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Le talent de conteur de Dostoïevski façonne une oeuvre exceptionnelle au style poétique et magnétique. La magie opère dès les premiers chapitres grâce à l'omniscience de l'auteur. le récit est composé essentiellement de langage parlé mais respecte parfois la structure d'une pièce de théâtre. 
On trouvera dans cette saga familiale absolument tous les ingrédients nécessaires à l'aboutissement d'une grande oeuvre : meurtre, religion, histoires d'amour, problèmes de société, philosophie et beaucoup d'humanité.
Les personnages ont tous une grande profondeur et même les mal-aimés suscitent de l'intérêt à cause de leur belle densité fictionnelle. La condition humaine y est disséquée avec habileté. L'auteur dénonce la condition du peuple russe, épuisé par le travail et le malheur et victime de l'injustice perpétuelle. Dostoïevski est également visionnaire lorsqu' il aborde les comportements futurs des hommes par rapport aux dictateurs, les théories politiques du communisme au nazisme, de la société de consommation et de ses frustrations, ainsi que de la perte de spiritualité, etc.

On ne peut que succomber à ce grand classique hors du temps et pourtant terriblement actuel. Sans doute une de plus grandes oeuvres de Dostoïevski.


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Les romans de Dostoïevski furent mon premier contact avec la littérature russe. Je me rappelle de cette avidité qui me poussait à tourner les pages de Crime et Châtiment afin de savoir si Raskolnikov allait se faire pincer et, si oui, de quelle manière ! Je me souviens aussi de ces veillées à suivre les aventures du prince Mychkine dans L'Idiot, quitte à ce que le roman me prive de longues heures de sommeil pourtant bien nécessaires. Autant le dire tout de go, la lecture d'un Dostoïevski ne m'a jamais déçu. J'y ai, toujours, trouvé des éléments qui me tenaient en haleine comme la psychologie intense des personnages ou une intrigue qui donnait furieusement envie de savoir comment finirait l'histoire.

Alors pourquoi avoir tardé à rédiger une petite analyse sur un livre de cet auteur que j'affectionne tant ? Tout simplement parce qu'il est difficile de trouver les mots justes, c'est-à-dire ceux qui ne tombent pas dans une subjectivité béate, ceux qui gardent, autant que faire se peut, une part d'objectivité. Il faut s'évertuer à trouver le juste dosage afin de rendre compte d'un roman qui nous a marqué sans être aveuglé par l'affection qu'on lui porte. Exercice périlleux s'il en est. 😉

Le livre choisi pour cette analyse n'est autre que Les Frères Karamazov. le dernier roman écrit par Fiodor Dostoïevski avant son décès en 1881.

1. La version traduite

Pour commencer il convient de dire un mot sur la traduction en français d'un ouvrage, et ce, à plus forte raison quand il s'agit de Dostoïevski. En effet, l'écriture de cet auteur est brute de décoffrage. Il n'y a pas de recherche particulière d'effets stylistiques mais l'avantage indéniable est que sa plume possède un rythme nerveux qui colle parfaitement au propos du roman des Frères Karamazov. D'ailleurs, ce manque de style trouve, en partie, sa source dans la vie de Dostoïevski qui se devait de publier ses romans le plus rapidement possible afin d'apurer ses nombreuses dettes aux jeux (2).

Il existe une foule de traductions de ce livre, certaines n'hésitant pas à franciser l'écriture de l'auteur russe afin que cela soit plus lisible pour le lectorat francophone. Cela fait sens pour les lecteurs qui veulent avoir un aperçu très général du roman mais peut-on se targuer d'avoir lu Dostoïevski quand son écriture en est policée à ce point ? Ma réponse est non. C'est pour cette raison que la version lue ici est celle du traducteur André Markowicz, qui s'est efforcé de traduire Les Frères Karamazov au plus proche du texte russe afin d'en restituer toute son âme.

