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Oh ! ... Oui ! attrapé ! Il est beau celui-là ! Un « grand-mère », deux « bureau », trois « général ». Trois noms dans son titre, magnifique spécimen !
Ce que ça vous fait faire les challenges de lecture, je vous jure…
Enfin, pas fâchée d'avoir mis fin à cette traque qui me faisait loucher sur les étales de librairie et de bibliothèque d'un oeil torve, comptant in petto les noms dès que les titres devenaient un peu longs. D'ailleurs, si ça vous intéresse, je tiens à votre disposition un relevé statistique des plus édifiants quant à l'usage des adjectifs qualificatifs et des noms communs dans les titres de roman. Les premiers l'emportant largement sur les second lorsqu'il s'agit de voler en nombre.
Finalement, chercher à cocher des items, c'est un peu faire une collection. On se prend à chasser des livres qu'on n'aurait qu'à peine regardés, à les voir sous un autre jour aussi. Ainsi, ça m'aura fait découvrir Christophe Donner que je n'avais jamais lu. Et qui semble plutôt doué pour les titres qui claquent : Bang Bang, Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive (beaucoup de verbes mais un seul nom, vous avez compté aussi ?), la France goy ou Quatre idiots en Syrie… petit florilège qui ne reprend qu'une très courte part de la longue bibliographie du monsieur mais montre un art consommé de la pratique des seuils attirants. Enfin, pour ce qui me concerne, aucun autre que Ce que faisait ma grand-mère à moitié nue sur le bureau du Général n'aurait fait l'affaire. Et hop, épinglé !
Notez d'ailleurs qu'entomologiste, Christophe Donner semble l'être un peu aussi. Ou au moins amateur de curiosités. Sur les étagères de sa mémoire, il a accumulé des souvenirs familiaux, ceux remontant au début du XXe siècle lorsque l'antisémitisme français flirtait avec les monarchistes de l'Action française. Il les a encadrés, enjolivés diront certains historiens peu férus de licence créatrice. Et depuis quelques romans, il les regarde sous toutes leurs coutures, les entrelace à d'autres trames, fait des expériences. Apparemment, il voue une fascination tenace et un tantinet haineuse pour certains de ses ascendants ou amis de ces derniers. Et il aime beaucoup broder là-dessus. Chacun son truc, vous me direz.
Ainsi, ici, une grosse part de l'histoire a ici à voir avec l'enquête apocryphe que mène Christophe Donner sur la mort de Philippe Daudet, petit-fils d'Alphonse, Lettres de mon Moulin, Tartarin de Tarascon… et fils de Léon Daudet, pleutre, salopard, monarchiste, faisant montre d'un acharnement procédurier tournant à la folie. Et ami du grand-père de l'auteur, si j'ai bien suivi. Christophe Donner revient sur les circonstances de la mort de ce jeune homme, pas même quinze ans, et sur la manière dont son père a transformé ce suicide avéré en « meurtre policier » instiguée par « la gueuse » (comprenez la République). Folie qui n'a rien de douce si l'on compte le nombre d'innocents qu'il a fait traduire en justice pour corroborer ses fantasmes parano-mégalo.
Ce qui n'a rien à voir avec le général ni avec sa grand-mère me direz-vous. Certes. C'est pour cette raison que la guerre 14-18 de De Gaulle, ses relations (mauvaises) avec Pétain nous sont contées. Pour la grand-mère, on en entend également un peu causer. Et on aura le fin mot de l'histoire (ça fait un peu pschitt à mon sens, m'enfin bon…)
Le multimilliardaire qui paie en bitcoins chacun des fichiers concaténant l'intégralité de l'activité numérique de l'auteur, ça, le titre ne le laissait pas prévoir... Mais ça y est aussi. Tout comme Dora. Que vous auriez prise pour la compagne du narrateur, comme moi, si vous n'aviez pas lu quelque part que c'est en fait une émanation fictionnelle parmi d'autres chargées de tenir compagnie à un narrateur / auteur féru d'autofiction et de distance ironique avec sa propre existence malgré tout.
Ca fait beaucoup non ? Même pour un livre au titre aussi long. Même pour un collectionneur de curiosités. Alors, est-ce que j'ai aimé ? Eh bien, c'est agréable à lire. Les considérations historiques (à prendre avec des pincettes si j'ai bien compris les avis informés) restituent une époque que je connaissais peu. Mais je n'ai pas vraiment compris l'intérêt du dispositif avec le multimillionnaire. Ni la plus-value qu'il y a à triturer de l'historique familiale de cette façon-là. Ca m'a fait penser à ces vieilles croutes qu'on gratte jusqu'au sang… Plus par ennui, complaisance ou goût du scandale que par nécessaire et fructueuse introspection. Pas sûr donc que je tente une autre de ces oeuvres.
Mais au moins, j'aurai un beau titre à mon tableau de chasse !
Au suivant !
