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EAN : 9782211094375
62 pages
L'Ecole des loisirs (10/09/2009)
4.2/5   5 notes
Résumé :
Bobby Potemkine s'était roulé sur le trottoir en compagnie de ses trompettistes préférées, deux louves arctiques au pelage immaculé. Lili Nebraska s'était mise en tenue de gala : bracelet de coquillages roses à la cheville, foulard vermillon autour du cou, et rien d'autre. Volgone Krof avait quitté l'atelier "Connaissance du Chou" où elle est professeur, pour venir avec son accordéon, et sa voix des steppes désolées. Jusque-là, tout était normal. Le concert de mélod... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"Le bateau coule : terminus ?
Non, j'ai un radeau Platipus !"

Savez-vous planter les choux ?
Aimez-vous les languissants chants bardiques de la toundra ?

Il n'est jamais évident de parler de ces ouvrages destinés au public de "9 à 99 ans", et j'ai presque envie de vous dessiner une boîte et dire que la critique du "Radeau de la sardine" est enfermée dedans. Mais ici on ne peut pas dessiner, il va donc falloir broder... à l'aide de mots.
Il faut dire que certains sont très doués pour ce genre de broderie, et Antoine Volodine en fait incontestablement partie. Même s'il cède temporairement ses fils et ses aiguilles phosphorescentes à Manuela Draeger. Après tout, ce fabuleux corpus post-exotique est une sorte d'oeuvre mono-collectif, où Volodine brode les motifs principaux à partir de matériaux recyclés, tandis que ses avatars - Draeger, Bassmann, Kronauer - viennent les embellir par des détails supplémentaires.
Avec chaque nouveau livre ajouté aux lectures précédentes, on réalise à quel point tout cela est lié, et on commence à apercevoir de plus en plus nettement les trames de cette géante tapisserie-monde post-exotique de quelques 49 millions de kilomètres carrés, dont les contours flous se perdent aux confins du bardo.

"Le radeau de la sardine" fait parti du cycle des enquêtes de Bobby Potemkine et de sa grande amie Lili Nebraska. le style simple d'un conte pour enfants déstabilise quelque peu au début, mais on se laisse vite prendre au jeu et on finit par avaler cette histoire aussi facilement qu'un chou à la crème, si ce n'est pas un chou romanesco, un chou de Bruxelles, un chou inuit couleur indigo ou n'importe quel autre chou.
Parlant de choux, il ne faut évidemment pas oublier les hiboux, même si Zori Platipus, ancien hibou de traineau reconverti dans le commerce de radeaux, se prend plutôt pour un crabe laineux. Mais, crabe ou hibou, il fera inévitablement trembler les genoux de Volgone Krof, ex-bucheronne qui anime le fameux atelier "Connaissance du Chou". Et vice-versa. On peut donc affirmer sans rougir qu'on a là une grande histoire d'amour au bord d'une mer gelée, dans le décor d'archaïques stations de service et de bâtiments détruits par une météorite. N'est-ce pas chou ?
On pourrait aussi se demander pourquoi il s'agit d'une "enquête"...
Eh bien, quand Lili Nebraska accorde son violon pour entonner - en compagnie de Volgone et de deux louves arctiques - les chants nostalgiques de la toundra sous les lueurs blafardes des réverbères, à chaque fois le son de la musique commence à faiblir, faiblir... pour finir par disparaître complètement.
Qui est ce mystérieux "voleur de sons" ?
Peut-être que l'énigmatique sardine qui accompagne le radeau de Platipus en sait quelque chose ? Il est tout aussi possible que la réponse se cache dans le chou... à vous de le découvrir.

Un drôle et charmant conte poétique (qui me fait penser, peut-être à tort, à l'île des Zertes de Claude Ponti, balayé par un souffle glacial de la toundra), à lire seul, avec vos enfants, ou même vos grands-parents. Toute la beauté du monde cachée dans la musique, amour, amitié et connaissance du chou, quoi demander de plus ?

