cet acte ayant eu lieu dans les années 1990, le lecteur n'a pas de doute sur le fait que Paul Dini va mieux depuis, mais le récit est au présent. Or les réactions dudit personnage n'ont pas grand-chose de prévisible. En outre, finalement, le scénariste a bien fait son travail puisque le lecteur a fini par s'attacher au personnage, comme à une connaissance avec il a assez papoté pour apprendre à découvrir son caractère, ses envies, ses difficultés, ses névroses. du coup, les séquences suivantes montrent un individu très réel qui doit gérer la situation.

Paul Dini poursuit sa narration du même ton que le début du récit, avec une approche très terre à terre. Que se passe-t-il juste après avoir été roué de coups ? Eh bien non, la police n'arrive pas comme par magie. Il n'y a pas d'âme charitable qui surgit inopinément pour l'aider à se relever ou pour appeler une ambulance. Vivian (avec qui il venait de dîner dans un restaurant) ne revient pas sur ses pas comme par magie. Si le lecteur a une vague notion du système de soins aux États-Unis, il sait également que ça peut être compliqué. Paul Dini (en tant que scénariste) n'enjolive pas la suite, ne se donne pas le beau rôle, ne part pas dans une quête vengeresse pour apprendre à vivre aux coupables. le lecteur s'aperçoit également que le rôle des personnages de fiction (toujours Batman et ses ennemis) a changé. Bien sûr cette agression a changé le rapport que Paul Dini entretient avec ses amis imaginaires, et cela se ressent dans la nouvelle fonction qu'ils remplissent.

Eduardo Risso reprend son mode de dessin précédent, avec des lavis ténus, des dessins à la densité variable en fonction de la séquence, et des personnages rendus avec une approche aménagée également. Paul Dini apparaît comme un être humain normal, toujours pourvu d'un embonpoint et d'une silhouette qui atteste d'une aversion marquée pour la pratique du sport. À l'opposé sa psychothérapeute dispose d'une silhouette parfaite, avec un chemisier échancré, une jupe courte et des escarpins à haut talon. Les autres protagonistes si situent visuellement plutôt vers l'aspect ordinaire de Dini. L'artiste continue à penser ses prises de vue de manière à éviter un effet d'accumulation de têtes en train de parler sur fond vide, car le script repose essentiellement sur des dialogues, avec peu d'action (mais des changements de scène).

Risso s'acquitte donc de sa mission de montrer où se déroule chaque séquence, ce que font les personnages, à quoi ils ressemblent, portant ainsi tout le poids de la description pour soulager les dialogues de cette partie. Dans la mesure où cette histoire correspond à une comédie dramatique, il s'astreint à se montrer naturaliste, ce qui diminue l'intensité dramatique de ses pages par rapport à son travail sur 100 Bullets. La deuxième partie du récit est tout aussi autocentrée sur l'avatar de Paul Dini, pourtant elle ne produit pas du tout le même effet que la première. le scénariste ne raconte pas sa propre histoire comme s'il avait soudain eu une révélation suite à son agression. Il montre ses réactions, ses différents états d'esprit, ses relations avec ses porches.

Le lecteur prend conscience que la première partie assez narcissique était indispensable pour que l'avatar de Paul Dini existe en tant que personne dans cette deuxième partie. Il assiste aux conséquences sur un individu pleinement développé, avec son caractère et son histoire personnelle. Cela évite au récit d'être une enfilade de généralités. En même temps, il éprouve une réelle empathie vis-à-vis de Paul Dini, car les sentiments qu'il évoque parlent à tout être humain. En outre, ce récit ne se limite pas à un fait divers horrible mais banal. Au travers de l'ensemble du récit, le lecteur voit émerger les valeurs morales de Paul Dini, une partie de ses mécanismes psychologiques (sa motivation, sa façon de supporter le milieu environnant, sa façon de faire son deuil de certaines illusions, la manière dont il accepte le traumatisme qu'il a subi). Même si les quelques séquences chez la psychothérapeute évoquent une partie de ces mécanismes, l'auteur se tient à l'écart du vocabulaire propre à la psychanalyse, préférant montrer plutôt que d'expliquer, ce qui rend la projection du lecteur d'autant plus facile et émotionnelle.

