AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,5

sur 397 notes
Très belle et puissante évocation de la vie d'une femme, de l'enfance à la fin de vie. Ses aspirations, ses doutes, la vie domestique et la vie de bureau, ses non-choix, ses moments de crise... Un roman d'une grande profondeur, et tout à la fois parsemé d'humour, de détachement. Magnifique.
Commenter  J’apprécie          20
Sophie Divry nous raconte par le menu, de manière quasi clinique, l'intégralité de la vie de M-A. de son enfance à son décès.
La singularité du livre réside dans la narration à la deuxième personne du singulier.
Je n'ai pas accroché à l'emploi de ce "tu" que j'ai trouvé froid.
Il est parfois bien accusateur ce "tu", limite méprisant.
Je n'ai pas ressenti d'empathie de la part de l'autrice pour son personnage principal, voulue comme une Emma Bovary moderne.
L'autrice aligne les clichés, sans tendresse, alors qu'au fond un cliché n'est-il pas une réalité maintes fois répétée ?
Je n'arrive pas à déterminer si c'est voulu ou non.
Sans compter certains passages dont je n'ai pas compris l'utilité (description de réfrigérateur ou de voiture sur plusieurs pages).
Une petite émotion sur la fin tout de même.
Un avis mitigé donc.
Une certitude toutefois, si vous n'avez pas le moral, passez votre chemin sous peine d'aggraver votre situation.
Commenter  J’apprécie          30
Tout d'abord un grand merci à ma collègue de m'avoir conseillé ce livre. J'ai lu 2 autres livres de cette autrice "Quand le diable sortit de la salle de bain" que je n'ai pas fini car je n'y comprenais pas grand chose, un peu fouilli à mon goût et le second "Fantastique histoire d'amour" son dernier roman qui m'avait beaucoup plu.
Je me suis donc lancée dans ce récit à la fois ordinaire de part la vie de cette femme et extra-ordinaire par la narration avec l'emploi du "tu" pour cette héroïne.
M.A., dans ma tête je l'appelais "Marie-Ange". Et c'est en lisant d'autres critiques que l'autrice la comparaît à Emma Bovary dans les années 50. J'avoue que je n'avais pas tilté mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier ce livre.
Ce roman raconte, donc, la vie d'une femme née dans les années 50, de son enfance à sa fin de vie. C'est une vie très ordinaire, qui se passe plutôt bien pour elle. J'ai retrouvé certaines phases de la vie de mes parents et de ma propre vie. C'en est d'ailleurs très touchant par moment. Des souvenirs qui remontent, certains plaisant, d'autres moins. Malgré beaucoup d'événements heureux, il y a un certain mal-être pour cette femme. Tout au long de cette lecture, on sentait une tristesse venir au loin, on ne savait pas vraiment s'il y aurait un événement majeur qui éclabousserait cette vie ordinaire mais plutôt heureuse. Un petit bémol tout de même, on aurait aimé à lire les pensées de son mari, François, savoir ce qu'il a pensé de sa vie. J'aimerai vous donner l'envie de lire ce roman car il m'a procuré du plaisir. Un portrait de femme bien croqué qui montre la condition féminine dans les années 50 à nos jours.
Commenter  J’apprécie          400
Elle est jeune, elle est amoureuse. Elle se marie, elle s'épanouit. de Chambéry ils s'installent à Lyon. Elle travaille, elle tombe enceinte. Elle est mère, elle arpente le quartier pavillonnaire. Mais chaque jour, depuis tant de temps, il lui manque quelquechose pour se sentir complète, pour ne pas être cette desesperate housewife...

Elle ne s'appelle pas, à peine M. A., pas nommée, mais clairement assimilée à une Emma Bovary des temps modernes. C'est un livre puissant, fort, qui mêle en parallèle le roman, à travers la vie complète de cette femme que l'on va suivre au fil des époques, et l'analyse sociale, avec cette manière de décortiquer des us et coutumes, des conditions et des équipements totalement courants et devenus banals. Sophie Divry s'arrête souvent en chemin pour s'adonner à des dissections littéraires complètes.

C'est une plume grinçante qui court et dessine les contours d'une condition féminine contemporaine, d'un enfermement social en pavillon, d'un sourd désespoir presque indicible, né d'une petite musique qui revient, celle d'une saudade, de petits regrets...

