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3,5

sur 394 notes
Portée par la curiosité de la découverte, j'ai abordé ce livre avec enthousiasme...L'auteure semble avoir un certain succès.

Des le début, curieuse écriture! L'utilisation du point-virgule est pour le moins bizarre et peu logique. Un exemple:" A force; donc; tu es tombée enceinte;" Si c'est un effet de style, je le trouve sans intérêt. Et bien sûr, il y a cette narration à la deuxième personne, sans doute une volonté de distanciation, voire de dichotomie du personnage de M.A. Femme anonyme , censée représenter bon nombre de ses semblables. Jeu de mots aussi évoquant Emma Bovary, une citation du livre apparaît.

Car M.A est une Emma des années 1970 et suivantes , insatisfaite, toujours en attente d'autre chose. Comme elle m'a énervée! Pour moi , elle n'est en aucun cas une représentation juste de la femme de cette époque . Heureusement d'ailleurs, car quel pessimisme ambiant, quelle amertume!

Surtout, ce qui m'a gênée, c'est cet aspect hybride du livre, entre roman et essai de sociologie. On suit certes le parcours de M.A, mais il y a d'ennuyeuses descriptions, par exemple de l'évolution de l'automobile, ou du cycle d'une machine à laver.

J'ai eu l'impression d'un produit marketing, se voulant original et différent dans sa structure, mais il ne m'a pas du tout convaincue. Déçue! Mais de nombreux lecteurs l'ont aimé. A vous de voir...
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J'ai été quelque peu déçue par ce livre dont on m'avait pourtant fait l'éloge.
C'est surtout l'héroïne que j'ai trouvée profondément antipathique.
C'est une égoïste, jamais contente, jamais satisfaite, qui aurait, comme on dit, "tout pour être heureuse".
Elle vit dans un pavillon d'un village-dortoir de l'Isère, entourée de sa famille, à laquelle elle ne prête, en dépit des apparences, qu'une attention relative.
Je n'ai pas apprécié non plus la trop grande minutie de l'auteure à décrire certains geste ou objets, ce qui occasionne des lourdeurs dans le récit.
J'ai mis trois étoiles à cause des dernières pages, qui elles, décrivent parfaitement bien la vieillesse et la mort (ouf ! bon débarras !).
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Tâche ardue que de faire la critique de la condition pavillonnaire ! Ce roman, que l'on pourrait presque de qualifier de « documentaire », avec son écriture minimaliste et objective, consiste à retracer le parcours d'une vie, celle de M.-A., de son enfance à l'aboutissement de sa vie d'adulte.

Si la narration est rendue de manière originale, à la deuxième personne du singulier, son sujet lui est tout ce qu'il y a de plus banal. Ici, pas de grand destin extraordinaire, pas de grandes ambitions mais la vie classique d'une anonyme. Après une enfance et une scolarité normales dans une petite ville de campagne, la découverte et les émois de la vie estudiantine, M.-A. rencontre celui qui deviendra son mari et avec lequel elle vivra une vie tracée par d'autres avant elle : le premier emploi, l'achat d'une maison, le mariage (car le concubinage à l'époque « ne se faisait pas »), l'irruption des enfants… et puis quoi ? le ronron d'une vie bien huilée, sans surprises et dans laquelle M.-A. finit par terriblement s'ennuyer. Et c'est là qu'elle se rend compte, même si elle le soupçonnait déjà un peu, de la banalité de sa vie, et des autres chemins de vie qu'elle aurait pu emprunter mais qui ne resteront jamais que des fantasmes…

