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3,52

sur 120 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a des lectures dont on ne ressort jamais indemne et celle-ci en fait partie.
Je ne vais pas trouver de mots assez puissants pour décrire cette très belle decouverte mais...
Ce roman est criant d'intensité,
de sincérité,
de vérité.
Il vous prend aux tripes,
vous transperce,
vous bouleverse.
Il vous écorche,
vous blesse,
vous balance son poing en plein ventre,
vous laisse à terre.
Ça fait ressurgir ce qu'il y a de plus profond en vous, le bon comme le mauvais.
C'est beau,
c'est magique.
C'est la vie sous toutes ses coutures,
dans toute sa splendeur,
dans toute sa noirceur.
Le roman est magique.
La plume est belle.
L'écriture est magnifique.
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Roman noir, à ne pas lire un jour de vague à l'âme, la vague t'emporterait.

La culpabilité… putain de cancer de l'âme.
Les toubibs, les analyses sanguines, les IRM, personne ne voit rien. Toi, t'as même pas les mots pour expliquer le mal être.
Qu'on t'ait éduqué sur ses bases ou qu'on n'ait pas trouvé les mots, petit, pour t'en débarrasser quand le drame te tombera dessus, la culpabilité s'imprègnera de toi, de ta volonte, elle bouffera ta joie morceau par morceau, gangrènera ton coeur et ton esprit, s'insinuera dans chaque pore de ta peau, et c'est si facile d'y revenir, dès qu'un soleil tentera d'éclairer et de réchauffer un peu ton coeur, tu fouilleras dans les plaies, tu gratteras et tout suintera, les blessures te brûleront et te consumeront et là, tout s'éteindra, tout deviendra terne et gris, mort, juste un coeur battant, le reste six pieds sous terre.

Dépression. Quel nom bizarre. Comme si un organisme gonflé à son maximum d'un coup, se dépressurisait, se vidant de tout ce qui le maintient en vie : joie, bonheur, espoir, respect de soi…

La dépression qui te rend si égoïste, tu souffres tellement qu'elle prend toute la place, seule ta souffrance compte, les autres, les proches, tu t'en tamponnes.
Une écriture forte, douloureuse, si prégnante, si immersive qu'elle t'engloutit avec elle. T'es collé à cet état en fin de vie, et ça rabâche, ça te serine, tu te sens oppressé par ce mal être ambiant. Flashs sur tes propres démons, vibrations sur tes cordes sensibles, tu suffoques, tu étouffes. L'écriture est d'une rare sincérité , brute, courageuse et elle t'emporte, ah ça oui, elle t'emporte avec elle.
Je me suis rappelé pourquoi à des moments de profonde détresse je n'ai jamais répondu aux appels des sirènes médicamenteuses. Peut-être avais je trop vu de Lexomil, Tranxene, et autres Stilnox comme des panacées sans pourtant voir celle qui les croquait jamais totalement heureuse.
Je me suis posé la question par ailleurs : est ce le drame et la culpabilité qui ont provoqué ce mal de vie en Jeremy, ou n'était-il pas génétiquement programmé ?
L'écriture est sublime, intense, violente, tout est pesé, posé, placé. Les métaphores se télescopent. Il y en a tant que parfois elles se sont diluées dans le récit. J'ai dû quelques fois y revenir et j'en ai probablement manqué certaines. C'est peut-être l'unique point faible de ce roman si fort. Mais qui peut le plus peut le moins, n'est-il pas ? Ouvrir des portes ouvertes et montrer, tout le monde sait le faire. Suggérer et magnifier, la liste des auteurs raccourcit sensiblement.
Cette plume sombre et délicate, à fleur de peau, dont le style singulier n'est pour moi qu un filtre, une couverture de pudeur, une manière de poser une distance sur les maux, a remporté mon adhésion. J'ai accompagné les personnages jusqu'à la dernière lueur d'espoir.
J'ai lu la série BD Un combat ordinaire de Manu Larcenet juste après, sans le faire exprès, je suis restée dans l'ambiance de cette lutte quotidienne, permanente, mais où renaît l'espoir.

