AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,68

sur 1619 notes
Un récit beau et glaçant à la fois. C'est l'histoire d'hommes arrachés à leur terre natale, le Senegal pour défendre une "patrie" inconnue, la France. Les tirailleurs Sénégalais.
L'histoire d'un homme en particulier Alfa Ndiaye sombrant peu à peu dans la folie après avoir perdu son plus que frère Mademba Diop dans les tranchées de la première guerre mondiale.
Sa folie effraie ses camarades, elle le fait envoyer à l'arrière.
Où il nous conte alors son enfance et son adolescence en Afrique. L'histoire de jeunes hommes dans la force de l'âge prêt à s'abandonner, à tout abandonner dans l'espoir d'une vie meilleure mais que la guerre va détruire.
Cette lecture m'a fait l'effet d'un rouleau compresseur, j'étais sous le choc en refermant ce livre. Dur.
Mais le message qu'il véhicule, l'histoire qu'il raconte est essentiel. Indispensable.

"La France du capitaine a besoin que nous fassions les sauvages quand ça l'arrange. Elle a besoin que nous soyons sauvages parce que les ennemis ont peur de nos coupe-coupe. Je sais, j'ai compris, ce n'est pas plus compliqué que ça."
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          30
J'ai bien aimé ce roman car l'histoire est réelle, ça m'a beaucoup ému, il y a de l'action et de l'émotion c'est ce qui m'a marqué. Moi qui ne suis pas un grand lecteur, j'ai pris cette histoire à coeur et ça m'a donné envie de lire plus de livre. En lisant ce roman, j'ai pensé à « Putain de guerre » car c'est le même contexte. Je conseillerai cette lecture aux lecteurs sensibles car c'est une histoire touchante.
Les actions sont simples et dynamiques car elles sont répétitives et elles sont violentes parce que c'est la guerre. C'est une bonne qualité pour moi, parce que ça permet au lecteur de se mettre dans l'ambiance et de rendre une lecture simplifiée.
Je trouve les personnages moraux car ils sont unis. J'ai eu un coup de coeur pour Mademba et Alfa parce que cela m'a rappelé ma relation avec mon meilleur ami.
le cadre spatio-temporel est proche car ça se passe à la première guerre mondiale (1914-1918). Je trouve que c'est négatif car c'était le chaos.
le personnage est un exemple car il prouve les stéréotypes du capitaine Armand « Les nègres sont des sauvages, les cannibales, les zoulous » en ramenant les mains découpées de ses victimes avec leurs armes au capitaine.
Les registres sont familiers et courants car les soldats parlent de manière familière et le narrateur de manière courante, ce qui m'a permis de faire la différence entre les deux contextes (la guerre et le moment où le narrateur parle).
Commenter  J’apprécie          30
Le monde est embrasé par la première guerre mondiale. Dans le village de Gandiol au Sénégal, Mademda Diop s'engage au combat afin d'éprouver son courage et sa valeur accompagné de son ami d'enfance, Alfa Ndiaye. Ces deux jeunes hommes partent fièrement avec des rêves de bravoure et de retour glorieux.

Positionnés en première ligne sur le front français, ils se voient attribuer une fonction par les chefs militaires : terroriser l'ennemi allemand en faisant acte de sauvagerie. le coupe-coupe réglementaire à la main lors des assauts, ils se retrouvent à jouer un rôle dans une cruelle et sanglante comédie savamment orchestrée par la propagande.

Blessé mortellement par la baïonnette d'un soldat ennemi sur le champ de bataille, Mademda agonise sous les yeux de son ami paralysé, ne trouvant pas le courage de répondre aux longues supplications. Dès lors, Alpha va basculer dans la folie en menant sa propre guerre vengeresse. Il suscite désormais de la peur auprès de ses compagnons de tranchée et la décision est prise de l'envoyer à l'Arrière. Cet éloignement des combats marque pour lui un temps d'introspection, de retour à ses origines. Alfa est écrasé par une immense culpabilité : Pourquoi n'a-t-il pas su se montrer humain et mettre fin aux souffrances de son ami ? Quelle est sa part de responsabilité dans la mort de Mademda ?