Sophie Divry décrit avec beaucoup de talent les moindres recoins d'une vie confortable (peut-être trop), sans aspérités, dans laquelle nombre de personnes pourront se reconnaître. Son écriture, qui s'est faite volontairement neutre, impersonnelle, pour traduire la banalité et la vacuité d'une vie de femme, est très fluide et plutôt agréable à lire. Mais cette objectivité stylistique m'a fait rester en dehors de l'ouvrage, et j'ai eu du mal à ressentir une quelconque émotion pour M.-A. (ou alors une vague irritation à son égard : si elle est si insatisfaite de sa vie, pourquoi ne fait-elle rien pour la changer ?), même si j'ai fini, à mon tour et à ma grande surprise, par être atteinte par cet ennui et à m'en sentir un peu oppressée. L'ouvrage m'a fait ainsi, malgré moi, impression même si je ne pourrais pas dire pour autant que je l'ai aimé. Et c'est pour ces contradictions, le goût douceâtre que La condition pavillonnaire m'a laissé dans la bouche, que je remercie Les éditions Noir sur Blanc et Babélio pour cette lecture.
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Changement de tonalité par rapport à ce livre que j'ai lu après le diable sortit de la salle de bains mais qu'elle a publié avant et pour ce roman écrit quelques années auparavant et beaucoup plus sombre, voire désespéré, qui prouve la capacité de l'auteur à se renouveller et proposer un univers différent et tout autant, voire même plus convaincant.

"La condition pavillonnaire" relate la vie d'une femme depuis son enfance jusqu'à sa mort des années 60 à nos jours. Une vie en apparence parfaite avec un mari aimant, des enfants, une belle petite maison. Pourtant, celle que l'on appelle tout au long du livre M.-A. en référence à Emma Bovary, si elle a tout pour être heureuse, s'ennuie profondément. le temps passe, tous les jours se ressemblent inlassablement. Son insatisfaction est totale et va la pousser à trouver toutes sortes d'exutoires pour échapper au quotidien parmi lesquels l'adultère ou l'humanitaire.

Sorte de relecture moderne de Madame Bovary, le roman prend soin de nous peindre un personnage féminin socialement coincé, psychologiquement insatisfait et surtout, même si elle ne se l'avoue jamais vraiment, terriblement frustrée.

Le gros atout du livre, doté d'une intrigue déjà lue ici et là et d'être écrite à la deuxième personne du singulier qui apporte un trouble, un coté inéluctable au temps qui marque son sceau sur cette destinée ordinaire. le style d'écriture original, bourré d'incises disposées ça et là renforce l'impression de ces années qui défilent à toute allure et sur lesquelles on n'a finalement peu de prise . ( Après le travail, tu te voyais en train de faire les courses, toute seule à l'hypermarché, passant devant certains rayons sans t'arrêter, reposant le panier avant la caisse, faisant toujours les mêmes gestes, à l'arrivée chemin des Pins, fermer la voiture, chercher tes clefs, ouvrir la porte de la villa. »)

A chaque moment de sa vie, le personnage dissèque son ordinaire qui en définitive est le quotidien de la grande majorité de nos contemporains. Dans le pavillon qu'elle acquiert avec un mari qu'elle n'aime qu'avec raison plus que passion, M.A. rencontra les affres de l'angoisse et de la frustration.

Prise de conscience sur le non-sens de la recherche de son bien-être dans le confort d'une petite vie rangée, analyse froide et pertinente de la routine avec ses tâches répétitives, et ; la nostalgie du passé ; l'envie d'ailleurs et d'une autre vie, d'une vie somme toute profondément ennuyeuse, l'auteur a l'intelligence de mettre ce destin de femme sans destin en parallèle avec l'évolution de la société,et de porter sa réflexion sociétale où où le bonheur à crédit est assez impossible à mettre en place.

Un roman qui peut donner le sentiment d'étouffer comme son héroine le fait entre les quatre murs de son pavillon, mais qui touche intensèment par sa justesse et son intensité
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'aimais l'idée de dénoncer les vies étriquées et le peu de rêves de certains parcours mais je me suis heurtée à l'écriture.

Je ne peux pas dire qu'elle est mauvaise mais elle ne me convient pas et cela m'a empêché de terminer ma lecture. C'est rare.

Mon problème est la manière qu'à l'écrivain de dire "tu" à longueur de phrases. Au lieu de m'impliquer dans le récit, ce choix m'a au contraire laissé à distance.

