Au départ, intriguée, mais convaincue de retrouver «la ferme des animaux » stricto sensu, à l'intérieur de cet ouvrage. Eh bien, non ! Même si des équivalents des personnages du roman se retrouvent à l'intérieur du « Château des animaux », il s'agit ici d'une réécriture, où l'auteur apporte des éléments nouveaux.
Nous vivons l'histoire à travers le prisme d'une chatte, veuve, élevant ses deux chatons dans une société totalitaire animalière. Elle prend la place de son mari sur le chantier, tirant des blocs de pierre tout au long de la journée. Ses deux chatons suivent les enseignements d'une oie appelée Marguerite qui s'insurge des injustices du gouvernement du taureau Silvio. Suite à la révolte infructueuse de cette amie, Miss Bengalore (la veuve chatte) commence à se poser des questions. D'autant plus avec l'arrivée d'un rat conteur itinérant.
J'ai trouvé que l'expérience totalitaire décrite dans « la ferme des animaux » mise en bande dessinée gagnait en intensité et en violence, selon mon ressenti. Les événements sont beaucoup plus prenant. Bien que le roman soit lui aussi d'une extrême violence. On a toujours cette dénonciation, ce décryptage de la société totalitaire qui été très bien décrite et très bien vu de la part d'Orwell dans son roman.
D'autre part, j'ai apprécié cette réécriture avec les apports de l'auteur (par exemple l'histoire de
Mahatma Gandhi). Ça donne de toutes autres dimension et réflexion. Comme s'il s'agissait des suites d'une réflexion amorcée par Orwell et poursuivie avec l'apport de connaissances des auteurs de notre siècle.
Les graphiques et les dessins m'ont beaucoup plu. Les prises de vue en fonction des situations des personnes (je pense notamment à Silvio) sont très intéressantes.
Bref, une bande dessinée qui m'a conquise et que je recommande.