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sur 5465 notes
A la fin de 2018, j'avais décidé de participer au World Tour Challenge. J'avais beaucoup aimé l'idée de découvrir de nouveaux auteurs venus de pays dont je ne connaissais rien. Mais quand j'ai vu que pour le mois de janvier, c'était la Russie qui était à l'honneur, ça m'avait un peu refroidi… je n'avais pas eu une bonne expérience avec la littérature russe, en même temps, je n'avais lu qu'Anna Karenine, et franchement, je m'étais ennuyée, mais ennuyée.
Puis j'ai demandé conseil à droite à gauche, et ce qui revenait le plus c'était Dostoïevski. Je refais un petit sondage dans mon entourage, et décide que finalement, je lirai Crime et Châtiment. Je m'étais un peu renseigné sur les traductions, et je découvre que celle d'André Markowicz est, dit-on, la meilleure. Qu'à cela ne tienne, autant faire les choses comme il faut.
Je me procure cette traduction, et je commence ma lecture, et oh miracle, à la deuxième page, je suis déjà dans l'histoire. Je ne sais pas si c'est les descriptions, l'ambiance, la façon dont le personnage s'exprime, la modernité de l'oeuvre ou l'histoire en elle-même, mais je pense bien qu'aucun roman ne m'avait fait cet effet. Aux premières pages, je savais que je devais relire ce roman (chose que je ne fais jamais, exception faite pour Harry Potter, dont j'ai relu très récemment les quatre premiers). Et puis il y a le personnage principal, Raskolnikov, qui est devenu un de mes personnages de roman préférés.
Je ne vois pas l'utilité de vous résumer l'histoire (pour ceux qui ne l'ont pas lu), étant donné que tout le génie de cette oeuvre ne réside pas dans l'histoire en elle-même, mais dans le combat intérieur qui torture Raskolnikov, pour qui, malgré tout, on se surprend à avoir de la sympathie, « le méchant ? ». Est-ce vraiment lui le méchant ?
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Un des plus grands auteur de son temps, un visionnaire humaniste hors norme, nous convie à suivre le destin tragique de plusieurs victimes de la décadence sociétale de la Russie de la deuxième moitié du XIXem siècle . Les progressistes, les athés, les nihilistes, dont nous subissons toujours et avec une nouvelle vigueur les excès et les agressions, n'ont toujours pas su remplacer Dieu par autre chose que l'argent ou l'utopie...Quand Faust tente de remplir le vide de l'univers en vendant son âme à Mephistophélès, Raskolnikov, qui n'a plus ni Dieu ni Diable à implorer, sombre vers un Destin tragique que l'on distingue dès le début de l'intrigue. Les ravages de la révolution industrielle ne préfigurent ils pas ceux de la révolution numérique en cours? Il y a un Rodion Romanovitch Raskolnikov qui dort en chacun de nous...A lire donc avec un esprit un peu serein pour ne pas être frappé de mélancolie ou de révolte...Je ne veux pas dévoiler l'intrigue ici, car l'intérêt et la finesse du roman va tellement au delà d'une réduction de son essence à sa simple action linéaire, que ça serait forcément une trahison. de plus autant vous laisser la surprise...Le tout se lit potentiellement "toute affaires cessantes", dés les premières pages parcourues, jusqu'à ce que les yeux tombent, on n'en oublierait de manger...Il faut essayer pour apprécier au mieux cet ouvrage, d'avoir de l'empathie pour son protagoniste principal, même si ce ne sera pas toujours facile...
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Un classique évidemment.
L'épaisseur du livre m'avait toujours convaincu de ne pas l'ouvrir.
Un jour j'ai cédé, je ne regrette pas.
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Excellent, ce roman est un pur chef d'oeuvre.
Écrit avec une précision époustouflante.
Les sentiments du protagoniste sont remarquablement exprimés.
Du grand art, c'est TOUT !!!!
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troisième livre choc de ma vie après l'Assommoir et Guerre et Paix
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Un réveil brutal. Notre héros, que l'on appellera ici Rodion, quelque peu fatigué par son manque de sommeil constant, était à présent perdu dans ses pensées. Comme obnubilé, véritablement absent du monde physique, il songeait à sa dernière lecture. Une oeuvre fortement réputée, intitulée Crime et Châtiment, écrit par le grand Dostoïevski. Il ne savait néanmoins absolument pas pourquoi, en cette matinée maussade, il pensait à ce livre. Rodion ne connaissait par ailleurs même pas pourquoi il avait entrepris cette lecture, et la raison pour laquelle il l'avait poursuivie jusqu'aux dernières pages demeurait mystérieuse, d'autant plus pour un bouquin de 650 pages. Ce n'était pas un lecteur accompli, et aborder une oeuvre si massive le repoussait, habituellement. Néanmoins, il avait été attentif et désireux de connaître le dénouement final, véritable attente prématurée mais justifiée par une si grande virtuosité de la plume. Notre héros restait posté ici, assis sur une chaise inconfortable, dans un appartement presque délabré et invraisemblablement vide.