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Dans la continuité de "La France goy", son précédent livre, l'auteur s'intéresse ici au suicide de Philippe le fils de Léon Daudet, activiste d'extrême-droite, monarchiste et un des fondateurs de "l'Action française". L'auteur nous dresse un portrait hallucinant de ce personnage, et on comprend comment son propre fils a pu faire le projet de l'assassiner avant de se résoudre (pourquoi?) au suicide. À cette trame, Christophe Donner a l'habileté de lier sa propre famille et le général De Gaulle. Il se trouve en effet que son arrière grand-père, Henri Gosset a un brin fricoté avec "l'Action française". Mais sa grand-mère, comment a-t-elle pu se trouver ainsi à moitié nue sur le bureau de de Gaulle ? C'est un fait avéré. Je le sais, puisque j'ai lu le livre. Mais je ne dirai rien.
Voilà un livre très malin, une fresque édifiante sur les milieux d'extrême-droite de l'entre-deux guerres, qui se lit avec beaucoup de plaisir et porte à réflexion. le plaisir de la lecture et la joie de l'intelligence, que demander de plus ?
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Une histoire de France qui n'a jamais été racontée de cette manière..." En effet !
Parce que tout est faux. le Léon Daudet du livre n'a que le nom de commun avec celui de l'histoire, rien ne s'est passé comme le dit l'auteur.
On se perd en conjectures sur son propos
A-t-il voulu écrire un roman historique ? L'ouvrage ne correspond pas aux codes du genre, qui s'efforce en général de respecter un minimum la vérité historique, ou d'en donner l'impression.
Alors quoi ?
De l'histoire romancée ? Peut-être. L'exposé de vues très personnelles sur l'histoire du vingtième siècle, mêlée à une saga familiale démente ?
Sans doute. Et franchement on en a marre de la famille Gosset et de la voir mise à toutes les sauces, apparaissant dans tous les évènements de l'histoire de France, tel le Zelig de Woody Allen. Mais Woody Allen, lui, est drôle. En tout
Quoiqu'il en soit, on attend maintenant d'apprendre que Napoléon a remporté ses victoires grâce au Caporal Jacques Gosset, et que Colomb monta son expédition sur les conseils d'un certain Aldo Gossetti,
Quant à la grand-mère de l'auteur..sa seule fonction est de pousser le lecteur imprudent à entreprendre la lecture de cet opus. Il sera déçu.
(Saisi d'un doute sur le rôle historique de la famille Gosset, j'ai googlisé le nom et n'ai trouvé qu'une marque de champagne)
Pour en revenir à Léon Daudet. Il n'avait rien d'un démocrate bien qu'ayant beaucoup d'amis dans les milieux républicains, mais ik n'a jamais été fasciste, ni aspirant au pouvoir, qui l'aurait profondément ennuyé.
C'était un dilettante, certes passionné pa la politique, et écrivant chaque jour son article dans l'Action française, mais passant plus de temps à son oeuvre romanesque et à ce qu'on appellerait de nos jours « faire la fête » avec ses amis.
Il était très introduit dans les milieux littéraires, ses oeuvres de fiction avaient un grand succès public et critique.
Il avait autant d'amis à gauche qu'à droite ; proche de Proust, dont son frère avait été un très tendre ami, il lui fit obtenir le prix Goncourt. Il n'avait aucun préjugé homophobe, ce qui était assez rare à l'époque, et était favorable au vote des femmes, et même féministe jusqu'à un certain point.
Quan au malheureux Philippe Daudet, les causes de son décés n'ont jamais été clairement établie ; il y a de sérieux doutes sur le suicide, que sa famille n'a jamais admis, ce qui est normal, mais aussi beaucoup de journalistes de tous les bords, y compris d'ailleurs l'Humanité.
Les anarchistes (qu'on a tort de voir comme de gentils rêveurs, surtout ceux de cette époque qui pratiquaient allègrement l'assassinat,, ne pardonnaient pas à Daudet d'avoir été à l'origine de la condamnation pendant la Guerre d'un de leurs membres, pour intelligence avec l'Allemagne ; l'anarchiste Germaine Berton avait essayé à plusieurs reprises d'assassiner Daudet dans les semaines précédent la mort de Philippe ; ce dernier aurait confié à certains de ses proches qu'il était inquiet pour la vie de son père, avec lequel il avait les meilleurs rapports, et qu'il voulait espionner les anarchistes. A partir de là, on ne sait pas trop. Il semble qu'il ait été instrumentalisé par eux, qu'ils lui aient tendu un piège dans le cadre duquel il aurait pu être abattu par erreur par la police (exactement par un certain commissaire Colombo, cela ne s'invente pas, mais rien n'est certain ; la seule chose certaine est qu'il n'a jamais voulu assassiner son père, et que la seule pièce qui existe à l'appui de cette thèse est un lettre d'un journaliste anarchiste, par ailleurs indicateur de police, dont l'original a d'ailleurs disparu.
Pour avoir plus de détails sur cette affaire, et sur le véritable Léon Daudet en général, on peut lire « C'était les Daudet », de Stéphane Giocanti, livre passionnant d'ailleurs
PS. Saisi d'un scrupule, j'ai googlise le nom Gosset Je n'ai trouvé qu'une marque de champagne, excellent au demeurant selon les critiques. Peut-être le Général l'appréciait-il lui aussi, au point d'en avoir parfois une bouteille sur son bureau ?