L'auteur a été bouleversé par des lettres intimes de poilus mais a constaté qu'il n'existe pas d'équivalent du côté sénégalais. Face à ce manque, il a inventé dans ce livre une intimité avec l'un d'eux. Il s'agit donc de donner une voix à ces tirailleurs sénégalais trop souvent oubliés dans le récit de la Grande Guerre.

S'ouvrant sur une mort, ce roman de guerre à la première personne est une entrée directe et poignante aux pensées et à la sensibilité d'Alfa Ndiaye. L'écriture de David Diop parvient à retranscrire la tradition orale forte dans laquelle les deux soldats ont grandi. Ce court récit, très imagé, foisonne de métaphores poétiques ce qui lui donne la tonalité mythique d'un conte africain. Celui-ci est particulièrement horrifiant et glaçant.
Commenter  J’apprécie          30
« À la guerre, quand on a un problème avec un de ses propres soldats, on le fait tuer par les ennemis. C'est plus pratique. »
.
.
« Un matin de la Grande Guerre, le capitaine Armand siffle l'attaque contre l'ennemi allemand. Les soldats s'élancent. Dans leurs rangs, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d'Alfa, son ami d'enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s'enfuit »
.
.
C'est une lecture qui m'a beaucoup perturbée, une chose est claire j'ai ressenti des choses pendant ma lecture mais c'était un sentiment bizarre, ce livre m'a fait me sentir bizarre. Je n'en ai pas moins aimé le contenu ou la plume de l'auteur bien que ce ne soit pas un coup de coeur. La plume de l'auteur est atypique et la fin m'a laissé sur une impression bizarre. Cependant, c'est un magnifique roman sur la Première Guerre Mondiale, sur la vie dans les tranchées, les attaques, les stratégies. C'est une lecture dont la narration m'a fait me sentir bizarre, presque folle, c'est donc d'une manière un peu bizarre que je l'ai appréciée. Je vous conseille de découvrir par vous même ce petit roman court, qui peut se lire d'un coup, afin de découvrir la plume d'un auteur atypique mais pas désagréable et une histoire sanglante.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          30
Un livre sur la première guerre mondiale, sa folie meurtrière, la déshumanisation des hommes à travers l'histoire d'un tirailleur sénégalais et de « son plus que frère ». Ce livre a l'écriture Subtile, délicate, raconte, au delà de l'amitié, la dérive vers la folie...pour échapper à ce qu'il reste de nous dans cette guerre.
Commenter  J’apprécie          30
C'est passionnant de tomber sur un livre qui traite de la 1ère guerre mondiale sous un angle inédit.
Alfa un jeune sénégalais tirailleurs (on en décompte 134 000) est plongée dans l'enfer des tranchées de la 1ère guerre mondiale.
Il voit son "plus que frère" se faire éventrer. C'est le récit du poids de la culpabilité de n'avoir pu aider son ami en l'achevant. Au lieu de cela c'est une longue agonie, de longues heures de pleurs qui résonnent dans sa tête.
L'emploi du "je" sans protection questionne la sauvagerie de la guerre.
Qui est le plus dangereux Alfa et ses mains coupées ou bien le capitaine avec son terrible sifflet qui envoyait ses soldats à une boucherie, une mort certaine!
Cet auteur a remporté le prix Goncourt des Lycéens pour son 1er roman et c'est un chant poétique venu d'ailleurs que nous offre l'auteur.
Commenter  J’apprécie          30
C'est un long monologue intérieur. A qui pourrait d'ailleurs s'ouvrir Alfa Ndiaye sinon à lui-même, homme noir parmi des blancs dont il ne connaît même pas la langue ? Un homme qui a quitté son village sénégalais de Gandiol pour servir, en tant que chair à canon, une patrie où il n'avait jamais mis les pieds, lui qui n'a même pas pris la peine de fréquenter, comme tant de ses camarades, une école coloniale aux discours nébuleux, aux enseignements inaccessibles. Son ami Mademba Diop, lui, y est allé. Il y a appris à lire, à écrire, à parler cet inintelligible français. C'est lui qui a voulu s'engager sur le front, rêvant d'un futur retour auréolé de reconnaissance, et surtout enrichi d'un pécule qui leur permettrait de quitter Gandiol pour monter une affaire en ville. Et on ne dit pas non à celui que l'on considère comme son "plus que frère".