Il repensait à ce personnage-là, Raskolnikov, et ne s'expliquait toujours pas le pourquoi du comment. Dans quel but ce crime a-t-il été accompli par cette même personne ? Pourquoi ne pas juste y penser, sans pour autant le réaliser et ainsi hériter du statut de criminel à la moralité douteuse ? Cette réflexion le hanta toute la journée, si bien que vers la fin de l'après-midi il alla se recoucher, fatigué par toute cette incompréhension abusive. Jamais un livre ne l'avait tant influencé, tant accroché. Rodion se réveilla le lendemain avec un mal de crâne insoutenable. Se penchant à son unique fenêtre de temps en temps, il apercevait dans la rue encore et toujours le même ivrogne, débauché aux propos nihilistes, allongé par terre, la bouteille d'alcool à la main. Tournant sa tête légèrement vers la droite, il constatait encore une fois la présence d'une jeune femme belle et charmante, vendant son corps par le biais de la prostitution aux alentours d'une maison close. Ce quartier malfamé le dégoûtait usuellement au plus haut point, mais ce jour-ci il l'observa longuement et y pris inconsciemment goût. Se rappelant inlassablement du Pétersbourg décrit par Dostoïevski dans son oeuvre, son amertume croissait avec le temps et sa profonde mélancolie l'irritait, constatant avec effroi que les propos d'un livre sorti un siècle plus tôt correspondaient totalement avec la société d'aujourd'hui.

Dans la soirée, voulant se changer les idées, Rodion décida alors de sortir boire un verre au bar du coin, endroit regroupant à lui-seul les personnes les plus misérables et infâmes que ce monde porte sur son dos. Il se saoula là-bas comme jamais, et crût pendant une fraction de seconde apercevoir à l'extrémité, caché dans la pénombre sous un pilier, Marmeladov ! Il ne savait absolument pas si son esprit lui jouait des tours ou bien si ce personnage de roman était bien là, juste devant lui, racontant probablement à un nouvel initié son parcours grotesque. Rodion resta cependant assis sur son tabouret le reste de la soirée, et rentra chez lui tard, très tard. Sur son chemin, il croisa une femme aux attraits étrangement similaires à ceux de Sonia, mais la nuit et le manque de clarté suffit à le convaincre qu'il était bourré et qu'en conséquence il ne maîtrisait pas ses pensées. Rentré dans son pitoyable appartement, il se jeta sur son lit à moitié déchiré et dont les couleurs paraissaient à présent invisibles tant il était usé. Soudainement, il sentit quelque chose. Comme si on l'espionnait. Cette présence qui n'était pas la bienvenue ici le dérangeait de plus en plus. Les bruits semblaient venir du mur situé à gauche de son lit, et il en déduisit alors qu'une personne inconnue le guettait dans l'appartement d'à côté. Rodion ne savait quoi faire, devait-il agir ? Devait-il s'immiscer dans la maison d'autrui et y provoquer un scandale pour une simple impression qui le préoccupait depuis à peine cinq minutes ?