Génial roman.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
Commenter  J’apprécie          60
Ce qui m'a frappé dans le roman de Sophie Divry est l'utilisation de la 2e personne du singulier.
Le style d'écriture est intéressant, mais après avoir lu les 3 premières pages, j'ai ouvert le livre en son milieu et vers la fin.
Le "tu" est employé tout au long du roman, au présent, à l'imparfait, au futur…
Tels les énoncés du Décalogue, les phrases se succèdent sous forme d'injonctions.
Sans porter de jugement sur M.A., La narratrice c'est-à-dire l'auteure Sophie Divry, déroule le dictat de la condition féminine.
Le style d'écriture est difficilement immersif, créant une distance souhaitée avec M.A. Je n'ai d'ailleurs pas trouvé son prénom dans le livre, uniquement des initiales.
C'est un parti pris d'auteure qui fixe méthodiquement la condition de vie standard de femmes, dans des pavillons eux tout aussi standards.
À plusieurs reprises, j'ai senti des liens avec l'étonnant roman de Joy Sorman "Boys, boys, boys".
Commenter  J’apprécie          30
Il est difficile de chroniquer ce roman hors normes. Sophie Divry a avoué a Richard Gaitet pouvoir mourir après l'avoir écrit. Telle une Bovary moderne, M-A. contemple les cartes postales et les magnets décorant son réfrigérateur, réminiscences de sa vie entière, vouée à la réussite matérielle et affective modeste voulue par ses parents, son milieu. de bonnes études, un bon mari, travailleur et honnête, de beaux enfants, la santé. La propriété d'un pavillon au bout de quelques années. le passage à temps partiel pour s'occuper des enfants.
Comme Sophie Divry l'expliquait dans une tribune du Monde, ce roman de l'ennui moderne ne peut qu'être monstrueux afin que le lecteur ressente le vertige de cet ennui d'un bonheur matériel et factice.
Et c'est réussi, monstrueusement. L'épuisement des lieux, objets et situations, à la Georges Perec, suscite l'effroi autant que le rire ou l'énervement. Combien de fois ai-je été tentée de poser ce livre ? Pour le reprendre quelques heures après, espérant une réaction, un retournement.
Pas meilleure que son modèle Flaubertien, M-A. ne réussit pas à trouver son salut dans les bras de son amant - un salaud comme il se doit - ni dans le yoga, l'humanitaire ou un troisième enfant.
Terriblement efficace pour dépeindre la condition féminine occidentale moderne, Sophie Divry en profite pour nous faire regarder certaines évidences sous un autre angle, dévastateur - la voiture, le centre commercial, le monde de l'entreprise. Et c'est salutaire.
Attendez juste un moment où vous allez bien pour le lire…
Commenter  J’apprécie          10
Je suis navrée pour l'auteure, mais vraiment, j'ai trouvé ce livre imbuvable.
En lisant la quatrième de couverture, je m'attendais à une réflexion sur notre société actuelle, mêlée d'humour et d'autodérision de la part du personnage, M-A ; tentant de pimenter sa vie par tous les moyens. Cela aurait pu être drôle !
Une Emma Bovary moderne, nous dit-on ! Et bien, j'aurais dû lire quelques pages avant de l'acheter.

Le livre est écrit à la deuxième personne du singulier. Si c'est pour que le lecteur s'identifie au personnage, c'est loupé pour ma part. Tout est d'une banalité et d'un ennui, rien ne parvient à s'enchaîner de manière fluide. Pour exemple, je vais citer la première page :

"Tu es assise à la table de la cuisine. Ton regard déchiffre machinalement les inscriptions d'un emballage de compote de pommes restée sur la toile cirée. Et dans le silence de début d'après-midi, le compresseur du réfrigérateur se déclenche. Il s'agit d'un modèle encastré d'un mètre trente de haut..."
Et la description du frigidaire se poursuit sur deux pages 🤯

Je crois que vous aurez compris, ce livre est une grosse déception pour moi.
Commenter  J’apprécie          10
Si votre jauge de joie de vivre n'est pas au top ou que vous souffrez d'un mal-être existentiel caractérisé, je ne saurais que vous conseiller de passer votre chemin car la lecture de ce roman est légèrement plombante.