La lecture de ce récit débute sur un double malentendu : celui de la promesse de la couverture sur le rôle de Batman, et celui relatif à l'objet du récit. En outre, un lecteur de 100 Bullets peut avoir un certain a priori sur la tonalité de la narration visuelle. Sous réserve de réussir à dépasser ces attentes et de lire le récit pour ce qu'il est, le lecteur se retrouve à côtoyer un individu aussi normal qu'unique, exerçant un métier qui fait rêver. Au travers de l'épreuve qu'il traverse, l'auteur évoque la condition humaine de manière très concrète, avec des émotions et des choix vécus par tout être humain, à un degré ou un autre.
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"Surprenant", c'est le terme qui s'est imposé à moi en refermant cette bande dessinée, que je n'ai pas pu lâcher une fois la lecture commencée. Je savais qu'il ne s'agissait pas d'une "aventure" de Batman, mais bien celle de l'un des scénaristes, et pas n'importe lequel, qui a travaillé sur la série animée des années 1990 et qui a co-créé le personnage de Harley Quinn (ce dernier point est important, j'y reviendrai). Cette histoire voit donc Paul Dini raconter son agression, et la manière dont il l'a vécue, subie puis surmonter, à des personnages hors champ que l'on ne découvrira qu'à la fin, dans une conclusion parfaitement maîtrisée. Les différentes étapes de ce trauma vont être l'occasion de faire dialoguer Paul Dini avec différents personnages de l'univers de Batman : Batman lui-même, le Joker, Batwoman, l'épouvantail, Poison Ivy, Double-Face et quelques autres. Chacune des apparitions correspond à un moment particulier, Paul Dini convoquant ces personnages, dans des scènes à mi-chemin entre réalité et fiction, pour symboliser ses peurs, trouver un réconfort (ce qui arrive peu souvent) et finalement montrer son état de fragilité psychologique. L'ensemble constitue une mise en abîme générale subtilement menée : Paul Dini scénarise un moment de sa vie en s'appuyant sur des personnages dont il scénarisait quotidiennement les "vies" dans une série d'animation. Et en même temps, il est impossible de ne pas se dire qu'il a peut-être réellement chercher du réconfort dans ces (ses ?) personnages au moment où ont eu lieu ces événements. Nous avons même droit à des joutes entre Batman et le Joker qui ne sont là que pour souligner l'instabilité émotionnelle et les risques psychologiques auxquels a été confronté Dini. La fin laisse finalement apparaître les auditeurs de l'histoire de Dini, qui sont en réalité tous les personnages de vilains qu'il a fait apparaître (presque au sens propre) à différents moments de son histoire. Chacun va alors à nouveau tenter de pointer les séquelles de cette agression et Dini va les balayer par la parole un à un, chassant ainsi ces avatars de ses démons intérieurs avec qui il a dû lutter . le dessin colle parfaitement à l'histoire, avec des jeux sur les couleurs et le découpage parfaitement adaptés et maîtrisés. Et Harley Quinn me direz-vous ? Et bien Harley Quinn est là pour conclure l'histoire de fort belle manière. Elle aussi était hors champ, peut-être depuis le début. Elle "apparaît" d'abord au moment où DIni retrouve son sens de l'humour lors d'une séance chez sa psy, puis dans la dernière page avec un paquet de popcorn à la main, comme si elle attendait la fin de ce mauvais film pour retrouver enfin "son" créateur, celui qui lui donne sa légèreté, sa folie, son espièglerie. La voir bondir autour de Dini dans la dernière case suffit pour savoir qu'il a gagné son combat pour retrouver l'envie d'aller de l'avant. Surprenant, maîtrisé et intelligent.
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Dark Night: une histoire vraie est un comics très meta, qui sort du lot au milieu de la production racontant les aventures et les exploits du Chevalier Noir.
Ecrit par Paul Dini et talentueusement illustré par Eduardo Risso, c'est un comics très autobiographique, dans lequel Paul Dini (qui travaillait à l'époque sur Batman: la série animée) raconte une violente agression dont il a été victime... et la manière dont il va arriver à en faire sens et l'encaisser, en s'appuyant beaucoup sur les personnages de l'univers de Batman, qui peuplent son imagination et l'accompagnent depuis toujours. C'est un récit très personnel mais aussi très franc, dans lequel le narrateur n'apparait pas toujours sous le meilleur jour, et je ne peux m'empêcher de penser qu'il a dû demander beaucoup de courage à écrire.
Le concept peut sembler un peu étrange, mais le résultat - très bien servi par le style graphique très versatile de Risso - est un récit intéressant sur le thème de l'imagination, l'impact de la culture et des récits, le métier de scénariste mais aussi celui de la résilience face à la violence soudainement subie...
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(LX971) Je me suis forcé à aller au bout en espérant, sans trop y croire, que ça décolle à un moment ou à un autre : peine perdue ! Cette BD relate la vie narcissique du scénariste de la série Batman, une vie sans grand intérêt bouleversée par une agression sauvage dans la rue. le tout à l'aide de dessins parfois très médiocres. Les super-héros ou super méchants rythment son imaginaire auto-centré sans que cela, non plus, présente le moindre intérêt. J'avoue, très sincèrement, que je ne vois pas qui cette BD va pouvoir intéresser. En aucun cas, les amateurs de comics ! Non sans hésitation pour le Prix BDz'îles.