Résumé ( parce qu'on me le demande souvent ):
Camille et Jeremy ont marché côte à côte depuis leur naissance. Ils s'aiment sans parvenir à être heureux ensemble. Camille s'est fait une place discrète dans la vie de Jeremy, parce qu'on lui a appris depuis toute petite à réparer les choses, à réparer les gens. C'est un caméléon, les sauts d'humeur de Jeremy l'ont façonnée, elle avance tout en prudence et en hésitation, discrète, mais ne faillit pas, ne faiblit pas. Il met de la distance, il tire sur l'élastique, Camille est un boomerang, elle retrouve sa main, amour inextinguible, une évidence.
Camille désire porter leur enfant. La perspective de devenir père convoque lentement tous les morts. Comment donner la vie quand on peine soi-même à trouver sa place parmi les vivants ?
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J'ai aimé suivre Camille et Jérémy depuis leur naissance ou presque : enfant, à 15 ans puis plus tard.

J'ai été intriguée par cette tâche au plafond qui ne cesse de grandir.

L'histoire de Jérémy m'a parlé, même si la mienne n'est pas totalement identique.

Une lecture qui m'a mis des poisson d'eau dans les yeux et m'a un peu permis d'y voir plus claire.

Des citations :

Il a ce pouvoir, à force de nuits de larmes et de désespoir ami, de plonger dans les ténèbres et de savoir en ressortir. (p.189)

On se faufile. On évite. On esquive. Oui, on fait ce que l'on peut avec ce que l'on a. On fait avec les autres, le mal qu'ils nous font, la peine qu'ils nous infligent, leur souvenir en nous. On garde leurs empreintes. Un jour ils font partie de nous. On n'en souffre plus. Ce n'est pas facile, ça ne le sera jamais. Mais ça vaut tout ce mal qu'on se donne. Se sentir plus vivant que mort. On mesure l'un et l'autre : cette part de ténèbres en nous et ce qui la soulage. Jusqu'à une certitude. Une infime et intime vérité qui transperce le voile obscur. La force qui traverse ce monde. L'énergie qui l'emporte, le secoue, le bouscule et l'agite. Et soudain le calme qui l'éclaire. (…) Et sans l'avoir vraiment voulu, sans y avoir pensé, sans savoir comment, on se teint debout, la main dans quelque chose de plus grand que sa douleur. (p.251-252)

C'est dingue ce qu'une brèche peut infliger de dommages et d'avaries. Jusqu'à ce qu'on la trouve, qu'on la nomme, qu'on fasse le nécessaire. (p.254)

L'image que je retiendrai :