Toute la vie de M.-A. (en référence à Emma Bovary) est retracée dans ces pages : l'enfance solitaire et ennuyeuse, les études à Lyon vécues comme une échappatoire à la médiocrité parentale, le mariage avec François, agent d'assurance plan-plan, le job administratif chez un fabricant de meubles en zone industrielle au bout de l'autoroute, l'amant aux dents longues qui vient ponctuellement mettre un peu de piment dans la vie de notre héroïne mais qui n'envisagera pas de quitter sa femme (ah bon ???), les gosses, puis la retraite et son pendant inéluctable… le décès.

C'est un parcours de vie des plus banals qui est relaté ici mais tout le but de la manoeuvre est d'en démontrer l'immense vacuité, comblée autant que faire se peut par une consommation à outrance. Nouvelle cafetière, nouvelle télévision, shopping au centre commercial tout beau tout neuf le samedi, puis yoga, psy, humanitaire quand la satisfaction matérielle ne suffira plus… on sent bien que l'autrice a une dent (enfin, tout le dentier je pense) contre ce genre de personne, jusqu'à faire dire à M.-A. des horreurs histoire de la faire passer pour une idiote, du genre qu'elle aurait quand même bien préféré être otage quelque part plutôt que de vivre une seule journée de plus de sa vie morne et routinière.

Le choix étonnant d'écrire le livre à la deuxième personne du singulier renforce le côté « tribunal » du bouquin : « tu » as fait ci, « tu » as acheté ça, « tu » es un vrai mouton de la société de consommation, « tu » es complètement débile de déprimer parce qu'on t'a volé ta télé. Au final ça en devient vraiment caricatural.

Ce côté militant m'a laissée de marbre, voire même un poil agacée car c'est fait sans art et sans saveur, le pire étant que je suis du même bord ! La prose de l'autrice est en effet à l'image de ce qu'elle raconte : ennuyeuse. Plusieurs critiques ont relevé la ressemblance avec l'écriture plate et soporifique d'Annie Ernaux. Je n'y avais pas pensé mais je confirme qu'il y a une ressemblance ! La digression sur l'automobile insérée au milieu du roman en est l'illustration la plus frappante, quatre pages de description d'une simple voiture : le coffre, les pneus, le volant… Elle n'est ni drôle, ni intéressante, ni bien écrite, alors me vient en tête une question : à quoi bon ?

Donc souvenez-vous, vous qui avez acquis à grands frais une petite maison individuelle, vous qui posez vos fesses dans votre voiture tous les putains de matin de la semaine pour aller bosser, vous qui êtes bénévole au resto du coeur le samedi parce que vous avez rien d'autre à foutre de votre journée et que ça vous donne bonne conscience : vous avez des vies de merde et en plus, c'est de votre faute si le monde court à la catastrophe. Ne feriez-vous pas mieux d'en finir tout de suite, à l'image d'Emma Bovary, comme ça on n'en parlerait plus* ?

*Au choix : empoisonnement, « accident » de voiture, saut dans le vide, tranchage de veines, tête dans le four, pendaison, noyade, hara-kiri, arme à feu, explosif, émanations de gaz, doigts dans la prise… pour rigoler je vous conseille les livres d'Andy Riley « Le coup du lapin », ça fera passer une pilule décidément très difficile à avaler !
Commenter  J’apprécie          80
la lecture de ce roman a parfois été un peu ardue, mais le sentiment qui s'en dégage est tellement fort et persistant que cela va rester pour moi une lecture très marquante. l'écriture est précise et les choix stylistiques -adresse à la deuxième personne du singulier, descriptions très précises des objets du quotidien...- donnent corps au sujet du roman. j'ai trouvé que le regard du narrateur oscillait entre dissection cruelle et tendresse refoulée, ce qui m'a laissé un sentiment amer. c'est en tout cas une réflexion profonde sur nos vies "prêtes à vivre" dans une société de consommation vide de transcendance et d'idéal.
Commenter  J’apprécie          20
Je suis passé à côté de l'écriture alors que c'est justement le point-clé du roman.

On s'ennuie et l'énumération de tâches domestiques n'aide pas vraiment.

Je comprends ce qu'a voulu faire l'auteure ici avec ce « Madame Bovary » écrit à la deuxième personne, mais ça n'a pas pris.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (782) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
569 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}