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critiques presse (5)
Du9
04 septembre 2017
Dark Night n’est pas pour autant une charge contre les comics de super-héros. Il montre au contraire ce qui fait leur force en tant que mythe et langage.
Lire la critique sur le site : Du9
BoDoi
16 juin 2017
Si les textes se répètent parfois dans ce qui reste un comics intimiste touchant, la réussite de l’album tient pour beaucoup aux choix graphiques d’Eduardo Risso.
Lire la critique sur le site : BoDoi
ActuaBD
21 mars 2017
Touchant et saisissant, Dark Knight offre une vision étonnante de l’univers du Chevalier Noir, où la parole du scénariste retrouve une vertu cathartique directe, dans une démarche créatrice passionnante.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
14 février 2017
Risso transcende complètement le récit de Dini, nous fait entrer dans cet entre univers fantasmagorique ou la voix nous raconte une vie qui se veut touchante, tandis que les dessins nous font littéralement vibrer !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Sceneario
06 février 2017
Peut-être ne vous souviendrez-vous plus de l'histoire, mais en tout cas vous garderez longtemps en tête les images de Risso !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Qu'elles viennent des livres, des BD ou des dessins animés, j'adorais les histoires. Je les apprenais toutes par cœur et les personnages étaient comme des membres de ma propre famille.
Mon dessin animé préféré était "Beany & Cecil", de Bob Clampett.
Alors que les autres enfants employaient leur cerveau à faire des divisions, je me racontais les aventures imaginaires d'un serpent de mer sympa et de ses amis.
Cela contribuait grandement à rendre les cours de maths moins barbants... cela faisait des miracles pendant la messe... ou les repas de famille.
C'est à peu près à cette époque que j'ai découvert, un jour chez le coiffeur, les exploits d'un héros légendaire dans les pages d'un comic-book défraîchi.
BATMAN !
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"Encore ces dessins animés... J'aimerais savoir quel avenir tu te prépares en restant le nez collé devant ces âneries."
Et sur cette remarque plutôt prophétique de mon père, transportons-nous vingt-cinq ans plus tard.
Plein de bonnes choses me sont arrivées entre-temps, mais concentrons ce récit sur la période où j'ai travaillé pour Warner Bros Animation.
Ça en jette, hein ?
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— Étais-je furieux ? Bien sûr. Avais-je envie de tabasser ces types ? Absolument. Mais pour nous, les gamins calmes et solitaires, les réparties spontanées arrivaient toujours trop tard. Ce n'était qu'en rentrant chez nous les larmes aux yeux qu'on pensait à toutes les piques assassines qu'on aurait dû lancer, à la bravoure dont on aurait pu faire preuve. Mais plutôt que de leur en faire voir de toutes les couleurs... nous autres, les gosses invisibles, gardions nos couleurs en nous, à l'abri.
Elles nous servaient pour les choses qu'on aimait : le dessin, la musique, un rôle... tout ce qui nous définissait et nous mettait en valeur.
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- Comment tu fais pour entrer sans arrêt ?
- C'est toi qui me convoques.
- Mon imagination n'a pas d'interrupteur.
- Noie-moi dans l'alcool.
- Pas dans mon état, tu le sais. Et ce sont les poètes qui boivent à en mourir. Les scénaristes de cartoons jettent l'éponge quand leur tête devient un sifflet de loco.
- Je n'aurai pas cru que t'auto-détruire puisse t'effrayer.
- C'était avant de croiser deux salauds plus doués que moi à ce petit jeu. Ils sont quelque part, dehors. Peut-être en train d'agresser quelqu'un. Ou alors, ils envisagent de retenter le coup avec moi. Ils ont mon permis de conduire et mon adresse.
- Tu es affreusement craintif, ce soir.
- C'est normal, même toi, tu ne peux pas le nier.
- C'est illogique.
- D'accord. En théorie, je sais qu'il n'y a aucune raison pour qu'ils se risquent à revenir. J'ai parlé à tous mes voisins et ils font attention quand ils voient des inconnus. Les flics n'ont aucune piste, mais j'ai vu davantage de leurs voitures. Je prends garde à qui m'entoure quand je marche dans la rue.
- Voilà que tu te mets à penser comme moi.
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Même si Batman ne sauvera jamais personne dans la vraie vie, peut-être que les quelques minutes passées à regarder son dessin animé rendent les gens heureux. C'est bien peu, mais ce n'est pas rien.
Et si je peux participer à un truc pareil, je pense que ce n'est pas demain la veille que j'abandonnerai.
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Video de Eduardo Risso (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eduardo Risso
Quand Paul Dini raconte une expérience traumatisante, ça donne un comics plein d'émotions. A lire absolument !
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