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Nous sommes dans une zone pavillonnaire, le père de Lili emmène sa fille tous les matins à l'école. Séparé de sa femme, une jolie jeune fille au pair à la maison, il a bien du mal, parfois, à gérer sa vie sentimentale. Pourtant, il éprouve une certaine attirance envers sa voisine, Carole, l'institutrice de Lili, elle-même mère de deux garçons, dont le mari s'est envolé une fois le gros lot gagné au loto. Cette séparation l'a laissée méfiante et légèrement amère.
Il dépose Carole et ses deux garçons tous les matins à l'école. Un jour comme les autres où presque, puisqu'ils arrivent en retard, quelle n'est pas leur surprise de découvrir, stupéfaits, toute l'école prise en otage par un homme cagoulé et armé, dune ceinture de dynamite autour du corps. Il fera tout sauter si on ne lui donne pas une grosse somme d'argent. Un terrible huis-clos débute alors entre les différents protagonistes, des tensions commencent à devenir palpables, la police encercle l'école et c'est dans ces moments-là que les langues se délient et les sentiments se dévoilent...

Adaptation d'une nouvelle de Philippe Djian initialement parue dans les Inrockuptibles, cet album est une petite merveille. Certes, on ne peut s'empêcher de penser à ce terrible fait divers qui s'est passé dans une école à Neuilly, en 1993. Mais, malgré la gravité du sujet lui-même, Djian a su alléger ce fait dramatique en nous proposant les points de vue des otages et une certaine nonchalance dans les actes. Il explore ici l'âme humaine et les comportements dans une telle situation. Ce fait n'est finalement qu'une excuse pour nous parler d'amour, de dévoiler au fil des pages des sentiments amicaux ou amoureux, de la bonté d'âme, de la gentillesse et de la solidarité. Ce huis-clos imposé permet donc à nos deux héros de donner un nouveau sens à leur vie et de se révéler. Il faut noter la qualité de la mise en scène, une ambiance parfois oppressante ou plus légère.
Visuellement, Jean-Philippe Peyraud a fait un travail tout à fait original et pertinent. Des dessins au graphisme irréprochable, empli de simplicité et d'élégance et des planches de pleine page muettes qui traduisent une certaine tension collent parfaitement à la situation. La mise en couleur installe le lecteur dans cette atmosphère si particulière.

Une Mise en bouche qui vous mettra en appétit...
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Voici ma première tentative de lecture de Philippe Djian après Crocodiles, que je n'avais pas aimé, et lu il y a bien longtemps.
Et bien, j'ai beaucoup aimé. Ce court roman, qui se lit en quelques heures, a tout d'une nouvelle: la concision, le rythme et la chute, qui rend le titre compréhensible, à rebours - non non, je n'en dirai pas plus!

Le narrateur élève seul sa fille de quatre -cinq ans et vient de sympathiser avec l'institutrice de celle-ci, fraîchement divorcée, mère de deux enfants, dépassée par les événements, le rythme de ses journées, et n'ayant pas encore avalé la pilule de sa rupture.
Les deux petites familles débarquent en retard à l'école maternelle et se retrouvent face à une situation tout aussi inattendue que terrifiante: un homme équipé d'explosifs a pris enfants et adultes en otage.
Le récit est bien mené et la relation entre les deux protagonistes délicatement abordée, avec un narrateur plein d'empathie et d'attirance pour cette femme débordée dont il essaie, doucement, de se rapprocher. Finalement, on s'attache davantage à lui, même si elle a tout pour émouvoir.
Voici une lecture qui me réconcilie un peu avec Philippe Djian.
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Philippe Djian, je le connais surtout par le bouche à oreille. Et bien sûr grâce au film aussi beau que dérangeant "37°2 le matin" (Jean-Jacques Beineix, 1986), dans lequel une mise en bouche, eh bien... Ici, le terme désigne plutôt une ébauche, une frustration.
L'histoire s'annonce classique : un papa élève seul sa petite, aidé de filles au pair pas très motivées. Il s'amourache de l'institutrice de sa fille, ou souhaite juste briser sa solitude avec cette "proie" apparemment facile ? Cette jeune mère est en effet séparée depuis peu et déprimée - déprime qui s'exprime par un mélange de tristesse, de découragement, d'agressivité. La dame se fait plutôt revêche face aux tentatives de séduction du gentil monsieur plein de bonne volonté et d'arrières-pensées. Et puis un drame va les rapprocher le temps de quelques heures - et plus ? A vous de voir. L'occasion pour l'homme de se comporter en héros.

