Marlène

Mon auteur préféré. Ce roman reprend les thèmes habituels de Philippe Djian : personnages torturés, difficultés de communication homme-femmes, histoires d'amour très compliquées et à rebondissements. Ce récit est sombre et palpitant jusqu'à la fin , tel une tragédie moderne...cette aventure reflète la vie , la douleur et l’inexplicable profondeur des marques que nous laissent les épreuves ...On est seul mais on porte sur les autres des relents de rancœur ....
On ne s'ennui jamais. Tout ce joue dans les 20 dernières pages qui nous scotchent!

Roman audacieux par sa forme ramassée, élliptique nécessitant attention et vigilance du lecteur pour ne pas être rapidement « largué » : des chapitres, certains très courts, précédés d'un titre souvent inattendu (sourcils, moitié, raviolis, tondeuses, lunettes, rétroviseur, mollet, pute …) des dialogues noyés dans le texte, des personnages pas toujours faciles à identifier et malgré tout, un texte séduisant, rapide qu'on n'a certainement pas envie d'abandonner avant le point final.
Les personnages ? Deux hommes et trois femmes. Dan et Richard, amis d'enfance, vétérans de l'Afghanistan peinent à se reconstruire depuis leur retour des zones de combat. Nath est la femme de Richard, Mona leur fille de dix-huit ans, en pleine révolte contre ses parents est venue se réfugier chez Dan. Marlène, gaffeuse et experte en zizanie qui, en débarquant chez sa soeur Nath va redistribuer les cartes d'un scénario qui ne demande qu'à déraper.
Une écriture nerveuse, brutale qui ne laisse aucun répit au lecteur mais lui suggèrera certainement un parallèle avec « Oh ! » (1912) un des précédents romans de l'auteur où il démontrait avec brio, comme ici, son art de conclure une histoire.

Deux amis d'enfance veterans d'Afghanistan l'un un peu paumé, l'autre plus ancré dans la réalité. L'écriture m'a perturbé parfois, il faut suivre comme il faut les suivre dans leurs vies pas comme les autres marquées par la guerre.

J'ai apprécié en son temps le film 37. 2 le matin... J'ai aimé également Elle...
Alors j'ai été tentée de lire tout de même un roman de Philippe Djian.
J'imagine déjà le film... La lecture est un scénario...
Il aime les personnages complexes qui laissent le lecteur perplexe.
Il a réussi, j'ai hâte de voir le film...
Le style est épuré, on imagine parfairement les personnages... Mais Djian laisse suffisamment de place au lecteur pour qu'il s'imprègne du personnage... Les adeptes des guillemets et des tirets seront frustrés...
Moi j'ai trouvé que leur absence reposait :-)