Celle de Camille toujours présente avec Jérémy, quelque soit ses rebuffades.
Lien : https://alexmotamots.fr/six-..
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J'ai lu tous les romans ado d'Antoine Dole et c'est un coup de foudre à chaque livre (particulièrement Naissance des coeurs de pierre). Aussi étais-je impatiente de lire son premier roman "adulte". Je n'ai pas été déçue (ou presque, je vais m'en expliquer).
Camille grandit avec une mère alcoolique, fantasque, qui accumule les conquêtes de quelques soirs et qui déteste sa famille. C'est bien souvent que Camille a joué le rôle de maman pour sa mère. Jérémy a quant à lui grandi dans une famille brisée par le décès de la mère, survenu dans des conditions particulières. Jérémy a dès la naissance connu une relation fusionnelle avec sa mère, il est d'autant plus abattu à sa mort. Camille et Jérémy se rencontrent, emménagent ensemble. Jérémy tente de vivre, ou même de survivre, dans ce monde et ce couple qu'il n'arrive pas à faire siens. Et quand Camille lui avoue son désir d'enfant, c'est la chute abyssale pour Jérémy. Comment être père avec la peur de trahir son enfant ? Et plus simplement, comment donner la vie quand on est soi-même vide de vie ?
Antoine Dole nous dresse ici un portrait à la fois puissant et délicat de deux êtres abîmés par leur famille. Camille reproduit avec Jérémy les gestes tendres qu'elle avait, enfant, avec son baigneur. Jérémy lutte parfois contre cet amour, miroir de celui de sa mère qu'il n'a pas su retenir. L'écriture d'Antoine Dole est superbe, très poétique. Ses pages sur la résilience sont absolument magnifiques. le seul reproche que je peux faire, ce sont quelques longueurs dans les atermoiements de Jérémy.
Merci à Babelio et à Robert Laffont pour ce beau cadeau, mais surtout, merci Antoine Dole !
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On pourrait dire que c'est une histoire de famille. Ou une histoire d'amour. Ou une histoire d'avenir. de personnalités. de choix. de choix de vies. Et c'est tout cela à la fois : une histoire de vies.
Antoine Dole frappe fort avec ce nouveau roman. Il faut être bien accroché pour se prendre la puissance du choix des mots. Les vies narrées sont intensément vraisemblables et le réalisme tord le ventre du début à la fin. le dernier tiers se lit totalement en apnée et on est happé par les personnages au point de les sentir encore tout autour de nous même une fois le livre fermé.
Si vous voulez vous confronter à une littérature qui bouleverse, foncez sans hésiter !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Aujourd'hui, je vous parle de «Six pieds sur terre» de Antoine Dole / MrTan et c'est aux Editions Robert Laffont collection L‘incendie.
L'auteur vous propose une histoire émouvante et éprouvante à la fois.
*****
Est-ce que nos souffrances vécues pendant l'enfant font ce que nous sommes aujourd'hui ? Est-ce que notre passé forge l'adulte que nous serons ? Est-ce qu'une enfance brisée nous mène irrémédiablement à être un adulte incapable d'apprécier la vie ?
Je ne vous parle pas de violences physiques mais de traumatismes psychologiques qui ont formé des brèches invisibles à l'oeil nu mais tellement profondes qu'elles ont un impact sur notre comportement.
Camille et Jérémy ont grandi dans une ambiance familiale tronquée. Ils se sont adaptés à ce parcours chaotique chacun à leur façon, avec leurs moyens et leurs armes.
Camille en a fait une force, elle « répare les vivants et leur solitude avec cette lumière en elle ». Jérémy lui n'a pas eu les bases nécessaires pour se tirer vers le haut. Il ne croit pas au bonheur, ne veut pas s'attacher. Il a laissé la mélancolie s'installer.
Nous allons les suivre pendant qu'ils avancent, ensemble, sur le chemin de la vie. Nous allons être témoins de leurs difficultés, de leurs souffrances à se caler sur une pseudo normalité. Nous sommes percutés par tout un panel de sentiments : joie, tristesse…
L'auteur nous montre la difficulté de devenir quelqu'un, d'exister pleinement, de trouver sa place lorsque les bases n'ont pas été posées, lorsque toutes les pièces du puzzle ne sont pas rassemblées. Il nous montre à quel point une fissure peut faire s'effondrer tout un édifice si celle-ci n'est pas identifiée, réparée.
Il y a beaucoup de justesse et de bonté d'âme dans la plume d'Antoine Dole. Il sait trouver les mots justes pour décrire le mal-être, pour le transmettre au lecteur. Sa plume est profondément humaine, simple et authentique. J'ai beaucoup aimé la double lecture des mots sciemment choisis par l'auteur pour identifier les maux. Il est difficile de ne pas être fortement touché par ces êtres en souffrance.
Toutefois, loin d'être fataliste, il nous explique qu'il est toujours possible de « survivre » avec ses stigmates si tant est que l'on croise les bonnes personnes. Celles qui nous donneront envie de sortir la tête de l'eau même si cela n'est que provisoire car, rappelons nous que le provisoire peut durer. L'important étant d'exister, de suivre son propre chemin. Un pas à la fois. le tout est de comprendre qu'un changement de direction s'impose et qu'il faut choisir la vie plutôt que la mort.
Cette histoire ne cherche pas à nous faire croire aux miracles, elle nous montre qu'il est toujours bon d'espérer. C'est beau, c'est profond et l'auteur insuffle beaucoup d'optimiste malgré la noirceur environnante.
Au final, c'est un récit émouvant et humain que vous propose Antoine Dole, de ceux qui vous donne envie de relativiser et d'apprécier votre chance.
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Magnifique roman à lire on ne décroche pas du début à la fin . les personnages mis en scènes sont formidable. Ce fût la première fois que je lisais Antoine Dolle je connaissais cet auteur par l' intermédiaire de ma filleule qui adore mortelle Adèle et ce fut génial de découvrir un livre aussi passionnant.
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" La vie, c'est apprendre à marcher vers ce qui nous rend vivant." Antoine Dole dans La Fringale Culturelle n°14

J'ai découvert Antoine Dole en août 2020 avec Météore. Un roman ado, percutant, bouleversant.