Aujourd'hui, Alfa en est à se repentir de n'avoir pas abrégé les souffrances de Mademba, malgré les supplications de ce dernier qui, blessé lors d'un assaut, a agonisé dans ses bras pendant des heures avec les entrailles à l'air.

Plongé au coeur d'un massacre industrialisé et d'une extrême violence, hanté par la nécessité de conjurer, de réparer ce manquement vis-à-vis de son ami, il traque la nuit venue des ennemis isolés, qu'il achève après leur avoir coupé une main. Il met surtout un point d'honneur à abréger leurs souffrances au plus vite... Ses exploits nocturnes lui valent dans un premier temps les félicitations de ses voisins de tranchée, qui rient même de cette macabre collection de mains qu'il se constitue, mais l'admiration se transforme bientôt en crainte, et en rejet. On le prend pour un dëmm, un "dévoreur d'âme".

"Traduites" pour nous être accessibles, ses pensées nous parviennent sur un mode incantatoire, riches de métaphores, émaillées de redondances et de ce qui nous peut nous apparaître comme des bizarreries linguistiques, l'auteur tentant de rendre perceptible, saisissable, une expression mentale construite à partir de traditions orales, et du wolof.

Elles expriment la détresse liée à la brutale prise de conscience de l'homme face à l'inique cruauté du monde. Car Alfa le répète, il a désormais décidé de penser par lui-même, au-delà des règles, de l'établi. Il n'est plus dupe de la manière dont on les utilise, ces noirs dont on appelle à la "sauvagerie", comme une mise en scène grotesque, pour terroriser l'ennemi. Peut-être est-il fou, mais comment mesurer la folie d'un homme perdu dans celle de la guerre ? Il faut de toute façon être fou pour s'extraire du ventre de la terre en hurlant comme un sauvage pour aller se faire pulvériser... Mais si la douleur est tolérée -à condition de la garder pour soi-, la rage et la furie sont taboues, et celle d'Alfa devient gênante...

"Frère d'âme" est son long cri intérieur pour revendiquer son humanité, hurler qu'il n'est ni fou ni sauvage, mais un homme pris dans l'absurde sauvagerie orchestrée par d'autres hommes. Un homme qui pour supporter, au coeur de cette démence, son extrême solitude et son sentiment de culpabilité, s'est réfugié dans les tréfonds de son esprit en compagnie du souvenirs des jours où, vivant parmi les siens, il était lui-même.

Un roman avec une belle puissance d'évocation, qui s'essouffle malheureusement au fil du récit, les procédés stylistiques utilisés par l'auteur pour traduire au mieux les particularités linguistiques de son personnage finissant par lasser un peu.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          30
Un livre qui m'a vraiment touché. Une écriture violente, des répétitions, des métaphores, j'ai trouvé cette plume magnifique. L'histoire est quand à elle merveilleuse, elle nous plonge dans la folie de la guerre, je suis sortie du livre bouleversée.
Commenter  J’apprécie          30
Un roman qui évoque tout à la fois la beauté et la puissance de l'amitié mais aussi la violence et la férocité de la guerre. Un personnage qui se révèle doux, tendre et sensible aussi bien que sanguinaire et sauvage.
J'ai été très touchée par cette duplicité, par ce soldat dévoré de l'intérieur par la culpabilité et par la folie de cette guerre. le tout dans une langue qui nous enveloppe comme un refrain lancinant, répétitif, comme une douce comptine d'enfant racontée par un ogre affamé.
Commenter  J’apprécie          30
Pour la beauté et la justesse de la langue …
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (3185) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3182 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}