Dernière question : que pensez vous de l'indigo ? C'est une couleur dont on ne parle pas assez, je trouve.
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L'une des plus belles histoires d'amour de la série Bobby Potemkine – qui n'en manque pas -, entre un hibou de traîneau et une spécialiste des choux.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/02/02/note-de-lecture-le-radeau-de-la-sardine-manuela-draeger/
Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Volgone Krof se reconnaissait de loin : un béret en laine bleue dans lequel étaient piqués des plumes multicolores, un pardessus gris qui recouvrait une robe de chambre verte, des bottes en caoutchouc jaune, et la tête d'une vieille grand-mère. Elle animait l'atelier "Connaissance du chou", et comme je n'étais pas allé à la dernière séance, je me suis approché d'elle en bafouillant. Il fallait que je trouve une excuse.
- Je n'ai pas été aux choux avant-hier, ai-je commencé. Euh... j'ai été absent sans cause, c'était à cause de... parce que...
- Oui, Bobby, j'ai vu que tu n'étais pas là, a dit Volgone Krof d'un air de reproche. [...]
- On a parlé du bébé chou de Shanghai, a dit encore Volgone Krof.
- Ah oui, le baby chou, ai-je hasardé.
- Le baby bok choy, a corrigé Volgone Krof.
J'avais les joues brûlantes.
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– Tu as déjà pensé à te procurer un radeau ? ai-je demandé.
– Non, pourquoi ?
– Pour le cas où un naufrage se produirait.
– Oh, moi, les naufrages, a dit Lili.
En marchant en direction du port, nous avons parlé de navires. Leur nombre avait décru depuis que les routes maritimes avaient été coupées par les glaces. Il y en avaient encore quelques-uns qui coulaient au large, mais c’était devenu rarissime. Certes, on observait de temps en temps des silhouettes qui ramaient tant bien que mal sur l’estuaire, à cheval sur des billes de bois ou des bouées, et nous aurions bien voulu en savoir plus, nous aurions aimé entendre leur récit, mais elles n’abordaient jamais de notre côté, ces silhouettes. Les courants les poussaient vers le Fouillis, et il est possible aussi que, de loin, la ville leur paraît plus inhospitalière encore que la rive du Fouillis. Peut-être qu’elles ne faisaient pas d’effort pour se diriger vers nous.
Le problème des naufrages n’était plus un problème, selon Lili. Il s’était réglé de lui-même, il appartenait à des histoires d’autrefois, comme la fabrication des dollars, les actualités télévisées ou l’interdiction d’entrer avec des phoques dans le RER.
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J’ai déjà eu dans le passé mainte occasion de vous parler de mon amie Lili Nebraska, mais peut-être y a-t-il aujourd’hui une fille ou un garçon qui ont pris cette histoire en cours de route et qui n’en connaissent pas en détail tous les personnages. Ce serait étonnant, mais de telles choses se produisent, de nouveaux arrivages de lecteurs et de lectrices, et on doit en tenir compte. C’est pourquoi je rappelle ici que mon amie Lili Nebraska, au départ, jouait du violon dans les rues et administrait le rayon « Fruits et Légumes » de la supérette, et n’avait rien à voir avec la police. La police a été supprimée, et, si Lili a accepté de la remplacer, ça n’a pas été de gaieté de cœur. Elle est comme moi, elle ne s’est jamais sentie très à l’aise dans le maintien de l’ordre et la résolution des énigmes. Lili est avant tout une musicienne. Elle est extrêmement gentille et jolie. Elle interprète des pavanes, des impromptus tziganes et des valses lentes en ré mineur, et, pendant qu’elle joue, on a l’impression d’être ailleurs et on frissonne, et, parfois, on pleure de beauté.
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Après avoir résolu l’affaire de la douze millième Josette, la police s’est mise en sommeil. Les bizarreries ne manquaient pas, mais la police n’ouvrait qu’un œil pour en prendre connaissance et, après avoir ouvert l’œil, elle le refermait sans intervenir.
C’est aussi à cause du froid que l’énergie de la police avait baissé. Un vent glacial soufflait depuis la banquise. Les nuits s’allongeaient. Les rues paraissaient vides. Comme on rencontrait de moins en moins de gens, on avait l’impression que, derrière les façades grises des maisons, les habitants avaient décidé d’hiberner.
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Video de Manuela Draeger (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Manuela Draeger
Rencontre animée par Pierre Benetti
Depuis plus de trente ans, Antoine Volodine et ses hétéronymes (Lutz Bassmann, Manuela Draeger ou Eli Kronauer pour ne citer qu'eux), bâtissent le “post-exotisme”, un ensemble de récits littéraires de “rêves et de prisons”, étrangers “aux traditions du monde officiel”. Cet édifice dissident comptera, comme annoncé, quarante-neuf volumes, du nombre de jours d'errance entre la mort et la réincarnation selon les bouddhistes. Vivre dans le feu est le quarante-septième opus de cette entreprise sans précédent et c'est le dernier signé par Antoine Volodine. On y suit Sam, un soldat qui va être enveloppé dans les flammes quelques fractions de seconde plus tard, quelques fractions de seconde que dure ce livre, fait de souvenirs et de rêveries. Un roman dont la beauté est forcément, nécessairement, incandescente.
À lire – Antoine Volodine, Vivre dans le feu, Seuil, 2024.
Son : Axel Bigot Lumière : Patrick Clitus Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
+ Lire la suite
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