J'ai lu Six pieds sur terre début octobre et je ne suis toujours pas sûre de trouver les mots pour vous en parler. C'est un texte sombre, douloureux. J'y ai trouvé de la lumière, dans cette façon de décrire la douleur et la dépression, de mettre des mots dessus. Lumineuse. Limpide. Tellement juste. Et puis il y a la lumière qui irradie de Camille, le personnage féminin du roman. L'espoir, lui, est là entre les lignes tout au long du texte.

Ce livre, je l'ai reçu comme un coup de poing au ventre. J'ai aimé ses personnages, vibré, souffert, espéré avec eux et la violence de leurs émotions m'a percutée de plein fouet. Bouleversée. Un texte d'une immense sensibilité et une écriture de toute beauté ...

Jérémy et Camille. Deux êtres fracassés par leur enfance qui vont tenter de construire quelque chose ensemble.

Une entrée magistrale dans la littérature pour adultes qui confirme tout le bien que je pensais déjà à la lecture de Météore.

L'avez-vous lu?
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Antoine Dole... avec sa façon bien à lui d'écrire (des phrases courtes, percutantes), sa façon d'aborder des thèmes difficiles (le deuil, la dépression, le suicide,...)... Il nous livre ici, comme à son habitude, un texte à fleur de peau qui plonge au plus profond du mal-être et nous y installe pour nous faire comprendre toute la difficulté à y faire face et en sortir.

Dans Six pieds sur terre, Antoine Dole décortique également l'histoire d'amour à deux vitesses d'un couple dont les passés respectifs les attirent autant qu'ils les éloignent. C'est extrêmement juste (comme toujours avec l'auteur) et c'est extrêmement émouvant.

Le roman alterne entre Jérémy et Camille. L'un plonge, et l'autre tente de maintenir le cap. On sent la pression qui s'intensifie au fur et à mesure qu'on avance dans le récit. Un drame semble se profiler. Lequel ? Les trente dernières pages, je les ai lues dans la douleur et sous tension. J'avais vraiment peur du dénouement. J'ai même dû faire une pause.

Avant tout cela, l'auteur nous entraîne dans les pensées les plus sombres de Jérémy, jeune homme qui s'est construit ou plutôt déconstruit sur un drame (la perte de sa mère et le mensonge autour) qui l'empêche aujourd'hui d'être heureux (peut-on l'être pleinement?), de s'épanouir dans son couple et parfois même juste de mettre un pied devant l'autre.
Malgré tout, il entretient une relation amoureuse. Enfin, c'est peut-être plutôt Camille qui l'entretient pour eux deux. Jérémy ne sait plus trop parfois. Il est trop malheureux pour rendre quelqu'un d'autre heureux.
Camille, elle, a grandi auprès d'une mère qui n'en était pas vraiment une. Une femme qui l'a étouffée autant qu'aimée. Mais Camille, à l'inverse de Jérémy, a décidé d'aller vers la lumière. Elle est un soleil Camille. Alors que Jérémy est l'ombre qui le surplombe.
Sur le plafond de leur appartement, une tâche d'humidité est apparue. Jérémy l'observe et l'assimile au mal-être qu'il vit au jour le jour. Cette tâche d'abord petite, va s'étendre comme les idées noires de Jérémy qui vont être amplifiées par une annonce inattendue. Camille et Jérémy feront-ils face ensemble ou séparément?

Antoine Dole écrit donc aujourd'hui son premier livre en “littérature générale”. Pour être honnête, je lisais déjà l'auteur pour ses romans ados donc j'ai lu Six pieds sur terre sans me poser de questions. Et je l'ai aimé, sans m'en poser beaucoup plus.
C'est un très beau roman. Très difficile aussi car il appuie là où ça fait mal, posant des questions qui nous ont tous et toutes effleurés, touchés même de près ou de loin, quel que soit notre passé, nos drames personnels. C'est difficile de vivre parfois.
Mais tout n'est pas noir, non. Il y a un peu de lumière dans ce roman. Timide. Mais précieuse.
C'est un roman humain, sensible, douloureux et libérateur aussi.
C'est un très grand roman de cette rentrée littéraire.
Lien : https://www.hashtagceline.co..
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