Si l'intrigue m'a de moins en moins convaincue, j'ai beaucoup aimé le graphisme, harmonieux, épuré et doux, aux teintes sépia/pastel. Cet album est l'adaptation d'une nouvelle de Djian. le scénario ne m'encourage guère à découvrir l'auteur, mais l'enthousiasme sur "oh..." de Juin a éveillé ma curiosité.
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Philippe Djian n'a pas forcé son talent pour écrire ce texte, sur la quantité comme sur la qualité.
La nouvelle "Mise en bouche" ne m'a pas fait saliver.
Elle a d'abord été publiée en 2003 en supplément des Inrockuptibles dans une collection "Des nouvelles du sexe", mais il n'y en a pas, il y a seulement des intentions.
Le narrateur est père célibataire, sa petite fille va à la maternelle et Carole, la maitresse (d'école) vit à côté. Comme elle vient d'être abandonnée par son mari avec ses deux enfants, ils se retrouvent tous les matins pour faire le chemin en voiture jusqu'à l'école maternelle. Seulement voilà, ce jour-là un terroriste a pris la classe en otage et menace de tout faire sauter. Ils vont tous vivre en huis clos durant deux jours. La nuit, Carole va retrouver sa libido et envisager un rapprochement avec le narrateur qu'elle embrasse à pleine bouche en attendant plus d'intimité.
Je n'ai pas trouvé cela drôle d'autant plus que le terroriste et les policiers sont aussi antipathiques, on a l'impression qu'ils sont mis au même niveau.
Je pense que l'idée de base est d'opposer la drague du couple à la situation angoissante de la prise d'otage (le léger et le lourd) mais ça fonctionne assez mal notamment parce qu'il y a certains événements improbables.
Si Philippe Djian sait raconter une histoire, celle-ci à un intérêt limité.


Challenge Coeur d'artichaut 2022
Challenge Riquiqui 2022
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La vie amoureuse du narrateur, un père célibataire d'une petite fille qu'il élève seule, est plutôt inexistante. Il couche avec la fille au-pair du moment, mais en réalité il s'est épris de sa voisine Carole, mère de deux jeunes enfants et fraichement plaquée par son mari. La voiture de Carole étant tombée en panne, le narrateur lui propose gentiment de faire chauffeur pour elle et ses enfants.
Un jour, ils arrivent en retard. La porte d'entrée de l'école maternelle est déjà fermée et ils décident donc d'entrer par une autre porte.
Surprise, surprise, un forcené a pris en otage les enfants et les maîtresses. On s'attend à une situation de panique, mais le narrateur, il continue à raconter tranquillement son histoire et à développer ses sentiments envers Carole. C'est comme si il vivait la situation dans un second état et qu'une éventuelle relation amoureuse (ou plutôt rapport sexuel) avec Carole soit son préoccupation principale. La fin est plutôt déconcertante, mais bien ficelée.
Philippe DJIAN s'est basé sur un fait divers dont tout le monde se souvient. La prise d'otage d'une école maternelle à Neuilly sur Seine en 1993. Contrairement à ce qu'on peut penser, cette prise d'otage ne sert que comme fond, le forcené est très peu présent ainsi que la police.
En temps normale on aurait dit que cette histoire n'est qu'une simple flirte entre deux êtres paumés, mais dans ce contexte spécifique elle devienne plutôt drôle où les personnes principales « jouent » avec leurs sentiments respectifs. Ou est-ce peut-être pour cacher leur peur ?

Un petit livre assez prenant d'à peine 80 pages qui se lit d'un seul trait. Je recommande !

Challenge Multi Défis 2018
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Dans une version édulcorée et modifiée de l'affaire Human Bomb, un homme et une femme se rapprochent au profit de ce huis-clos forcé et tragique.
Si la prise d'otage en elle-même est bien rendue, je dois dire que j'ai été moins convaincue par les rapports entre les personnages. Leur façon de jouer au chat et à la souris et de passer l'un et l'autre, et sans arrêt, du "je veux" au "je veux pas" m'ont un peu lassée.
Par contre le dessin est excellent, bien maitrisé, expressif tout en conservant de la rondeur. Il est un peu en décalage par rapport au sujet difficile de la prise d'otage et permet de conserver ainsi une certaine légèreté.
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Un matin au réveil, un homme célibataire se rend compte que beaucoup de choses pourraient sans doute aller mieux dans sa vie... et que le temps qui passe anéanti une à une ses espérances. Il se trouve aussi que sa voisine, une mère célibataire diablement jolie, est aussi l'instit' de sa fille...
Une panne de réveil, une prise d'otage dans une école, des personnages ambigus et attachants et un dessin sobre mais tout en sensibilité sauront distiller savamment la tension qui couve... Une mise en bouche qui vous fera saliver !
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En version poche, sans illustrations, cette mise en bouche ne donne pas spécialement envie de mâcher et de manger. Un huis-clos bref qui tente d'être troublant, sensuel, je ne sais pas trop. N'a pas trouvé mes cordes sensibles. Pourtant, parfois Djian, l'a fait. Pas ici, pas assez fort en tout cas.
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EXTRAIT "Très intéressant cet album. Philippe Djian parvient à transmettre une très belle tension, de peur autant que de désir. Eros et Thanatos, si l'on veut faire appel aux grands concepts. Mais l'idée est bien là. Dans cette promiscuité insupportable, leur histoire va évoluer à toute vitesse. Comme dans n'importe quel groupe replié sur lui-même, en fait. J'ai aimé vibrer au rythme des personnages. "
Lien : http://chroniquesdelinvisibl..
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novella très courte (!!!) mais aussi très punchy. du bon Djian dans la forme et le fond, pas larmoyant, ni blasé. Avec les thèmes récurents de l'auteur et surtout un appréciable brin d'humour.
A lire...
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