Il n'en fit rien. Cette nuit fût particulièrement étrange, ses rêves s'entremêlaient et se transformaient subitement en des cauchemars horribles. À l'aube, une multitude de cris le réveilla subitement en sursaut ! Rodion trébucha de son lit et s'écrasa brutalement sur le parquet fragile et crade. La rage monta en lui, son envie de gueuler et de tabasser le monde entier l'habitait. Il accourra voir ce qui se tramait dans le quartier et fût pris d'une convulsion. En effet, là-bas, sur la grande place, entouré par une foule aux abois le scrutant comme un monstre, il le vit. Raskolnikov ! Planté ici, au beau milieu d'un endroit misérable et sale, à genoux. Il criait une seule et même phrase «Je suis l'assassin ! C'est moi, j'ai tué la vieille !». C'était peut-être bien lui qui l'écoutait le nuit dernière. Les autorités firent leur apparition, et l'embarquèrent violemment, lui passant les menottes au poignet tandis que ses pleurs se perdaient dans l'oubli. Rodion se rappela alors cette oeuvre, Crime et Châtiment, puis il fut pris d'une lumière, et savait à présent pourquoi un livre, simplement des mots assemblés sur du papier lui-même relié pour former un tout divin, l'avait tant influencé ! Il savait pourquoi ce bouquin était le meilleur qu'il avait jamais lu, pourquoi toutes les thématiques abordées, tous ces personnages pauvres et délaissés, toute cette écriture sublime et inégalable l'avaient tant scotché ! Oui, tout ce qui était dans ce livre l'atteignait au plus profond de son coeur, car c'était la vie de tout le monde ! Une vie désillusionnée rythmée par la pauvreté. Jamais un seul et même homme n'avait tant exploré les méandres de la psychologie humaine. Cette oeuvre était son testament, sa vie retranscrite sur du papier, mais c'était également la vie de tout le monde, les pensées, délires et remords que l'on éprouve constamment à la suite d'un acte douteux, notre châtiment qui s'en suit et qui nous touche au plus profond de nous sans même qu'on ait été jugé devant un tribunal ou une quelconque cour. C'est les relations que l'on entretient, les jugements que l'on tient envers les riches et les pauvres, les vies moroses et cyniques qui se présentent à nous !

Peu importe le crime que Raskolnikov avait commis, il voulait le pardonner, mais ne le pouvait pas. Bon sang, pourquoi avoir commis ce crime ? Sans aucune raison ! Sans aucun motif valable ! Tandis que tu t'inventes des excuses infondées qui te conviennent à toi, toi Raskolnikov, être qui était promis à une si grande destinée, et qui se retrouve aujourd'hui en prison pour des années et qui même à son retour devra affronter la dure réalité de la misère ! Qu'est-ce qui t'a pris ?! Et pourquoi suis-je si intéressé par cette affaire, qui paraîtra dans le journal comme n'importe quel autre fait divers ?!

Rodion tressaillit mais se ravisa instantanément, puis médita. Durant les années à venir, il quitta ce piteux appartement et suivit avec ardeur l'affaire Raskolnikov. Il attendait avec impatience le jour de sa libération, où il pourrait alors oublier tout cela. Il attendait, et attendait encore, ce bagne devait prendre fin ! Mais cette même fin n'apparaîtra que dans une autre histoire, celle de la rénovation progressive d'un homme perdu en lui-même, qui le présentera sous un autre jour, soigné de ses pêchés, un homme libre. Car ce récit est à présent terminé.

Lien : http://www.senscritique.com/..
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[Livre audio lu par Pierre-François Garel]

C'est une histoire lourde et gluante de culpabilité, d'impuissance, de folie où le monologue intérieur et les dialogues tiennent une place prépondérante. J'ai beaucoup pataugé. La vision de l'existence véhiculée, où la rédemption passe par une souffrance tourmentée est pesante et ne m'inspire pas du tout. J'aurai aimé mieux comprendre les implications du roman, mais la façon dont il est lu ne m'y a pas aidée. Je garde une impression de noirceur et de confusion brouillonne, quelques visages, quelques scènes et la lumière qui ressort des dernières minutes de l'épilogue.