2. L'histoire

Fiodor Pavlovitch Karamazov est un propriétaire foncier qui accumule les vices : débauche, malhonnêteté, absence de principe et mauvais père. Veuf par deux fois, il a trois fils dont il ne s'occupe jamais. Il est aussi le père d'un quatrième fils ... illégitime. Ces quatre garçons suivent un cheminement opposé les uns des autres. Tout bascule quand le père, Fiodor, est retrouvé, assassiné, dans sa chambre. Il ne fait alors aucun doute qu'il s'agit d'un parricide. Mais qui en est l'auteur ?

La suite est à lire ici ...

Lien : https://lespetitesanalyses.c..
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Je viens de refermer le premier tome des "Frères Karamazov" et le premier mot qui me vient à l'esprit n'est même pas un mot digne de ce nom et devrait faire honte à la littéraire que je suis... Tant pis, je me lance : Wahou !
Pas très développé et en même temps, j'ai l'impression qu'il en dit plus long qu'un discours interminable sur les raisons qui m'ont fait dévorer cet ouvrage malgré la tonne de travail que j'ai et qui m'empêche de lire aussi abondamment que d'habitude...
Dostoïevski comme Tolstoï ont ce don incroyable (et typiquement russe ?) de camper des personnages plus vrais que nature, si complexes et attachants que c'en est presque douloureux et que j'appréhende réellement le moment où je finirai cette oeuvre magistrale une bonne fois pour toutes. le foisonnement de personnages ne m'a même pas dérangée, et il n'y en a aucun que je sois parvenue à détester, même pas le libertin pathétique, radin et fourbe qu'est le père Karamazov, ou la vicieuse Grouchenka, manipulatrice, calculatrice et hautement opportuniste... Ils sont tous attachants à leur manière, ont tous leur pierre à apporter à l'édifice et il m'est impossible d'imaginer ce roman sans un seul d'entre eux !
Pas une seule longueur dans ce pavé de 600 pages qui se lit (que dis-je ? Qui se dévore !) avec plus de facilité que beaucoup de modestes oeuvres d'une centaine de pages...
Pourtant, quand on y regarde de plus près, le sujet ne semblait pas se prêter à la production d'un tel chef d'oeuvre : une chronique familiale de plus, campant une famille dont les membres ont été séparés par la vie, les choix personnels... et qui se sont retrouvés peu avant le début du roman, pour être les acteurs d'un drame qui les séparera de nouveau, de façon irrémédiable : Fiodor Pavlovitch, riche débauché malveillant et faisant preuve de peu d'humanité, est le père de quatre fils : Dmitri, impulsif, bagarreur, orgueilleux, Yvan, athée légèrement provocateur, instruit, volontiers méprisant, Aliocha, pieux, candide et impossible à détester (le héros de l'histoire selon les propres dires de son auteur, soit dit en passant), et Smerdiakov, enfant illégitime, libertin cynique et inspirant peu confiance. L'un de ces quatre-là sera parricide...
A cela s'ajoutent des histoires d'amour à n'en plus finir, avec des personnages féminins hauts en couleur et très différents les uns des autres, des intrigues qui s'entrecroisent, des personnages secondaires marquants, des histoires de famille sordides, des réflexions métaphysiques étourdissantes et vertigineuses, beaucoup de spiritualité et d'humanité...
Je n'en dirai pas plus, à part ceci : si vous ne l'avez pas lu, allez-y de ce pas !
Quant à moi, je m'arrête là. Vite, je cours lire le deuxième tome !
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Premier livre que je lis de cet auteur russe et cette découverte m'a comblé. Cette histoire des frères Karamazov est l'histoire d'un paricide avec procès mais ce roman ça beaucoup plus loin que ça. Dostoievski développe beaucoup la psychologie des différents personnage et à beaucoup de réflexions philosophiques. Ceci en fait je pense un roman majeur ui m'a beaucoup plu
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Faut-il l'assumer ? Ce premier volume des Frères Karamazov m'est passé très loin au-dessus de la tête. Je n'ai absolument pas réussi à entrer dans le récit. Les digressions philosoco-religieuses noient l'histoire, les voix données aux personnages m'ont agacé. Je n'ai rien compris. le traducteur est pourtant largement reconnu pour ses talents. J'avais adoré par ailleurs Les carnets du sous-sol, également traduit par André Markowicz, mais nettement plus concis !
Je ne lirai pas le tome 2 et vais m'atteler prochainement à des lectures plus digestes...
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Peut-être le plus important roman que j'ai lu parmi tous ceux que j'ai lu bien sûr, mais aussi parmi ceux qui me restent à lire : car je ne peux imaginer qu'on puisse concevoir une oeuvre plus magistrale. Au XVIII siècle Kant disait que la philosophie pouvait se résumer à poser 3 questions : que puis-je connaître ? Que dois-je faire ? Que m'est-il permis d'espérer ? Ces trois questions revenant finalement à se demander : qu'est-ce que l'homme. Trois questions, donc, qui cachent un mystère... Dostoïevski y répond avec l'histoire de ces 3 frères, précisément aux prises avec ces trois interrogations de l'existence (les plus fondamentales) ; et répond à l'énigme cachée.
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J'ai eu ma période russophile... littérairement parlant, s'entend !
Cela remonte à quelques années maintenant, alors qu'au lycée, le russe était ma troisième langue vivante (je n'en ai malheureusement guère gardé de trace). Tolstoï, Tourgueniev, Soljenitsyne, Pasternak... je ne me lassais pas de la plongée dans ces textes souvent très longs, dont le souffle épique, la grandiloquence m'enchantaient. Dostoïevski est passé, je ne sais pas pourquoi, au travers de cette boulimie. Je crois n'avoir alors lu de lui que "L'éternel mari", dont je n'ai aucun souvenir.
La proposition de lecture commune lancée par Métaphore a été l'occasion d'extirper de ma PAL "Les frères Karamazov" que, m'étais-je dit en l'achetant, il faudrait bien que je lise un jour... Et j'en suis ravie, puisque j'y ai retrouvé les éléments de mon plaisir adolescent : la densité, l'exaltation, "l'âme russe", en somme...