J'avais l'impression d'être dans un "livre dont vous êtes le héros". Sauf qu'en plus comme il s'agit d'anti-héros, je me suite vite découragée de cette description d'une vie qui me semble plus relever de mes parents ou grand parents que de ma génération.

Dommage...
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J'ai beaucoup apprécié ce roman qui nous raconte l'histoire d'une femme mariée en attente d'un évènement exceptionnel qui n'arrive jamais.
Je l'ai lu sans juger le personnage. J'étais plutôt navrée pour elle qui ne parvient pas à voir la richesse de ce qu'elle possède déjà et son aveuglement qui fait qu'elle ne cherche pas à améliorer ses dialogues avec ses proches (son mari en l'occurence).
C'était dommage son asservissement vis-à-vis de son amant. Et notre libération là-dedans.
Bien sûr, je me suis reconnue dans certains passages.
C'est vraiment la vie d'une femme qui peut exister
C'est original le tutoiement envers le personnage central.
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La condition pavillonnaire, c'est ce statut réconfortant que vise tout jeune couple partant de rien : une maison à crédit, une belle voiture et les enfants qui vont avec, la mère qui sacrifie sa carrière pour élever ses enfants ; la petite vie de banlieue bien tranquille. Cette image de perfection vers laquelle on croit devoir tendre, qui semble être le bonheur espéré, c'est ce vers quoi tendait M.A. et elle l'a eu.


Au départ, cette tranquillité est effectivement réconfortante : Des amis stables, un travail stable, une vie stable. Tellement stable qu'elle devient peu à peu inébranlable, immuable. Répétitive. Routinière. Et comment faire autrement ? Comment rompre la monotonie qui s'installe, ne plus faire les gestes que font tous les gens qu'on croyait envier : réveiller les enfants, les faire manger, ouvrir la portière de la voiture, les faire monter, démarrer, les déposer, rejoindre son bureau, se garer, travailler, rentrer, préparer le repas attendre le retour de l'homme, la porte, le bruit des clés, le sourire habitué, le baiser léger ; Dormir ; Se relever…


La condition pavillonnaire étouffe M.A., notre héroïne, à travers la vie de laquelle on comprend sa lassitude, sa déprime, ses envies d'évasion, le vieillissement, les attentes déçues et les doutes sur les choix qu'elle a fait pour se retrouver aujourd'hui dans une vie qui l'ennuie et dans laquelle elle s'est perdue.


*****

Ce troisième roman de Sophie Divry est, comme dans « la cote 400 » une sorte de monologue : l'auteure, tutoyant l'héroïne avec tendresse et compassion comme s'il pouvait s'agir d'elle-même et de tout le monde à la fois, rappelle l'enchainement des étapes de cette vie qui la laisse inassouvie. On nous raconte quelle fille a été M.A., quelle ado, quelle étudiante ; Elle fut amoureuse, puis épouse, et enfin mère. Elle a eu l'impression que le disque était rayé, qu'elle tournait en rond ; Elle a repris un métier mais ça ne suffisait plus : rêvant de liberté mais surtout de nouveauté, elle tombe même dans le cliché de l'amant au travail, son bol d'air, indispensable ; l'amant ambitieux celui qui lui offrira son premier chagrin d'amour, son désespoir, le rêve d'une autre vie qui part en fumée. Alors arrive la dépression, le besoin de sorties mais l'absence d'envie, la déception de tout, ce goût amer, des jours identiques et le temps qui file, elle qui vieillit de plus en plus seule. L'échec du Yoga, l'aide du psy, l'arrivée des petits enfants, la femme qui reprend le dessus sur la mère ; Retrouver le plaisir des rencontres ou sorties entre amies ; Et, lentement, son couple se reforme, sa vie reprend des couleurs : quelques plaisirs la ramènent à la vie.