sur l'Action Française : elle n'a jamais été fasciste, le fascisme étant d'ailleurs incompatible avec la monarchie ; certains de ses membres, qui étaient de cette mouvance, l'ont quitté dans les années vingt à la suite de Georges Valois qui forma divers groupuscules fascistes, dans les années trente (ce qui ne l'empêcha pas d'entrer dans la Résistance en 1940, et de mourir en déportation à Belsen).ILl y a eu plus de résistants issus de l'Action Française que de collaborationnistes. Doriot et Deat, chefs des deux principaux partis fascistes sous l'Occupation, venaient de la gauche. le capitaine d'Estienne d'Orves, premier fusillé résistant, catholique et monarchiste, était proche de l'Action Française, le colonel Rémy et Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin, en étaient issus.

Il serait donc préférable de ne pas tout confondre.
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Curieuse suite de la France goy (que je n'ai pas lu, aurais-je dù ?)… Voilà une écriture avec un style bien torché et pas mal d'humour, une intrigue qui s'annonce intéressante, une histoire de famille plutôt glauque dans un milieu qui ne l'est pas moins, un titre très accrocheur, la grande histoire qui rencontre les petites, des morts, des suicides, des fachos et des fous de guerre, des fils qui souhaitent tuer le père… et… ?

Et pas grand chose en fait.

Presque un gachis en fait, comme un soufflé servi trop tard, comme un excès de vouloir trop bien faire ou d'en faire trop.

Peut-être suis-je juste passé à côté, mais dommage
Lien : https://www.noid.ch/ce-que-f..
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N°1719 – Février 2023

Ce que faisait ma grand-mère à moitié nue sur le bureau du GénéralChristophe Donner – Grasset.

Ce titre quelque peu racoleur est sans doute de nature à décider les plus sceptiques. Quant au Général, malgré le fait que nous ayons de plus en plus d'officiers étoilés, il ne peut s'agir que de de Gaulle puisque dans la mémoire collective des Français il n'y en aura jamais qu'un seul dont on prend même la précaution d'enrichir son grade d'une majuscule. Pourtant cela colle mal avec l'image qu'a laissé de lui « l'homme du 18 juin » qu'on imagine assez mal en Don Juan, mais on ne sait jamais !
J'ai été un peu perdu au début avec ce roman qui est la suite d'un ouvrage précédent que je n'ai pas lu, avec ces histoires entrecroisées d'oligarque russe qui a fait fortune grâce à la cryptomonnaie et qui achète à l'auteur le roman qu'il est en train d'écrire sur sa famille et plus spécialement sur la figure du docteur Henri Gosset, son arrière-grand-père qui soigna le fils révolté du royaliste Léon Daudet, un des fondateurs de l'Action française qui faillit faire basculer la France dans le fascisme et sur cette partie de la vie du jeune officier De Gaulle qui croisa pour la première fois le déjà vieux Pétain au début du XX° siècle. Cela sent le drame oedipien de la lutte à mort du fils contre le père sans qu'on sache très bien parfois qui veut tuer l'autre. Mais la grand-mère dans tout cela et la raison de sa posture qu'on imagine au service d'une ambition précise que la morale d'aujourd'hui semble vouloir hypocritement bannir des relations hommes-femmes pourtant immuables ? Qui était-elle? C'est Denise, dite Amin, quant aux véritables raisons, peut-être pas forcément historiques de sa présence sur le bureau du général, elles sont assez surprenantes. Que m'étais-je imaginé ?
Tout cela m'a paru intéressant sur le plan historique, mais quand même bien confus et surtout romancé. J'ai appris des choses sur les relations entre De Gaulle et Pétain, les postures déférentes mais fermes du jeune capitaine conscient de sa valeur et suffisantes et hiérarchiques du vieux maréchal avide d'honneurs. On sait comment tout cela va se terminer. Il est souvent question de l'auteur et surtout de Léon Daudet, le fils du célèbre écrivain, politicien ambitieux et surtout de sa famille, de son fils Philippe, adolescent perturbé, fugueur et anarchiste et de son projet un peu fou, pourtant réalisé. Une véritable saga avec des morts, et pas seulement à cause de la guerre, des adultères, des ambitions politiques, des démêlés judiciaires...