Les frères Karamazov sont trois (voire quatre, si l'on compte le valet de Fédor, le père, dont il serait le fils naturel).

Dmitri est le fruit d'une première union, alors qu'Ivan et Aliocha partagent la même mère. Au moment où débute le récit, les deux épouses de Fédor sont mortes depuis plusieurs années. Ce dernier, occupé à mener une vie de débauche, a toujours délaissé ses garçons. le noeud de l'intrigue prend sa source dans le conflit qui oppose l'aîné Dmitri à son géniteur. Un conflit motivé par une histoire de spoliation d'héritage, et attisé par l'attirance qu'éprouve les deux hommes pour Grouchenka, belle jeune femme à la réputation douteuse.

Je ne vous détaillerai pas davantage le synopsis de cette oeuvre dense, aux ramifications multiples...
On présente souvent "Les frères Karamazov" comme étant le récit d'un parricide. Précisons que, si meurtre il y a, il ne survient qu'à la moitié du texte, et qu'il semble finalement n'être qu'un prétexte pour révéler la complexité de la psychologie des personnages, et la force des contradictions qui les hantent.

Dmitri est sans doute le héros qui exprime avec le plus d'éloquence les luttes à l'oeuvre dans ce roman, qui font s'affronter la propension naturelle des individus à se laisser gouverner par leurs instincts et leur volonté réfléchie de les maîtriser. L'aîné des Karamazov est torturé par la véhémence de ses émotions, de ses colères, et ses efforts démesurés pour les réfréner le mettent dans un état d'agitation incontrôlable. Face à cette effervescence, le jeune Aliocha oppose sa sérénité, sa certitude de la présence, en l'homme, de quelque chose de bon, et son absence totale de jugement envers autrui. Aliocha est "un ange", le symbole de la rédemption possible de l'individu, la preuve que même si l'on est un Karamazov, doté a priori d'une hérédité qui prédestine à la bassesse et à la débauche, on peut contrer cette malédiction. Ivan, quant à lui, taciturne et sérieux, en proie lui aussi au questionnement, mais à un questionnement plus vaste, plus existentiel que Dmitri, cherche des réponses sur la piste théologique, oscillant entre scepticisme et foi latente.