Nous racontant la vie de M.A. avec un doux mélange de recul, de délicatesse, d'humour et de fatalisme, Sophie Divy nous dresse le portrait d'une vraie Madame Bovary des temps modernes. Ce roman s'adresse donc à tous ceux qui, un jour où l'autre, se sont sentis inassouvis sans pouvoir se plaindre, ont eu des doutes sur leurs choix, ou que l'on incite à entrer dans le moule. le mode de narration met très bien en valeur l'enchainement des événements et certains ressentis de l'héroïne : En très peu de pages et quelques passages vraiment savoureux, nous captons son essence et son histoire ; L'histoire du cycle de la vie, de l'utilité de tous, et surtout de l'importance pour chacun de trouver sa place dans ce monde. Attention toutefois au moment où vous choisissez de le lire, car le ton général est nostalgique.

Merci à Babélio et aux éditions Noir sur blanc de m'avoir permis de faire plus ample connaissance avec l'oeuvre de Sophie Divry.


Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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Mais quel livre... !!!

J'en ai même versé une larme... Ce petit livre ne paye pas de mine au départ on se dit tiens... Un poisson dans un bocal....

SUPERBE!!

Je commence la lecture et je suis interpellée par le style de l'auteur qui sait écrire le commun, le quotidien
Je suis ébahi devant le paragraphe de la mise en marche du lave linge...
Je me surprend à soutenir M-A, à l'entendre à la comprendre... Elle tisse avec moi une relation complice et intime..

Bref, c'est beau et on a envie de la suivre!!

Allez y... L'émotion et le vrai sont simplement au rendez vous...
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En 200 pages , Sophie Divry réussi à faire vivre son personnage, M.-A., Mme Bovary moderne. Ou tout simplement, une femme qui se retrouve devant la vacuité et l'inconsistance de sa vie (réelles ou supposées), une vie qui coule, s'écoule. Et qui happe sans noyer. Et pourtant ce n'était pas gagné (pour moi). le roman commence comme un écho aux Choses de Perec (qui je n'ai pas aimé) et qui se continue par une écriture qui me rappelle celle de Lagarce (là, par contre, je me raccroche). Et ça colle parfaitement avec la vie en 200 pages de M.-A. : elle permet de incises, l'impression de dire 2 choses à la fois comme on fait 2 choses en même temps. Et c'est c qui fait avancer la vie et les pages. En même temps, le "tu" enferme M.-A. dans sa vie, elle y est assignée sans possibilité de faire autre chose, assignée dans sa maison-boîte. Au final, cela donne une vision d'au-dessus (sans jugement, attention), d'une femme qui a vécu sans que les changements politiques, sociétaux n'aient eu un réel impact sur le cours de son existence.
Une vie ordinaire en somme, avec ses mouvements souterrains et ses jaillissements. Sans que rien ne vienne en changer durablement le cours.
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La quatrième de couverture dit tout. Mais il faut dire que dans ce roman, il ne se passe rien de surprernant ! C'est d'une platitude incroyable, écrit tout en pâté très serré de surcroît. Seul le tutoiement du narrateur envers le personnage tout au long du récit peut surprendre. Je ne me suis attachée ni au personnage principal, cette banale M.A-. qui s'ennuie dans sa vie et ne trouve comme échappatoire que de tromper son mari. Ouais, bof.... Il faut vraiment manquer d'imagination !

Récit de la vie d'une femme qui ne s'intéresse à rien. Si ce n'est (par ordre chronologique) : se trouver un mari ; devenir propriétaire ; fonder une famille. Pourtant, elle n'a pas l'air sotte, elle a fait des études, elle est cadre. Mais apparemment aucune sensibilité artistique et culturelle. M.-A. est un être désincarné. Elle a tout du zombie. Elle finit comme tel : rien de tel qu'une bonne petite dépression et le tour est joué ! Elle manque d'imagination et de curiosité. Ce n'est pas une Bovary ou du moins une pâle copie sans originalité.

Un roman qui manque de piquant, sans vraiment de surprise : on pressent tout ce qui va arriver. Je me suis profondément ennuyée et je regrette que l'analyse de la société contemporaine soit inexistante. Une histoire triste qui laisse néanmoins de marbre.
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