C'est étonnant, écrit sur le mode jubilatoire, et il faut attendre les dernière pages pour connaître la raison de la présence incongrue de cette femme sur un meuble quasiment historique. Finalement j'ai bien aimé et cela m'a donné en tout cas l'envie de découvrir cet auteur prolifique.
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Ce que faisait ma grand-mère à moitié nue sur le bureau du Général, c'est avec ce titre énigmatique que Christophe Donner démarre son nouveau roman. Un livre dans lequel l'auteur fait la connaissance avec un oligarque russe nommé Otto Zorn, un passionné d'appartements inhabités, où rien n'a bougé depuis que les habitants des lieux sont partis. C'est aussi un collectionneur un peu particulier qui propose à l'auteur de lui acheter des NFT, des fichiers Vidéo dans lesquels on le voit en train d'écrire son nouveau roman.

Mais là n'est pas vraiment le propos principal de ce nouveau récit qui se présente comme la suite de la France goy, le précédent livre de Christophe Donner, où il était question des rapports entre sa famille et certains personnages politiques français de la première partie du XXe siècle. Notamment son arrière-grand-père, le docteur Henri Gosset, qui fut le médecin de famille de Léon Daudet, ce journaliste, pamphlétaire, nationaliste et antisémite qui s'illustra à travers l'Action française, et pour ses prises de position durant l'affaire Dreyfus.

Au coeur de ce livre, se trouve un événement qui va changer le cours de l'histoire selon Christophe Donner. Philippe Daudet, le fils de Léon, âgé de 14 ans, rejoint un groupe anarchiste et décide de tuer son père. Au dernier moment, il se rétracte et se tire finalement une balle dans la tête alors qu'il se trouve dans un taxi.
Daudet accuse la police d'avoir assassiné son fils. La suite, c'est un feuilleton qui passe par la prison de la Santé, l'exil en Belgique d'un Daudet qui voit sa carrière politique compromise, car en se donnant la mort, Philippe a rendu impossible l'accession de son père au pouvoir. Par ce geste, il a empêché le fascisme de s'installer en France.

Dans ce livre, on en apprendra aussi des belles concernant la rivalité militaire et littéraire entre Pétain et De Gaulle. Quant à la grand-mère de Donner, comment a-t-elle pu se trouver ainsi à moitié nue sur le bureau du Général de Gaulle ? Par un tour de passe-passe littéraire assez amusant dont l'écrivain a le secret… mais chut, n'en disons pas plus.

Une chose est sûre, Donner a pris un certain plaisir à raconter ce fait historique peu glorieux et à l'imbriquer dans son histoire personnelle de manière assez originale, il faut bien le dire, sans que l'on sache ce qui relève de la réalité ou de la pure fiction. Mais peu importe, car on passe un bon moment à la lecture de ce roman que l'on qualifiera de « mineur » dans la bibliographie de l'auteur de À quoi jouent les hommes


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J'ai été attiré par ce livre pour deux raisons : le titre, intrigant, et le thème, celui de Léon DAUDET et son action politique entre les deux guerres.

Pour le titre, le livre tient sa promesse.

