PÉGASE
Qui brisa la bride dorée,
vola le cheval ?
Il reste encore de l’eau
à la source
mais le bruit des sabots
s’éteint sans écho
p.13
/Traduction Hélène Dorion
DÉESSE DE LA NUIT
Où reste la lumière
qui donne plus que la clarté ?
Où reste le voyant, le prophète
qui comme pain nous tend la vérité
qui pure est aussi claire et profonde ?
où reste l’étoile qui guide
et brille dans l’obscurité ?
la force secrète
qui des étoiles trace
la voie intemporelle
l’orbite des planètes ?
p.15
QU’ONT VU les anciens prophètes
QU’ONT VU les anciens prophètes
mais point décrit
dans la solitude
qui affine l’esprit
ou le rend incertain
Ont-ils entendu une voix
de nous inconnue, vécue un rêve
qui assure réveil et certitude
fermes comme verbe et vérité ?
Ont-ils compté du bout des doigts
les nervures de la feuille
déchiffré les signes
dans la paume de l’éternité ?
Leurs yeux myopes
ont-ils abandonné l’obscurité
reconnu dans le visage de la nuit
les présages, l’aurore ?
p.11/12
/Traduction Hélène Dorion
ENSABLEMENT
Quoi d’autre sont cet assaut
et ensablement visible
qu’assaut
et ensablement
du non visible
Pas la nuit
mais le jour fuira
quand le corbeau de
sa voix de désert chante
la chanson du vide.
p.16