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3,55

sur 118 notes
Ayant déjà souvent eu envie de lire les romans pour ados d'Antoine Dole, je n'ai pas longtemps hésité en voyant ce titre parmi ceux de la rentrée littéraire 2021.

« Six pieds sur terre » invite à suivre les pas de Camille et Jérémy, dont les destinées s'unissent après avoir vécu une jeunesse difficile. Malgré tout l'amour qu'ils éprouvent l'un pour l'autre, les deux trentenaires ne parviennent cependant pas à être heureux ensemble. le jour où Camille lui annonce qu'elle désire un enfant, les démons qui dévoraient Jérémy refont brutalement surface… Comment donner la vie alors que l'on peine soi-même à trouver sa place parmi les vivants ? Comment transmettre le goût de vivre quand on a soi-même envie de disparaître ?

En plongeant dans l'intimité de deux écorchés vifs, l'un ne trouvant pas sa place dans son couple et dans la vie, l'autre colmatant les brèches avec un surplus d'amour, Antoine Dole nous emmène sur le chemin de la dépression. En disséquant les émotions de ces deux personnages meurtris depuis la plus tendre enfance, il lève le voile sur cette gangrène invisible qui ronge lentement l'espoir, l'envie d'avancer… l'envie de vivre. Mieux vaut prévenir le lecteur qu'en se mettant à table, il risque l'indigestion car le menu proposé par l'auteur sera particulièrement lourd à digérer : Traumatismes de l'enfance, mal-être, maladie mentale, dépression et idées suicidaires, le tout servi dans un environnement sombre et baignant dans une grande tristesse.

Si je referme ce roman totalement abattu, percuté par l'écriture poignante et riche en métaphores d'Antoine Dole, il me manque cependant un ingrédient pour pouvoir parler de véritable coup de coeur. J'ai en effet eu trop souvent l'impression d'assister au naufrage de ce couple en tant que spectateur. Pourtant, régulièrement, au détour de quelques phrases en italique prononcées par les personnages on se rapproche un peu d'eux, mais sans avoir le temps de s'attacher de trop, car l'auteur effectue très vite un zoom arrière, revient à une narration à la troisième personne et nous éloigne à nouveau de la scène. Alors même si le cadrage est excellent et que le narrateur qui se substitue aux protagonistes utilise des mots extrêmement justes pour décrire cette lente descente aux enfers, je regrette tout de même cette distance qui empêche le véritable coup de coeur…

Un roman très sombre que l'on referme au bord de la dépression… malgré ce mince filet de lumière offert par l'auteur en fin de roman, donnant tout son sens à ce titre finalement très beau de l'ouvrage.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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L'auteur de la célèbre BD Mortelle Adèle et de nombreux romans pour la jeunesse se lance dans le roman adulte. Six pieds sur terre met en scène Jérémy, depuis sa naissance laborieuse jusqu'à ce qu'il devienne à son tour père.
Mis au monde par une femme peu aimante, l'enfant vivra une jeunesse chaotique, ponctuée d'absence et de deuil.

Camille de son côté n'est guère mieux lotie, auprès d'une mère bipolaire mais la jeune fille réagira aux difficultés en faisant de la réparation un but de sa vie.

On n'est donc pas surpris lorsque ces deux-là unissent leur destin, relation fondée sur un équilibre précaire, que le souhait de maternité de Camille va faire voler en éclats.

L'opposition des deux personnages est intéressante, pour démontrer que l'adversité n'est pas synonyme d'échec programmé. Camille est ainsi le personnage lumineux du roman, qui allège un tout petit peu l'ambiance générale.

Il n'en reste pas moins que l'on feuillette un catalogue du malheur : dépression, suicide, deuil, il est certain qu'il vaut mieux être en forme pour aborder le roman.

Pas de reproche sur l'écriture, ni lyrisme ni mise à distance et l'alternance des personnages conduit naturellement à ce que l'on attend : leur rencontre et ce qu'il adviendra de leur union.

Avis en demi-teinte , donc, pour ce premier roman adulte.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Je ne le fais que très rarement mais j'ai lu des critiques au cours de ma lecture. J'étais plus ou moins convaincue par certaines car en désaccord avec les propos tenus, mais je comprends vraiment, maintenant que j'ai terminé Six pieds sur terre, que ce roman ne pourra pas plaire à tout le monde. Par son style, très imagé, par son ton, trop sombre. Mais puisqu'il est question ici de dire ce que j'en ai pensé, voici : ce que j'ai lu, moi, dans ces pages écrites par Antoine Dole, c'est l'expression d'une détresse pure qui prend aux tripes parce qu'elle est réelle. Cette détresse est violente, elle envahit tout à l'image de cette tache sur le plafond de l'appartement de Camille et Jérémy. C'est une détresse qui ne s'apaise pas et ne peut s'apaiser. le personnage ne s'y complaît pas, il ne peut simplement pas s'en extraire. Il reste englué dans le traumatisme qu'il a vécu enfant et ne peut construire sa vie d'adulte. C'est profondément triste, et c'est profondément beau, cet attachement absolu à celle qui a été perdue, et c'est profondément difficile aussi pour le lecteur d'être confronté à cette dépression qui ne lui laisse pas la possibilité de reprendre son souffle. Impossible de ne pas être dans l'empathie. Alors, on souffre avec Jérémy. Et on espère aussi, car oui, elle est bien présente, cette lueur d'espoir, annoncée en réalité dès le titre. Les mots d'Antoine Dole sont des flèches qui vous transpercent le coeur, son style est fulgurant et sa sincérité incontestable. Un grand auteur.
Je remercie chaleureusement Babelio et les Editions Robert Laffont pour cette lecture !

Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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Pourquoi lire ce livre ? Parce que le titre est à lui seul tout un programme : comment vivre quand sa mère est six pieds sous terre ? le simple fait d'essayer de maintenir la tête hors de l'eau est une douleur… alors se hisser six pieds plus haut, est-ce possible ? Antoine Dole excelle à décrire cette enfance infiniment mortifère et à nous faire ressentir l'étouffement dans lequel bascule Jérémy à quinze ans. Mais il n'y a pas de complaisance dans la souffrance, car mettre des mots sur une douleur indicible, c'est la condition nécessaire pour espérer la surmonter : le véritable enjeu du livre est là.⠀⠀⠀
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Un premier roman, sur lequel j'ai foncé dans la jungle de la rentrée littéraire. Premier, quoique… vous connaissez déjà Antoine Dole, mais sous le nom de Mr. Tan, auteur de la série Mortelle Adèle. Sa carrière est bien installée, mais il se réinvente là où on ne l'attendait pas. Et c'est sans doute cela, un artiste… car Six pieds sur terre montre qu'il est un grand écrivain qui n'a pas besoin du support graphique pour nous faire voyager au coeur brûlant d'émotions extrêmes.⠀⠀⠀
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Et vous, est-ce que cet étonnant parcours vous donne envie de lire cet envoûtant roman ?⠀⠀
Lien : https://www.20minutes.fr/art..
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Six pieds sur terre
et mon moral dans mes deux chaussettes.
Pire, même, comme si j'avais six pieds de plomb couverts de chaussettes trempées.
.
Elle : Camille, élevée par une mère célibataire bipolaire, donc habituée depuis toujours à arrondir les angles et 'réparer les gens'.
Lui : Jérémy, détruit à 15 ans par la mort brutale et violente de sa mère.
Ces deux-là ont eu la bonne idée de s'aimer, ou de faire comme ci.
Jérémy va mal, tourne autour de son nombril, se demande ce qu'il fout là - avec Camille, et vivant, même, tout simplement.
.
L'auteur fait un tour assez complet des métaphores de la dépression, on s'y croirait. On a même la tâche humide et crado au plafond de la chambre, qui prend de l'ampleur et obsède. Cela m'a rappelé les images de la maladie de Chloé dans 'L'Ecume des jours' (Vian).
Effet Guignol : envie de crier à Camille 'Casse-toi, sauve ta peau, ce mec est irrécupérable et t'entraîne vers le fond'. Je lui en ai voulu, à ce Jérémy "lâche & égoïste", j'ai eu envie de le secouer, de lui botter les fesses : 'Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour ceux qui t'aiment.'
Ok, maman ne lui a pas donné l'exemple, mais bon. La répétition des erreurs de nos parents et de ceux qui les ont précédés, c'est obligé ?
La rencontre entre Camille & Madeline m'a un peu calmée et ouvert l'esprit.
.
Un roman trop sombre, lent, lourd, désespérant, agaçant.
J'ai eu beaucoup de mal à ne pas abandonner la lecture.
Mais Antoine Dole écrit très bien, aucun doute.
.
« On apprend, c'est tout. A vivre. Les années abattent autour de nous les obstacles et les imprévus. Et on choisit : passer au travers ou se laisser tomber. (...)
Notre place n'existe pas, on se la fait, c'est tout. Elle est là cette vie à vivre, elle est droit devant soi. (...)
Le temps qui nous est accordé, on fait du mieux qu'on peut pour le gorger d'espoir. Petit à petit, une montagne après l'autre, un caillou, une poussière, on prend ce qui nous pèse, on le laisse derrière soi, on se libère, on apprend. »
.
Y a qu'à, quoi... Très joliment dit, tellement vrai, mais des propos qui sonnent creux pour ceux qui sont au plus bas et n'arrivent plus à croire que le tunnel a une issue.
....