Pour l'intrigue liée à Léon Daudet, pas vraiment. Léon Daudet est un homme détestable. Mais l'auteur lui dénie toute forme d'amour paternel, ne voyant dans sa manie à chercher inlassablement des assassins à son fils plutôt que d'admettre son suicide une forme de récupération politique. Donc, haro sur le Daudet, infect et rien qu'infect.
Mais du coup, pas de quoi faire un livre, une nouvelle tout au plus. Se rajoute alors une aventure plus personnelle (vraie ou fictive), mêlant sa famille, son quotidien d'auteur, pas inintéressant, mais qu'il est difficile de ne pas voir comme une manière de remplir des pages pour donner de la consistance au livre.
J'aurais peut-être voulu plus d'éléments historiques sur cette époque mouvementée. Plus de nuances et d'empathie pour le gros Léon, certes antipathique, mais quand même. Sur les autres personnages historiques, Maurras, Pujo, et d'autres, romanesque à souhait, pour le peu que j'en sais.
Enfin, il y a comme un décalage entre la démesure démagogique d'un Léon Daudet, la mort d'un adolescent, et les considérations sur ses revenus en crypto monnaie de la part de l'auteur...
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C'est sympathique, mais c'est un méli-mélo qui s'emboite plutôt mal ! Léon Daudet (TB mis à sa sale place), De Gaulle, le grand-père (et peu la grand- mère !!) ajouter à un russe mécéne collectionneur, cela fait beaucoup pour passer du coq à l'ane. Ce n'est pas désagréable, cela se lit comme une chronique et c'est aussitôt oublié !
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Christophe Donner continue sa percée dans les origines de l'antisémitisme français du début du XXe siècle. Cette fois, il décide de poursuivre une sorte de songe, un souvenir, celui de sa grand-mère, nue, sur le bureau du général de Gaule. Parallèlement, on suit l'histoire de l'auteur qui vend les chapitres du présent livre en NFT afin de devenir riche. le livre est donc très joliment instable, avec un auteur qui avance inégalement entre chaque partie. On relève que Donner n'a pas perdu l'ironie mordante de la France Goy, dont il marque chaque ligne narrative de son texte. Son triple mouvement visé dans le mille. On aime détester Daudet, là déconstruction du général trop souvent porté aux nus apporte de la fraîcheur à ce personnage poussiéreux et enfin, on est content d'une remise en question très drôle de la personne de l'auteur. Cette dernière dévoile une certaine autodérision nécessaire dans le paysage littéraire et artistique en général, qu'on loue avec chaleur.
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Dans la France Goy, son précédent roman, Christophe Donner nous livrait un récit foisonnant, historique et érudit sur la montée de l'antisémitisme en France dans les années 20. le tout étayé de dialogues « d'époque » saisissants d'authenticités. Car, la base de ce travail de recherche sur les sources de "l'anti juiverie", s'appuyait sur la découverte d'archives familiales : lettres, journaux intimes, articles de presse, manuel d'escrime, écrits par son arrière-grand-père Henri Gosset contemporain d'Alphonse Daudet.
Ce que faisait ma grand-mère à moitié nue sur le bureau du Général peut se lire comme une suite.
Ce récit autofictionnel met en scène Christophe Donner lui-même, en proie au vide de la page blanche laissée par la somme de travail investit dans la France Goy et vidé par la promo qui s'ensuivit.
Christophe Donner va finalement « remettre son ouvrage sur le métier » grâce à un oligarque russe qui lui propose de le rémunérer sous forme de cryptomonnaie pour chaque page écrite.
Il renoue donc avec l'histoire de ses aïeux. Son arrière-grand-père Henri Gosset qui était l'un des premiers kinésithérapeute était ami avec Léon Daudet le directeur de l'Action Francaise, journal antisémite.
Dans ce livre, Donner "s'autorise à faire intervenir sa vie" (dixit une interview), alors qu'il privilégiait « l'histoire historique » dans la France Goy.
On se délecte des écrits surannés de ses ancêtres qui donnent du corps aux faits historiques, tel le drame qui survint dans la famille de Léon Daudet en 1923 et fit les beaux jours de la presse à scandale.
Entre lui et sa famille intervient un nouveau personnage dont on se demande ce qu'il vient faire là : le général De Gaulle ; ses regrets, son talent d'écrivain, ses relations avec Pétain, ses faits d'armes…
Et, tel un fil rouge, revient sans cesse cette question : que faisait sa grand-mère sur le bureau du général ? On sent qu'un lien existe mais il faudra attendre la fin de la lecture pour dissiper ce mystère.
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