Autour des trois frères et du père Fédor, être répugnant, de mauvaise foi, sans morale, orbite une myriade de personnages secondaires, chacun ayant sa place dans le vaste édifice que constitue l'intrigue. Entre tous ces protagonistes se nouent des rapports complexes, menant à des situations parfois inextricables, à des malentendus souvent lourds de conséquences.

Il y a, dans l'outrance de certains héros, dans le caractère inéluctable de certains événements, une sorte de théâtralité qui dote le roman d'une grandeur tragique, et lui confère un rythme enlevé. C'est pourquoi, en dépit de sa longueur et de la complexité de certains passages quelque peu rhétoriques, je ne me suis pas ennuyée une seconde au cours de cette lecture riche et vivante.

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Roman absolument magistral. A lire absolument ! Plusieurs semaines après avoir fini sa lecture, je suis encore abasourdi par la profondeur de cette oeuvre. C'est un régal, l'auteur passe d'un style à l'autre en dépeignant la grandeur et la misère russe.
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Pour moi, ce livre est un des chefs d'oeuvre de la littérature mondiale car Dostoïevski on y trouve tout: des exposés théologiques, une intrigue policière, des histoires d'amour et énormément d'humanité.
A lire et a relire absolument !
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C'est encore plus flagrant avec celui-ci, mais à chaque fois que je lis Dostoïevski, j'ai l'impression de lire un livre de science-fiction sur des extra-terrestres. Une porte ouverte sur un monde qui m'est complètement étranger. Sans parler des différents noms pour une seule personne qui m'oblige à prendre des notes, je note : les passions exacerbées, la plongée dans les pensées philosophiques, religieuses, dramatiques, désespérées, violentes, les attitudes fantasques et inattendues, théâtrales, voire comiques, les codes relationnels, comportementaux, culturels, que je ne maitrise pas, la psychologie des personnages, tout cela m'emporte dans un univers inconnu. Ce n'est pas négatif, bien au contraire, et entretient souvent mon intérêt et ma curiosité à poursuivre la lecture, mais cela me questionne et me déstabilise parfois.
Une fois dit cet aspect, j'ai été très intéressé par ce roman fort en couleurs, excessif, où tout semble en tension constante, où rien ne se dénoue paisiblement.
J'ai par contre regretté un sentiment de dispersion. L'auteur annonce au début du livre vouloir raconter l'histoire de “son héros“ Alexeï, mais j'ai trouvé ce dernier comme un prétexte à nous parler d'autres personnes (son père, ses frères, le staretz, Ilioucha, Kolia, Grouchenka, Katerina, etc.) beaucoup plus intéressantes à mon goût. Dans mes précédentes lectures, L'idiot et de Crime et Châtiment m'avaient paru plus unifiés, moins éclatés.
J'ai eu un peu de mal à patienter durant les longs chapitres sur le staretz, sur Ilioucha et Kolia (qui pour le coup raccorde avec Alexeï, mais pas trop en lien avec le drame du livre), et encore davantage avec le procès (que le réquisitoire du procureur et la plaidoirie de l'avocat m'ont semblé interminables ! … et peu convaincants).
J'ai davantage savourer d'autres parties, concernant surtout Dmitri et Ivan, notamment le chapitre du dialogue entre ce dernier et le diable.
Donc, bonne lecture que je ne regrette pas, mais déçu de ne pas avoir été autant emporté que dans d'autres oeuvres du même auteur déjà citées.
(d'où ma note plus basse)
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