“ Il n'aurait rien pu résoudre avec sa raison, il ne faisait que sentir. La dialectique était partie, la vie était venue. ” (XXVII 23:35)

L'interprétation est très inégale. Il y a d'excellents morceaux, qu'on écoute sans s'en rendre compte (l'assassinat, l'accident de Marmeladof, la première piste du repas d'enterrement), mais aussi beaucoup de passages où il faut s'accrocher pour arriver au bout. Dialogues et monologues pénibles, trop marqués, trop appuyés, trop émotionnels, d'une théâtralité incongrue. Moi qui trouve souvent les lecteurs trop rapides, j'ai régulièrement été agacée par la lenteur, les silences, les soupirs réitérés, les toussotements (volontaires), la mollesse de celui-ci. Ce qui passerait au théâtre avec la stimulation visuelle du jeu de scène, rend mal en livre audio.

[Écouté dans le cadre du Prix Lire dans le noir 2013]
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Décidément voici encore un monument de la littérature russe qui m'a laissé de marbre :(
J'ai mis près de deux mois à le lire alors que le style d'écriture n'est pas trop alambiqué. L'ami wiki était tout de même souvent présent à mes côtés pour m'aider dans l'identification des personnages qui ont des noms beaucoup trop exotiques pour moi ! Mais j'ai été freinée par mon manque de connaissances sur cette époque en Russie. J'ai apprécié les personnages secondaires qui m'ont parfois émue (comme Katerina Ivanovna par exemple) mais le héros m'a horripilée. Je l'aurais moi-même tué à coup de hâche !!!
Mais je pense tout de même me laisser tenter par l'adaptation de Julian Jarrold...
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Je n'avais encore jamais lu d'auteur russe, et mon dieu, que ça fait du bien de se replonger dans des classiques ! Dostoïesvki me donne plus qu'envie de me pencher sur d'autres auteur de la même nationalité. Ce que j'aime dans ce bouquin, c'est avant tout qu'il raconte une Histoire, avec un grand H ! J'aime les pavés, j'aime le style d'écriture, j'aime le suspense "à l'ancienne", j'aime les auteurs capables d'écrire des monologues de 4 pages dans un style classique à souhait.

On suit donc l'histoire de Raskolnikov, étudiant pauvre et désireux de changer sa situation, qui décide de commettre un crime. Tout au long de cette oeuvre, on découvre les tribulations du meurtrier après qu'il a commis son meurtre. Sa descente aux enfers, la maladie qui le saisit, ses questions, ses craintes, ses réactions vis-à-vis de son entourage.

Nombreux sont les personnages dans ce livre, et l'auteur nous conte l'histoire de chacun, ce qui multiplie les rebondissements quant à leurs sorts à la fin du roman.

En gros, ce roman traite du crime, et du châtiment que s'inflige lui-même le meurtrier lorsqu'il s'agit de peser et vivre les conséquences de son acte.

Le roman se passe dans une seule et même ville, dans des décors somme toute assez restreints. Les personnages sont souvent appelés par leur surnom et c'est donc un peu le bazar au début, mais on se surprend à s'y faire très vite !

Je recommande fortement cette oeuvre aux amateurs de classiques, vous ne serez pas déçu ! le style d'histoire me rappelle pas mal les oeuvres de Charles Dickens, dans l'écriture et la structure. Bref, à lire !
Lien : http://www.chroniques-livres..
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Mon premier Dostoïevski et probablement pas le dernier. Un roman presque en dehors du temps, une forme avant gardiste du thriller psychologique ? Des personnages tous ciselés qui, dans une trame non moins fine, servent à merveille un propos, une vision, sans l'ombre d'une lourdeur. A l'inverse l'histoire regorge de passages vraiment haletants, de suspense. Maintenant, je comprends pourquoi j'ai tant entendu parler de cet auteur, c'est parce qu'il est incontournable. A lire !
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