PS : j'aime beaucoup le billet de Didjmix :
https://www.babelio.com/livres/Dole-Six-pieds-sur-terre/1328749/critiques/2684351

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https://www.youtube.com/watch?v=PO-ZDKKugSo ♪♫
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Ce livre m'a bouleversée, tant par la beauté de l'écriture que par la vie de Camille et Jérémy. Ces deux jeunes gens ne sont pas légers, ils portent un fardeau, un lourd fardeau.
Camille a toujours vécu seule avec sa maman bipolaire, son père est inexistant, c'est elle qui va devoir prendre le rôle de mère.
Jérémy, quant à lui a eu une arrivée au monde très compliquée. Impossible pour sa mère de ressentir de la joie. Lorsqu'il a 15 ans, sa mère meurt ce qui plonge Jérémy dans un grand chagrin et renforce son mal de vivre.
Ces deux êtres meurtris, fragilisés par des mères qui ne savent pas, n'arrivent pas à être mère vont se rencontrer et s'aimer.
Alors oui, comme on peut s'y attendre, ce n'est pas la fête, ce n'est pas un amour exaltant, un amour heureux , il y a une lourdeur, la pesanteur est visible palpable.

Que c'est bien écrit, c'est un vrai plaisir de découvrir cette plume.
Lorsque Jérémy apprend ce qui est arrivé à sa mère et qu'il s'adresse à elle, j'ai eu des frissons par tant de beauté!!! c'est beau, profond. Chaque mot est choisi avec soin chaque mot a son poids et c'est tout simplement magnifique !
Ce livre nous offre un grand moment. Nous sommes pris dans un tourbillon d'émotions dans lequel je me suis sentie happée.
Camille m'a touchée mais je dois dire que Jeremy m'a bouleversée. J'ai ressenti pour lui une grande envie d'être à ses côtés des sa première heure de vie.
C'est le genre de roman pour lequel je n'arrive pas à exprimer tout ce que je ressens, je vais donc me contenter de dire que c'est un coup de coeur.
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Comme dans ses romans pour ados, l'auteur touche ici aussi à l'intime, la trame est semblable, pas de leçon de morale, mais leçon de vie : ce n'est pas parce que ça commence mal, que ça finira mal... Assez manichéen en somme.
Camille a une mère défaillante, Jeremy, la mort de sa mère par suicide.
Elle lutte pour se dépouiller de cette enfance, elle sourit à la vie. Quand elle rencontre Jeremy, complètement broyé, avec aucune envie de s'en sortir, elle se sent assez forte pour le remettre sur les rails d'un hypothétique bonheur.Peut-être en devenant parents?
Certes le texte est émouvant , mais j'ai eu l'impression que pour un livre dit pour adultes l'auteur avait doublé la dose de pathos, comme des vagues qui se fracassent régulièrement, et qui blessent sans arrêt. En fait, seuls les mots différent d'un livre d'ado.
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"On le perd ! On le perd !" C'est l'auteur qui nous perd. Et pourtant, on a vécu la même histoire Jérémy et moi, à 15 ans précisément. J'aurai dû être particulièrement touché. Mais trop c'est trop : je pense qu'on doit avoir la quasi totalité de la sémantique sur la dépression, le malheur, le mal-être et la solitude. On en attrape une indigestion. On fini par vouloir lui mettre une claque et le secouer le Jérémy, le sortir de sa léth(aL)gie. C'est dommage parce que l'écriture est intéressante, originale. Quelques belles phrases bien placées, pensées, mais noyées : du texte sublime dans un contexte noirci à volonté. C'est un choix assumé, jusqu'au-boutiste. Pour moi, à force de : c'est nauséabond. Pour la rentrée de septembre prochain...
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Au début j'ai cru que je lisais un recueil de nouvelles tant les deux premiers chapitres n'ont rien en commun. La suite de ce roman c'est la fois de ces deux personnes Camille et Jérémy qui vont finir par se rencontrer et s'aimer. Enfin ç c'est un peu bancal.
Si j'ai trouvé intéressant l'enfance/adolescence des 2 ( malheureux) héros de cette histoire la suite m'a moins convaincue. Trop d'introjection, de remise en question, de difficulté à exister. J'ai souvent survolé ces paragraphes un peu trop longs. Camille est vive et pétillante malgré une enfance chahutée par une mère peu stable. Jérémy, dépressif suite à un drame familial.
Mais tout ceci ne sera qu'esquissé finalement et noyé dans un questionnement qui m'a vite ennuyée.
Je me suis un peu forcée pour finir ce roman, qui se lit malgré tout très vite avec une fin convenue que j'avais pressenti. Un roman assez sombre mais trop délayé sans doute sur le deuil , la difficulté de devenir père et la fuite dans les molécules chimiques pour espérer aller mieux.

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Camille et Jérémy se sont trouvés, pour le meilleur et pour le pire aimerait-on pouvoir écrire. Malheureusement, ici on se contente du pire.
Après un drame à l'adolescence, Jérémy continue de voir la vie en noir, et Camille a beau être habituée à "réparer" les gens ("grâce à" sa mère cyclothymique), elle rame pour entretenir la flamme.

L'ambiance lourde devient rapidement pesante pour le lecteur, finalement content de refermer ce récit pour tenter de l'oublier. Je crains que ni ceux qui ont souffert de dépression, ni les autres, n'apprécient ce livre ; les premiers n'ayant guère envie de se remémorer de mauvais moments et les seconds pouvant ne pas réellement comprendre le propos.

Rendez-vous raté pour moi en tout cas. Merci à Babelio et à l'éditeur (opération Masse Critique).
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